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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans cette période toute particulière, il me fallait partir dans un grand voyage, autant géographiquement, que spirituellement. Car oui j'ose le mot spiritualité...... cette oeuvre respire l'invitation à la réflexion sur l'Homme....L'homme dans sa plus grande noblesse d'âme comme ces plus terribles aliénations.... le pouvoir, l'argent ....
Un récit d'exception dans ces temps incertains vraiment particulier. c'est bon, envoûtant, nécessaire !

Un voyage inouï au coeur d'un quartier sans pareil dans cette ville du Caire. Comme dans un conte, tout commence par Il était une fois... Les cent première pages de ce roman nous raconte la genèse de la naissance du quartier la Gamaliyya. Avant il n'y avait rien qu'un grand désert, le désert du Muqattam et au milieu se trouvait la Grande Maison construite par celui qui est nommé le patriarche Gabalawi : " Il est à l'origine de notre quartier et notre quartier est l'origine du Caire, la Mère des cités. " Ce dernier avait cinq fils, Idris, Abbas, Ridwan, Gabil et Adham et souhaitait abandonner l'administration du waaf à un d'eux. C'est à cet instant que tout commence, quand celui qui aurait dû être choisi n'est pas celui-là, mais un autre. Qu'à la place d'Idris, le fils ainé, c'est Adham qui va diriger le waff. " Nous, nous sommes les fils d'une hanem, d'une dame de haute naissance, jeta-til. Alors que lui, sa mère n'est qu'une esclave noire....." La haine naissante va créer des ravages irréversibles.

Tout au long de ce récit passionnant, au fils du temps, des époques, des protagonistes au nombre de quatre, vont de cet instant essayer vainement d'améliorer les conditions de ce quartier, décidément très particulier. Chacun d'eux vont incarner à leur tour, la force, la charité, les dynamiques d'une morale communautaire et enfin la recherche alchimique. Des destinés racontés magistralement !

Ce récit est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature arabe contemporaine, " une transposition de l'histoire sainte dans la chronique familière des hommes."


Naguib Mahfouz, né au Caire en 1911 a reçu le Prix Nobel de littérature en 1988.

Bien à vous amis Babeliots !

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On comprend assez vite que ce sont les personnages des 'livres' que l'auteur met en scène dans un quartier du Caire, on l'oublie assez facilement. On a beau savoir que Adham est Adam, Gabal est Moise, Rifaa Jésus et Qasim Mohamed (je n'ai pas su qui était l'alchimiste), on se plonge corps et âme dans la vie de ces personnages qui essayent de combattre la fatalité que vivent les gens de leur quartier face à l'oppression et à l'injustice. Bien sur, c'en était de trop pour la censure égyptienne qui a interdit ce livre.

Mais quel génie ! J'en regrette presque que mon arabe ne soit pas assez bon pour apprécier la plume de Naguib Mahfouz dans sa version originale. Chapeau au traducteur pour avoir su en retranscrire toute la subtilité.
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L'histoire légendaire d'un quartier du Caire bâti sur les ruines d'un palais merveilleux sert de support à ce roman puissant, profond, agréable et exotique, tout en paraboles.

Une approche des religions pleine de poésie, d'intelligence, de tolérance et d'audace dans une société dominée par la hiérarchie musulmane orthodoxe ne peut aboutir dans l'Egypte moderne qu' à la censure. (aujourd'hui levée)
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Les fils de la Médina raconte l'histoire d'une dynastie née du désert qui s'est construite au cours des générations successives à partir d'un seul ancêtre Gabalawi. Gabalawi résiste au temps, il est comme immortel mais il vit reclus dans sa Grande Maison et personne ne peut le voir hormis ses serviteurs. Ses fils sont les premiers, après lui, à construire une légende qui sera chantée par les conteurs de la ville qui croît au fil des années.Au cours des générations successives, s'illustrent entre de longues périodes d'oppressions des prophètes. le premier est un guerrier, le deuxième est miséricordieux, le troisième plus philosophe et le dernier est un alchimiste. Chacun est guidé par l'exemple de l'ancêtre et souhaite établir la justice pour sa communauté. Ils réussissent parfois mais l'oubli et la transmission aux générations suivantes est toujours un échec.Ce livre est une parabole sur la religion (Dieu est l'ancêtre) et le combat contre l'oppression (chaque génération connaît un tyran guerrier : le futuwwa et un tyran administratif : l'intendant). Il peint aussi la lâcheté quotidienne de ceux qui se soumettent mais aussi la vanité et le doute de ceux qui résistent.
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Cette parabole où l'on retrouve les grands prophètes des trois grandes religions monothéistes est un grand et beau roman. En fait, on devine les prophètes à travers les personnages principaux et leurs histoires dans un quartier du Caire.

Chacun agit à sa façon afin que son peuple vive heureux, il n'y a donc pas de vérité unique dans la recherche d'un monde parfait.

L'écriture et le sens romanesque de Naguib Mahfouz font de ce livre un vrai bonheur de lecture.
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S'il était vrai que chaque artiste -et chaque Homme- est auteur d'un seul chef- d'oeuvre dans son existence, le reste de ses actions ou réalisations étant inférieur, alors je crois, au sujet des "Les fils de la Médina" que si parmi les ouvrages du magicien Naguib Mahfouz il n'en fallait garder qu'un seul ce serait celui-là, les autres n'en étant que de pâles copies.
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Effectivement, on peut essayer de reconnaître des personnages de la Bible sous les traits des héros de Naguib Mahfouz, mais on peut aussi le lire comme une sorte de conte médiéval. le lecteur s'attache aux tribulations des différents héros, en commençant par le Fondateur et ses deux fils, puis l'histoire court sur plusieurs époques, et malgré plus de 600 pages, on n'éprouve aucune impression de longueur. Tous les caractères présents dans ce roman, le bon fils, le mauvais, les traîtres et les hommes pliens de bonté, ainsi que les conflits entre comunautés, les amours interdites et les vengeances en font une grande fresque à portée universelle, mais le cadre pittoresque de ce quartier du Caire lui donne un charme bien particulier.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, ainsi que celle, plus ancienne, d'Impasse des deux palais.
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C'est la premiere fois que je lis Naguib Mahfouz et je ne suis pas du tout déçue !

L'histoire commence avec la naissance du quartier fondé par le Patriarche Gabalawi : un homme fort, intelligent, qui sera l'ancêtre commun de tous les futurs habitants qui se succéderont dans la Gamaliyya. le recit est bâti comme une succession de cinq contes.

Le premier conte pose le contexte : le père fondateur Gabalawi doit choisir entre ses cinq fils qui sera son successeur pour gérer le waqf et partager les revenus entre tous les habitants du quartier. Idris, le fils aîné est sous le choc lorsqu'il est mis de côté au profit de son petit frère Adham, ce dernier étant le fils d'une ancienne esclave. C'est le début d'une guerre intrafamiliale, politique où tous les coups seront permis et où les qualités humaines seront pourtant jugées à la fin. Ce premier conte reprend l'histoire des 3 grandes religions monothéistes en transposant l'histoire vécue par Adam le premier des hommes et de ses deux fils : Abel et Cain.

Le deuxième conte, qui a pour figure centrale Gabal, transpose l'histoire de Moïse qui a parlé directement à Dieu. On y retrouve aussi un charmeur de serpent qui veut tout faire pour rétablir la justice et la paix dans son quartier.

Le troisième conte a pour figure centrale Rifaa. C'est un jeune homme qui reprend les traits de Jésus Christ : il veut soigner tout le monde à commencer par les pauvres.

Le quatrième conte est centré sur Qasim. Cette fois c'est l'histoire du prophète Mohammed qui est transposée : un messager est venu dire à Qasim qu'il doit réparer l'injustice existante et répartir tous les revenus du waqf entre tous les habitants du quartier.

Enfin, le dernier conte est plus magique car il tourne autour d'Arafa qui n'est autre qu'un alchimiste.

Ces 5 contes sont construits sur le même modèle : nous avons un homme d'exception qui prône la paix et la justice. Mais chacun de ces hommes va connaître le malheur avant de parvenir à restaurer la tranquillité dans le quartier. L'histoire se passe toujours près de la Grande Maison du Patriarche et dans le désert qui lui est attenant. Dans chacune des histoires il y a une touche de magie : l'intervention de Gabalawi est-elle réelle? Cet homme est-il toujours vivant?
On change d'époque à chaque changement d'histoire et chacune des histoires termine comme la précédente : le quartier est maudit ou bien l'homme est-il par nature mauvais?

Naguib Mahfouz nous invite au voyage. Ses textes sont profonds par les thématiques proposées. Ce renvoi aux textes bibliques/judaïques/islamiques est également très intéressant car comme à chaque fois Dieu envoie un prophète/messager pour rétablir l'ordre sur Terre mais à chaque fois l'homme reprend ses travers et tout est à refaire pour les générations suivantes pour lesquelles on ne se souvient que des histoires passées poir fonder l'espoir qu'un miracle survienne.
On remarque aussi une triste analogie avec la politique actuelle : à savoir des dirigeants (intendants) qui ne pensent qu'à eux, détournent une partie de l'argent public (les revenus du waqf) et laissent une partie de la population dans la misère avec une répression sévère en cas de mouvements contestataires (via les futuwas et leurs gourdins).

Ce roman est prenant, bien écrit, et nous questionne beaucoup sur la nature humaine profonde.
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👏👏👏👏👏👏👏👏👏👏😍😍😍😍😍😍😍😍👌👌👌👌👍👍👍💖💖💖🙏🙏🙏🙏🙏📚je relis ce roman avec un immense bonheur ! Un pur délice de lecture ,pour l'âme ! 👍🌞je possède de nombreux livres N.Mahfouz! Je les lis toujours avec autant de joie d intérêt de passion ...Un monstre sacré de l'Égypte !🙏🙏👏👏🌴🌞📚📚📚

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