Régis poussa quelque crayon sur le comptoir et y déposa le couteau à peindre en demandant s’il faisait toujours ce genre d’objet. Le vieil homme hésita, puis alluma la lumière, il accrocha sa canne sur le rebord d’une étagère et Régis écarquilla les yeux : sur la peau de son poignet, une marque de bracelet avait creusé un sillon, ses ongles étaient pointus et longs ainsi que très épais. Il sentit un froid glacial lui traverser le corps et recula d’un pas. Le vieil homme se pencha sur le couteau puis se baissa en gémissant pour sortir un ancien coffret en bois qu’il tendit à Régis.
— Je ne sais pas ce que tu cherches, elfe, mais là-dedans, il y a ce qu’il te faut. Dit-il en tremblant. Prends ce que tu veux et vas-t-en !
— Avez-vous eu un acheteur pour ces couteaux ?
— Oui, celui que tu cherches s’appelle Nino. Il en a pris cinq, et il a laissé les deux derniers. Prends-les et quitte mon magasin.
— Sais-tu qui est ce Nino ?
— Pourquoi est-ce que je te le dirais ?
Régis s’appuya sur le comptoir, le regard froid, grimaçant. Cynthia vit que quelque chose n’allait pas, elle le tira par le bras mais celui-ci l’écarta doucement.
— Parce que si tu ne me le dis pas, je vais donner ton adresse à qui tu sais.
Le vieil homme recula, tremblant, essayant de récupérer sa canne mais Régis la saisit avant.