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3,8

sur 1862 notes
Les Borgia ! Quelle grande famille ! Quel souffle de vie ! Ici, un fils. César prénommé. Un terrible individu. Un intraitable conquérant. On doit le faire cardinal: il se défroque. Défroquer avant l'investiture.Et par qui ? Alexandre VI dit Borgia. Un père. UN séducteur impénitent ( on murmure qu'il partouze au vatican. Au vatican...ciel! quel scène ! Enfin, passons) Poursuivre, je poursuis et m'attrape en plein oubli. Oui, je m'attrape. Je m'attrape tout seul, et je me rattrape. Pour se rattraper, évoquer un auteur: Machiavel. Machiavel, parlons-en. Une sorte de conseiller de prince, de César Borgia, qui finira, lui, César Borgia, assassiné, honteusement assassiné par de misérables individus. Des ennemis on appelle ça. Et qui n'a pas d'ennemis, ne mène aucun combat, du moins ne mène aucune guerre. Finir en écrivant, Machiavel, nous dresse un portrait d'un de ces, on va pas écrire grand homme? si, j'assume, un portrait d'un grand homme, par une belle plume de la renaissance. Lu, en traduction française. Arrivederci. Mamamillma. Bref, à lire en tous temps, par tous les temps, une grande lecture.
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avant de commencer ce livre, j'ai lu quelques critiques, certaines très négatives et d'autres très positives. A mon avis, il faut que je donne raison aux deux partis.

Cette lecture m'a au début semblé très chiante : elle me donnait envie de dormir, car tous les mots se ressemblaient et je n'accrochais pas au thème. Après quelques efforts, j'ai enfin réussi à m'intéresser à ma lecture et je dois reconnaître que l'auteur a fait un travail de stratégie et d'observation impressionnant pour écrire cet ouvrage. Je ne sais pas si, comme certains commentaires le disent, il est encore utilisé aujourd'hui, mais les réflexions construites par Machiavel donnent matière à réfléchir. Par contre, je ne sais pas exactement quoi penser de sa manière de juger les choses, j'avais parfois l'impression qu'il se contredisait et ça m'a perturbé tout au long de ma lecture...

La première lecture de cet ouvrage n'est pas facile, un peu ennuyante même. Je pense cependant que l'étudier en cours de philo sera assez intéressant, si nous avons l'occasion de l'aborder !
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Texte fondateur de la pensée politique moderne, le Prince est d'abord le livre d'une époque tumultueuse, qui a vu à Florence – ville de son auteur – se succéder divers régimes, dont la très controversée république théocratique de Savonarole, de 1494 à 1498.
Aussi, devant l'urgence des événements celle des décisions politiques devient une nécessité. Machiavel propose donc un principe de réalité, pas un idéal utopique et inapplicable.
Il oppose la vertu à la fortune, c'est-à-dire, en résumant à l'extrême, l'action plutôt que le hasard des événements. Mais cette vertu est essentiellement politique, s'écartant de sa définition morale. Il faut s'adapter aux circonstances et non les subir.
Pour exemple, ceci a une résonnance particulière s'il on regarde l'inaction des puissances occidentale dans l'entre-deux-guerres face à la montée du péril nazi. Dans ce cas précis, on a préféré s'abandonner à la fortune plutôt qu'à la vertu.
Machiavel préconise que l'autorité politique se donne tous les moyens pour obtenir la fin souhaitée. D'où, peut-être, ce malentendu « machiavélique ». Vocable oh combien hypocrite, car il y a du Machiavel dans tout homme de pouvoir confronté à son exercice !
Lire Machiavel c'est donc lire la politique sous un jour plus franc, sans les circonvolutions habituelles, plus connues sous le terme de « politiquement correct ».
Il y a bien sûr le contexte dans lequel écrit Machiavel : en exil – après avoir mené des missions diplomatiques pour la République de Florence qui lui feront côtoyer notamment le roi de France Louis XII ou César Borgia, régulièrement cité dans le Prince –, banni par la puissante famille des Médicis, revenue au pouvoir à Florence, et auprès de laquelle il cherche un retour en grâce. D'où la dédicace. Mais il y a surtout le rêve d'une Italie unifiée, capable de résister aux invasions qu'elle subit depuis la chute de l'Empire romain. Rêve qui ne se concrétisera qu'au XIXe siècle…
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J'ai plusieurs fois eu l'occasion de lire le Prince au cours de mes études : une première fois au lycée en philosophie puis à la faculté. Ce fut une révélation : Machiavel en serait presque devenu mon maître à penser !!

Toujours d'actualité, les stratégies et théories politiques qu'il développe marquent les esprits par leur relative amoralité : seuls comptent la force et le charisme du Prince c'est-à-dire du dirigeant politique qui se doit d'être un véritable meneur. En effet la société a besoin d'être gouvernée par un homme fort, capable de faire abstraction de ses émotions pour oeuvrer dans l'intérêt général. Les spécialistes assimilent tantôt ce Prince à Cesare Borgia tantôt à Laurent de Medicis. Mais une chose est sûre, Machiavel envisage avant tout ce Prince comme un être sachant utiliser la ruse, la douceur ou la violence selon les situations.

Brillant stratège politique, Machiavel aurait beaucoup à dire sur les hommes politiques et les leaders de partis actuels !

Le Prince est très bien écrit bien qu'un peu ardu à lire. Avec sa plume cynique et une bonne dose d'ironie, Machiavel nous expose les stratégies politiques que le Prince se doit d'utiliser pour conserver le pouvoir, assurer sa domination sur le peuple et préserver la souveraineté de son pays.
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Bonsoir,

J'ai lu il y a quelques années LE PRINCE, de Machiavel. Et j'ai jugé que c'était bien injuste pour lui que l'adjectif "machiavélique" ait aujourd'hui un sens péjoratif.

Machiavel n'est pas un puissant de son temps. Un temps diplomate pour Florence, en particulier auprès de la cour de France, il prend conscience du peu d'influence de la cité qu'il représente auprès des grandes cours. Pour peser sur les décisions, il faut disposer d'une puissance certaine ... C'est une réalité qu'il expérimente.

A cela s'ajoute sous ses yeux, le triste spectacle des grands seigneurs italiens qui s'entre-déchirent, font dépendre leurs succès de telle ou telle alliance avec telle ou telle nation étrangère : l'Espagne (pour le royaume de Naples), ou bien la France. Et puis il y a ce que font les Papes.

Bref, comme de nombreux italiens de l'époque, Machiavel se lasse des invasions permanentes des Français, des Espagnols, des mercenaires, des guerres intestines et de leurs dégâts : c'est toujours le peuple qui paie la facture au final, car tous ces guerriers parasitent les territoires qu'ils ravagent. Et se prend à rêver d'un peu de stabilité politique.

Observateur et pragmatique, admirateur de Laurent de Médicis "le Magnifique", il espère en lui le prince capable d'unifier l'Italie, de mater les guerres intestines et de chasser les perturbateurs que sont les Français ou les Espagnols en faisant jeu égal avec eux. La recette de la réussite, il la donne dans son ouvrage.

Le prince, s'il veut réussir, doit être populaire : il doit être respecté de son peuple, donc craint, mais cependant ne doit pas être haï. Son fief est imprenable si le peuple qu'il gouverne est son partisan. Machiavel préconise le recrutement des autochtones dans l'armée, sans aucun doute très motivés pour la défense de leur terre, plutôt que le recours aux mercenaires, qui ont pour seul soucis de faire durer les "statu quo" plutôt que d'obtenir la victoire et qui s'activent à ruiner le seigneur qu'ils prétendent servir.

Pour ce qui est des territoires conquis, Machiavel rappelle qu'aucune conquête n'est acquise tant que le peuple qui y vit n'est pas acquis à la cause du conquérant : il faut donc y acquérir de la popularité ou coloniser le territoire conquis.

Machiavel appuie ses démonstrations d'exemples choisis. Son texte ne fut pas reçu comme il l'espérait par Laurent de Médicis. Sans imaginer qu'il connaîtrait une telle postérité.

A lire.
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Selon le titre original, de principatibus, l'ouvrage traite des principautés, qui sont les états gouvernés par des princes; et non des républiques, ces dernières étant longuement abordées par Machiavel dans la deuxième de ses grandes œuvres politiques, le Discours sur la première décade de Tite-Live.
De principatibus présente, en les justifiant par des exemples contemporains ou tirés de l'antiquité, les règles et conditions qu'un prince accédant nouvellement à une principauté doit respecter pour fonder sainement un nouvel état et s'y maintenir, en distinguant les différents modes d'accession et types de principautés.

Court comme un bréviaire (80 pages dans l'édition de la bibliothèque de la Pléiade), bien construit, reflétant une pensée remarquablement claire, le discours de Machiavel enchaîne analyses, illustrations concrètes, synthèses et récapitulatifs didactiques. Traduit dans un français fleurant bon la langue du XVI siècle mais lisible sans difficulté, la lecture en est un régal pour ceux que le sujet intéresse. Machiavel allie prise de recul permettant l'énoncé de principes généraux avec la précision d'exemples sélectionnés, les italiens étant plus particulièrement intéressants car plus proches et donc plus fiables et on peut penser qu'ils étaient bien connus de l'auteur. On trouve beaucoup d'intelligence, de bon sens et de pragmatisme dans ces courts chapitres se succédant selon un ordre qui renseignent sur la progression logique de la pensée. Nombre de recommandations s'appliquent aujourd'hui aux besoins du management (discipline soit dit en passant qui, avec ou sans accent anglo-saxon puisque l'origine est française, n'est rien d'autre que le gouvernement).

Nicolas Machiavel est un homme de raison, matérialiste et expérimentaliste avant l'heure, respectueux des valeurs morales (honneur, honnêteté, loyauté, …). Il constate que les hommes sont plus souvent mauvais que bons, en particulier quand leurs intérêts sont en jeu; il pose qu'il y a lieu d'en tenir compte pour gouverner de belle et durable manière. Rien moins qu'utopique ou idéaliste donc mais au contraire acceptant, parce qu'on ne peut faire autrement, que certains buts soient asservis à des moyens qui peuvent s'avérer brutaux voire cruels si la nécessité l'impose; de préférence une fois pour toutes afin qu'on n'ait plus à y avoir recours ensuite. Il écrit tout haut ce que beaucoup, avant, pendant et après lui, pensent et mettent en œuvre, sans les limites et réserves que lui préconise de façon répétée, hors toute leçon de morale.
Un bel esprit de la renaissance, cousin de Montaigne, dont la préoccupation principale fut, non de se connaître soi-même, mais de contribuer, à sa manière, à ce que s'établissent et perdurent les régimes politiques les mieux balancés, les plus aptes à minimiser l'écart quadratique moyen entre les conditions réelles des populations et une vie sur terre agréable.

Pour la précision, signalons que le Prince (rédigé en 1512) est offert à Laurent de Médicis, qualifié dans la dédicace de magnifique. Pourtant, ce Laurent-là, le II n'est que le petit-fils du vrai Magnifique, mort lui dès 1492 et il ne laissera pas de glorieuse trace dans l'histoire de l'Italie ni de Florence.
Ni noble, ni fortuné, Machiavel vivait de son travail, sorte de haut fonctionnaire dans une république de Florence à l'agonie. Qui ne comprendrait que, par une flatterie ne faisant de mal à personne, il tentât de préparer l'alternance. Elle se produisit effectivement en 1512; Nicolas, après en avoir pâti, ne réussit que médiocrement à s'en remettre; quant à Laurent, il n'eut pas l'opportunité ou le talent ou les deux de mettre le Prince en pratique.
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Si le Prince vivait au vingt et unième siècle, il travaillerait probablement dans une multinationale. Ecrit pour Laurent de Medicis au début du seizième siècle, le Prince n'a pas pris une ride et avec une grande lucidité sur l'Homme, constitue le parfait manuel du manager manipulateur. Grâce à une intelligence pénétrante, rien ne saurait résister à Machiavel. Ni les luttes de pouvoir, ni les alliances : « J'observe qu'un prince ne doit jamais (…) s'associer (…) à un autre plus puissant que lui pour en attaquer un troisième, car la victoire le mettrait à la discrétion de cet autre plus puissant. » et moins encore l'entretien des dépendances « le prince doit donc s'il est doué de quelque sagesse imaginer et établir un système de gouvernement tel, qu'en (…) toutes les circonstances les citoyens aient besoin de lui : alors il sera toujours certain de les trouver fidèles. »

Dans un style simple et presque didactique (chaque chapitre répond à un question, par exemple comment fonctionne les « principauté nouvelles acquises par les armes ») Nicolas Machiavel présente une vérité toute nue sans illusion sur la médiocrité humaine. de nombreux exemples historiques illustrent chaque idée.
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Le Prince est l'oeuvre de Nicolas Machiavel, homme politique et écrivain florentin. Ce traité politique a probablement été écrit en 1513, mais il n'a été publié qu'à partir de 1532, cinq ans après la mort de son auteur. L'objet de ce traité, écrit alors que l'Italie est divisée en multiples principautés, est d'exposer l'art et la manière de gouverner en jouant habilement des humeurs antagonistes du peuple et des grands, au moyen d'une politique sachant faire usage aussi bien des lois que de la force et de la ruse. le Prince a souvent été accusé d'immoralisme, donnant lieu à l'épithète machiavélique, bien qu'il ait été aussi loué comme traité politique, par exemple par Jean-Jacques Rousseau, qui en faisait le « livre des républicains ».

Mis à l'index le 30 décembre 1559, le Prince est censuré en Italie à partir de 1564 (date à laquelle l'index fut entériné par le Concile de Trente), avec les autres ouvrages de Machiavel.

Machiavel, secrétaire des Dix de Liberté et de Paix de la République depuis le 23 mai 1498, est banni lors de la prise de pouvoir de Florence par les Médicis en 1512. Fonctionnaire déchu, il cherche à rentrer en grâce auprès des Médicis.

Il écrit et dédie ce traité dans un premier temps à Julien de Médicis, frère du pape Léon X, puis à Laurent de Médicis à la mort de celui-là en 1516.

Celui-ci était plus amateur d'arts et de plaisirs de cour que d'art politique proprement dit. Machiavel entend mettre à sa disposition « la connaissance des actions des grands hommes, qu'il a acquise soit par une longue expérience des affaires des temps modernes, soit par une étude assidue de celle des temps anciens », tirant de l'histoire et du postulat d'un cycle éternel des gouvernements (tiré en particulier de Polybe et Platon) la possibilité d'extraire des leçons pour l'agir politique.

Écrit en italien, l'ouvrage comporte 26 chapitres.

Dans le premier chapitre, les différents États sont classés selon deux grands types : les républiques et les monarchies, ces dernières étant soit héréditaires, soit nouvelles. À cette occasion, l'essai évoque les évènements récents qui agitent l'Italie au Quattrocento, notamment les agissements de César Borgia pour s'installer en Romagne et les intrigues des Sforza dans le Milanais visant à évincer les Visconti.

Dans les chapitres II à XI, l'auteur étudie les différents moyens de les conquérir et de les conserver.

Dans les chapitres XII à XIV, les questions militaires sont abordées, Machiavel se prononce notamment en faveur d'une conscription nationale au détriment de l'usage de mercenaires toujours susceptibles de causer plus de torts que de bien pour le prince.

Les chapitres XV à XXIII exposent l'essentiel de ce que la postérité a retenu sous le nom de « machiavélisme » : des conseils dénués de tout moralisme relatifs à la conservation du pouvoir.

Les chapitres XXIV à XXVI dévoilent les intentions de l'auteur : ces conseils doivent permettre de libérer et d'unifier l'Italie.

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Un monument !
Mais un monument facile à lire !!!
Allez y foncer !
Et c'est tout sauf du machiavélisme de le lire !
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Un ouvrage classique, d'actualité, qui a donné lieu à beaucoup d'interprétations.
Pour ma part, j'y vois un traité révolutionnaire.
Si on explique à un Prince comment conserver le pouvoir, on en déduit très aisément comment le renverser. J'ai trouvé plusieurs analyses intéressantes sur cet ouvrage.
Je le conseille vivement, c'est concis et efficace, la lecture est fluide
Cet ouvrage m'a personnellement marqué, les enseignements livrés par Machiavel sont toujours utiles de nos jours.
Un classique de la littérature
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