À peine quelques pages et les jeunes héros se trouveront ficelés comme des gigots sur une chaise, isolés dans la pièce secrète d'un sous-sol.
Mais n'allons pas trop vite, revenons tout d'abord aux débuts, jeunes gens.
Félix, jeune ado apprenti dans une taverne, croisera un jour la route de Luc, crieur de journaux.
Il lui évitera même d'être applati sur les pavés de Paris, vous verrez?
Échapper à la mort en manquant de se faire écraser par une voiture et ses chevaux, cela forgera des amitiés instantanées, à la vie à la mort. Et Luc le lui rendra bien.
Nous sommes à l'époque de Louis XVI.
Des changements sont en train de s'amorcer en fond de décor.
C'est ce que raconteront les journaux que vendra Luc à la criée.
Le pays est en train de se diviser à un point de non-retour dans les hautes sphères qui débatteront pour la France.
Les assemblées du Royaume ne s'entendront plus si bien et le Tiers État perdra un de ses plus fidèles porte-parole.
Comment promettre et envisager l'égalité sans "déshabiller Pierre pour vêtir Jacques", comme le sert l'expression populaire (même si Pierre est chaudement couvert et que Jacques est nu comme un ver)?
Comment envisager de perdre ses privilèges et d'être moins riche pour les jours à venir, d'être considéré à la hauteur de gens moins instruits? Félix ne sait ni lire, ni écrire.
Pour les nobles et le clergé d'époque, c'est infaisable (sans guillotiner des privilégiés, préciserons-nous).
Mais ceci n'est pas la seule intrigue.
Anne Loyer se servira de la période de la Révolution Française du 18ème siècle pour parler des orphelins et de la recherche des parents biologiques de Félix ici, quète qui placera les enfants dans une embrouille criminelle plus complexe.
Il ne sera pas rare d'être orphelin à cette époque et parmi le petit peuple, constaterons-nous.
À force d'autres lectures, nous distinguerons d'avance les avantages et les inconvénients (pour l'époque française du Roi Soleil et de son petit-fils Louis XVI) d'aboutir à trop de vérités.
La révélation des origines cachées.
Dans ce genre d'aventures historiques, sera soit une aubaine, si l'enfant fut perdu, enlevé, un enfant légitime et héritier ;
ou bien, l'inverse,
un secret mortel, qu'il aurait mieux valu ignoré, surtout si l'enfant fut abandonné sciemment, caché plutôt que jeté dans une rivière parce qu'un de ses parents - sinon les deux - est une personne influente de Versailles (à faire chanter).
Ça sera le triste lot des enfants d'amours illégitimes de gens de pouvoir.
Félix en est-il? A t-il gardé un ruban, un jouet distinctif?
Non. Mais il réussira à mettre la main sur une lettre cachetée, avec une adresse.
Et la suite ne sera pas ce qu'il croit.
Il est bien heureux qu'il ait croisé la route de Luc, plus audacieux que lui.
Cela va bouger!
Faux et usage de faux.
De fausse identité?
Non, de fausses monnaies.
Quelle sera le rapport avec le passé du jeune Félix?
La clé se trouve à l'intérieur de la Bastille, la prison.
Les jeunes garçons n'auront tout de même l'inconscience d'entrer dedans pour avour leur réponse? Si?
Le niveau du roman est accessible, faisant du récit une aventure plaisante, mystérieuse, dynamique, fluide et habilement riche de détails historiques.
Tout en suivant l'amitié des deux ados, nous saurons ce que l'on portait sur le dos, connaitrons les gourmandises qui deviendront populaires et
Anne Loyer récupérera l'origine de la célèbre cocarde Bleue-Blanc-Rouge.
Cela criait à tout va comme sur les marchés, il n'y avait pas de pancartes.
Luc, le jeune héros du roman est comme dit plus haut "Crieur de journaux".
Il sera au plus près des nouvelles du pays en crise chaque jour, réalisera t-il fièrement.
Nous nous arrêterons un moment sur cette idée, avant de vous laisser vous plonger dans "
À nous, la Bastille!".
Quand le faisait-on?
Et l'école?
Tellement de petits métiers populaires qui n'étaient pas des vocations mais des petits services rémunérés à la pièce, noterons nous.
Il fallait subvenir à ses besoins quotidiens et il n'y aura qu'un recours (hormis le vol), si un enfant est suffisamment dégourdi pour participer à sa charge.
Luc et Félix auront eu la chance de croiser les bonnes personnes, vous le verrez, pour s'imaginer cuisinier ou employé d'une imprimerie, tout en acceptant des actions harrassantes pour l'heure.
Luc hurlera dans la rue, faisant payer des feuillets et non des journaux (la Une logera sur une page sortie fraîchement de la presse d'imprimerie).
Nous n'aurons pas pu résister à l'envie d'en savoir plus, avant de vous souhaiter définitivement une bonne lecture:
Voici la petite info du net et vous mourrez moins sots!
"... Les cris de Paris furent pendant longtemps mythiques.
Moyen de communication privilégié dans la ville, ils permettaient d'informer rapidement la population des nouvelles, du passage de commerçants ou de spectacles.
Aussi, pas surprenant que pendant les temps de la Révolution, Paris vivait au rythme des cris.
Mais durant cette période, les journaux étaient criés d'une manière particulière.
En effet, la ville vivait au rythme des changements politique.
Aussi les projets de décrets ou de réglementation circulaient vite, par la voix des porteurs de journaux..."
https://www.histoires-de-paris.fr/cris-colporteurs-revolution/
Voila. À vous, la Bastille!