Deux enquêtes à des années d'intervalles qui vont se télescoper et
Jérome Loubry nous télescope dans une histoire classique avec des enlèvements d'enfants, mais avec une intrigue aux caractéristiques différentes et très bien amenée.
1998. Sept enfants sont assassinés, les journaux nomment le tueur « le Géant de brume », une légende locale. Stan Mitchell, qui mène l'enquête n'arrive pas à la mener à bien. le tueur reste en liberté. Mais les meurtres s'arrêtent.
2013. Des enfants disparaissent, mais les corps sont introuvables. Stan Mitchell se retrouve aux côtés de Sarah Berkhamp pour mener l'enquête.
L'intrigue commence en mars 2013, par l'arrestation de Simon Duggan soupçonné d'être le Géant de brume.
L'auteur alterne les deux enquêtes avec des flashbacks entre le passé et le présent, jusqu'à ce que les deux périodes se croisent.
Une construction narrative, particulièrement réussie, qui se lit sur les chapeaux de roues. Un vrai page-turner, avec une plume fluide et directe Aucune fioritures, les chapitres sont courts et donnent à la lecture un rythme soutenu.
Les personnages sont très bien travaillés, leur complexité les rend humains et proches. Comme souvent, dans ce genre, ils sont torturés et là ils le sont particulièrement et le tout match bien…
La ville de Détroit est un personnage à part entière, puisque les descriptions sont tellement réelles que l'on se voit se balader dans ce Détroit glauque, pluvieux et triste… Cette ville, le rêve américain dans ce qu'il a de plus grand, n'est plus qu'un lointain souvenir, torturée, désertée par ses habitants. A l'image des personnages torturés…
La force de ce thriller, est ce parallèle que l'auteur crée entre cette ville meurtrie par le chômage, par ces meurtres et les personnages, ces deux flics que la vie n'a pas épargnée mais aussi ce Géant des Brumes, une légende urbaine… Mais qui prend vie…
Le lecteur fait une immersion dans ce Détroit gris et aura du mal à en sortir indemne, au même titre que les personnages que
Jérôme Loubry malmène, torture et rend proches du lecteur…
Stan Mitchell flic alcoolique, violent, ne s'est jamais pardonné l'échec de la première enquête.
Sarah Berkhamp flic fragile, souffrant d'une petite schizophrénie avec hallucinations auditives.
Elle les appelle des impressions… Ces impressions qui peu à peu vont donner un côté étrange mais que l'auteur arrive à rendre très plausibles… Puisqu'elles nous guident vers la solution…
Les chiens de Détroit laissera une empreinte sur le lecteur, non pour ses personnages physiques, mais bien pour les descriptions de la ville. Des descriptions d'une grande qualité qui font de cette Ville un vrai personnage.
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