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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On connaît peu de choses de l'enfance d'Adolf Hitler.
Pourtant, Dieter, un étrange officier SS, semble en savoir beaucoup sur le sujet...
Et pour cause, il est en réalité un démon.
Le Maëstro, le diable suprême, nourrissant de grands espoirs pour le jeune Adolf, Dieter a été chargé de veiller au bon accomplissement de son destin et a suivi de près son évolution diabolique.
Dans son récit, le démon raconte comment Adolf développa très jeune un penchant prononcé pour le mal dans une famille à la fois traditionnelle mais aussi très singulière.

En explorant l'enfance d'Hitler en y développant le thème métaphysique du combat entre le Bien et le Mal, Norman Mailer offre un roman certes intrigant, mais non moins intéressant et jamais ennuyeux malgré sa longueur.
Sans jamais se départir d'une belle et puissante qualité narrative, le roman familial traditionnel se mêle à une fantasmogorie extravagante et audacieuse, s'agrémente de digressions et de passages crus, d'éléments biographiques et fantastiques, pour appréhender la personnalité de celui qui deviendra l'incarnation du Mal absolu.
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Que penser de cet ouvrage? La réponse est bien difficile.
D'abord qu'est-ce? Une fiction. Certes. Apparemment documentée sur des faits rééls à la vue des références que l'on peut trouver à la fin de l'ouvrage. D'accord mais sachant que les informations sur la premiére partie de la vie d'Hitler sont peu nombreuses, la fiction domine.
Une fiction métaphysico-psychologique. Sans doute. Métaphysique, de par son narrateur, ce démon, qui nous fait déambuler dans les esprits des différents membres de la famille d'Adolf. Psychologique, car ce démon, a le pouvoir d'orienter, de suggérer, de jeter des voiles de fumée dans la perception de ses cibles mais il n'est pas infaillible et ce sont ses cibles qui décident de leur destin par ignorance, lâcheté, paresse...

Le sujet: le sujet est bien sûr l'enfance d'Adolf Hitler sinon quel est l'intérêt d'un tel ouvrage? Mais l'angle d'attaque pour la narrer ici n'est pas rectiligne, loin de là. On a ici en fait le compte-rendu d'un démon de seconde catégorie sur son activité autour de la famille Hitler. Et comme dans tout compte-rendu il y a nombre de digressions n'ayant pas vraiment d'intérêts par rapport au sujet sensé être traité (je pense aux multiples pages sur les frasques du pére d'Adolf, au long paragraphe sur le couronnement du Tsar, ...)
Et là cela m'a plutôt lassé, ennuyé. Je me suis senti emmené dans des détours que je n'étais pas prêt à prendre en tant que lecteur.

La prose, l'écriture m'a toujours semblé légére et brillante mais sa complaisance dans le scabreux m'a aussi emmené sur des chemins où je ne voulais pas aller -et qui encore une fois entrent dans le registre des digressions-.

Bref, mon avis est mitigé. J'ai encore du mal à comprendre ce que l'auteur a voulu faire. Je suis partagé aussi en tant que lecteur car il me renvoie vers certaines contradictions car: lorsque je refuse que l'auteur m'emméne sur des chemins que je ne souhaite pas emprunter, n'est-ce pas absurde? N'est-ce pas le propre d'un bon auteur et de la littérature de nous surprendre et d'aborder les sujets par des chemins détournés?
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Voici donc un livre que j'aurais mis longtemps à chroniquer.
Non que je ne l'ai pas aimé, au contraire, disons seulement qu'il est de ces livres qui traitent d'un thème assez important et sujet à discussions pour mériter une réflexion amont.
Moi qui rédige habituellement mes articles comme un chat cracherait une boule de poil, c'est à dire brusquement, spontanément, sans travail préparatoire et surtout au nom d'un besoin viscéral de faire sortir tout cela, j'ai été ici confrontée à la nécessité d'une approche différente.



"Un chateau en forêt" est le dernier livre de Norman Mailer, monstre de la littérature américaine et lauréat du Pulitzer, qui s'est d'ailleurs éteint quelques temps après la sortie de celui-ci à la rentrée littéraire 2007.
Sous le couvert de raconter l'enfance d'Adolf Hitler, Norman Mailer nous retrace ici l'histoire d'une famille autrichienne incestueuse de la fin du 19ème siècle. le narrateur de cette fresque sociologique et très métaphysique se présente comme Dieter, un SS en possession d'informations secrètes sur les raisons qui ont fait de Hitler ce qu'on en connaît, raisons qui sont liées à son enfance et au caractère particulier de son environnement familial.

Le caractère métaphysique du livre se révèle progressivement lorsque l'on comprend que Dieter n'est autre qu'un envoyé du Diable, descendu dans la vie du jeune "Adi" pour le former, en révéler le caractère diabolique et en faire le personnage historique que l'on connaît. Tel Boulgakov dans "Le Maître et Marguerite", Norman Mailer place le Diable comme acteur omniscient dans nos vies de pauvres humains, pantins d'un duel sans fin entre les forces du Bien et celles du Mal.
En romançant l'enfance d'Hitler, Norman Mailer essaie finalement de nous faire comprendre comment des détails de la vie d'un jeune enfant peuvent finalement mener à de grandes catastrophes, les obsessions de pouvoir d'Hitler et son égo démesuré étant liées à ses expériences passées.

Sujet délicat car Norman Mailer ne nous propose-t-il pas ici des "excuses" ou du moins des explications rationnelles à la catastrophe politique, historique et humaine que l'on connaît?
A mon sens non. Car c'est cela tout l'enjeu de ce livre. Il n'est pas à prendre comme un essai mais bien comme un roman, une oeuvre se basant sur un sujet réel mais partant dans des considérations métaphysiques qu'il ne faut jamais détacher de leur vraie nature, à savoir des élans romanesques. L'enfance d'Adolf Hitler n'excuse pas ses actions, ce n'est pas le but de Norman Mailer ici et ne voir dans ce livre que cet aspect revient à se mettre des oeillères sur le chef d'oeuvre qu'est ce livre, littérairement parlant.
Le ton de Dieter est tour a tour méticuleux, allant dans des détails comparables à un "Assomoir" de Zola, ou ironique, empreint de dérision cynique.
"Un chateau en foret" est un ouvrage qui a suscité des polémiques à n'en plus finir, même après la mort de son auteur, on a même évoqué la thèse selon laquelle Norman Mailer ne ferait avec ce livre qu'un pied de nez potache à tous les historiens trop sûrs d'eux qui ont tenté un jour et continueront de tenter de mettre des explications rationnelles sur le peu d'éléments biographiques que l'on possède sur Hitler.

C'est un livre que je vous conseille mais je me répète: ne l'abordez pas comme un essai historique mais comme un roman, au risque de vouloir y voir une excuse au mal du siècle et de finalement, combattre des moulins à vent...
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