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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En juin 2009, à l'hôtel Marriott de Tbilissi en Géorgie, un jeune Français est retrouvé mort sur son lit dans des circonstances pour le moins étranges. L'inspecteur Nougo Shenguelia de la brigade criminelle de la capitale géorgienne se voit chargé de l'enquête et, relations diplomatiques obligent, y sera assisté du premier conseiller de l'ambassade de France, René Turpin. A eux de découvrir l'identité de la victime et les raisons de son assassinat…

« La Baignoire de Staline » est le second et dernier roman de Renaud Salins (Lyautey est le nom de sa mère), l'auteur étant malheureusement décédé d'un cancer foudroyant à l'âge de 55 ans, quelques mois après avoir terminé ce livre. Avant de nous quitter, le diplomate français a su s'inspirer des trois années qu'il a passé en tant qu'ambassadeur de France en Géorgie, pour nous baigner dans les enjeux géopolitiques et les coulisses diplomatiques de ce pays voisin de l'ogre russe.

Si l'auteur nous plonge dans cette ex-république soviétique, terre natale de Joseph Staline, c'est pour nous faire ressentir à quel point le grand frère russe pèse encore sur la Géorgie et sur des habitants encore marqués par les nombreuses agressions de ce voisin qui ne manque pas une occasion de leur signaler sa présence. de Tbilissi à Tskaltubo, ancienne cité thermale florissante du temps de l'Union Soviétique, où Joseph Staline possédait une datcha ainsi qu'une baignoire qui donne son titre à l'ouvrage, l'auteur nous invite à découvrir ce pays dont il connaît visiblement tous les tenants et les aboutissants.

Cette enquête policière qui demeure au coeur de l'ouvrage n'est pas uniquement un prétexte pour nous faire découvrir l'arrière-fond historique et géographique du pays, mais également un moyen d'y mêler un récit d'espionnage. Terre natale de Joseph Staline et de son bras droit Lavrenti Pavlovitch Beria, la Géorgie s'avère historiquement étroitement liée aux services secrets russes et c'est avec beaucoup de maestria que l'auteur parvient à faire planer l'ombre de l'espion britannique Kim Philby, célèbre agent double et traitre anglais, sur ce polar qui séduit de la première à la dernière page.

Derrière ce titre interpellant et cette couverture séduisante se cachent les derniers mots d'un auteur décédé trop tôt, ainsi qu'un polar aussi dépaysant que prenant, mêlant récit d'espionnage et fond historique sans nuire à la fluidité du récit. Un rideau qui tombe et des lecteurs qui applaudissent !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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En cette année 2009, un jeune doctorant français est retrouvé étranglé dans un hôtel de Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Conseiller à l'ambassade de France, René Turpin est chargé de suivre le développement de l'enquête menée par les policiers locaux, dont l'inspecteur Nougo Shenguelia avec qui il sympathise. C'est au fil des interrogations et des déductions conjointes des deux hommes que la narration progresse vers la résolution de l'affaire.


Lui-même ambassadeur de France en Géorgie de 2012 à 2016, Renaud S. Liautey, emporté par une maladie foudroyante au printemps 2022, quelque six mois avant la publication de ce second roman, présente suffisamment de proximité avec son personnage Turpin pour que l'on puisse les imaginer vaguement alter ego. Fin connaisseur du pays et de tout ce que sa situation entre mer Noire et chaîne du Grand Caucase, sur cette frontière invisible entre l'Est et l'Ouest en même temps qu'entre les Empires perse et ottoman, implique historiquement, culturellement et politiquement, il en brosse un tableau aussi lucide qu'amoureux qui fait le sel de cette par ailleurs toute romanesque et très réussie enquête policière.


L'appétit aiguisé par les spécialités culinaires que Turpin partage avec ses connaissances et amis du cru, l'on fait à ses côtés des rencontres, attachantes ou inquiétantes, qui toutes renvoient d'une façon ou d'une autre aux traces d'un passé soviétique mouvementé et terrible, ainsi qu'à l'ombre menaçante, toujours omniprésente, du grand voisin russe. de la terreur stalinienne à la guerre froide et à l'espionnage avec l'histoire rocambolesque mais véridique du britannique Kim Philby devenu agent double pour le compte de l'URSS, des tristes et majestueuses ruines de la ville thermale de Tskaltoubo au commerce florissant des vestiges de l'époque soviétique et aux milliers de Géorgiens relocalisés dans cette ville fantôme après avoir fui en 1993 le nettoyage ethnique consécutif à la guerre d'Abkhazie et à la proclamation d'indépendance de ce territoire pro-russe, entre un vieil apparatchik aux mains sanglantes et un plus jeune mais tout aussi puissant oligarque aux édifiantes méthodes d'enrichissement, l'on croise des personnages secondaires partagés entre le traumatisme et la nostalgie des temps anciens, toujours sur la brèche d'un sentiment de menace pas seulement latente : l'on continue à disparaître en Géorgie, et mieux vaut parfois ne pas se montrer trop curieux, surtout lorsque l'on risque de froisser l'oeil de Moscou.


Son écriture fluide, la justesse de son observation des hommes et la richesse de sa peinture de la Géorgie, tant contemporaine qu'historique, font de ce polar mâtiné de roman d'espionnage une lecture en tout point captivante et plaisante, et un bien bel hommage au peuple géorgien pour qui l'auteur éprouvait tant d'affection.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je suis triste en terminant ce livre. Je viens d'apprendre que l'auteur est décédé peu après l'avoir terminé. Un cancer foudroyant. Il allait avoir 55 ans. Beaucoup trop jeune pour mourir. Ce livre se termine d'ailleurs après les remerciements d'usage par un court poème de ses parents, hommage à leur fils.
L'auteur était diplomate et il s'est inspiré de son métier et d'une de ses affectations pour ce livre. Et il est certain que, à l'égal de son personnage principal, le conseiller d'ambassade René Turpin, il aimait la Géorgie, pas l'état d'Amérique, mais l'ancienne république de URSS, elle aussi victime d'une « opération militaire » de la Russie, qui préfigure ce qui s'est passé en Ukraine, la Russie intervenant pour soi-disant défendre la sécurité de populations jugées favorables à Moscou contre le gouvernement en place. le roman se déroule peu après cette guerre.

Un jeune Français est retrouvé mort, assassiné, dans une chambre d'hôtel. Un policier géorgien est en charge de l'enquête, secondé par ce conseiller René Turpin. D'autres meurtres vont suivre, sans qu'on puisse facilement établir un rapport entre les victimes. Pourquoi ont-ils été tués ? Dans une Géorgie d'où Staline était originaire et où les souvenirs de l'époque soviétique et des années difficiles qui ont suivi sont encore frais dans les mémoires, avec regret ou avec crainte, l'enquête va se dérouler, nous promenant dans le pays de Tbilissi à Tskaltoubo, ancienne cité thermale où Staline possédait une datcha où a été retrouvée la fameuse baignoire du titre. A ces occasions, l'auteur nous allèche avec de nombreuses descriptions de la cuisine géorgienne qu'il a appréciée manifestement.

« Il songeait avec mélancolie au moment où il lui faudrait quitter son poste, dans quelques semaines, après quatre années de séjour. Il avait aimé ce pays. Sous l'âpreté montagnarde des Géorgiens se cachait une douceur de vivre qu'on apprenait au gré de leurs banquets joyeux et généreux, de leurs chansons tristes, de leurs danses. À la violence des moeurs caucasiennes répondait une nonchalance orientale dont on s'imprégnait pas à pas, sans hâte, avec la satisfaction de celui qui vient de loin et qui est bien accueilli. La nature était grandiose et presque intacte, ce qui était rare dans l'ancien Empire soviétique. La nourriture sublime, il n'y avait pas d'autre mot, même dans la bouche d'un Français convaincu de son bon droit. »

Mêlant avec adresse enquête policière et roman d'espionnage, Géorgie actuelle et époque soviétique, l'auteur nous entraine dans un roman où les réminiscences de la guerre froide et la découverte de la Géorgie, de son histoire récente, de sa gastronomie constituent des plus intéressants. Les deux personnages principaux sont attachants, ce jeune policier à la famille marquée par la guerre de 1993 entre Géorgie et Abkhazie, qui tente de faire de son mieux, mais qui se heurtera à l'impuissance de la police locale envers son encombrant voisin et ce conseiller d'ambassade, manifestement amoureux de ce pays, de son peuple et de sa culture, plein d'empathie envers ce jeune mort dont personne ne réclamera le corps qui sera enterré là en Géorgie, loin de sa terre natale. Ce n'est pas un roman policier dont j'ai tourné les pages avec avidité, mais un livre où j'ai aimé me promener, prenant le temps de découvrir un peu un pays et des évènements dont je ne savais pas grand-chose.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette découverte.
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Un étudiant français est retrouvé mort dans un hôtel de Tbilissi. La police locale penche pour un crime sexuel. L'ambassadeur de France demande à son adjoint, René Turpin, de suivre l'enquête.
Très vite, le brouillard qui entoure la victime s'opacifie : quel était le sujet de sa thèse ? Pourquoi faisait-il de fréquents voyages dans l'ouest du pays et en Russie ? Quelles sont exactement ses relations avec le milliardaire qui l'employait comme précepteur de ses enfants ?

Ce roman policier a de nombreux atouts.
L'intrigue plonge ses racines dans le passé récent de la Géorgie, dont le présent a été peu ou prou façonné par l'Union soviétique et reste perturbé par la Russie.
On y rencontre une population fragilisée à la fois par son histoire soviétiques et les récentes agressions du grand frère russe. On est presque dans un polar ethnologique, façon Tony Hillerman. Les connaissances acquises par l'auteur, diplomate ayant été en poste dans le pays, n'y sont évidemment pas pour rien.
Il y a également du Don Quichotte dans cette histoire, les policiers géorgiens semblant lutter longtemps contre des moulins à vent, ceux-ci paraissant protégés par le poids de l'Histoire.
Il faudra finalement deux grains de sable, un petit étudiant français et un célèbre agent double anglais, pour que l'on tombe dans le sordide...
S'il n'y a aucune naïveté dans les propos de l'auteur et son analyse de la Géorgie moderne, on pourrait en trouver dans son écriture. Personnellement, je préfèrerai parler de fraîcheur. le livre est bien écrit, la narration est rythmé.
Le livre ne restera sans doute pas parmi les meilleurs polars du siècle, mais il se lit avec beaucoup de plaisir. Et quand on tourne la dernière page, on a l'impression d'en savoir plus sur un pays méconnu. C'est déjà beaucoup !

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil de m'avoir fait découvrir l'auteur et le roman.
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Je reviens d'un voyage palpitant en Géorgie. Ce petit pays qui a connu la main de fer de l'Union Soviétique et qui est situé dans le Caucase, à cheval entre l'Europe et l'Asie, une belle étape sur la route de la soie. Je l'ai découvert en compagnie de René Turpin, premier conseiller de l'ambassade de France à Tbilissi et de Nougo Shenguelia, inspecteur nouvelle génération d'un commissariat de sa capitale ; les anciens policiers ayant tous été virés du fait de la corruption ; une façon de nous rappeler à quel point le système fut gangréné par les malversations.

Ce fut un réel plaisir de faire connaissance avec ce pays et sa table. Entre annexion et indépendance, la Géorgie est parvenue à trouver sa stabilité. René Turpin vous dira « Sous l'âpreté montagnarde des Géorgiens se cache une douceur de vivre qu'on apprend au gré de leurs banquets et une nonchalance orientale dont on s'imprègne petit à petit ». C'est exactement ce que j'ai ressenti tout au long de mon périple avec René Turpin et Nougo Shenguelia. Des personnages sympathiques, une cuisine tout aussi conviviale, et de très jolis paysages à découvrir mais aussi et surtout, un retour salutaire historiquement sur le passé de la Géorgie, ancienne république soviétique.

L'auteur, Renaud S. Lyautey, a très certainement projeté une partie de lui-même sur la personnalité de René Turpin.
S'inspirant de son expérience professionnelle, il fait preuve d'un réel talent pour nous entraîner dans un roman policier qui se transforme rapidement en roman d'espionnage.

Hôtel Marriot à Tbilissi, le corps sans vie d'un jeune enseignant français, Sébastien Rouvre, est retrouvé dans sa chambre. Les premières constatations font penser à un assassinat. L'ambassadeur de France, son excellence Bertrand Mousquet étant particulièrement occupé par sa charge, le consul Weber absent, c'est donc René Turpin qui s'y colle. Il lui est donc demandé de bien vouloir rejoindre les policiers qui sont sur place.

Au prétexte d'une enquête policière dans un pays étranger, l'auteur nous fait découvrir les coulisses d'une ambassade, les relations qu'il faut savoir entretenir autour de soi, tout ceci en parfait diplomate afin de garantir les intérêts de son pays et de ne pas créer d'incidents. Renaud S. Lyautey est un guide touristique accompli. de ce récit se dégage un certain engouement pour cette région doublé du plaisir d'écrire, le tout savamment habillé d'humour. C'est un style très fluide qui vous tient en haleine du début à la fin et vous emporte. Instructif, l'auteur sait nous transmettre l'Histoire de ce pays tout en captant notre intérêt dans une énigme qui va de rebondissement en rebondissement.

Et de péripétie en péripétie, d'indice en indice, l'enquête va mener notre sympathique équipe, René Turpin et Nougo Shenguelia, à la découverte de la ville de Tskaltoubo.

Staline étant originaire de la Géorgie, le statut de la région fut beaucoup modifié sous la dictature de Joseph Staline qui a fait de la Géorgie un lieu de détente pour l'intelligentsia soviétique. Dotée de sources chaudes, la ville de Tskaltoubo s'est vue gratifiée de thermes pour y accueillir notamment la datcha de Staline. Et c'est à partir de cette ville que l'énigme policière devient un véritable roman d'espionnage dont le héros figure sur le timbre de la couverture du livre. A titre personnel, ce fut une mine de renseignements.

Je trouve passionnant de regarder, de lire, comment un auteur parvient à créer une fiction qui tient la route, tout en mélangeant les brins de la réalité et ceux de la fiction sans se casser la figure. J'admire ! Et ici, c'est particulièrement fascinant d'autant que notre espion a déjà fait couler beaucoup d'encre.

Ce qui affleure et étreint dans cette narration, c'est cette sensation oppressante permanente qui suinte chez les personnages. L'expression « L'oeil de Moscou » prend tout son sens. L'auteur parvient à nous faire sentir à quel point le poids de l'ex-Union Soviétique pèse encore sur la Géorgie. Il y règne chez les individus le sentiment d'être toujours épié. Les dégâts psychologiques émergent de ce récit, de ce mixage entre le passé et le présent, il est difficile de se libérer du joug de la Russie, de la présence du KGB aujourd'hui le FSB, d'autant plus qu'avec les évènements actuels, la Géorgie doit être inquiète. Renaud S. Lyautey se sert de sa vision géopolitique acquise au cours de sa mission diplomatique pour nous offrir un roman intelligent, passionnant et différent dans sa teneur comme toujours lorsque la profession crée l'écrivain.

Renaud Salins, nom de plume Renaud S. Lyautey, nous a quittés en avril 2022. C'est le coeur serré que j'ai refermé ce livre. de son écriture, il se dégage une envie de vivre, un regard bienveillant sur ses semblables et ce cancer foudroyant qui lui a coupé le souffle me parait terriblement injuste. J'ai une pensée émue pour ses parents.

Je tiens à remercier les « Editions du Seuil cadre noir » ainsi que l'équipe de Babelio qui m'ont permis, lors de cette masse critique, de faire connaissance avec Renaud S. Lyautey. Ce fut une belle découverte qui m'invite à me procurer son premier roman « Les saisons inversées ».
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Avant tout, Je tiens à remercier les éditions du Seuil et l'opération Masse critique pour l'envoi de ce livre,

le roman se déroule en Géorgie, un pays que j'ai toujours eu envie de visiter, l'auteur a réussi à intensifier encore ce désir !
Il m'a entraîné dans divers lieux de Tbilissi mais aussi sur la route qui mène de la capitale à Tskaltubo, ville considérée du temps de l'U.R,S.S. comme la capitale du thermalisme, alors prisée par les dignitaires du parti - Staline y avait une datcha - aujourd'hui cette ville est en ruine.

L'auteur cite à maintes reprises les plats et les vins géorgiens, toutes mes connaissances revenant de ce pays m'en ont vanté les qualités.

L'on comprend aisément que Renaud Lyautey, qui y fut ambassadeur de France, aime ce pays.

L'intrigue policière débute par un meurtre, celui d'un ressortissant français, sur lequel enquêteront un policier géorgien accompagné d'un membre de l'ambassade de France.

Pourquoi ce titre bizarre La baignoire de Staline ? Je ne vous le dévoilerai pas ! Sachez cependant qu'il y aura des liens entre ce crime et des événements plus anciens…

J'ai aimé les évocations de l'histoire passée de l'Union soviétique ainsi que la relation de faits actuels, tel le soutien apporté par la Russie à la province séparatrice d'Abkazie, et la détresse de ceux qui ont dû la quitter.

J'ai aimé la construction de ce roman, malgré tout élément nouveau apporté aux enquêteurs, ils ne permettent pas de comprendre ce qui s'est passé, l'auteur créé par là un vrai suspense.

La lecture me fut dès lors facile, et agréable.


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Un honnête polar à découvrir…
Le corps d'un ressortissant français est trouvé dans une chambre de l'hôtel Marriott à Tbilissi en Géorgie. Les inspecteurs Nougo Shenguelia et Lacha Bregvadze sont dépêchés sur place pour démarrer l'enquête. Ils font vite appel à René Turpin, attaché de l'ambassade de France, pour les aider. Deux autres victimes vont faire ressurgir du passé une grande figure de l'espionnage pendant la guerre froide…
« La baignoire de Staline » est un bon polar où l'on est vite pris par l'intrigue et transporté jusqu'au dénouement. A cheval entre réalité historique et fiction, l'auteur, ancien ambassadeur en Géorgie, en profite pour nous replonger dans le passé sulfureux de la guerre froide et notamment du célèbre agent double Kim Philby. Ce dernier a fait partie des « cinq de Cambridge », étudiants issus de l'aristocratie anglaise qui ont été enrôlés pour servir la cause du KGB.
La lecture est prenante et on se laisse facilement entraîner dans cette histoire bien construite. Passée la difficulté des noms exotiques des personnages, on est séduit par cette plongée dans un pays et une culture que l'on connaît mal.
Deux petits bémols, l'histoire reste néanmoins assez basique pour une enquête policière, elle manque de piquant, et la couverture du livre est particulièrement moche (mais ce n'est que mon point de vue).
Merci aux éditions du Seuil et à masse critique privilégiée de Babelio pour la découverte de ce savoureux polar et de cet auteur qui mérite d'être suivi.
Editions du Seuil, 210 pages.
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Ce roman évoque une actualité tangible avec ce qui se passe en Ukraine et ce qui s'est déroulé dans la république de l'Abkhazie (Une province de moins en Georgie).
Il m'a fait voyager dans un pays inconnu , une contrée qui «  sous l'âpreté montagnarde des géorgiens se [cache] une douceur de vivre » et j'ai découvert « au gré de leurs banquets joyeux et généreux » la gastronomie roborative de la Géorgie : le populaire khatchapouri , ce pain au fromage fondu , les khinkalis, de gros raviolis farcis de viande qu'l faut manger avec les doigts, le tchatcha , le marc du pays, le khvantchkara, le vin favori de Joseph Staline, né géorgien, les koupatis, mi-saucisses mi andouillettes … En accompagnant René Turpin, fonctionnaire à l'ambassade et l'inspecteur Nougo Shenguelia, j'ai souvent dévier ma lecture pour me balader sur internet afin d'avoir plus de détails tant cette lecture m'a intéressée.

On perçoit fortement, l'affection que Renaud Lyautey qui fut ambassadeur dans ce pays ressent pour la Géorgie.
Pour ne pas dévoiler ce qui fait, entre autre, l'intérêt de cette enquête je ne citerai pas le nom d'un des personnages, finalement, central dans cette histoire, mais qui mérite à lui seul, plus d'un ouvrage tant sa vie fut romanesque, aventureuse et tourmentée. Ce sera pour moi, des ouvrages à découvrir.
Je remercie vivement l'auteur , les Editions du Seuil et Babelio. Un moment de lecture captivant.
Un roman à découvrir pour qui s'intéresse à L Histoire contemporaire.
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Quelle belle découverte pour moi que Renaud S. Lyautey. L'auteur fut lui même diplomate et j'imagine qu'il puise aisément dans son vécu pour nous livrer avec La Baignoire de Staline un récit franchement passionnant dans une langue claire, vive, contemporaine aucunement alambiquée comme pourrait l'être la langue d'un diplomate.
La baignoire de Staline met en scène René Turpin en poste à l'ambassade de France à Tbilissi en Géorgie et Nougo Shenguelia "policier nouvelle vague" à la criminelle.
Je dis policier nouvelle vague car le président de Géorgie, après l'indépendance, vu l'ampleur de la corruption dans les services de la police du pays a licencié tous les policiers et a embauché d'autres policiers mieux formés.
Le contexte est le suivant. Un ressortissant français est retrouvé mort dans sa chambre de l'hôtel Marriott de la capitale. C'est une mort très suspecte. René Turpin de l'ambassade est donc mandaté par l'ambassadeur pour travailler avec la police afin d'élucider ce meurtre. En toute transparence, ce qui fait tout un changement de culture, (on sait bien que l'ancien régime se nourrissait de mensonges, de lâcheté et de couardise) le policier Shenguelia et Turpin de l'ambassade travailleront ensemble.
Sans être didactique, Renaud S. Lyautey a su démontrer que l'ombre de Moscou se fait toujours sentir, même de nos jours. Les blessures passées ne sont certes pas toutes cicatrisées et même si le vent tourne, de vieux comptes restent à régler et pour certains, la soif de vengeance est toujours bien ressentie.
Le récit commence tout de même assez doucement et on se demande bien où il va nous mener. Tours et détours m'ont laissée perplexe mais ont attisé complètement ma curiosité et la lectrice que je suis en fut ravie. Ce meurtre du jeune étudiant français a allumé une lampe rouge quelque part. Ce jeune homme travaillait sur un élément de la guerre froide qui, faut-il croire, dérangeait encore de nos jours certains fans de l'ancienne URSS. Tout ça déclenchera d'autres meurtres perpétrés… par qui ? le saurons-nous jamais ? Qui est encore en danger? Est-ce possible qu'une menace tout à fait insaisissable et que l'on croit impossible, incompréhensible puisse frapper de nouveau ?
Ce fut un réel bonheur de lecture, un vrai plaisir, une belle découverte au point où je n'hésite pas du tout à me réserver le titre Les saisons inversées de cet auteur.
Renaud Salins a adopté le nom de plume Renaud S. Lyautey fut diplomate et ambassadeur de France. C'est très triste d'apprendre son décès trop jeune au sommet d'une belle carrière tant dans la diplomatie que dans l'écriture.
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Rendez-vous pour la Géorgie avec ses paysages, son architecture, ses souvenirs… le plus souvent soviétiques, l'URSS – comme indiqué dès le titre de ce roman qui convoque l'un des dictateurs les plus sinistrement connus de l'Histoire – n'étant jamais très loin : « Comme les indices d'un jeu de piste oublié, les traces du passé soviétiques se dissimulaient un peu partout, dans les esprits comme le long des trottoirs ». Ce roman nous confirmant ce que l'actualité ukrainienne nous a enseigne depuis février dernier : la Russie ne quitte jamais ses anciens territoires, et ne tente même pas de s'en cacher.

Tbilissi, 2009 : un jeune Français est retrouvé mort dans un hôtel. Si un suicide a été envisagé, il a été rapidement écarté par les services de la police locale, qui tente de passer sous silence ce meurtre, tant semble rôder le scandale… En raison de la nationalité de la victime, et dans une volonté d'une totale transparence, l'inspecteur chargé de l'affaire, Nougo Shenguelia, se fait assister de René Turpin, l'un des premiers conseillers de l'ambassade de France. S'ensuivra une enquête pleine de faux-semblants, qui mènera Nougo Shenguelia loin de Tbilissi, à Tskaltubo, ancienne cité thermale soviétique et lieu de résidence secondaire de Joseph Staline, jusqu'à la Russie et aux États-Unis, croisant ainsi la trace de Kim Philby, célèbre agent double (voire triple) de l'histoire de la Guerre froide.

Renaud S. Lyautey maîtrise visiblement son sujet, la Géorgie aussi bien que la diplomatie, puisqu'il l'a longtemps exercée dans le pays. L'écriture aussi, puisqu'il livre un dernier roman certes classique, dans son traitement comme dans le déroulé de l'enquête, mais vraiment prenant, et dans lequel on entre facilement pour ne plus le lâcher. Et pourtant, quand je l'ai ouvert, j'avais la tête encore dans le précédent roman que je venais de terminer, et qui n'avait absolument rien à voir. J'ai ainsi découvert un pays plein de traditions et riche d'une gastronomie plutôt sympa, écrasé par une histoire marquée par l'influence de la Russie dont il constitue un ancien satellite.
Un grand merci à #NetGalleyFrance pour cette lecture dépaysante et instructive à plein d'égards
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