Scott Lynch. Des horizons rouge sang. 2007. Bragelonne 2008. 636 p. 5 étoiles.
Excellente traduction de
Olivier Debernard.
Pas à dire, les éditeurs de Bragelonne, 1 an après la parution en anglais, est sur la balle. Ils ont du flair pour dénicher les perles (pas comme Saxus – et je parle d'expérience… 😊).
Après plusieurs années, le tome 1 des « salauds gentilshommes » m'imprègne encore de cette magie, de cette lente plongée dans un monde fantastique qui apparaît pendant les 1ers chapitres comme terrestre mais pas du tout. Il y a 3 lunes dans le ciel.
J'ai donc abordé ce livre-ci en toute confiance, le sourire aux lèvres, en me disant que cela ne pouvait pas être meilleur…Et bien je me trompais. Nous sommes dans une toute autre partie de monde créé par Lynch. Une jolie carte, des points de repère agrémentent les 2 premières pages de cette « brique ».
Page 2 Prologue. Titre : « une conversation tendue ».
En quelques phrases, la scène nous apparaît comme si on y était : mes battements de coeur s'accélèrent. Locke et son compère Jean à peine débarqué sur l'île sont en situation délicate. En face d'eux, à 1 m, 2 hommes armés. Les 4 protagonistes se braquent mutuellement d'une mini-arbalète…à quelques cm du front !
Bref…au moindre signe de « perte de sang-froid » ou de « défaut d'intelligence », c'est le massacre assuré 😊.
Une situation que l'auteur rend aussi dramatique que…comique. Par les dialogues. A la «
Michel Audiard ».
Et la finale de cette scène est tout à fait inattendue. Et me laisse désemparé. Il faudra attendre quelques chapitres pour avoir la fin. J'adore.
Voilà, je suis heureux.
Avec Lynch, pas besoin de prendre de cachets contre la morosité…
Et la suite de la lecture ? Confirmé ! le délice n'arrêtera jamais ! C'est complètement dément et jouissif.
Quelques détails :
Les 35 1ères pages nous révèlent une arnaque monumentale préparée par nos 2 compères. Casa del Papel ? A la niche ! …
Suivies de 3 jours de baston et de négociation qui pourraient avoir pour titre : « Comment devenir le principal Parrain de la mafia locale ». Réponse : avec de l'expérience (voir tome 1) et du brio 😉.
Arrivé p. 560 comme une flèche, je me suis dit que Locke n'aura pas assez de pages pour finir l'exécution de ses projets (qui s'emboîtent les uns dans les autres comme des poupées russes … !). Car Locke est un voleur mais aussi un prêtre de la mort, et « redresseur de tort à l'humanité souffrante »
On est au summum du suspense qui devient insoutenable. Et toujours cette petite pointe d'humour noir qui permet d'espérer…
Chap. 16 : « Règlements de compte ». Cela va ch…. !
Un moment de lecture et d'émotions intenses : beauté du récit, joie, émerveillement face aux trouvailles de l'auteur qui nous tient par le bout du coeur, de l'amour. de la colère aussi quand il nous confronte à la bassesse de certains personnages très influents.
Ce roman m'a laissé dans un état de sidération totale, de bonheur de lecture absolu…
Merci Monsieur Lynch…