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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les écrivains diplomates sont nombreux à s'être inspirés des pays visités pour irriguer leurs oeuvres. Chateaubriand, Claudel, Paul Morand, Saint-John Perse, Pierre-Jean Rémy, Jean-Christophe Rufin, Daniel Rondeau, ont ouvert la voie à Renaud Salins dont le roman posthume « La Baignoire de Staline » sort ce mois ci.

Ambassadeur de France auprès de la Georgie (2012-2016) l'auteur a partagé le sort de ce pays, ex soviétique, encadré par la Russie (qui a annexé ses provinces d'Ossétie du sud et d'Abkhazie), l'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Turquie …

Ce territoire est au coeur d'une des régions les plus « chaudes » du monde, en bordure d'une Mer Noire où la Russie tente de progresser vers l'ouest à coups « d'opérations spéciales », et les services secrets russes (ex KGB) sont omniprésents dans la province natale de Staline et Béria.

Comme l'illustre la couverture de l'ouvrage, l'ombre de Kim Philby, le pire traitre anglais du XX siècle, y plane aussi et la mort d'un chercheur français va perturber notre personnel diplomatique et la baignoire de Staline mouiller la police locale …

Renaud S Lyautey bâtit une intrigue, ou plutôt une double intrigue, qui conduit les enquêteurs (et le lecteur) vers deux espaces temps différents, l'époque soviétique et l'époque actuelle, ce qui permet d'évoquer des faits historiques méconnus et de découvrir ce pays, ses habitants, sa culture et sa cuisine dont les multiples évocations nourrissent ces pages savoureuses.

Décédé au printemps dernier, à l'âge de 55 ans, le romancier a terminé ce livre en aout 2021 à Mascate (sultanat d'Oman) ; ses parents Yvette et Jacques Salins publient en dernière page cet émouvant hommage :

« A Renaud,

Lors de ta courte trajectoire,
tu as savouré la vie
avec bonheur et lucidité …
(…)
Aux carrefours des peuples,
à l'écoute des autres
tu as noué des amitiés,
tu as tendu la main …

Toujours tu as affirmé
une irrépressible liberté.

Tu témoignes encore … »

Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil de m'avoir offert ce beau témoignage de l'amitié qui unit la France et la Géorgie et du talent de Renaud Salins.
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les Éditions du Seuil pour l'envoi, dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée, d'un livre qui m'a beaucoup plu.

Le lundi 8 juin 2009, à l'hôtel Marriott de Tbilissi en Géorgie le corps
du jeune enseignant français, Sébastien Rouvre, 26 ans, est découvert, étranglé.

L'inspecteur Nougo Shenguelia de la brigade criminelle de la capitale géorgienne, un diplômé de l'école de police de Saint-Cyr, est chargé de l'enquête, assisté de son adjoint, le gros Lacha Bregvadze.

Dès le départ de l'investigation, il est convenu que le premier conseiller de l'ambassade de France, René Turpin, suive de près cette affaire, assisté du consul, Antoine Weber, et du chef de station de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure), Hugues le Cloarec.

Relativement vite l'enquête mène les rechercheurs à Tskaltubo, une ville à 4 heures de route à l'ouest de Tbilissi, maintenant en ruine, mais du temps de l'union soviétique une ville balnéaire florissante, où Joseph Staline avait sa datcha.

Est-ce que le jeune Sébastien aurait été impliqué dans une sombre histoire de trafic illégal de "vieilleries" bolcheviques, telle la baignoire de la datcha de Staline, vers les États-Unis ?

Pendant que l'équipe de recherche explore patiemment de nombreuses autres pistes, de nouvelles victimes de meurtres sont découvertes : un octogénaire, ex-chef du KGB géorgien, et une interprète géorgien français d'un certain âge.
Toutes les victimes se sont connues et ont été étranglé de façon identique.

Tout à coup l'enquête prend une allure insoupçonnée qui nous ramène dans le passé soviétique et plus particulièrement vers le personnage qui figure sur un timbre-poste de 5 kopecks (centimes) de l'URSS de 1990 - reproduit en couverture du livre - en hommage au célèbre espion Kim Philby (1912-1988).

Le lien entre l'enseignant français et l'espion d'origine britannique à la solde du KGB, je vous laisse découvrir....

Je dois dire que j'ai fort apprécié ce cocktail savant d'enquête policière et de récit d'espionnage contre un arrière-fond historique et géographique rigoureusement authentique. En plus, les protagonistes sont réalistes et certains même attachants.

Quant au dépaysement vous êtes dans d'excellentes mains avec l'actuel ambassadeur de France au sultanat d'Oman, Renaud S. Lyautey, qui avant a été en poste en Géorgie. Un pays qu'il aime apparemment beaucoup, à en juger à l'enthousiasme avec lequel il nous présente ici cette partie du globe.

Dans son mot de l'auteur, en fin de volume à la page 214, il note : "À l'heure où ces lignes sont mises sous presse (août 2021), environ 20% du territoire géorgien sont toujours occupés par la Russie. Il n'est pas inutile de le rappeler."

Et l'auteur a d'autant plus raison que la Russie de Poutine essaie maintenant manifestement et scandaleusement pareil chez un autre de ses voisins.

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J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, un petit must pour les passionnés mais aussi les néophytes des histoires d' 'espionnage et l'époque de la guerre froide.
Le titre du roman : la baignoire de Staline peut surprendre ou nous faire penser à une énorme gageure. C'est ainsi que j'ai appris avec beaucoup d'intérêt l'existence de cette ville thermale : Tskaltoubo, et la datcha de Staline. Cette station thermale recevant les dignitaires soviétiques.
Évidemment, cette ville située en Géorgie, le pays natal de Staline existe encore aujourd'hui mais est tombé en désuétude.
Ce que j'ai trouvé très pertinent dans ce roman à travers la vie de cet espion : Kim Philby qui est au centre de l'intrigue meurtrière, c'est le rôle que joue la Russie ou l'ex_Union soviétique encore aujourd'hui.
Ce que vivait tout citoyen soviétique est criant de vérité, chacun mentait pour sauver sa peau ou être épargné.
Et, malheureusement, même si la Géorgie est un état indépendant aujourd'hui, , on sent toute la pression et la force de la Russie. à travers ces paroles.
" Cela veut dire qu'ils demeurent à même de venir chez nous et d'y tuer nos concitoyens impunément... le message est clair,. On ne quitte pas l'union soviétique. Elle est toujours là. Impalpable. Menaçante. Omniprésente.."

Je ne manquerais pas de lire l'autre roman de Renaud Lyautey : Les saisons inversées puisque malheureusement il n'y en aura pas d'autre. L'auteur est décédé en 2021 à l'âge de 55 ans.
Merci à la masse critique Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.

Une très belle découverte.!
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Récemment, la représentante d'un éditeur m'a confié que les français adoraient « mettre » des étiquettes sur leurs lectures. Comme je ne veux pas déroger à la règle, je me risquerai au classement de « La baignoire de Staline » dans la catégorie du roman d'espionnage perfide et jouissif mâtiné de policier feutré.
Déjà que j'avais envie d'aller visiter la Géorgie, les premières pages font dévaler l'inspecteur Nougo Shenguelia dans les rues pittoresques et pentues de Tbilissi à la découverte du cadavre d'un jeune français assassiné, mon attention est alors à son comble.
Tous les codes sont réunis pour que je passe un bon moment de lecture et ce fut le cas.
Au-delà de nombreuses recherches à mener pour l'enquête dans les villes thermales mais aussi dans les territoires arides proche de l'Azerbaïdjan, l'auteur n'omet pas de mentionner l'inclination de l'ogre russe à conserver son emprise sur des régions comme l'Abkhazie ou l'Ossétie.
Les personnages sont attachants et notamment celui de René Turpin, diplomate français adjoint de l'ambassadeur. Il forme un duo parfait avec l'inspecteur Shenguelia pour aller débusquer les mensonges, les couardises et autres bassesses de l'appareil politique complexe de l'ex- URSS.
Je n'en dévoilerai pas davantage sur cette intrigue particulièrement bien menée qui m'a tenu en haleine jusqu'aux toutes dernières pages.
Un dernier compliment pour la fluidité de l'écriture de l'auteur où je perçois dans chaque chapitre l'affection qu'il ressent pour cette région du Caucase où il a été lui-même ambassadeur de France.
J'ai vraiment apprécié me plonger dans le bain d'une histoire récente et rendue tellement actuelle aujourd'hui qu'elle résonne de la même sonorité funèbre que lorsque que l'on frappe sur l'émail ébréché d'une vieille baignoire, fût-elle celle de Staline.

Merci à Babelio de sa confiance dans le cadre d'une « masse critique » et à l'éditeur Seuil « cadre noir » pour l'envoi de ce roman.



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« La baignoire de Staline » est un roman noir passionnant qui m'a fait découvrir un pays que je ne connaissais pour ainsi si dire pas : la Géorgie. Je ne vous parle pas de l'état américain, situé entre la Caroline du Sud et la Floride mais bien l'ancienne république soviétique situé sur les rives de la Mer Noire.

En plus de cette singularité appréciée, l'enquête est menée par un duo assez spécial entre un enquêteur géorgien dont l'héritage soviétique n'est pas loin et un membre de l'ambassade française. Ce dernier, René Turpin, est en fait détaché auprès des policiers locaux pour faire la lumière sur le meurtre d'un ressortissant français, dans des conditions bien mystérieuses.

Écrit sous le pseudonyme de Renaud S. Lyautey (dont le vrai nom est Renaud Salins), ce polar est à la fois finement travaillé et fort fourni. L'auteur a lui-même été ambassadeur en poste en Géorgie, ce qui fait qu'il connait à la fois les rouages de la diplomatie mais également bien le pays. Je peux vous dire que ces deux caractéristiques sont gages de grande qualité en la matière.

Nonobstant cela, à la fin du récit, une dédicace des parents de l'auteur m'avait beaucoup intriguée. En effet, c'était la première fois que je me trouvais face à ce genre d'hommage écrit cette fois par les proches de l'auteur dans un livre. En faisant quelques recherches, j'ai compris la raison de ces mots émouvants : Renaud Salins est décédé le 6 avril de cette année. Il a terminé l'écriture de ce polar « La baignoire de Staline », en août 2021 alors qu'il était en poste à Oman.

Je suis bien triste de cette nouvelle car la plume du regretté Renaud Salins avait su me plaire, autant par sa fluidité que par la façon dont il conjuguait une enquête policière à la grande Histoire avec un grand H. Je ne manquerai pas de lire son premier roman, « Les saisons inversées », qui fût les premières aventures du diplomate, René Turpin, désormais orphelin.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Connaissez-vous le Géorgien le plus célèbre ? … Un musicien ? Hmmm ! Pas vraiment sauf si vous aimez le tac-tac-tac des mitrailleuses… Un militaire ? Ah, vous êtes sur la bonne voie, même si on ne peut pas vraiment le qualifier de militaire…
Un gangster ! Bravo ! le 13 juin 1907, il s'empare d'une somme équivalente à 3,5 millions de dollars d'aujourd'hui, somme qui ira dans les caisses du parti bolchévique.
Un assassin ? Excellente suggestion ! Dans les années 1930, notre homme se livre à des purges qui s'apparentent carrément à des génocides : déportations et assassinats de masse sur tout le territoire de l'URSS… Staline, car c'est bien du Petit Père des Peuples, « Sosso » pour sa maman, qu'il s'agit, a ordonné la mort de 15 à 20 millions de gens. Personne n'a fait mieux… Staline n'était pas un Russe, mais un Géorgien…

Lundi, 8 juin 2009. Tbilissi (Géorgie).
Fin 2003, le nouveau président licencie tous les policiers ! Tous ? Oui ! Tous ! Pas un n'échappait à la corruption ! Il engage des jeunes, nettement mieux payés. Nougo Shenguelia en fait partie. Formé près de Lyon, il a été initié aux techniques les plus modernes d'investigation de la police française. Il va bien en avoir besoin : une mort suspecte à l'hôtel Marriott ! D'après les papiers de la victime, il s'agirait d'un jeune ressortissant français, Sébastien Rouvre, un jeune enseignant. le ministère a prévenu l'ambassade de France qui va adjoindre à l'inspecteur géorgien un de ses membres, René Turpin. le mot d'ordre est « transparence totale » à l'égard de l'ambassade… Pas question de gâcher les relations entre la Géorgie et les pays potentiellement amis. Ce serait très mauvais pour les affaires ! Aucun faux pas n'est toléré…

Critique :

Ma toute première enquête en Géorgie ! En quelques lignes, Renaud S. Lyautey nous rappelle à quel point la corruption gangrénait ce pays. Il devait bien connaître la situation puisqu'il y a oeuvré en tant qu'ambassadeur. On sent qu'il aime cet état et les gens bizarres qui l'habitent. (Pour nous, tous les habitants du Caucase sont bizarres.) On y apprend quelques petites choses sur le pays, sur l'URSS et sur Iossif Vissarionovich… Iossif quoi ? … le plus connu des Géorgiens ! Ma parole, vous dormez ou quoi ?
Et l'enquête ? vous demandez-vous, car après tout, c'est un roman policier… A point ! Juste comme il faut ! Pas de descriptions du genre gore. Pas de longues pages interminables sur les déceptions amoureuses des enquêteurs, pas de conflits psychologiques et moraux remontant à la perte de la première tututte, perte causant un traumatisme tellement grave que notre héros sombre régulièrement dans des dépressions plus profondes que la Fosse des Mariannes, au point que même en ingurgitant des hectolitres d'un alcool à 90°, il n'arrive pas à oublier… Juste des enquêtes dans un cadre local avec les us et coutumes des habitants et l'héritage de l'empire soviétique, le tout parsemé d'anecdotes souvent amusantes, grâce notamment au personnage d'Irakli Kartadze, ancien professeur d'histoire soviétique et grand ami de René Turpin, le diplomate-enquêteur français.
Vous entendrez parler de Tskaltubo, la plus grande ville thermale au monde, complètement à l'abandon depuis la chute de l'URSS (n'hésitez pas à aller voir les photos du lieu sur Internet). Elle tient un rôle dans ce magnifique polar. C'est là aussi que se trouve la datcha de Staline.
Vous effectuerez aussi un voyage dans le temps à la rencontre de Philby. Philby agent secret britannique au service des communistes avant même d'entrer dans les services secrets de son pays. L'espion qui a causé le plus de tort au Royaume-Uni… Et aux USA !
Un livre captivant d'à peine 224 pages. Un polar qui vous dépaysera tout en vous instruisant sans une once d'ennui !
Mes plus vifs remerciements vont à l'auteur, aux Editions du Seuil et à Babelio pour cette magnifique balade dans le Caucase et dans le temps.
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Je tiens à remercier les éditions Seuil cadre noir ainsi que Babelio pour cette masse critique privilégiée. Mes plus plates excuses mais un écrasement de ligne dont je ne vois pas la fin m'a empêchée de vous faire parvenir mon commentaire à la date prévue.
Un excellent roman contenant une intrigue prenante, la découverte d'un pays et de sa gastronomie, son histoire passée et présente.
Un pays où l'ombre de Staline est toujours présente.
« En novembre, après un ultime séjour dans sa datcha de Tskaltoubo, Staline s'était fait son idée. le compte des Mingréliens étaient bon. Beria s'en est tiré cette fois-là, mais pas ses camarades. L'affaire s'est soldée par la déportation au Goulag d'environ quatorze mille Géorgiens.
Avant de se retirer, Turpin eut la vision fugace et nauséeuse d'un monstre mythologique et moustachu, tapi dans l'ombre des forêts de Colchide, occupé à signer des listes de condamnés. »
Pour leur côté intemporel, les thermes de Tskaltoubo m'ont impressionnés comme quoi même un dictateur peut avoir du bon.
Un bel imbroglio entre espion double et espion triple avec un épilogue surprenant
Un livre qui démontre à quel point la part de mensonge et de vérité sont fragiles et difficiles à cerner.
J'avoue avoir souri à l'idée de voir les américains collectionner les reliques de Staline
Renaud S Lyautey nous invite au voyage à travers l'amour qu'il porte à la Géorgie. J'ai énormément apprécié la culture et le style de l'auteur. Apprendre sa fin tragique m'a émue mais il me reste son autre roman à découvrir. Une lecture de qualité.
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Merci à Babelio et aux éditions du Seuil de m'avoir fait découvrir cet auteur au nom célèbre, nom de plume seulement puisque, diplomatie oblige, il semblait nécessaire de dissocier ses activités littéraires de celles plus sérieuses (Mais est-ce si sûr ?) de diplomate français. Ex diplomate puisque c'est le dernier livre de l'auteur prématurément décédé.
La proposition d'écrire un billet en échange de voyager dans cet espace si riche en tensions géopolitiques, en influences de plusieurs cultures, avec une couverture ornée de caractères cyrilliques a forcément suscité mon adhésion.
Et je ne suis pas déçu.
C'est un très beau roman sur fond historique que nous propose cet auteur précocement défunt, dans un espace géographico-historico-politique qu'il semble parfaitement maîtriser et dont il nous fait très astucieusement profiter.
C'est une enquête presque policière sur un (des) meurtre(s) en relation avec le célèbre agent double Harold Adrian Russell Philby.
J'ai aimé ce roman (car c'est un roman), pour l'intelligence du propos. Loin des raccourcis faciles et très à la mode en ces temps d'idiotie médiatique (dont livresque) généralisée, l'auteur nous brosse une galerie de personnages tout à fait crédibles, animés par des intentions tout à fait explicables.
Il se dégage de ces lignes une certaine forme de bonhomie, de saine acceptation du monde, de sa grandeur comme de ses turpitudes.
J'ai juste été un peu déçu que l'hypothèse qui sous-tend le parcours de M. Philby soit juste ... une hypothèse.
La postface explique ceci de manière remarquable mais par contrecoup, donne un petit goût de fin un peu suspendue, un sentiment de flottement, qui colle cependant tout à fait avec le caractère du héros du roman. Et peut-être avec celui de l'auteur ?
Un roman à conseiller à tous ceux qui cherchent à mieux percevoir les influences s'exerçant dans cette région du monde, à en comprendre l'histoire pour mieux en saisir le présent.

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Un titre qui interpelle, une couverture énigmatique et un roman policier qui s'avère ne pas être que ça !

Nous sommes à Tbilissi, Géorgie, ex-république soviétique, indépendante depuis 1991. La découverte du corps d'un jeune français, assassiné, amène René Turpin, adjoint de l'Ambassadeur, à accompagner la police dans son enquête.

Leurs investigations les amèneront jusqu'à Tskaltubo, ancienne station thermale développée par Staline et fréquentée par les dirigeants soviétiques et à déterrer des secrets de la Guerre froide.

Par cette enquête nous découvrons un pays où l'auteur fut ambassadeur, qu'il connaissait bien et qu'il appréciait. Grace à ça il a écrit un très bon polar basé sur l'histoire et la géo-politique de ce petit pays, toujours convoité par la Russie !

Tous les personnages fictifs sont très bien étudiés et expriment chacun une des particularités de la Géorgie. Ce roman m'a un peu rafraichi la mémoire sur des puissants soviétiques, que j'avais oublié être natifs du pays.

Une plume agréable mêlée à une façon subtile de nous instruire et sûrement nous intéresser au sort de ce pays qui reste un chaudron en ébullition à la croisée de l'Asie et de l'Europe.

#LaBaignoiredeStaline #NetGalleyFrance

Challenge Mauvais Genre 2022
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C'est toujours avec une certaine appréhension que j'ouvre un roman policier mêlant espionnage et politique. Faut dire que je ne suis fan ni d'espionnage ni de polar, et que je n'y connais pas grand-chose en politique. Mais voilà je mets un point d'honneur à garder l'esprit ouvert … et j'aime les belles histoires, bien racontées. Et pour le coup Madame a été servie, parce que vraiment ce roman est un vrai plaisir pour le lecteur.

Tout commence (bien sûr ?) par un meurtre qu'il faut élucider … La victime est un jeune Français en poste en Géorgie, pays de plaisirs, l'Italie des Soviétiques où les peintres russes s'initiaient à la lumière. L'auteur va tout au long du roman nous faire découvrir ce pays, sa cuisine, ses vins, sa douceur de vivre. Et je referme le livre en ajoutant un pays à la (longue) liste des endroits à visiter.

L'histoire est très prenante et joliment écrite, et nul besoin de s'y connaitre en politique extérieure ni en histoire contemporaine pour s'y retrouver. Les personnages sont bien campés. Quelques passages sont assez oniriques et métaphoriques, comme les paysages fantomatiques de Tskaltubo, un centre thermal construit par les Soviétiques -abandonné depuis- où Staline se soignait. Ou encore la chasse aux fauves du zoo de Tbilissi, en fuite dans les rues de la capitale.

Je terminerai juste par cet extrait qui résonne particulièrement à nos oreilles en ce jour d'octobre 2022 : « le message est clair. On ne quitte pas l'Union soviétique. Elle est toujours là. Impalpable. Menaçante. Omniprésente. Prête à frapper n'importe où. Je me demande si tout cela finira un jour. »

Un grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour l'envoi de ce livre, dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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