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4,05

sur 1076 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pierre Loti s'illustre dans la plus pure tradition anglo-saxonne du roman de la mer avec "Pêcheur d'Islande". Ainsi, il nous fait découvrir le monde des pêcheurs de Bretagne, ces hommes qui partent pendant de longs mois en Islande.

Loti ayant été lui-même un marin, il arrive à nous transporter dans cet univers à part, et décrit à merveille les paysages bretons. Il nous entraîne sur les sentiers escarpés longeant les côtes du Pays du Trégor.

Mais c'est également l'angoisse de ces femmes qui attendent des saisons entières que leurs maris leurs soient rendus.
Parmi toutes ces histoires d'amour entre les "islandais" (comme on les appelle alors) et ces femmes restées à Paimpol, Loti fait le choix de nous raconter celle de Gaud et Yann. Ce dernier, réservé voire même renfermé, se trouve constamment attiré par la mer et c'est toujours vers elle qu'il retournera, ou plutôt, c'est toujours elle qui le reprendra...
Ainsi, on voit se profiler une ombre dans cette histoire qui a tout pour être idyllique : la présence de la mer, que Loti va jusqu'à personnifier, devient menaçante.

Malgré les critiques que l'on peut faire sur le comportement de Loti lors de ses voyages, il reste que cette oeuvre, bien plus selon moi qu'une histoire d'amour, est un chef d'oeuvre des romans de la mer.
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1886, une histoire vieillotte, au rythme plutôt lent, au romantisme un peu convenu, une intrigue sans surprise, dès le début on sent, on sait que ça finira mal. Une fois d'accord sur ce point, il reste que les personnages sont psychologiquement crédibles, que ce soit Yann, Gaud ou la grand-mère, et attachants. C'est une belle tranche de vie sur les pêcheurs bretons qui passaient l'été en mer d'Islande au XIXème siècle, et sur leurs familles qui vivaient dans l'attente. Il y aussi de très belles descriptions, de la lande bretonne, de la mer, en particulier de la mer d'Islande la nuit en été (été polaire donc sans vraie nuit). Bien sûr ce sont ces descriptions qui ralentissent le récit, mais en même temps elles sont splendides, à la fois réalistes et sensuelles, on dirait un peu de vrais tableaux de peintre, même sur des éléments très secondaires, comme le bref passage de Gaud par Guingamp quand elle retourne en Bretagne. C'est très pictural, tant en mer qu'à terre, d'autant que Pierre Loti accorde dans chaque scène une grande importance à la lumière, à la luminosité, aussi bien dans les moments en extérieur qu'en intérieur.
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Très beau roman, où Pierre Loti décrit tellement bien les ambiances et les paysages qu'on s'y croirait, dans cette Bretagne du 19ème siècle. On ressent le froid, le vent salé, la houle, sur ces bateaux de pêche qui, chaque printemps, quittent les ports bretons pour aller remplir les cales pendant plusieurs mois dans les eaux islandaises, poissonneuses mais dangereuses, et où le soleil ne se couche jamais vraiment en été. On ressent la ruralité et l'attente dans ces demeures de pêcheurs, sur la côte bretonne, où les femmes, les enfants et les vieillards vivent au rythme des saisons de pêche et de relâche, attendant avec angoisse le retour des bateaux, et profitant de la présence des hommes le peu de temps où ils sont là. Et on rit, on danse et on pleure avec la petite Gaud, qui vit sa première histoire d'amour. Un classique qui se lit avec facilité et plaisir.
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Après avoir lu « A Islande » de Ian Manook, il fallait que je relise « pêcheur d'Islande ». Loti était un marin et la mer, il connaissait, mais c'était un militaire, pas un pécheur de morues. Ses descriptions maritimes sont superbes, tout comme ce qu'il décrit de l'attente de celles qui sont restées à terre. Les descriptions de la vie à bord des islandais de Paimpol, pêchant tranquillement en chantant Jean-François de Nantes ou en discutant de femmes, péchent par contre, à mon avis, par excès de romantisme. La version moderne et plus dure de Manook est sans doute plus représentative de ce dur métier que beaucoup payaient de leur vie. Un beau roman cependant même si je préfère personnellement le réalisme de Mannook au romantisme un peu désuet de Loti.
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Dans ce roman, le plus connu sûrement de Pierre Loti, on suit Gaud, fille d'un commerçant prospère de Paimpol, et Yann, un pêcheur breton qui prend régulièrement le large pour les mers du Nord, un « Islandais » comme on appelle ces pêcheurs.

Ayant passé mon adolescence à Paimpol, et mes parents y habitant toujours, je me devais de lire un jour ce roman, et de découvrir de manière plus générale Pierre Loti.

La mémoire de ces « pêcheurs d'Islande » est toujours profondément encrée dans l'Histoire et la culture de Paimpol et ses environs, il y a un vrai passé avec l'Islande et la pêche, passionnant d'ailleurs.

C'est un très beau roman, qui m'a d'autant plus plu que j'ai grandi sur ces côtes bretonnes alors j'arrivais parfaitement à visualiser certaines scènes et imaginer la vie d'autrefois. On y suit le quotidien tant des marins au large que des femmes attendant le retour de leur mari ou des veuves, nombreuses.

C'est un récit d'amour, de deuil. La mer, vivante, parfois paisible, parfois dangereuse voire mortelle, et ses marins. C'est beau, certains passages ou descriptions sont magnifiques.

Je suis ravie d'avoir enfin découvert la plume de Pierre Loti, je serai curieuse de découvrir le reste de son oeuvre.
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Paru en 1886, on sent bien comment nos sociétés ont évoluées depuis.
Au delà de ça, c'est un chouette petit roman sur la vie des bretons à cette époque, et plus particulièrement les marins. Alors leur vie n'était pas tendre, partis la moitié de l'année, sans être sûrs d'en revenir. Et les femmes qui s'occupaient de tout pendant ce temps là !
Il y a bien sûr une histoire d'amour, que j'ai appréciée, moi qui n'aime pas particulièrement cela.
J'ai passé un bon moment aux côtés de Gaud et Yann, avec une petite préférence pour l'histoire dans l'histoire de la grand-mère et son petit-fils Sylvestre.

Merci challenge solidaire 2022 !
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Un roman dramatique, roman d'amour dont la mer est l'un des personnages principaux. On lit avec plaisir cette fresque détaillant la dure vie des pêcheurs, des hommes envoûtés par une mer qui peut souvent devenir cruelle, surtout pour les êtres chers endeuillés après la perte d'un mari ou fils.
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Je n'ai pas immédiatement accroché avec le roman et au final j'ai lu toute la seconde moitié d'une traite et j'ai même versé quelques larmes.
Cette histoire nous embarque tout de suite à bord de la Marie pour la pêche en Islande. La mer est l'élément central du roman, l'histoire d'amour en Gaud et Yann n'est pour moi qu'un élément secondaire de l'histoire.

Ce que j'ai apprécié c'est l'écriture de l'auteur, il n'y a pas vraiment d'action mais tout est bien décrit et on s'imagine sur les bateaux. C'est très poétique. Je ne m'y connais pas du tout en littérature du 19ème siècle mais j'ai été agréablement surprise.
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Après la découverte de l'abbaye de Beaufort à l'entrée de la ville, ma visite à Paimpol a commencé par un repas au restaurant bien achalandé L'Islandais, sur le port, et par une balade dans la ville, où se trouve une charmante petite librairie indépendante, la librairie du Renard, où j'ai acquis ce classique de Pierre Loti. Il y a plusieurs années, j'ai visité sa maison à Rochefort, où il avait accumulé les souvenirs d'une vie de voyage et de sensualité orientalisante. L'introduction de Pêcheur d'Islande par Alain Busine rappelle que Julien Viaud, alias Pierre Loti, était lui aussi marin, capitaine de navire et qu'il voyait ses missions en mer comme un moyen de régénérer son humanité, de se purifier de toutes les sanies accumulées à terre : « le sel de la mer remplace les mièvreries sucrées des festivités. » Et c'est bien une mer d'Islande idéalisée, presque biblique, que Pierre Loti tend comme décor aux marins de la Marie, capitaine Guermeur, des marins dont le travail est lui aussi sublimé par les descriptions de l'auteur, qui exalte l'effort physique, la qualité de l'air marin, la solidarité naturelle entre pêcheurs, dans une vie qui les fait côtoyer sans cesse la mort (qui garantit d'autant plus la pureté de leur entreprise). Dans ce contexte, le personnage de Yann, sorte de géant timide qui ne veut se marier qu'avec la mer, est emblématique des valeurs prônées par Pierre Loti.

A terre, la vie de celles et ceux qui préparent les expéditions de pêche à la morue (qui durent plus ou moins de fin février à fin août) et qui attendent ensuite le retour des pêcheurs d'Islande, leur vie n'est pas moins rude, marquée par l'attente, la pauvreté pour les familles qui ont perdu plusieurs marins en mer, le deuil, le vent qui bat la lande entre Paimpol et Ploubazlanec en passant par Pors-Even. On ne peut qu'être touché par l'histoire de Sylvestre, jeune marin collègue de Yann, et de sa vieille grand-mère qui a perdu tant et tant de membres de sa famille, et par l'amour entre Yann et Gaud, d'abord impossible et ensuite célébré une semaine avant le départ des « Islandais » dans des conditions météorologiques éprouvantes, métaphore de cet amour contrarié et de sa fin tragique. On attend avec Gaud le retour de Yann, le coeur étreint d'angoisse. Ma lecture était « éclairée » par la visite du cimetière de Ploubazlanec avec le mur des disparus, où de grandes ardoises évoquent le nom des bateaux et des marins disparus en mer entre 1852 et 1935 et la falaise au dessus de laquelle se dresse la Croix des veuves, là où les femmes, filles, soeurs de marins venaient guetter le retour des goélettes et apprenaient ainsi qu'elles étaient veuves quand le bateau ne revenait pas de la « grande pêche ».
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Sur les côtes bretonnes à la fin du XIXème siècle, les vies des habitants d'un petit village du Finistère sont rythmées par les départs et arrivées des marins qui partent durant des mois pêcher en Islande.

Dans ce livre, on suit essentiellement deux marins : Yann et Sylvestre, le premier se consacre entièrement à la mer son grand amour et le second se prépare à partie en guerre, en Chine.
Et deux femmes qui elles restent sur terre, l'une est grand-mère et a vu beaucoup d'hommes, maris, frères, fils, petits-fils, mourir en mer à cause de naufrages. Et Gaud, originaire de Bretagne mais qui revient tout juste de Paris.
On va alors suivre la relation qui se crée entre Gaud et Yann, qui peine à avancer…

La rudesse des vies des pêcheurs est très bien retranscrite, tout comme la solitude qui a court sur les terres, la déchirure des départs des pêcheurs sans aucunes certitudes sur leurs retours, la mer à la fois fascinante et sans pitié. L'écriture de Loti est envoutante et rapporte fidèlement les incertitudes et les angoisses de ces personnages, des descriptions de la mer ou des falaises qui nous transportent sur les lieux.
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