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3,36

sur 228 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment parler de ce livre? C'est juste une pure merveille. J'en ai même eu les larmes aux yeux. Mais faisons les choses dans l'ordre.

Malgré ce que le résumé laisse entendre il ne s'agit pas juste d'une histoire d'amour. Il s'agit de l'histoire d'une vie : celle de Lovestar. C'est l'histoire du monde qu'il a créé et sa répercussion à la fois sur les habitants de notre planète mais aussi sur lui-même. Lovestar est un homme qui voulait améliorer les choses. C'est un génie qui va regarder un oiseau et inventer les lentilles "internet". Et pour mieux nous plonger dans cet univers l'auteur a choisit de nous offrir comme point de départ une histoire d'amour tragique. Que faire quand l'homme que vous pensiez être votre âme soeur ne l'est pas? Mais au delà de cela, est-ce que le système vous permettra de ne pas lui obéir? L'intérêt de ce livre est justement le fait qu'il ne se focalise pas sur une histoire d'amour. Nous suivons différents personnages évoluer, interagir dans ce monde qui n'est désormais que fiction et faux-semblants. Votre voisin peut être un spammeur ou un aboyeur c'est à dire qu'il crie des publicités. Quand vous rencontrez une femme (ou un homme) vous pouvez (devez?) faire un contrat comme quoi vous partirez une fois qu'Inlove aura trouvé votre âme soeur. C'est cette ambiance oppressive et tragique que j'ai adoré. On ne sait pas comment les choses vont évoluer, quel personnage va apparaitre.

L'auteur, inconnu en France, est très célèbre en Islande pour son livre/reportage en 2006 avec Dreamland. Manuel de survie pour une nation terrifiée où il donne la crise écologique et la surconsommation. On peut retrouver ces thèmes dans ce premier roman. Cette dystopie fait peur. Il n'y a pas d'autres mots. A l'heure où la technologie prend la place des choses simples, ce roman fait aussi figure d'anticipation.

Que ce soit pour l'écriture (très bien traduite au passage) ou pour l'histoire il n'y a pas de raison de passer à côté de ce petit bijou. A découvrir. Je ne souhaite qu'une chose : qu'il ne soit PAS adapté au cinéma. Ce serait un horrible gâchis.
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Lovestar fut une belle découverte. Ce roman est une dystopie, dans laquelle la société s'est affranchie des nouvelles technologies : les hommes sont devenus "sans fil" et reçoivent directement leurs appels, messages etc. dans leurs cerveaux, via des ondes. Ce nouveau mode de communication a été développé par un homme : LoveStar, qui a étendu son empire sur le monde entier. Son entreprise a mis au point des services qui ont révolutionné la vie des hommes : LoveMort permet de ne plus enterrer ses proches mais de leur offrir un spectaculaire dernier voyage dans les étoiles, ReGret permet à chacun de se rassurer sur ses choix, et InLove entreprend de calculer votre amour parfait. Dans ce monde, on peut même rembobiner ses enfants si leur personnalité tend à devenir ingérable !

Cette société, qui ne cesse d'inventer de nouveaux services visant à rendre le monde plus lisse et vivable, a bien sûr le revers de sa médaille. Ceux qui refusent de se "mettre à jour" sont marginalisés, les entreprises exploitent avidement les zones langagières du cerveau pour utiliser les hommes comme des publicités ambulantes, et les personnes qui tentent d'aller à l'encontre de tous ces services devenus "la norme" sont mal vus. Pour ceux qui connaissent la série "Black Mirror", on retrouve un peu cette thématique d'une société complétement dévoyée par les technologies et les réseaux sociaux.

Très vite, l'atmosphère devient lourde dans ce roman. La plume de l'auteur rend parfaitement cette pression subie par tous les individus. Au point où on se demande quelle liberté les hommes de cette société possèdent encore. le roman dépeint une véritable descente aux enfers pour les deux protagonistes amoureux, qui tentent coûte que coûte d'aller à contre courant. Les dérives que prend cette nouvelle société ne laissent plus la place au libre arbitre, et les inventions des dirigeants de iStar vont toujours plus loin. Au fil des pages, on devient convaincu que tout cela ne peut pas bien finir... (mais je vous laisse découvrir ce qu'il en est).

La quatrième de couverture qualifiait LoveStar de roman entre "1984" et "L'écume des jours". J'y ai en effet un peu retrouvé de cet univers fou et onirique du roman de Boris Vian que j'aime tant. Si vous aimez ce genre d'histoire, entre rêve et cauchemar, se déroulant dans des univers un peu décalés, je ne saurai que trop vous le recommander.
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Dans un monde futuriste où les sternes arctiques ont élues domicile à Paris et les mouches à miel colonisées Chicago, notre monde n'est plus. Un génie aux idées aussi révolutionnaires qu'incongrues, Lovestar, a bâti son entreprise Istar à partir de l'étude des ondes de communication des oiseaux. Un univers d'anticipation où la profusion des ondes ont pris le pas sur l'ensemble des moyens de communication, l'homme est connecté, oublié les fils et l'électronique, tout un système est né et les aboyeurs, des crieurs de publicité et de compliments, avec. Mais, il n'y a malheureusement pas que ça. Dans ce monde régi d'idées folles de l'homme qui se fait appeler "Lovestar", l'entreprise islandaise Istar domine le monde par de multiples "sous-entreprises" ; LoveMort, envoie votre dépouille dans l'espace et le projette dans l'atmosphère brûlant ainsi en étoile filante, des obsèques incroyables ayant pour but de cantonner les obsèques traditionnelles et la putréfaction des corps au rang obsolète, ReGret, vous permet entre autre de vous rassurer quant à une décision qui vous turlupinerait, quelles seraient les conséquences si vous ne l'aviez pas prise ? Les réponses sont évidemment toujours funestes ou du moins horribles, InLove, vous permet entre autre via un calcul scientifique de trouver votre "seul et unique", l'amour et le bonheur vous y attendent ceci afin d'amener la population a une symbiose loin des discordances politiques et raciales, le tout est bien évidemment promu et vanté par Ambiance, le pôle communication et publicitaire de l'entreprise.

Dans ce contexte riche et extraordinaire d'imagination, l'auteur embarque son lectorat à travers deux histoires distinctes. Celle de Lovestar d'abord, l'homme par qui ce monde peut exister, démarre dans un avion, seul, une graine à la main, il ne lui reste que quelques heures à vivre mais la graine doit être sauvée. Que va t-il se passer ? Qu'est réellement cette graine ? A travers ce personnage, l'auteur nous ballade dans le temps, entre passé et présent du personnage, l'omniprésence d'une idée bien ancrée, la concrétisation de ses idées grandioses et tout le système qu'il a créé qui en découle. On a ainsi le regard du créateur de ce monde. Celle d'Indridi et de Sigridur ensuite, un couple vivant un amour passionnel hors conception d'InLove, persuadés d'être l'un et l'autre le "seul et unique" de l'autre, pourtant un jour, une lettre d'InLove arrive pour Sigridur, un certain Per Moller lui est destiné et peut lui être présenté rapidement dans le Nord au siège d'Istar. Sigridur refuse cette rencontre mais s'opposer au système va vite se révéler très difficile et nuisible pour le couple. On a ainsi le point de vue de victimes de cette société quasiment dictatoriale si vous n'entrez pas dans le moule.

Cette lecture est d'une richesse assez incroyable, on sent le foisonnement des idées et de l'imagination de l'auteur, si on met du temps à rentrer dans l'histoire, le temps de s'imprégner de l'univers, dense et étoffé, des différentes structures qui le régissent mais aussi de son origine, des personnages, une fois les bases posées, on s'immerge rapidement dans le délire de l'auteur. On peut très honnêtement parler de délire imaginatif et romantique, parce que ça part un peu dans tous les sens, mais cela reste néanmoins structuré et très détaillé, le lien entre le cartésianisme scientifique, l'incongruité de certaines idées et la naïveté des personnages, peut être difficile à assimiler, et tout cela mélangé donne quelque chose d'à la fois intelligent, magique et parfois même complètement absurde. Il faut le lire pour comprendre le fond de ma pensée, mais l'auteur a vraiment une imagination de dingue. On est clairement dans une espère de satire d'une société et d'une humanité en devenir : sur-consommation, dépendance d'un système, dictature, oppression, déshumanisation et crise écologique sont certainement les fléaux qui nous attendent, conséquence d'une société où la technologie, la sur-consommation, la sur-production, et la sur-exploitation prennent le pas sur les bases de la vie humaine et de son environnement. Il y a donc énormément d'idées et de réflexions cachées dans cet ouvrage qui est soit dit en passant très soigneusement écrit, la plume est poétique et maîtrisée, très riche, parfois soporifique mais le fond est vraiment génial.

En bref, un ouvrage de science-fiction bluffant d'imagination et intelligent d'idées foisonnantes et anticipatives où l'amour trône au coeur. A titre personnel, si c'est le monde qui attend les générations à venir, il est effrayant par cette omniprésence de contrôle, ce manque de spontanéité si propre à notre espèce. Un regard certes extrémiste mais qui mérite qu'on y réfléchisse. Une lecture à conseiller !

Je remercie Louve du forum Mort Sure et son partenaire les éditions J'ai lu pour ce partenariat original.
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Mon avis :
LoveStar a été écrit il y a une quinzaine d'années (2002) et son action se situe dans une période qui pourrait bien être aujourd'hui, ou un demain fort peu éloigné, bien qu'un peu fantasmatique et en cela, il est plus proche du conte que du roman de science-fiction. Entendez par là que l'univers qu'il nous décrit n'est pas une projection (ce qui pourrait nous arriver), mais une parabole quelque peu dystopique, mais aussi instructive qu'amusante.
Andri Snær Magnason nous propose un monde qui, d'une certaine façon, me rappelle l'univers décalé de Boris Vian : ce qu'il nous décrit paraît trop « farfelu » et poétique pour être réel, mais un lien puissant le relie irrémédiablement à notre quotidien. L'image qu'il nous renvoie nous fait irrémédiablement penser à ces géants du Web qui ont de plus en plus d'emprise sur nos vies. C'est d'ailleurs ce qui prouve que LoveStar est bien un roman d'anticipation : lors de sa sortie, les GAFA n'avaient pas encore la puissance qu'elles ont acquise depuis. C'est donc, en quelque sorte, un véritable cri d'alarme à l'encontre de cette société informatisée à outrance dans laquelle la pensée mercatique remplace à la fois religion, politique et philosophie. Ce n'est pour autant pas un simple brûlot revendicatif, encore moins un roman sombre et angoissant à la Philip K. Dick ; ce récit, malgré le regard sans concession qu'il porte sur notre société et l'avenir peu engageant qu'il projette, garde quelque chose de lumineux, de léger, même s'il ne manque pas de profondeur ; empreint d'une poésie drôle et tendre, il amène subtilement le lecteur à regarder d'un autre oeil le monde qui l'entoure.
LoveStar, classé parmi les romans de science-fiction, rebutera les lecteurs hermétiques à ce genre, et c'est bien dommage. Je l'ai déjà dit et je le répète : certains livres transcendent les genres pour n'être que littérature, alors oubliez les cases dans lesquelles les marchands veulent les enfermer, lisez-les !
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Le roman LoveStar présente un monde mi-imaginaire, mi-réaliste bien à lui. L'histoire se déroule dans un décor futuriste où les émotions sont au coeur de celle-ci. Les changements climatiques créaient un nouveau monde où animaux et insectes ne s'y retrouvent plus et commencent à coloniser les villes. Un génie islandais dominé par ces idées folles et révolutionnaires à la tête de la compagnie qui porte son nom, LoveStar, est au centre de l'humanité et il la contrôle par ses sous-entreprises et ses applications dont les humains dépendants tous. Grâce à LoveStar, l'individu est connecté par tout un système qui le domine. Il est possible d'envoyer ses morts au ciel pour les faire redescendre telles des étoiles filantes grâce à LoveMort, ReGret permet de rassurer les humains quant à leurs choix et InLove permet de trouver l'âme-soeur grâce à un calcul scientifique. Dans son rôle de nouveau dieu LoveStar a créé pour l'humain un monde qui permettrait d'amener la population à une symbiose sans divergences politiques et raciales, mais au final cette histoire résulte n'être qu'une dystopie. Magnason a su écrire son monde dans la continuité des innovations d'aujourd'hui. Les liens entre ce qu'est l'humanité aujourd'hui connecté par fils et l'humanité telle que Magnason la dépeint permet de concrétiser son décor. Ce livre est une pure merveille, car cet univers et son histoire sont pleins de beauté, mais terrifiants. C'est un récit extrémiste et clairvoyant d'un monde déchu qui permet une réflexion sur la dépendance des technologies.

Référence : Magnason, A. S. (2016). LoveStar (traduit par É. Boury). Québec, Québec : Éditions Alto.
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Je ne me suis pas ennuyée en lisant ce livre, c'est drôle et sérieux à la fois. Dans cette histoire, l'homme a perdu tout bon sens et s'est éloigné de la nature et semble incapable de penser par lui-même. On sourit souvent en lisant ce roman, l'auteur a des idées assez surprenantes et se moque volontiers de notre société. Mickey devient un animal de compagnie tueur, les parents acceptent de rembobiner leurs enfants en cas de dysfonctionnement, tout le monde est poursuivi par des campagnes de publicité ciblées et la vie privée n'existe plus. La narration est complexe. D'un côté, nous découvrons ce monde en suivant les aventures d'un couple, Indridi et Sigridur qui refuse de rentrer dans le moule imposé par Lovestar, de l'autre, nous suivons le créateur de Lovestar, génie absolu, obsédé par ses inventions, qui doit absolument sauver une mystérieuse graine, espoir de toute l'humanité. Les pages tournent vite, on est parfois choqué ou surpris par ce monde qui nous renvoie aux travers de notre société. Je mettrais peut-être un petit bémol sur le dénouement du livre qui, rapide et exagéré, m'a un petit peu déçue.
Lien : https://larbreauxlivres.com/..
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Ce roman m'évoque un curieux mélange entre l'écume des jours de Boris Vian et 1984 de George Orwell
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