Challenge Nobel 2013/2014
10/15
Roman choral qui se déroule sur une période très courte. Tous les narrateurs sont des hommes, plus ou moins âgés, plus ou moins affectés par la révolution de Nasser (1952). Ils ne se connaissent pas, se rencontrent dans la pension
Miramar à Alexandrie. Ils vont chacun leur tour nous donner leur vision des quelques jours qu'ils vont passer ensemble. La politique occupe une place assez importante dans leur vie, pour toute sorte de raison. Pourtant, ce qui va mobiliser leurs énergies, c'est Zohra, la jeune domestique de la pension. Aussi belle que résolue. Autant dire qu'il y a des étincelles dans l'air.
Ce roman se lit très vite, et s'oublie presque aussi vite. Ce n'est pas qu'il soit déplaisant, la lecture est facile. Trop peut-être. Je l'ai trouvé léger du point de vue contenu : il esquisse, n'aborde pas et approfondit encore moins. Quant à Alexandrie, ville cosmopolite, à part la Grecque de la pension... le seul roman méditerranéen de l'auteur, s'il évoque lamer, elle ne sert que de lointain (certes beau) décor (en revanche, quelle pluie !)
Le projet romanesque de Mahfouz est de créer une chronique égyptienne contemporaine ; ce roman ne me semble pas s'y inscrire réellement. Les changements sociétaux sont évoqués, y compris l'émancipation féminine de à travers le personnage de Zohra, mais c'est surtout une bluette sentimentale. Ou alors je suis passée complètement à côté (tout à fait possible aussi.)