Le personnage principal se nomme Olympe Delbord, cette femme est attirée par ce qui mystérieux, elle fantasme beaucoup et quand le mystère est levé, ce qu'elle admirait lui paraît insignifiant, c'est comme si une fois consommé, son plat était digéré, l'attirance a disparu.
Olympe est bisexuelle et use de ses charmes pour conquérir ses proies, elle vit en femme libre, elle bouleverse le destin des autres dès qu'elle les croise. Elle se livre aux plaisirs charnels, avec une liberté qui surpasse les limites de la morale conventionnelle. Elle ne veut pas être dépendante de qui que ce soit.
Elle cède à toutes ses envies de partenaires sexuels, c'est une grande séductrice, elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas, elle joue en exploitant l'instant présent sans contrainte ni soucis de ce que les autres peuvent penser, elle n'a de compte à rendre à personne. Elle profite du bon temps. C'est une grande libertine, libérée de tout et de tous. Ce roman contient d'ailleurs des scènes sexuelles explicites.
Imaginez les chemins de la vie de chacune de ses conquêtes rassemblés sur une toile où Olympe y appose un trait de peinture produisant ainsi des turbulences dans leur vie. Chaque nouvelle conquête est un coup de pinceau de couleur différente à rajouter sur la toile de ses fantasmes où Olympe est la couleur de fond de la toile. Elle brise le train train quotidien en prenant ce qu'elle veut aussitôt qu'elle en éprouve le désir. Elle m'a fait penser à une collectionneuse d'aventures.
Donc, Olympe est une femme qui symbolise le bon et le mauvais sur la toile de sa vie où se trouvent chacune de ses conquêtes et la rotation qu'elle a fait naître dans leur destinée. Elle n'a que faire des règles et moeurs sociales. Elle est en même temps épicurienne et impudente mais aussi égoïste et dévastatrice.
Ce n'est pas vraiment un coup de coeur mais l'histoire est très bien menée et les caractères des personnages bien décrits. L'écriture de l'auteure
Murielle Magellan est homogène et ce que j'ai apprécié dans ce roman c'est qu'il est question d'art, de peinture et de galerie.
Ce roman soulève cette question, à savoir si être libertine de moeurs pour assouvir ses moindres désirs sexuels rend-il vraiment heureux ?
Je choisis ces deux citations comme dernier mot :
"Un jour, elle leur a parlé de géométrie, et il a eu la sensation physique de la découverte. Un monde conceptuel auquel il n'avait jamais eu accès s'ouvrait à lui. Il ne comprenait pas tout mais ce continent ignoré se révélait peu à peu : un ballon n'était plus un ballon mais une sphère. Une galette bretonne n'était plus un biscuit mais un disque. Cylindre. Cube. Polygone. "Olympe, tu es cette vieille dame pisse-vinaigre. Tu es ma géométrie."
"Elle peut aimer, oui, profondément, une heure durant, un jour durant, une semaine tout au plus. Elle se sent traversée par cette vibration prophétique, par cette promesse, mais contrairement aux oeuvres, qui la bouleversent durablement, l'amour ne s'enracine pas en elle. Il s'évapore."
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