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sur 309 notes
Au Texas, en 1895, Vaclav Skala vient de perdre sa femme. Cette dernière meurt en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Vaclav est abattu. La vie à la maison devient austère et violente. Ses fils travaillent comme des bêtes de sommes dans les champs du ranch familiale, tirant la charrue à la place des chevaux. Karel, doué pour monter les chevaux, est chargé de gagner des courses contre les voisins pour agrandir la propriété de son père. Mais l'arrivé de l'espagnol Villasenor, et de ses trois filles vient briser l'ordre des choses. La famille en sort divisée.
Nous suivons Karel à plusieurs époques de sa vie. Les parties racontant son adolescence alternent avec celles de sa vie d'adulte. le récit s'articule entre trois éléments fondateurs de la vie de Karel, la mort de sa mère, celle de son père et enfin la naissance de son troisième enfant. Progressivement nous découvrons un homme brisé qui porte en lui le deuil originel de sa mère. le souvenir de Klara Skala plane sur tout le roman. Karel est constamment en train de chercher son souvenir, d'imaginer ce qu'elle aurait pu penser. Lui qui fut privé de tendresse et d'amour dès ses premières jours est hanté par cette mère qu'il n'a pas connu. Toute sa vie il portera ce vide là. Quand il voit Graciela, la plus jeune fille de Villasenor, une passion née immédiatement. Elle exerce sur lui une véritable fascination mais lui est inaccessible. Comme sa mère, Graciela demeure un rêve, un fantasme d'amour partagé. le personnage de Karel est interessant par ses failles et attachant.
On plonge dans un Texas poussiéreux et sec. La vie est rude, le travail des champs épuise les hommes et les femmes. Les villes sont rares et chacun vit sur sa propriété isolée des autres. Dans la famille Skala on a pas l'habitude de dire ce que l'on ressent. Les coups sont plus faciles à sortir que les mots. Pris entre un père tortionnaire et un étranger ambitieux, les frères tentent de tracer leurs voie. L'auteur réussi à nous faire sentir les odeurs et la chaleur de la terre qu'il décrit et connaît si bien. Son écriture est puissante, efficace. La construction du récit le rend vraiment addictif. Des passages d'introspections d'une grande beauté alternent avec des scènes plus violentes. J'ai trouvé ce roman parfaitement équilibré et maitrisé, un bonheur de lecture.
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Extrêmement émouvant, brut, sans concessions, âpre, tendu comme ses personnages. Un livre qui nous accompagne longtemps.
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Un des rares Gallmeister avec lequel je n'ai pas accroché. un peu trop simpliste? ou peut-être l'univers des courses de chevaux qui ne me branche pas. En tout cas il y a bien mieux à mon goût chez ce fantastique éditeur
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Cela commence comme un western sombre et macabre.

Texas, à l'aube du XXème siècle. A Lavaca county, où l'on vit de la terre et de l'élevage, ce sont pour la plupart des immigrés d'Europe de l'est -des tchèques, pour la plupart- qui détiennent les exploitations.
Klara Skala meurt en mettant au monde son quatrième fils, Karel. Elle laisse derrière elle un veuf amer, que seule la présence de sa femme était parvenu à adoucir. Redevenu mutique et brutal, Vaclav Skala élevera ses garçons à la dure, les faisant travailler comme des bêtes de somme.

Comme dans un western, on entend le frottement des chevaux qui s'ébrouent, on respire l'âcreté de la poussière et l'aigreur de la sueur des hommes imbibés de bière ou de whisky, on tressaille à l'évocation de leur virilité brutale, on serre les dents à celle du destin qui attend la plupart des femmes...

Comme dans un western, certaines séquences paraissent à peine crédibles, rehaussées d'un caractère volontairement épique. Comme quand, par exemple, la main des filles et les hectares de terre se jouent à la course (de chevaux, bien sûr). Mais cela fait partie du jeu, et c'est avec facilité que l'on s'y laisse prendre...

En revanche, nous sommes loin des décors en carton pâte, des héros invincibles et des scenarii aux dialogues simplistes. Parce qu'il y a le bouillonnement de l'écriture de Bruce Machart, et cette puissance d'évocation qui vous fait vous passionner autant pour la description du vol nocturne d'un grand duc que pour le récit d'une bagarre sanglante opposant père et fils. Et parce que malgré leur violence, leur folie parfois, la plupart de ces hommes, que le malheur a rendu mauvais, rêvent en secret de douceur et de tendresse maternelles, de paix et de reconnaissance.

L'intrigue se concentre autour de deux courtes périodes de la vie de Karel, distantes d'une quinzaine d'années. Ainsi, au gré d'allers retours entre passé et présent, nous découvrons à la fois les événements qui l'ont libéré de la férule paternelle, le laissant, à quinze ans à peine, indépendant mais seul, et ceux qui entourent le moment où il devient à son tour père d'un garçon. Hanté par la nostalgie d'une mère qu'il n'a pas connu, endurci par la froideur d'un père qui ne lui a jamais pardonné la mort de sa femme chérie, il prend conscience de la complexité des sentiments qu'il éprouve malgré tout pour celui-ci, ce mélange de haine et de respect qui forme une étrange tendresse.

C'est donc -entre autres- de filiation qu'il est ici question, et de la façon dont on peut s'enrichir de ce qui nous a été transmis, quand bien même il s'agit de douleur et de cruauté.

"Le sillage de l'oubli" est un récit fort et violent, auquel je ne ferai qu'un -petit- reproche : certaines métaphores, trop lyriques, m'ont parfois semblé en inadéquation avec la maîtrise stylistique que Bruce Machart déploie par ailleurs dans l'ensemble de son texte.
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Dans ce roman, tout est exaltant, passionnant. La nature, les hommes, les animaux sont forts, puissants. Violemment humain, il emporte dans un univers qui éveille, réveille, fouette le sang. J'ai aimé très profondément.
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Ce bouquin m'est littéralement tombé des mains... J'ai pourtant persévéré, mais 50 pages avant la fin, j'ai abandonné... Je me suis vraiment ennuyée même s'il est vrai que l'écriture est remarquable. C'est un roman exigeant qui demande beaucoup de temps. Je n'ai pas été touchée par les personnages et de fait je ne suis pas parvenue à être happée par l'histoire. Mais au vu des critiques élogieuses, je retenterai sans doute l'expérience ! Pour l'heure, j'ai besoin de lectures plus légères.
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LE SILLAGE DE L'OUBLI de Bruce Machart

C'est pourtant plutôt bien écrit mais, l'histoire ne m'intéresse pas et les personnages non plus.

Un premier roman éblouissant ? Une épopée mythique et hypnotique ? Après 80 pages, c'est davantage l'ennui que l'éblouissement qui me gagne et aucun effet hypnotique ressenti. Fin de ma lecture.
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La narration alterne entre plusieurs époques de la fin du dix-neuvième siècle aux années vingt, débutant par la naissance de Karel Skala, benjamin de quatre frères, venu au monde en emportant la vie de sa mère. Son père, Vaclav, dévasté par le chagrin n'aura dès lors plus d'yeux que pour ses magnifiques chevaux qu'il entraîne pour tous les paris et compétitions du comté, désireux d'agrandir toujours plus ses terres. Tyran impitoyable envers ses fils, il ira jusqu'à les faire travailler aux champs attelés à sa charrue en vue d'épargner ses bêtes, leur causant une déformation irréversible du cou. Les garçons grandissent cahin-caha entre soumission et espoir d'échapper à ce joug, jusqu'au jour où le sieur Villaseñor, riche propriétaire mexicain débarqué de fraîche date dans la région, propose à Vaclav un étrange marché. Une course entre Karel et la plus jeune de ses trois filles, Graciela. Si le garçon gagne son géniteur acquerira un vaste domaine, mais que la fille l'emporte, et elle et ses soeurs épouseront les trois aînés Skala qui entreront au service de leur beau-père. Voici Karel pris en tenaille entre la volonté des uns et les désirs des autres, situation d'autant plus ingrate qu'il est fasciné par son adversaire, aussi séduisante que bonne cavalière. A l'issue du pari que je ne révèlerai pas, la famille Skala vole définitivement en éclat, il faudra de longues années et un nouveau drame pour que s'amorce une réconciliation. Cet ouvrage à l'écriture détaillée et immersive créant une atmosphère âpre et virile teintée de mélancolie est un western moderne poignant que je conseille à tous les publics amateurs de sensations fortes et de tragédies intimes.
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On sent chez Bruce Macarth affleurer la tentation de nous raconter une histoire hors normes mettant aux prises des personnages dont physiques et tempéraments les expulsent de l'ordinaire : une fratrie contrefaite, aux cous déjetés, de féminines beautés enflammant passions et ressentiments, et naturellement le lot habituel d'injustices et de coups du sort à même de pimenter un bon récit.

Allions-nous avoir le droit à un empilement d'archétypes et de situations convenues ? "Le sillage de l'oubli" n'en est pas dénué. Cependant et fort heureusement Bruce Macarth était sans doute habité d'une autre ambition que d'écrire un roman "bigger than Life", un page turner comme il en pullule, aussi vite oublié que dévoré.

Si "Le sillage de l'oubli" s'élève au-dessus de la masse, il le doit au style de Machart, délié, abondant et ample, où s'enchâssent les détails, de même qu'à son immense sens du dialogue et puis aussi à cette façon de rapprocher de nous ses personnages, de les faire sortir de leur fonction archétypale, de les rendre uniques en leur redonnant précisément toutes les subtilités de la banalité tortue et ombreuse des êtres de chair et de sang que nous sommes.

Pour tout cela, "Le sillage de l'oubli" mérite qu'on le lise et qu'on s'en souvienne.
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Quand j'ai découvert la collection Totem chez Gallmeister, j'ai parcouru la liste des livres et je suis tombée sur le sillage de l'oubli de Bruce Machart. Premier roman, il a valu à son auteur d'être comparé à William Faulkner ou Cormac McCarthy - et je partage dorénavant totalement ces avis!
Coïncidence étrange, j'ai vu The Homesman au cinéma - autre western qui évoque aussi l'autre face de la conquête de l'ouest et fait tomber le mythe entourant cette période cruciale de l'histoire américaine. Ici, nous sommes au Texas en 1895 - un propriétaire terrien d'origine tchèque perd sa femme en couches, leur quatrième fils, Karel survit. L'homme austère et tyrannique va entrainer ses fils dans son délire - pour lui, seules comptent les terres qu'il gagne grâce à ses chevaux de course, montés par son benjamin. Mais tout va changer lorsque sa route croise celle d'un riche Mexicain, père de trois jolies filles, qui va lui lancer un pari remettant tout en cause.
(...) (cf. blog)
Le livre de Machart va vous emporter dans un monde de mâles, de sueur, de sang, de douleur et des désirs charnels contrariés. Un récit enivrant. Un véritable coup de foudre littéraire.
Lien : http://electrasamazingflying..
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