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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Raconter la vie d'Adolf Hitler est un sacré challenge. Seul un écrivain de l'envergure de Norman Mailer pouvait avoir la folie et le talent pour se lancer dans un tel projet.
Un château en forêt constitue en réalité le premier volume de ce que l'écrivain avait envisagé sous la forme d'une trilogie. Malheureusement des circonstances tragiques ont empêché l'achèvement de son oeuvre ultime.
Mailer nous livre le témoignage d'un démon (!) supposé avoir guidé Hitler vers sa destinée. Nous suivons alors l'évolution de cet enfant incestueux qui peu à peu tend vers le mal. Nous pourrons apprendre avec le petit Adi le gazage des abeilles, le suivre dans des jeux militaires de plus en plus sophistiqués, suivre le développement de son art du mensonge et de la tromperie...
Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un roman, rien ici n'est vrai ou faux, la pauvreté des témoignages de l'enfance d'Adolf ne permet pas de comparaisons. Les historiens s'échinent encore à prouver les origines du Fürher : grand-père juif ou non.
L'exercice littéraire est brillant. L'écriture, riche et puissante, amène le résultat bien compréhensible du dégoût et de l'horreur. Nous regretterons juste les longueurs injustifiées qui parfois émaillent le récit, comme le couronnement du Tsar Nicolas II.
Un livre qui dérange, qui bouleverse, qui offusque mais qui ne laisse aucun lecteur indifférent.
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L'aube du tyran
Avant tout, la lecture de ce roman m'a « plongé » dans des recherches et lectures, au sujet du personnage d'Adolf Hitler, peut-être pour essayer de comprendre : Pourquoi tant de haine ? C'est naïf. La question restera sans réponse et les atrocités sont malheureusement déjà effectuées.
Aux personnes qui comme moi aime lire, se cultiver, se divertir avec des romans mêlant histoire et fiction je conseille "Un Château en Forêt" de Norman Mailer, prix Pulitzer en 1980 pour le Chant du bourreau. Avec ce roman Norman Mailer s'autorise à voyager entre fantasme et réalité, c'est audacieux, cela ne déplaît pas, sauf peut-être aux historiens puristes. On se sent par moment un peu gêné par cette audace. Les 100 premières pages se lisent d'un trait, les 50 dernières aussi, malheureusement par moment le récit est un peu bâclé.
Un château en forêt est le premier opus, au sujet d'Adolf H., d'une série devant aller jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. On peut regretter que NM soit disparut avant d'avoir pu publier la suite.
Un extrait du roman page 446 où il est question du mystère qu'entoure encore aujourd'hui la disparition de Geli Raubal la nièce d'Adolf H. Pour montrer, s'il est besoin, le caractère particulièrement tordu et abject que possédait Adolf Hitler : «…c'est le moment où Hitler connut la grande histoire d'amour de sa vie. Ce fut avec Geli Raubal, la fille d'Angela. Geli était bien en chair jolie et blonde. Hitler l'adorait. Ils avaient des relations particulièrement perverses. Comme l'a dit un jour Putzi Hanfstaengf, homme du monde et pianiste accompli : Adolf ne jouait que sur les touches noires. En 1930, Geli Raubal fut trouvée morte sur le sol de la chambre qu'elle occupait dans une aile de l'appartement de Hitler Primaregenstrasse à Munich. Elle avait été abattue d'un coup de feu. Ou alors elle s'était suicidée. La question ne fut jamais tranchée. le principal fut évidemment d'étouffer l'affaire. Je ne peux moi-même en savoir plus sur cette question. ». le doute subsistera. Quand Adolf H. est supposé capable de tuer sa propre nièce qu'il chérissait tant, sans doute est il capable de de commettre de pires atrocités.
Le roman développe avec son narrateur, Dieter un mystérieux ex SS moitié homme moitié esprit démon au service "du malin" exilés au USA qui aurait été présent au moment de la conception d'Adolf, plusieurs "thèses invérifiables". Adolf H. serait le fruit d'un inceste, son père Alois Hitler épousa sa propre nièce Klara H. ex Poezl. La grand mère paternel d'Adolf Hitler, domestique dans une famille juive, aurait été engrossé par un jeune membre de la famille qui l'hébergé, pour résultat Adolf possédrait un quart de sang juif dans les veines. Ce roman crée une incongruité, imaginer Adolf enfant est inhabituel, tant les représentations, l'école, la médiatisation, du personnage se concentre sur un autre âge du dictateur. On obtient une autre image de l'homme. Enfant, Adi, comme le surnomme affectueusement sa mère Klara, joue à la guerre comme beaucoup d'enfant de son âge. Les évènements et les frustrations futures d'Adolf le pousseront à vouloir créer sans y parvenir un monde sans juif et sans rouge. Depuis le début Adolf H. baigne dans un monde violent, Alois H., maltraite son premier fils Alois Junior né d'un premier lit avec Franciska Matzeksberger, qui en retour maltraite Adolf H. qui en retour maltraite le petit dernier Edmund H. Alois H. Jr fuit le foyer familial sous la menace paternel, Edmund meure précossément d'une encéphalite, reste Adolf qui devient le seul espoir de son père. Dieter favorise l'émergence d'un esprit tordu en s'insinuant dans les rêves d'Adolf et lui montre que le meurtre procure la puissance et que culpabiliser pour la mort de son petit frère Edmund ne sert à rien. On entrevoit alors le fondement du caractère maléfique. Ensuite Adolf se croyant doué pour le dessin souhaite épouser une carrière d'artiste peintre qui lui sera refusé par son père ne voyant par là que vie de bohême, d'oisiveté, de luxure. Plus officiellement, pesant plus lourd, sa candidature est refusée par l'académie des beaux arts ne voyant chez Adolf le moindre génie pour la peinture. Première frustration pour Adolf H. il choisira la politique qui a ceci en commun avec l'art : la subjectivité. Adolf se passionnera pour l'art de la propagande.
"Accompagner" la famille d'Adolf H. depuis sa prime jeunesse à son adolescence n'est à priori pas très réjouissant, Norman Mailer parvient tant bien que mal à nous faire apprécier son histoire en forme de comte métaphysique. Il est bien question de l'histoire de NM car ces hypothèses et ces "inventions" frisent la fabulation audacieusement à mon goût. Tout l'enjeu est là prendre plaisir à se plonger dans cette atmosphère particulière de l'enfance du plus abject des bourreaux de tous les temps.
On ne peut s'empêcher d'éprouver un peu de compassion pour Klara H. au vu des circonstances. Son mari est coureur, ivrogne, imbu de lui même et surtout trop brutal. Klara est sans doute une femme de son temps, elle disparaît d'un cancer du sein après une vie dévouée à sa famille. Alois le père est fonctionnaire des douanes. Alois est décrit comme un personnage antipathique, presque violeur, qui finira rongé par la mélancolie.
En bref un récit original conseillé aux esprits érudits. Il reste le mystère du titre de ce roman qu'il ne tient qu'à vous de découvrir.
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S'attaquer dans un roman à la jeunesse d'Adolphe Hitler et à l'ambiance dans laquelle son enfance baignât, c'était une idée originale.
Il s'en est fallu de peu pour que j'abandonne cette lecture tant le début m'a semblé laborieux ( les témoignages de l'officier SS sur les pseudo-recherches d'Himmler en matière de consanguinité ) !
En replaçant ce roman dans l'idée d'une trilogie que Mailer n'a pu mener à bout, on peut comprendre l'importance des petits détails sortis d'une imagination très documentée et qui purent fabriquer le mental du futur dictateur des tomes suivants.
Finalement, le vrai truc qui me chiffonne c'est cette omniprésence de Dieu, de Belzébuth, des anges, des démons qui interviennent dans l'histoire et dépossèdent, par là même, les humains de leur responsabilités. de cela, N.Mailer s'explique dans le lien suivant :
http://www.lepoint.fr/culture/2007-10-04/interview-norman-mailer-je-voulais-montrer-le-role-central-du/249/0/203706

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Pas facile de critiquer un bouquin qui traite d'un sujet aussi "glauque" que l'enfance du plus grand meurtrier du XXème siècle.

Néanmoins j'ai adoré l'audace !

En effet, outre le caractère volontairement choquant de la perversité des membres de la famille Hitler, ce livre est tout de même vachement bien ficelé.

Il me laisse le même arrière gout en bouche que " il faut qu'on parler de Kevin"
On referme le livre en se demandant si finalement, on naît mauvais ou on le devient ?

Ici, j'ai trouvé plein de parallèle, si je peux dire, avec le livre la voleuse de livres, ou là c'est la mort qui raconte une histoire assez triste, mais de la même époque.
Dans le château en forêt, le narrateur est un démon, fallait oser, qui nous explique la manipulation mise en place pour qu'Adolf devienne le triste personnage que nous connaissons toujours, plus de 60 ans après les faits.

J'ai été choquée par les descriptions à caractère sexuel, car je n'aime pas lire des détails pervers, ça me dégoute, mais je suis persuadée que c'est voulu par l'auteur.

Dommage, au fond, qu'il n'ait pas eu le temps d'en écrire la suite.

A lire par ceux qui ont apprécié il faut qu'on parle de Kevin
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