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Cette histoire qui se passe en 2009 en Georgie a plusieurs mérites . D'abord d'être une lecture plaisante , ce qui est à mes yeux un atout essentiel ...
Ensuite il met au devant de la scène une autre ex-république de l'URSS , berceau de Staline et un peu oubliée depuis les événements en Ukraine mais qui a également lutté contre son puissant et encombrant voisin .

Le roman montre aussi la difficulté de s'affranchir du passé communiste avec des conséquences toujours à l'affut de la moindre égratignure .

Lorsque le corps sans vie d'un homme jeune, Sébastien Rouvre est découvert à l'Hôtel Marriott de Tbilissi, la capitale de la Georgie, les policiers sont dans l'embarras car il s'agit d'un jeune français . L'enquête est confiée à Nougo Shengelia , diplômé de l'école de police de Saint-Cyr et l'Ambassade de France, prévenue du décès d'un de ses ressortissants envoie René Turpin, premier conseiller.

Les deux hommes vont mener les investigations ensemble . Les premiers éléments de l'enquête les entrainent d'abord dans une ancienne ville thermale, Skaltubo, qui bénéficiait d'une bonne réputation à l'époque stalinienne d'autant plus que Staline y avait une datcha . C'est dans les vestiges de cette demeure que se trouvait la fameuse baignoire . Mais je n'en dirais pas plus sur son sort...

L'affaire prend un autre tournant lorsque de nouveaux meurtres surviennent mais concernant , cette fois, des georgiens dont un ancien dignitaire communiste .

Les deux personnages principaux attirent rapidement la sympathie du lecteur . le jeune policier , d'origine abkhaze se remet mal de l'exil de sa famille et le conseiller René Turpin est un homme assez dépressif, attaché à ce pays et qui a lié de forts liens d'amitié avec son voisin , un vieux communiste qui lui fait connaitre les meilleurs plats géorgiens dont la description au cours du roman fait saliver( ou pas ... ).
On plonge avec eux dans le passé de la guerre froide avec ses espions , le KGB et autres et les tentacules invisibles qui planent encore .

L'auteur , ancien diplomate connaissait donc bien le milieu des ambassades , et j'ai aimé ce roman plus pour son atmosphère que par l'enquête en elle-même .
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Sagamo mshvidobisa ! Une lecture géopolitique et historique pour ambiancer Novembre. La Baignoire de Staline est un policier pas mal ficelé du tout, qui, une fois fini, laisse malgré tout une certaine frustration.

Nous sommes à la fin du printemps 2009, peu de temps après l'invasion d'une partie du territoire géorgien par la Russie (c'est un poil plus compliqué que cela, mais étrangement, ça nous rappelle quelque chose, tiens). Sébastien Rouvre, jeune français rédigeant sa thèse à Tbilissi, est retrouvé mort dans une chambre d'hôtel. Pire ! Il a été assassiné. Par qui ? Et pourquoi ? Après lui, une série de meurtre sème la terreur dans la capitale géorgienne.
L'enquêteur Nougo Shenguelia a ordre de coopérer avec les autorités françaises en toute transparence et va donc intégrer le diplomate René Turpin à son enquête. Déjà héros du premier livre de Renaud S Lyautey, le diplomate est assez touché par la mort de ce jeune compatriote et va s'investir pleinement dans la recherche du meurtrier.

Le livre mêle une fiction policière à un intéressant mystère historique : Kim Philby. Philby était un agent double recruté par le MI6 mais qui a toujours été fidèle au KGB. Ce personnage, passé à l'est, va attirer la suspicion dans les rangs soviétiques et le mystère autour de ses actions ne va pas l'aider. Son cas a torturé plus d'un esprit retors durant la Guerre Froide. Mais Philby est mort en 1988. Alors, qu'est-ce qui, au nom de la moustache de Staline, peut motiver une personne à tuer d'autres personnes ? Je vous laisse le découvrir en le lisant mais c'est très guerre froide comme livre. Feutré et repli de non-dits enfouis à jamais... jusqu'à ce que ça explose.

Là où le bât blesse, c'est que le livre ne donne pas l'impression d'aller au fond des choses. Que ce soit l'enquête sur les meurtres, que ce soit sur Philby. Même si attachants, les personnages sont relativement sous-utilisés : on voudrait voir plus sur l'enquête des policiers géorgiens ou sur la diplomatie franco-géorgienne. On ne craint pas assez pour la vie des personnages.

A contrario, j'ai trouvé que sous la plume de Lyautey, la Géorgie était particulièrement vivante. On imagine bien les visages des personnages, leurs parlers, leur Histoire. On hume l'odeur des plats géorgiens (au fil des critiques, vous aurez compris que c'est une de mes principales préoccupations). On touche vraiment l'ambiance soviétique des lieux visités. Les références au Ministère des Affaires Étrangères sont aussi assez amusantes pour quelqu'un qui connaît l'administration. La trame narrative, le mystère, l'histoire ne sont pas mal dans l'ensemble, hein, mais ne sont pas suffisamment exploités.

Malheureusement, René Turpin n'aura pas d'autres enquêtes administratives à gérer, l'auteur Renaud S. Lyautey est mort au printemps dernier, laissant son personnage principal orphelin...

Merci à Babelio pour ce Masse Critique et aux Éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.
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Un jeune Français est retrouvé mort, nu, dans sa chambre d'hôtel à Tbilissi, capitale de la Géorgie. Les premières pistes mènent à un crime sexuel. Mais cela ne convainc ni Nougo Shenguelia, le policier chargé de l'enquête, ni René Turpin, de l'ambassade de France, chargé de suivre cette affaire après de la police.

Les deux hommes vont donc tenter de comprendre pourquoi Sébastien Rouvre a été retrouvé dans la tenue d'Adam, dans cet hôtel, étranglé. Mais d'abord, il s'agit de découvrir qui était Sébastien Rouvre. Car on a beau travailler à l'ambassade de France en Géorgie, on ne connait pas tous les ressortissants de son pays vivant dans cette ancienne province soviétique. Et la vie de Sébastien se révèle pleine de surprises. Rien d'extravagant, mais son parcours l'a mis en contact avec de nombreuses personnes, tant du côté russe que du côté géorgien. Pour ceux qui, comme moi, ne sont pas très au fait de l'histoire de ce pays, voici quelques rappels : la Géorgie est indépendante jusqu'au début du XIXe siècle. Elle est alors annexée par le tsar de Russie. À la faveur de la révolution, elle retrouve brièvement son indépendance, mais est rapidement intégrée à l'U.R.S.S. Ce n'est qu'en 1991 qu'elle redevient un pays à part entière. Mais quelques provinces sont retournées dans le giron russe (toujours la même histoire). Et Poutine a une certaine tendance à nous remettre en mémoire cette habitude.

Revenons à ce roman. Son auteur est diplomate et on sent, à le lire, combien il a apprécié de travailler dans ce pays. Certains passages semblent presque tirés d'un guide de voyage, mais en plus personnel. Ce ne sont pas des descriptions sans âme plaquées sur un roman. Mais le résultat d'observations faites de l'intérieur, livrée avec passion. Quand Renaud S. Lyautey décrit un quartier, un bâtiment, on le sent prendre vie. Et quand il parle de gastronomie, on a l'estomac qui se prépare, la salive qui envahit la bouche. Dans la pure tradition de Donna Leon, avec son commissaire Brunetti à Venise, ou de Manuel Vázquez Montalbán, avec Pepe Carvalho à Barcelone, René Turpin est un fin gourmet qui voit son goût pour les bons petits plats mettre en danger son tour de taille. On découvre des plats aux noms pas toujours facilement prononçables, mais aux saveurs attirantes et aux odeurs délicates. Lire La baignoire de Staline ne peut que donner envie d'aller déguster tous ces mets. Et visiter cette contrée aux paysages contrastés et beaux malgré leur rudesse.

De son côté, l'enquête prend son temps. le rythme n'est pas trépidant, mais pas lent non plus. L'auteur sait apporter les rebondissements nécessaires pour maintenir l'intérêt. Et l'avantage d'avoir deux enquêteurs, le Géorgien et le Français, multiplie les points de vue et enrichit la narration. Je n'ai pas ressenti le moindre ennui à la lecture de ce roman. Au contraire, j'y ai pris un grand plaisir et cela me donne envie de découvrir la première enquête de René Turpin, Les saisons inversées. Dommage que ce doivent être les deux seules puisque l'auteur est mort récemment.

Je remercie vivement les éditions du Seuil et l'équipe de Masse critique privilégiée (en particulier Nathan Lévêque) pour l'envoi de ce livre.
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Un mort, un français et le Consul de son pays est en congés? qu'à cela ne tienne! Iznogoud, alias René Turpin, est là! Plaisanterie mise à part, c'est quand même ce qui arrive lorsqu'un ressortissant français est trouvé mort dans un hôtel à Tbilissi. Qui plus est, assassiné!!

Pour éviter tout incident diplomatique, l'Ambassade de France est associée à l'enquête. C'est là que René entre en piste mandaté par un Ambassadeur très agaçant. En seulement quelques lignes l'auteur nous décrit un personnage assez insupportable et ça suffit bien comme ça.

Premier sujet d'étonnement et d'interrogation: pourquoi un hôtel alors que l'homme a déclaré une adresse fixe à Tbilissi? Pourquoi ces toutes ces navettes vers la Russie et ces déplacements fréquent en Géorgie et plus précisément à Tskaltubo, ville thermale aujourd'hui abandonnée où ne subsiste que des ruines?

A cela va s'ajouter deux autres meurtres qui laissent la police locale s'égarer vers de fausses pistes et piétiner à la recherche du mobile de ces crimes. Cependant, René et Nougo, un jeune policier Géorgien francophone (qui a suivi sa formation d'enquêteur à Lyon pour y apprendre les dernières techniques d'investigation) ne se découragent pas et creusent les pistes qui aboutissent parfois sur des voies sans issues, mais qui par leur opinatreté finiront par trouver une explication.

Alors si les ressorts de l'enquête pêchent parfois par manque d'enchainement logique, c'est néanmoins un roman comme je les aime où j'ai appris tout plein de choses qui pourtant sont apparemment connues de tous. J'avoue mon ignorance sur de nombreux points d'Histoire et notamment de grands vides sidéraux à propos de la guerre froide.

Peu de penchants non plus pour les romans d'espionnage et sur le sujet en général, j'ai découvert l'existence d"un espion du nom de Kim Phylby qui à vraiment existé (celui-ci ayant trahi l'Angletterre au profit de l'URSS). Comme il a fait l'objet de bons nombres d'hypothèses jamais confirmées, Renaud Lyautey s'y essaye donc dans ce livre.

Loin d'être nébuleux, ce roman est écrit de façon simple et parfaitement compréhensible même pour la néophyte que je suis en la matière.

J'ai découvert avec étonnement l'existence de cette station thermale crée par Staline pour l'intelligencia russe de l'époque où celui-ci avait sa datcha personnelle. Tskaltubo a été désertée à la fin de l'occupation russe. (Elle sert aujourd'hui de curiosité touristique, et les photos sur internet sont à la fois édifiantes et magnifiques).

J'ai découvert un pays dont on ressent l'attachement particulier de l'auteur de par ses descriptions de la capitale, des villes et paysages et surtout les spécialités culinaires qui nous mettent l'eau à la bouche tant elles sont parlantes.

On découvre aussi les insurrections intestines qui ont opposées la Géorgie à l'Abhkazie, à l'Ossétie du sud et à l'Adjarie.L'auteur choisi ici de parler du drame des géorgiens déportés d'abhkazie avec l'histoire de Nougo Shenguelia.

La fin reste sujette à interprétations mais somme toute logique puisque tout n'est qu'hypothèses. Elle laisse libre champ à echaffauder les nôtres. Elle m'a aussi donné l'envie d'aller me documenter plus avant sur tous ces sujets.

Ce polar assez feutré n'étale pas de violences, pas de scènes "gore" ni de sang qui coule à flot. Presque un polar scandinave!! C'est plutôt bienvenu. A la fois polar, guide touristique, ode à la Géorgie et roman historique ce livre nous fait voyager en terre inconnue (je parle pour moi) et c'est bien agréable.

Les personnages sont sympathiques et intéressants mais je ne m'y suis pas particulièrement attachée. C'est le personnage de Kardadze qui a le plus éveillé ma curiosité et que j'ai trouvé touchant. Nougo aussi suscite l'empathie de par sa terrible histoire.

J'ai appris que l'auteur, ancien Ambassadeur de France à Tbilissi, disparu très récemment cette année, avait écrit un premier roman précédant ce roman-ci qui mettait déjà en scène René Turpin. Je vais d'un pas décidé me le procurer car je suis très curieuse de voir l'évolution qui a pu y avoir entre ces deux opus, en sachant que malheureusement il n'y en aura pas d'autres...

Enfin, je remercie vivement Babelio et les éditions du "Seuil" dans la collection "cadre noir" pour l'envoi de ce roman très instructif et bien écrit. Même si ce livre ne restera pas immortel pour moi, il faut se rappeler que Renaud Salins (tel est son "vrai" nom) fut avant tout un diplomate chevronné avant d'être écrivain.
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Renaud S. Lyautey s'est inspiré de ses fonctions de diplomate et d'ambassadeur en Géorgie – ex-république de l'Union soviétique – pour donner vie à cette sombre histoire qui convoque de nombreux fantômes du passé… Rien de bien original vous me direz, c'est assez courant que certains auteurs fassent appel à leur expérience professionnelle pour dérouler leur histoire !

Ici, ce qui déstabilise le lecteur, c'est que les faits se déroulent dans un pays à cheval sur le continent européen et asiatique. Un pays qui aujourd'hui est sous influence russe et qui n'a plus totalement son libre-arbitre… Ici, on replonge dans les heures sombre qu'à connu la Géorgie sous l'ère stalinienne, les purges, les dénonciations, les charniers… Ça fait froid dans le dos !

L'auteur sait captiver son lecteur et jouer avec ses nerfs, il a fait en sorte qu'une fois ouvert, vous ne puissiez plus lâcher ce livre car vous voudrez savoir pourquoi un titre si énigmatique et qui convoque les fantômes de l'URSS. Tout s'emboîte bien, tout se déroule parfaitement bien… Il n'y aucune fausse note, aucun temps mort, c'est haletant, prenant et terriblement addictif !

À la fois véritable polar et roman d'espionnage, ici se mêle l'histoire d'un espion, d'un jeune doctorant en histoire, la présence du KGB et enfin le souvenir du Petit Père des peuples… Cette histoire nous éclaire sur un pays que l'on connait mal, à l'histoire douloureuse, bref une immersion totalement réussie ! Un bon moment de lecture !
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
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Après le Divan de Staline, pourquoi pas La baignoire de Staline? (J'aime beaucoup ces titres faisant référence à l'Histoire et aux objets triviaux du quotidien). Mais à la différence du premier où Joseph Staline trônait en personnage principal, le second nous entraîne dans l'actuelle Géorgie, patrie du petit Père du Peuple. Un thésard français, percepteur des enfants d'un oligarque, est retrouvé assassiné dans sa chambre d'hôtel à Tbilissi. Une série de meurtres semblables s'enchaînent dans la capitale, mettant en émoi l'ambassade de France, la police locale et les hauts dirigeants géorgiens. Les pistes d'enquête sont limitées et chacune d'elles aboutissent à un cul-de-sac. Jusqu'à ce qu'on réveille d'anciennes histoires d'espionnage datant de l'ère soviétique.
Renaud S. Lyautey a orchestré une intrigue policière très intéressante, d'autant plus qu'on n'entend peu parler de la Géorgie, un pays menacé à tout moment par l'ingérence russe.
Le roman se lit d'une traite et j'en ai tellement apprécié le style que je vais récidiver avec Les saisons inversées du même auteur.
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Qui mieux placé qu'un ambassadeur - Renaud S.Lyautey est ambassadeur de France au Sultanat d'Oman- peut nous proposer ce récit mi roman policier mi roman d'espionnage , où l'un des héros est un diplomate ? Un ambassadeur doué sans aucun doute pour l'écriture à la lecture de cette histoire passionnante fort bien ficelée.
On y fait connaissance avec l'inspecteur géorgien Nougo Shenguelia , qui a fait ses classes d'officier de police en France et parle donc parfaitement la langue de Molière. C'est par la découverte d'un meurtre à l'hôtel Marriott de Tbilissi que va démarrer son enquête au long cours . le meurtre d'un citoyen français, précisément employé comme professeur auprès de la progéniture d'un riche milliardaire géorgien. La nationalité de la victime va mettre en branle l'ambassade de France sur place qui va dépêcher sur place René Turpin afin de seconder la police géorgienne et d'organiser les formalités administratives pour le retour de la dépouille dans l'Hexagone.
Shenguelia et Turpin vont alors travailler de concert pour dénouer cette ténébreuse affaire aux multiples ramifications qui va nous ramener au temps de la guerre froide où les services secrets de l'URSS comme ceux de l'Ouest se livraient une véritable bataille afin de percer les secrets du camp adverse. Et dans ce jeu de billard à plusieurs bandes, les agents doubles avaient un rôle essentiel dans la transmission de fausses informations pour déjouer les stratégies de l'ennemi. Kim Philby était l'un de ceux-là et l'un des éléments essentiels sur lequel repose cette intrigue ( la couverture du livre est d'ailleurs un timbre russe à son effigie).
Le choix du terrain de jeu de la Géorgie sur lequel vont enquêter nos deux personnages principaux n'est d'ailleurs pas anodin : c'est ici qu'est né Joseph Staline comme son bras droit Beria. Un pays, occupé pour partie aujourd'hui par l'armée russe de Poutine qui ne souhaite en aucun cas que la Géorgie se rapproche encore plus de l'Union Européenne.
« La baignoire de Staline » est malheureusement une oeuvre posthume, l'auteur nous ayant quitté au printemps dernier. Fin connaisseur de la Géorgie , où il fut en poste pendant quatre ans , l'auteur ne se contente pas de nous guider à travers le pays et à travers ses spécialités culinaires, il nous offre un roman policier digne de ce nom où les meurtres s'enchaînent , crimes qui représentent les prémices d'une nouvelle intrigue digne de John le Carré. Une histoire d'espions et de jeu de pouvoir entre les blocs Est-Ouest. Une histoire où chaque service secret jouait sa propre partition et où l'Ours communiste représentait le pays et les idées à abattre par tous les moyens. L'auteur parvient à mêler ces deux intrigues, menées tambour battant par nos deux principaux personnages. Une fiction qui intègre habilement l'histoire bien vraie celle-là de la Géorgie et de ses relations mouvementées avec l'ogre russe.Un pays que l'auteur donne envie de mieux connaître et dont on verra sans doute l'équipe de Rugby venir fouler le gazon des stades français l'année prochaine à l'occasion de la Coupe du Monde de Rugby.


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Quel plaisir de lecture ce livre ! Entre roman policier et roman d'espionnage, le regretté Renaud S. Lyautey nous donne à voir la Géorgie d'aujourd'hui et l'emprise de la Russie sur ce pays.
"Vous voyez, jamais les Russes ne nous laisseront tranquilles. Nous sommes condamnés à vivre dans l'ombre de Moscou. (...) le message est clair, on ne quitte pas l'Union soviétique. Elle est toujours là. Impalpable. Menaçante. Omniprésente. Prête à frapper n'importe où."
Tout commence par un jeune étudiant français retrouvé mort dans une chambre d'hôtel. René Turpin, en poste à l'ambassade de France est désigné pour participer à l'enquête locale. Loin d'être passif, il va tout faire pour comprendre la raison de ce meurtre, qui, inlassablement le ramène au passé et aux affres de l'ex-URSS.
"En Géorgie, le passé vous sautait à la figure à chaque pas".
On avance avec lui dans les méandres du présent et de l'Histoire, tellement imbriqués l'un à l'autre, qu'ils éclairent et donnent une autre dimension à ce récit. L'histoire de Kim Philby, agent double, voir triple dont on ne sait pas à la solde de quel pays, il fut réellement, est tout simplement fascinante.
Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour l'envoi de ce livre.
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Le meurtre d'un étudiant français dans un hôtel à Tbilissi, suivi de deux autres assassinats, un trafic de reliques staliniennes, une ville d'eau abandonnée, des espions double voire triple, un projet de musée sur la guerre froide à Washington, un oligarque féru d'animaux exotiques, les délices de la gastronomie géorgienne.

Voici quelques-uns des ingrédients réunis par l'ancien ambassadeur Renaud S.Lyautey pour concocter un thriller mâtiné de roman d'espionnage. Cela commence comme un thriller, avec trois meurtres par strangulation, et cela se termine comme un roman d'espionnage autour de la figure énigmatique de Kim Philby, fameux espion anglais ayant fait le choix de passer à l'Est.

L'enquête, confiée à un jeune policier géorgien, rapidement accompagné de René Turpin Conseiller de l'ambassade de France, nous mènera aux quatre coins de l'ancienne République soviétique, à l'Ouest près de la mer noire, là où la nomenklatura venait prendre les eaux, et à l'Est, à la frontière avec l'Azerbaïdjan.

Au-delà de l'intrigue assez plaisante qui connait bien des péripéties et des rebondissements, la toile de fond du livre, historique et géopolitique, relative aux relations de ce petit pays, terre d'origine de Staline, avec l'URSS, puis la Russie, est passionnante.
Actuellement candidate à l'Union Européenne, la Géorgie, en devenant indépendante en 1991, a perdu l'Ossétie du sud et l'Abkhazie qui représentent 20% de son territoire. Cette histoire nous fait diablement penser à celle de l'Ukraine.

L'auteur nous invite à nous pencher sur le sort de ses habitants, autrefois communistes, victimes des purges staliniennes quand Staline s'entouraient de géorgiens pour diriger l'empire, soucieux aujourd'hui de sortir de cette emprise et terrorisés par les risques d'infiltration.

Grâce à la connaissance et à l'amour qu'il a développés pour ce pays, sa culture et ses coutumes, Renaud S.Lyautey nous offre un livre attachant, instructif et agréable à lire.
Nous apprenons avec tristesse son récent décès.
Je remercie vivement Babelio et le Seuil pour m'avoir permis de découvrir ce roman.













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René Turpin, diplomate en poste à l'ambassade de Géorgie à Tbilissi, est appelé en urgence pour collaborer avec la police locale suite au meurtre d'un jeune ressortissant français. Quand un second cadavre est retrouvé avec un mode opératoire semblable et qu'il s'agit de l'ancien directeur du KGB en Géorgie, l'enquête va s'avérer plus corsée que prévue. Surtout quand elle prend la direction de Tsakltoubo, ancienne ville thermale fondée de toute pièce par Staline pour les communistes méritants...

Moi qui connais très peu l'histoire soviétique et encore moins celle de la Géorgie (je serais plutôt comme cet ami américain du héros contacté par téléphone et à qui il dit qu'il est en Géorgie : "oh tu es à Atlanta ?", "Non, la Géorgie, l'ex état soviétique !"), je craignais un peu en lisant ce roman d'être perdue dans des références et des faits qui ne me seraient pas familiers. Gros point fort de la baignoire de Staline, l'auteur réussit à nous immerger dans un pays et dans son histoire complexe, sans que ce soit jamais rébarbatif, lassant ou difficile à suivre. On glisse très vite nos pas dans ceux de René Turpin, ce diplomate bon vivant, fan de gastronomie géorgienne (et l'auteur nous fait saliver en nous décrivant toutes les spécialités locales), faux naïf qui compte sur ses amis pour expliciter certaines facettes de l'histoire ou de la culture locale qui lui seraient étrangères... ce qui permet au lecteur de profiter également de petites explications de ci de là. Ce roman est une vraie mine d'informations sur ce petit état du Caucase, terre natale de Staline, riche de cultures mêlées à la frontière des ex empires perse et ottoman avant de devenir une république soviétique et dont l'histoire moderne avec l'annexion par la Russie de certaines de ses provinces est malheureusement précurseuse de ce qui arrive aujourd'hui à l'Ukraine.

En plus de cette immersion dans un pays étranger et son histoire, l'auteur maîtrise la construction de son intrigue, sur une trame policière classique de meurtres en série entre lesquels les policiers essaient de tisser des liens. La tension monte petit à petit, les révélations et rebondissements sont bien dosés et la trame se complexifie peu à peu pour le plus grand plaisir du lecteur. Et quand en plus de l'histoire récente, le roman vient se heurter aux sombres heures de l'empire soviétique et à celles de la guerre froide avec son lot d'agents doubles voir triples et de paranoïa ambiante, me voici complètement happée par l'histoire et incapable de lâcher ce roman avant de connaître son dénouement.

J'ai appris avec tristesse qu'il s'agissait d'une publication posthume, l'auteur étant décédé juste après avoir écrit ce livre. Dommage car on sent qu'il a mis beaucoup de ses connaissances et de son expérience personnelle dans ce récit, je me réjouissais de lire son précédent titre (dans lequel René Turpin est également présent) et pourquoi pas les suivants. Je remercie Babelio et l'éditeur Seuil pour cette Masse Critique privilégiée qui m'a permis de découvrir ce roman, assez loin de mes lectures habituelles et vers lequel je ne serais sans doute pas allé naturellement. Je le recommande à tous les curieux, aux amateurs de polar bien ficelé et/ou de roman d'espionnage à l'ancienne : une belle découverte.
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