Mes nuits avec Bowie

je l'ai lu en bêta lecture et adoré, Mes Nuits Avec Bowie de Rosalie Lowie

Romy a 16 ans. Heureuse ? En famille oui, au lycée pas vraiment. Petite, myope, elle est la cible de moqueries, surtout de la part de Greta Sanchez, « une garce qui tyrannise tout le monde ». Au début, elle n'y faisait pas attention, mais c'est devenu difficile au bout d'un moment, à force d'être répété ( « je m'effritais lentement de l'intérieur »). Heureusement pour elle, elle a une famille aimante à qui elle s'est confiée. Sa mère est allée voir la professeure principale, rien n'a été fait. Mais sa famille est là pour la soutenir. Et puis, il y a son chat, Bowie, à qui elle se confie aussi.
Jusqu'à ce jour où la police leur apprend que Greta est à l'hôpital entre la vie et la mort. Bien évidemment, Romy et sa famille font partie des suspects. Son monde bascule.
*******
Romy est une ado attachante. Comme tous ceux de son âge, elle est bourrée de complexes et de sentiments contradictoires. Elle « sonne vrai ».
Elle a la chance d'avoir une famille soudée, bien qu'un peu particulière. Romy vit dans une ancienne ferme rachetée par son oncle André, ancien trader qui a fait un burn out. Paul (Pablo), paraplégique, est son père de coeur. Elle ne connait pas son père biologique, sa mère avait 15 ans à sa naissance. Gig, la maman attentionnée, a un salon de coiffure dans une dépendance de la ferme. Et il y a également Edison, employé à la ferme, qui est aussi l'amant de Gigi. Romy est entourée d'animaux, cochons, chevaux et autres éclopés que sa mère recueille.
*******
La jeune fille est la narratrice du roman, ce qui nous rapproche un peu plus d'elle. Ses pensées, ses émotions deviennent nôtres. C'est à la fois touchant et nostalgique. Un âge où quelques bribes d'enfance subsistent encore, un âge où l'adulte se dessine. Un moment charnière où on se sent tiraillé entre deux mondes si différents. Une tempête accentuée par le destin de Greta. Tout cela bouillonne et tourbillonne dans la tête de l'ado, éclaboussant sa famille.
L'écriture est agréable, fluide et légère. Elle nous entraine et nous happe dans cette histoire, avec cette famille si singulière et ô combien sympathique et aimante. J'ai passé un excellent moment, oscillant entre le sourire, la nostalgie et parfois un peu de désarroi. Avec une grande envie de connaître ce que l'auteure avait réservé comme destin à ses protagonistes et ce qui allait ressortir de cette histoire.
Un récit qui, sous des dehors parfois légers, aborde des thèmes comme le harcèlement, le mal-être des ados, les réactions de certains parents (je pense à ceux de Gigi, vous comprendrez en lisant) Une atmosphère à la fois paisible et tourmentée dans ce roman sur la famille et l'adolescence et leurs difficultés.
Très agréable à lire, mais je ne qualifierai pas ce roman de noir. Certes, il y a des moments plus difficiles, mais pour moi ce n'est pas assez appuyé pour dire que c'est un roman noir.
Ce qui ne m'a pas empêchée d'apprécier ma lecture ! Après tout, ce n'est qu'une question de qualificatif, et ça ne remet pas l'histoire, ni la qualité de l'écriture, en cause. Donc oui, j'ai passé un bon moment avec ce livre.