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4,03

sur 309 notes
Sud du Texas, 1895. Un homme se réveille dans un lit maculé de sang. A côté de lui, sa femme a commencé à donner naissance à leur quatrième garçon. Ça se présente plutôt mal. Il comprend rapidement que ses minutes sont comptées.

C'est à travers le regard de Karel, le dernier de la fratrie qui n'aura donc jamais connu sa mère, que nous est racontée l'histoire de sa famille. Sous le joug d'un père tyrannique et castrateur qui ne vit plus désormais que pour acquérir de nouvelles terres et voir courir ses chevaux, les quatre garçons grandissent dans un univers marqué par la violence et l'absence de la moindre forme de tendresse, en permanence tiraillés entre la terreur qu'il leur inspire et la volonté de lui plaire. Leur destin est scellé à partir du jour où un riche propriétaire mexicain s'installe dans le coin avec ses trois filles, et lui propose un pari bien étrange qui affectera l'ensemble de leurs destinées.

Ancré dans la conquête de l'Ouest, ce premier roman très réussi se lit comme une magnifique variation sur le thème de la rédemption. Avec ses airs de tragédie grecque, l'épopée haletante de ces quatre frères livrés à la violence de leur père promet de ne pas vous lâcher tant que vous n'en aurez pas terminé la lecture. C'est dur, c'est rude, c'est âpre, ça sent le cheval, l'alcool et les coups de cravaches. Mais ne vous y trompez pas, derrière tout cela se cache ce qu'il faut de lyrisme, d'images fortes, de drames familiaux, de sentiments et d'amours déçus, le tout servi par une écriture remarquable. le tour de force, le coup de génie, c'est le souffle, la puissance narrative hors du commun, le ton, la profondeur, la densité. Un livre qui ne laisse pas insensible, qui nous emmène au grand galop. Un auteur à suivre !
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Le roman débute en 1895, au Texas, dans une communauté d'immigrés d'origine tchèque. La famille Skala est frappée par un drame : la mère meurt en mettant au monde son quatrième fils, Karel. Trente ans plus tard, ce même Karel tient dans ses bras un nouveau-né, son fils. Cette naissance fait remonter de nombreux souvenirs dans l'esprit de ce fermier, ceux d'une enfance difficile que l'on peine à convoquer. Elle ravive aussi la culpabilité toujours vive d'avoir ôté la vie la vie à cette mère dont l'absence pèsera lourdement dans son existence.
Le récit du « sillage de l'oubli » alterne sans cesse entre passé et présent. La fresque familiale est dressée par petites touches, autour de trois périodes principales, dévoilant progressivement la complexité des rapports entre les personnages. Tout débute par le décès de la mère qui change définitivement le caractère du « patriarche ». le jeune homme souriant s'est mué en un père redoutable qui se montre d'une grande dureté dans l'éducation de ses fils, et en un propriétaire avide qui cherche à agrandir ses terres par tous les moyens. Toute son attention est centrée sur son étalon, Whiskey. Dans la famille Skala, les chevaux sont préservés des travaux des champs ; ce sont les fils qui tirent la charrue. L'arrivée inopinée d'un riche étranger va briser le cours de ces existences et créer des rivalités au sein de la fratrie. Les années passent, le temps fait son travail, le pardon, la rédemption et l'oubli sont maintenant possibles.
Le roman comporte de nombreuses descriptions rédigées dans un style travaillé. le lecteur doit savoir se montrer patient, savourer ces longues phrases décrivant les magnifiques paysages du sud du Texas. le rythme du récit s'accélère par à-coups pour narrer des courses de chevaux ou des scènes d'action. Si la peinture de l'Ouest peut sembler parfois naïve, le roman est parfaitement construit et écrit. Je conseille ce livre à tous ceux qui apprécient la littérature et les grands espaces américains.

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La nature est injuste! Ce roman l'illustre bien.

Il nous raconte la vie et la mort d'une famille dans le Texas du début du siècle. Dès l'ouverture une mère meurt en donnant la vie à son 4ème fils. Son mari, qu'elle avait réussi à adoucir un peu, va redevenir l'homme frustre et violent qu'il était avant de la rencontrer. L'homme est un éleveur de chevaux qui va désormais élever seul ses enfants, comme des canassons, en les attelant à la charrue pour qu'ils travaillent la terre. Passionné par le jeu et les courses de chevaux il va régulièrement faire des paris risqués avec son voisin en misant des terres sur l'issue d'une course de chevaux. Jusque-là il avait toujours gagné. C'est donc avec confiance qu'il va engager la vie de ses trois fils dans un pari avec un riche inconnu...

J'ai peine à croire qu'il s'agit là d'un premier roman tant la construction de ce livre est maîtrisée. L'élégance de l'écriture et l'ampleur des descriptions sont à couper le souffle. Les scènes de courses hippiques sont sans doute les meilleures qu'il m'ait été donné de lire. Il y a quand même des petites longueurs vers le milieu du livre, mais on aimerait lire plus souvent des premiers romans de ce calibre. Un grand auteur est né, vivement son prochain livre!
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Le challenge "Un an avec Gallmeister" m'a poussée à sortir ce livre qui m'attendait depuis bien trop longtemps sur mes étagères, et quel bon moment de lecture !

1895 au Texas, Vaclav Skala se retrouve seul pour élever ses 4 garçons, sa femme vient de mourir après avoir mis au monde le petit Karel. Avec la perte de cette femme qu'il a profondément aimée, l'homme se renferme et relègue au fin fond de lui-même toute bonté.
Les chevaux et l'obtention de nouvelles terres deviennent son seul but, les fils grandissent sans aucune affection en travaillant dur son le joug d'un père rude et inflexible.
Un pari de trop avec Guillermo Villaseñor, un riche mexicain, sa fille Graciela fascinante opposée à Karel lors d'une course à haut risque et la famille éclate...

Une saga familiale tragique raconté du point de vue de Karel écrasé par le poids du passé et de la culpabilité, où les figures féminines sont entêtantes et souvent inaccessibles, où les hommes se font face avec violence. Les rapports sont âpres, la fratrie est en compétition et tous les coups sont permis. Chacun cherche à échapper à une vie laborieuse qui les a marqués dans leur chair. C'est cru, c'est cruel, c'est profond. Les personnages sont complexes sans manichéisme aucun, ils se battent avec leur propre destin et contre les autres, mais lorsque les jumeaux engagés par Karel vont commettre l'irréparable, les liens du sang seront-ils les plus forts ?

La nature omniprésente décrite dans toute sa beauté est un contrepoint à la fureur des hommes.

Un roman puissant, une plume superbe pleine de contrastes, une histoire d'hommes brutale et d'un réalisme saisissant !
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J'ai fini ce petit bijou...La couverture sublime (édition Totem) et le résumé m'avaient séduit, ce n'était rien face à la grâce de l'écriture. L'auteur nous plonge dans trois époques (1895,1910 et 1924) de la vie d'un jeune homme du Texas. Quand on ferme les yeux, on sent l'odeur de la chique de tabac, de la poussière et de la terre. C'est sobre, c'est triste, cela sonne juste. Je recommande vivement !!
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Tous les avis que j'ai lus m'avaient convaincus de découvrir ce nouvel auteur américain publié chez Gallmeister. Comme souvent chez cet éditeur, on pense « nature writing » mais il s'agit plutôt ici d'un drame, ou disons d'une épopée dramatique sur plusieurs époques dans une région aride et reculé du Texas. La famille Skala est au centre de cette fresque qui entremêle trois époques : 1895, 1910 et 1924, de la naissance de Karel Skala à l'arrivée au monde de son propre fils. La vie est rude pour le petit Karel dont la mère est morte en couches. Trois grands frères et un père qui se préoccupe plus du bien-être de ses chevaux, que de celui de ses enfants, une nourrice pour ses premiers mois, voilà tout ce qu'il connaît. Puis vient la passion des chevaux et de la course, ce qui le rapprochera un peu de son père. Celui-ci va jusqu'à parier sur les courses de chevaux montés par Karel, mais un pari contre un autre gros propriétaire terrien désintègrera littéralement la famille.
C'est un univers viril, fort et âpre qui est décrit dans ce roman, et la violence n'est pas absente de ce monde d'hommes qui n'ont jamais appris à exprimer leurs sentiments. L'envie, la tristesse, la jalousie, le remords les consument. Les conflits de famille et de voisinage ne trouvent de solution que dans l'affrontement brutal. Pourtant la nature, les chevaux fins et racés, les animaux sauvages entrevus, l'horizon immense, les chemins interminables, adoucissent et apaisent les moments les plus dramatiques. Les femmes réussissent à survivre dans ce milieu viril et rude et, grâce à l'arme qui leur est particulière, à savoir le langage, à se faire une place relativement respectée.
On a du mal à croire qu'il s'agit d'un premier roman, tant la construction et surtout le style sont brillants. J'ai bien relevé une ou deux phrases inutilement alambiquées, mais on pardonne volontiers ce défaut mineur quand le reste est aussi éblouissant. A lire tout de même lorsqu'on dispose d'un peu de temps et de disponibilité d'esprit, ce n'est pas un roman qui se dévoile du premier coup. Encore une qualité bien appréciable !
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Pour être honnête, je suis demeuré un moment perplexe face à ce roman ayant marqué tant d'autres lecteurs. Qu'y avaient-ils vu ou ressenti que j'avais raté ? Certes, l'écriture était intense, assez poétique. Mais l'histoire, les personnages, la construction, faite d'allers et retours entre plusieurs périodes, je n'accrochais pas plus que cela. Sauf que le charme a néanmoins fini par agir, progressivement.

Texas, en 1910. 4 frères vivent sous la coupe d'un père aigri et hargneux, qui traite ses fils comme des bêtes, comme pour leur faire payer la mort de leur mère quinze ans plus tôt, alors que celle-ci mettait au monde Karel, le petit dernier. Seuls les courses de chevaux contre les voisins, et les paris qui en découlent, constituent une échappatoire dans cette vie rude, austère, où le travail de la terre prime. Arrive alors un autre propriétaire terrien qui propose au père un curieux pari, lequel va bouleverser le destin de ses fils… et le sien aussi.

Voici un roman fort sur la famille, la loyauté, le deuil, la paternité. Un livre finalement marquant, même s'il m'a fallu un certain temps pour l'apprécier pleinement. Une grande fresque familiale, à la fois sombre et émouvante, portée par une superbe écriture.
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Texas 1895 : Karel vient au monde, tandis que sa mère le quitte. Son père lui en voudra et lui fera payer ainsi qu'à ses trois frères en les faisant labourer pour protéger ses chevaux qui sont beaucoup plus important.

Roman viril et visuel à la belle écriture qui nous emmène, tour à tour, vers : le travail paysan, la boue, la pluie, la sueur, les chevaux, le crottin, la violence, l'amour, le sexe, le feu, le fusil, le sang, l'éclatement d'une famille, les naissances, la sensibilité et surtout la nature à la façon d'un western. Encore une belle découverte de chez Gallmeister, où jusqu'à ce jour, c'est du bon à 100 %

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Impossible de bouger et de parler en refermant la dernière page pour ne pas sortir de la bulle dans laquelle ce livre m'a plongé.
Le Texas, un pays d' hommes rudes, violents , toujours une bouteille de bière ou de Whiskey à portée et une carabine chargée sous les yeux et où les femmes se plient à la volonté des hommes .
Un pays où un père préfère atteler ses fils à la charrue pour épargner ses étalons qui lui permettront de gagner des terres dans des courses où tous les coups sont possibles.
Le récit est divisé en trois époques qui s'entrecroisent de façon adroite et apportent à la compréhension des événements des petites touches subtiles:
1895, l'année de naissance du personnage principal qui raconte l'histoire, Karel Skala, 1910: l'année de la mort du père et 1924 l'année de la naissance du fils de Karel,
La mère ,Klara ,est morte à la naissance de Karel , cette absence devient vite une obsession,une quête impossible, un phantasme , une recherche à travers les autres femmes , et pour le père,la disparition de Klara efface toute once de tendresse, d'humanité.
La famille se déchire, et le chemin vers la rédemption est toute la charpente de l'histoire.
Bruce Maynard pour un premier roman fait preuve d'une maitrise étonnante, la construction du récit est particulièrement réussie, pas de temps mort, les moments intenses alternent avec des passages plus lyriques , le martellement des sabots des chevaux au galop avec le vol silencieux du Grand duc.
Un magnifique roman.
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Déception, ayant lu d'excellents avis sur ce roman, je m'attendais à autre chose, et je ne suis pas du tout parvenue à entrer dans ce roman. D'une part de par sa construction, on passe d'une époque à une autre en y revenant, ces marches arrière répétées, m'ont complètement perdue. Je n'y ai pas perçu un intérêt, outre que de nous déstabiliser.
Et d'autre part, je n'ai pas apprécié, ce monde d'hommes brutes avec les animaux, avec leurs semblables, sans coeur ni humanité. Aucun respect de leur épouse, de leurs enfants, et de leur famille, et encore moins de leurs animaux. C'est sans doute la triste réalité de cette époque et de cette population, mais je n'y adhère pas du tout, ça me répugne.
Dommage, car, il y a de très beaux passages, avec de belles descriptions, ou simplement de par l'écriture.
Je suis restée aux portes du ranch, alors que j'adore les chevaux, cela n'a pas suffi à me toucher, ces brutes d'homme m'ont fait fuir. J'ai dû lire à plusieurs reprises en diagonale, voire carrément zapper des passages.
Je vais vite oublier ce livre sans garder aucun sillage sinon celui de la déception.
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