Le Prince est l'oeuvre de
Nicolas Machiavel, homme politique et écrivain florentin. Ce traité politique a probablement été écrit en 1513, mais il n'a été publié qu'à partir de 1532, cinq ans après la mort de son auteur. L'objet de ce traité, écrit alors que l'Italie est divisée en multiples principautés, est d'exposer l'art et la manière de gouverner en jouant habilement des humeurs antagonistes du peuple et des grands, au moyen d'une politique sachant faire usage aussi bien des lois que de la force et de la ruse.
le Prince a souvent été accusé d'immoralisme, donnant lieu à l'épithète machiavélique, bien qu'il ait été aussi loué comme traité politique, par exemple par
Jean-Jacques Rousseau, qui en faisait le « livre des républicains ».
Mis à l'index le 30 décembre 1559,
le Prince est censuré en Italie à partir de 1564 (date à laquelle l'index fut entériné par le Concile de Trente), avec les autres ouvrages de Machiavel.
Machiavel, secrétaire des Dix de Liberté et de Paix de
la République depuis le 23 mai 1498, est banni lors de la prise de pouvoir de Florence par les Médicis en 1512. Fonctionnaire déchu, il cherche à rentrer en grâce auprès des Médicis.
Il écrit et dédie ce traité dans un premier temps à Julien de Médicis, frère du pape Léon X, puis à
Laurent de Médicis à la mort de celui-là en 1516.
Celui-ci était plus amateur d'arts et de plaisirs de cour que d'art politique proprement dit. Machiavel entend mettre à sa disposition « la connaissance des actions des grands hommes, qu'il a acquise soit par une longue expérience des affaires des temps modernes, soit par une étude assidue de celle des temps anciens », tirant de l'
histoire et du postulat d'un cycle éternel des gouvernements (tiré en particulier de
Polybe et
Platon) la possibilité d'extraire des leçons pour l'agir politique.
Écrit en italien, l'ouvrage comporte 26 chapitres.
Dans le premier chapitre, les différents États sont classés selon deux grands types : les républiques et les monarchies, ces dernières étant soit héréditaires, soit nouvelles. À cette occasion, l'essai évoque les évènements récents qui agitent l'Italie au Quattrocento, notamment les agissements de César Borgia pour s'installer en Romagne et les intrigues des Sforza dans le Milanais visant à évincer les Visconti.
Dans les chapitres II à XI, l'auteur étudie les différents moyens de les conquérir et de les conserver.
Dans les chapitres XII à XIV, les questions militaires sont abordées, Machiavel se prononce notamment en faveur d'une conscription nationale au détriment de l'usage de mercenaires toujours susceptibles de causer plus de torts que de bien pour
le prince.
Les chapitres XV à XXIII exposent l'essentiel de ce que la postérité a retenu sous le nom de « machiavélisme » : des conseils dénués de tout moralisme relatifs à la conservation du pouvoir.
Les chapitres XXIV à XXVI dévoilent les intentions de l'auteur : ces conseils doivent permettre de libérer et d'unifier l'Italie.
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