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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vous connaissez surement ce sentiment d'inquiétude qui vous serre un peu le coeur au moment d'ouvrir le second livre d'un auteur, dont le premier vous avait enchantée. J'ai été très vite rassurée à ma lecture de ce deuxième livre d'Olivier Mak-Bouchard. Dans un thème très différent, j'ai retrouvé la patte de l'auteur, cette écriture poétique, cette touche de fantastique mêlée à un profond amour pour cette terre du midi, ces personnages un peu lunaires…

Un jour, le nuage se rebelle : pas les nuages qui viennent parfois perturber le ciel de cet été caniculaire (comme aujourd'hui pour moi), mais celui où sont stockés toutes les informations que nous générons et dont la masse augmente exponentiellement. Ce nuage refuse d'abord les représentations des humains, ce sont d'abord les photos, puis les images filmées, la télévision qui ne montre plus les personnes. Et puis un jour, à la gare de la Ciotat, un groupe de personnes apparaissent, costumés comme dans ce documentaire de Louis Lumière. On croit à des acteurs, ce sont en fait les interprètes de l'époque. le phénomène ne reste pas isolé, et peu à peu, ce sont toutes les personnes photographiées au cours du temps qui retombent sur terre. On les appelle les grêlons

L'auteur nous raconte cette histoire par la bouche d'un jeune garçon, devenant un homme dans cette époque troublée. Deux autres enfants font partie de son univers, dont les chemins divergeront à l'âge adulte pour le meilleur et pour le pire. Cet enfant qui gardera son coeur et son esprit d'enfant même à l'âge adulte, nous ne saurons qu'à la toute fin comment il s'appelle, et c'est un magnifique clin d'oeil de l'auteur. Il est touchant et ô combien attachant dans sa vision de ce monde détraqué, vision pleine de candeur, d'un monde qui devient de plus en plus inquiétant.

Je me suis demandée jusqu'où l'auteur allait nous emmener, comment il pourrait finir ce livre. Je n'ai jamais été déçue, je ne vous en dirai pas plus. Les évènements s'enchainent, c'est à la fois inquiétant mais aussi plein d'humour et de poésie. L'auteur réussit à nous enchanter malgré ce monde qui se dérègle, c'est toute la force de son écriture et de son personnage central.
Et surtout, lisez le livre jusqu'à la toute fin….
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C'est tout d'abord la jolie couverture de ce roman qui a attiré mon regard : j'ai tout de suite reconnu l'empreinte de l'illustratrice Phileas Dog du très beau premier roman de l'auteur Olivier Mak-Bouchard, « le dit du Mistral ».
On retrouve dans cette illustration une même continuité dans le choix des couleurs, des formes douces et arrondies. J'ai trouvé que ce beau décor de pinèdes aux couleurs ensoleillées dégageait un charme très provençal, des senteurs résineuses et boisées. Et en même temps, la présence d'une multitude de frelons proches de leur nid amène une notion de menace, d'incertitude.
Le titre aussi évoquait pour moi des notes douces-amères, la beauté de la nature et le temps orageux qui s'annonce.

Je ne pouvais pas passer à côté de ce roman apprécié par plusieurs Babel-ami.es.

*
Je n'ai pas été étonnée que l'intrigue se déroule dans le sud de la France, dans le Lubéron, terre du premier roman d'Olivier Mak-Bouchard.
Trois enfants voient leur monde bouleversé par des évènements étranges et inexplicables : du jour au lendemain, les appareils photographiques cessent de fonctionner correctement. Les photos sont vides de toute présence humaine.
C'est à travers le regard d'un des enfants que le lecteur assiste à ce phénomène insolite qui fait beaucoup parler.

« Mme Philibert (la maîtresse) nous avait expliqué que les hommes vivaient maintenant trop vite, qu'ils allaient plus vite que la lumière, et que du coup les appareils photo n'arrivaient plus à suivre, qu'ils étaient perdus les pauvres, qu'ils n'avaient plus envie de nous tirer le portrait. »

Mais ce phénomène extraordinaire ne va pas s'arrêter là : un beau jour, le nuage contenant la mémoire de nos ordinateurs et de nos serveurs, saturé par trop de datas, laisse pleuvoir les premières personnes photographiées.

« … ces gens … sont quelque chose d'autre, de nouveau, qu'on n'a jamais vu. Quelque chose qui est né au moment de leur prise de vue, et qui revient aujourd'hui. »

Surnommées "les Grêlons", ces personnes venues du passé enthousiasment et passionnent la population, surtout lorsque des célébrités et de grands hommes sont renvoyés du nuage.

« Je suis sûre que nous allons communiquer avec eux, ils ont tant de choses à nous apprendre, en histoire, en sociologie, en ethnographie. Vous vous rendez compte, tous les … Amérindiens qui ont disparu aujourd'hui et dont nous ne savons presque rien, leurs grêlons vont pouvoir nous donner des témoignages uniques. »

Mais très vite, avec l'invention du daguerréotype, des premiers studios de photographie, puis la démocratisation des appareils photos au milieu du XXème siècle, les retombées de "grêlons" se multiplient et leur nombre devient préoccupant.

Que faire de tous ces grêlons qui atterrissent, le regard hébété, perdu, vide ?

*
Le talent d'Olivier Mak-Bouchard est de nous emporter dans un monde réaliste et crédible, tout en mâtinant son récit d'une pointe de réalisme magique.
Enfants au moment des faits, on voit les trois personnages principaux de l'histoire grandir et devenir de jeunes adultes. On voit leur amitié évoluer. Dans ce contexte incertain, ces incidents ont bien sûr un impact sur leur vie.

L'un des points forts du roman est la capacité de l'auteur à conter l'histoire simple de gens ordinaires dans un monde qui se révolte.
L'auteur a su rendre le jeune narrateur, dont le prénom n'est connu que dans les toutes dernières pages du roman, particulièrement attachant. On entre dans l'esprit d'un enfant rêveur et introverti qui a des soucis scolaires importants.
Ses deux amis sont très différents, permettant d'autres regards sur les évènements.

*
La construction du scénario est très originale par des ruptures dans la trame du récit : l'auteur intercale des courriers administratifs qui apportent une dimension encore plus réaliste, concrète. Je me suis demandée à quoi servaient ces échanges de mails, mais on le comprend à la toute fin.

A cela s'ajoute une belle surprise dans la toute dernière page du livre, le récit du narrateur étant enchâssé dans celui d'un autre. Pour s'en rendre compte, il faut absolument lire jusqu'à la toute dernière page intitulée « Achevé d'imprimer ».

*
L'écriture d'Olivier Mak-Bouchard est très plaisante : sa prose est simple, fluide, et crée une ambiance immersive et plausible.
C'est tout d'abord des sensations de fraîcheur et d'humour qui m'ont fait apprécier ce roman. Mais il se dégage aussi des saveurs que j'apprécie beaucoup dans mes lectures, une écriture poétique et introspective.
L'auteur aime pailleter son récit de références à des auteurs. Ainsi, dans "Le temps des grêlons", la poésie d'Arthur Rimbaud se mêle au scénario.

« Si les temps revenaient, les temps qui sont venus !
- Car l'Homme a fini ! l'Homme a joué tous les rôles !
Au grand jour, fatigué de briser des idoles
Il ressuscitera, libre de tous ses Dieux,
Et, comme il est du ciel, il scrutera les cieux ! »
Extrait de Soleil et Chair, Arthur Rimbaud, 24 mai 1870

Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce récit, c'est que le style est en totale adéquation avec l'âge du narrateur : le ton est donc enfantin, parfois naïf, sans être niais pour autant. On ne peut que sourire à certaines de ses pensées.

*
Entre le conte initiatique et fable humaniste et politique, l'auteur se livre à une réflexion subtile sur les thèmes autour de l'amitié, de la famille, et du difficile passage à l'âge adulte en ces temps incertains.
Mais l'auteur va plus loin, en abordant des sujets plus graves, sans pour autant être donneur de leçon : ils tournent autour de notre société et de notre mode de vie, de notre humanité et de ce qui nous définit comme des individus, de la haine et de l'individualisme, des libertés et de la montée des extrémismes.

Il m'a rappelé en cela « Zombies » et « Calamity Zombie » de Bouffanges, les deux auteurs abordant les questions relatives à l'autre, à l'acceptation de la différence, à leur intégration ou leur assimilation dans la société. Ils nous interrogent par là même sur les notions de responsabilités individuelles et collectives, de même que leurs implications morales.

« … ça devient vraiment n'importe quoi. C'est tous les jours des problèmes avec les Grêlons, tous les jours, on n'est jamais tranquilles. Un jour, c'est un atterrissage du Nuage sur les voies du métro, le lendemain, ce sont des Grêlons coincés dans les escalators. C'est bien simple, ça n'arrête jamais. »

*
Pour conclure, "Le temps des grêlons" est un récit original teinté de réalisme magique qui nous emporte dans une histoire d'amitiés touchante, tout en faisant passer des messages forts. En effet, c'est une jolie métaphore sur les dérives de nos sociétés, sur l'intolérance et la haine de l'autre, celui qui est différent, plus faible.

Un beau second roman à découvrir.
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C'est un conte un brin dystopique, un brin fantastique, un brin imaginaire. Ça fait beaucoup de brins certes, et dans des univers où je suis habituellement peu à l'aise. Mais une fois n'est pas coutume, j'ai pleinement et rapidement été embarqué dans cette jolie fable contemporaine alors que je ne m'y attendais pas.

Au début, Olivier Mak-Bouchard nous la joue tranquille, posant doucement les bases de son histoire. Issu d'un milieu modeste et orphelin de père, son jeune narrateur et son pote Jean-Jean vont à l'école et traînent le reste du temps dans la garrigue. L'un n'a d'yeux que pour la jolie Gwendo ; l'autre tente d'éviter les coups des « Éléments Perturbateurs ». Il y a comme un petit air de Guerre des boutons en Provence, en plein pays des ocres.

Mais arrive le Temps des grêlons : celui de la saturation du stockage des portraits dans Le Nuage. Les appareils et portables refusent alors d'en prendre de nouveaux et pire, Le Nuage va relâcher son excédent de data congelée en renvoyant sur terre rétroactivement ses grêlons portraitisés des temps anciens. La Ciotat, un train, Lumière, Daguerre, Huet… et même un beau matin, le génie maudit des Ardennes !

Alors le monde s'adapte et les hommes aussi, puisqu'on nous répète tant que c'est ce qu'il nous faut constamment faire. Alors la fable devient un peu plus grinçante et même glaçante. Alors l'autre, les autres, ces grêlons, deviennent envahissants. Alors la société réagit, dans tout ce qu'elle a de plus organisationnel, populiste ou survivaliste.

Voilà donc un livre original et moral sans pour autant être donneur de leçons, qui conserve jusqu'à l'inattendue pirouette finale, un goût d'imaginaire et de poésie qui atténue, un peu, les travers qui guettent notre époque.
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Au-delà du cliché

Dans un second roman étonnant et détonnant, Olivier Mak-Bouchard imagine un monde dans lequel le numérique a des ratés, qu'il ne peut plus enregistrer les personnes sur les photos et au-delà de cette panne qu'il recrache des données, faisant revivre ceux qui ont été photographiés. Un conte tout à la fois drôle, tendre et profond.

L'événement aurait pu passer inaperçu, d'autant que Mme Philibert, leur prof de français avait prévenu ses élèves que les indiens ne devaient pas être pris en photo, parce qu'ils avaient peur de perdre leur âme. Et même si ces indiens ne sont que des employés d'Ok Corral, le parc d'attraction provençal où le narrateur passe la journée avec sa classe, ils n'apparaissent pas sur les photos. Si la première hypothèse est un souci technique sur les smartphones, il va bien falloir se rendre à l'évidence. le problème est bien plus grave, d'autant qu'il va vite s'étendre à la planète toute entière. Tous les humains ne figurent plus sur les clichés que l'on prend d'eux. Les premières analyses montrent que le traitement des données par le cloud est défaillant. «Là, ce que Le Nuage relâche, ce n'est pas des 0 et des 1, du binaire. C'est autre chose, un langage qui n'a ni queue ni tête, de la data d'un nouveau type, qui s'échappe du Nuage au milieu du reste en petits paquets. Des micro-averses qui tombent, comme çà, alors qu'on n'a rien demandé. Il ne s'agit pas de flux, qui sont vectorisés; non, Le Nuage nous crache dessus des micro-averses de data sauvage.» Ces averses de grêlons effacent les personnes. du coup le cinéma, la télévision et la photo elle-même perdent de leur intérêt. À contrario le dessin connaît une nouvelle jeunesse.
Mais dans ce fantastique roman, nous sommes loin d'être au bout de nos surprises. Quand la gare de la Ciotat est envahie par un groupe de personnes habillées comme au début du siècle dernier, on pense à une flash-mob, avant de se rendre compte qu'il s'agit des personnages tombés de l'un des premiers films des Frères Lumière. du coup un policier a l'idée de remonter aux origines de la photographie et va dénicher l'homme qui figurait sur la première photo de Daguerre! Les grêlons sont alors le seul sujet de conversation. Même le Président de la République s'en empare, bien qu'il n'ait pas d'explication plausible à livrer. En revanche, il doit mettre en place un système permettant d'identifier ces personnes et leur éviter de causer de gros dommages en descendant de leur nuage. Car si la résurgence des photographiés est chronologique, elle va très vite devenir ingérable, la production de photo étant exponentielle au fil du temps.
Jean-Jean et Gwen, les deux copains de classe du narrateur, vont du reste jouer un rôle dans les gestion des grêlons. Lui-même se voyant confier le rôle de leur rafraîchir la mémoire, de les illuminer, surtout s'ils s'agit de célébrités telles qu'Arthur Rimbaud. Une tâche qui va s'avérer très délicate, voire risquée.
Pour son second roman Olivier Mak-Bouchard, qui nous avait épaté avec le dit du Mistral, fait preuve de la même imagination débridée, mais creuse davantage le côté fantastique. Autour de l'histoire de la photographie, qui est habilement retracée au fil du livre, le romancier explore cette manie du selfie, ce besoin d'avoir des images, de remplir sa vie. Avec humour et un sens affûté de l'autodérision, il va nous prouver qu'Arthur Rimbaud a encore de beaux restes, que l'amour peut s'immiscer où on ne l'attend pas et qu'une mère a eu une vie avant d'enfanter. Derrière la joyeuse comédie peuvent se cacher quelques profondes réflexions et la belle confirmation du talent d'Olivier Mak-Bouchard.

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Première incursion dans le monde créatif et original d'Olivier Mak-Bouchard.
De l'enfance style guerre des boutons en Provence de la dystopie et un peu de science fiction.
Mais avant cela il faut parler du livre que l'on a entre les mains. Comme souvent avec le Tripode les couvertures de livres sont magnifiques ( pour rappel le paquebot d'Etoiles vagabondes ).
Et il n'y a pas que la couverture ! La deuxième de couverture nous met l'eau à la bouche : des photos sépia avec Arthur Rimbaud , un rappel de Kodak et des caméras Kwanon.
Quand à la troisième de couverture elle détaille le titre des quarante neufs chapitres autour des photons, des grêlons et des frelons.
et puis deux lignes pour dire que l'édition est enrichie d'une note de l'éditeur, d'une postface de l'écrivain d'un achevé d'imprimer de l'auteur.
Surtout lisez tout jusqu'au bout !
Donc je résume , la Provence , un enfant narrateur , Arthur Rimbaud , des photons ,des grêlons, des frelons .... Ainsi font font.
Et oui ainsi font font car on peut croire être entre conte et réalité.
Cet enfant narrateur a un univers étrange fait de candeur , de simplicité voire simplet.
il vit avec Maman, il a copain bègue donc Jean-Jean et un amour secret et impossible Gwendo.
Il boit du Banania et de la soupe Floraline.
Il a un chauffeur de bus : Bateau Ivre
Il avait un papa et un chat qui s'appelait Kodak. Normal le papa avait un magasin de photo!
La photo , voila la dystopie.
Brutalement sur les photos faites par les smartphones, les appareils numériques les humains n'apparaissent plus. Même à la télévision le présentateur du journal du soir est invisible.
et cela ne suffit pas voilà qu'arrive le temps des grêlons. le nuage numérique est saturé et il recrache des grêlons chronologiquement depuis l'invention de la photo. Tous les humains photographiés depuis les Frères Lumière et Daguerre.
Le monde se couvre de grêlons.
Olivier Mak-Bouchard nous emporte avec lui dans ce monde poétique et grave où l'on ressent les dérives de notre monde contemporain.
Et quoi de mieux qu'un regard d'enfant face aux dérèglements. il garde tout son pouvoir d'illumination.
Allez faire un détour par la Provence d'Olivier Mak-Bouchard et n'oubliez pas :
" Lorsque tu fais une photo, tu la prends deux fois: une fois avec ton appareil, et encore une fois avec tes yeux.Tu cliques, tu clignes. Et puis tu gardera celle qui te semblera la plus réussie "
Lien : https://auventdesmots.wordpr..
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Le temps des copains et celui des grêlons.

Lorsque les appareils photos cessent subitement de fonctionner, c'est l'incompréhension. Stupéfaction générale.
Que se passe-t-il dans le cloud…la data s'emballe.
Depuis le Nuage, des intempéries sont en prévision, et vu l'état de saturation du cloud, on craint des débordements…averses de data sauvage et pluies de grêlons…
Dans le Lubéron, trois amis, adolescents au début de l'histoire, vont traverser cette aventure qui impactera leur destin.
*
Avec un certain réalisme et de la poésie, j'ai lu dans ce roman une ode à l'amitié et la dénonciation des dérives de nos sociétés modernes ; sous un aspect satirique sur notre monde actuel, c'est une lecture originale qui interroge.
L'auteur réussit à transmettre des messages idéologiques, politiques, sur fond de fable dystopique mêlant imaginaire, poésie et humour.

J'ai trouvé les clins d'oeil maîtrisés, certains amusants, et les paraboles puissantes, même si le chemin m'a quelquefois perdue – digressions, éléments scientifiques ; personnages décalés et décalage temporel s'en donnent à coeur joie ; mais ensuite tout s'éclaire, ou presque, et l'illumination advient.

J'avais découvert l'auteur avec « le dit du mistral » auquel va ma préférence.
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Une bonne surprise que cette lecture, piochée au coup de coeur dans une librairie sétoise. le récit commence dans des lieux que j'ai bien connu et auxquels je reste attachée pour leur beauté et âpreté mêlées. Apt, Villars, Saint Saturnin, seraient encore plus formidables sans cette mode huppée autour du Lubéron, mais bon, là n'est pas le sujet. Et justement, c'est aussi ce que j'ai aimé : des personnages qui ressemblent un peu à un vieux copain de là bas, des gens du cru mais ouverts, des gens plutôt fauchés, loin du bling bling.

Ça m'a accroché.
Et puis ça commence.
Le personnage principal dont on ne decouvrira le prénom qu'à la toute fin ( lisez tout) est un gamin un peu à part, avec son parler du coin, et sa vision des choses de ce monde...
Il va au collège en car, avec Gwendoline, et Jean jean...
Je ne vous en dit pas plus sur ces trois là, ce serait dommage que vous ne découvriez pas par vous même.

C'est tendre et, rare, c'est d'une poésie réaliste ou vice et versa....

Notre jeune narrateur vit, éprouve et tache de comprendre.
Il vit avec sa mère, son père est mort, c'était le photographe d'Apt.

Et petit à petit,le récit, bascule dans une autre réalité, on passe de l'histoire de ces trois ados dans un coin de province, à une nouveauté nationale, imprévue :
Du nuage qui stocke images et données des internets, se met à dégringoler un beau jour... Des gens.
Pardon ?

On ne comprend pas immédiatement bien sûr.

Assez vite,on sait que ces gens on été filmés ou photographiés, et leur image redescend du nuage sous forme de personnes qui seront nommés grêlons.

À partir de là, la France change peu à peu.

J'ai beaucoup aimé la progression du récit, et peu à peu, et l'histoire des 3 ex ados devenus de jeunes adultes et l'histoire du pays, évolue dans une réalité complètement ... Comment dire ? Et bien ça paraît crédible à la lecture.

Et c'est intelligent.
Car ça va devenir politique, doucement mais sûrement et c'est bien là l'intérêt d'une histoire fantastique.

J'aime particulièrement le personnage principal, qui grandit mais à sa façon, reste avec une part d'enfance, vit avec sa Maman, dans une simplicité vraiment jolie et touchante.

Simplicité qui on le verra ne l'empêchera pas de faire des choix.

Il se passe plus de choses, bien sûr, mais sincèrement, lisez le, c'est un roman que j'ai trouvé original, intelligent et très tendre aussi, bref un chouette livre, à ne pas rater, aussi joli que les ocres de rustrel lorsque c'était pas payant.
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Pour ce nouveau roman d'Olivier Mak-Bouchard tenez-vous bien les amis parce que ça va vous emmener à la lisière de l'imaginaire sans vous envoyer dans l'espace, pour un surprenant mais joli voyage. Un beau jour, tous les appareils photos de la planète se mettent à déconner en même temps : depuis un smartphone ou un antique appareil à pellicule, impossible de capturer un seul portrait. Les décors, les paysages, les animaux, mais pas les humains. Rapidement, le phénomène s'étend à la vidéo : nous sommes devenus numériquement invisibles.

Le monde s'inquiète, s'interroge et puis s'adapte. Dans la vie de notre narrateur, les bouleversements sont ailleurs : encore affecté par la mort de son père, il se préoccupe surtout de passer du temps avec son meilleur ami Jean-Jean, souffre douleur du reste de la classe mais avec qui il aime se réfugier dans une cabane secrète pour parler de la belle Gwendo et envisager l'avenir.

Les années passent et alors que Jean-Jean est entré à la Gendarmerie, que Gwendo est repartie en Angleterre poursuivre ses études et que notre narrateur prépare son bac en travaillant sur Arthur Rimbaud, les premiers Grêlons atterrissent et viennent chambouler l'ordre du monde, faisant voler en éclats les certitudes, perturbant la société et permettant à toutes les peurs de se réunir pour tenter de tristement dominer l'indomptable.

Difficile de réussir à parler de ce roman sans trop trahir l'intrigue, car évidemment le plus intéressant se trouve dans cette étonnante partie de l'histoire que je ne dévoile pas. J'ai très souvent pensé lors de ma lecture à L'Anomalie d'Hervé le Tellier qui soumettait déjà le monde à une sorte d'énigme métaphysique comme le fait Mak-Bouchard dans ce nouveau roman. C'est une métaphore passionnante sur la montée des populismes qui s'est habillée d'une histoire rudement maline, très facile à lire, que je vous conseille vivement.

🔗 Service de presse numérique adressé par l'éditeur.
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Choisi lors de la dernière masse critique, le premier élément qui m'a attiré est bien évidement la magnifique couverture! le résumé ne m'avait pas plus emballé que ça, mais en regardant les nombreuses critiques positives du premier roman de Olivier Mak-Bouchard, j'ai coché ce joli livre objet dans mes choix et surprise, me voilà sélectionné pour découvrir "Le temps des grêlons". Enfin, le roman se déroule dans le sud de la France, un roman local, ça attise forcément ma curiosité!
La lecture fut fluide et l'envie de connaitre le fin mot de l'histoire était présente au fil des pages.
J'ai hésité à mettre une demi étoile de moins car j'avoue avoir été surprise du côté très enfantin du roman. Un ami ayant lu "Le dit Mistral" et très enthousiasmé à cette lecture, il avait hâte de découvrir mon ressenti, ce qui a automatiquement placé ce livre avec une grosse attente de ma part (il faut dire que l'ami en question a plutôt bon goût en terme de livre). le roman se déroule sur plusieurs années et met en scène un jeune héros de son enfance jusqu'à sa majorité. Et tout comme le jeune âge du narrateur, l'écriture se veux au plus proche de la mentalité innocente et candide d'un enfant. Et sur ce point j'ai eu du mal, des phrases du genre: "Je n'avais encore jamais prit de café, je bois du Banania le matin, Maman dit que le café met les nerfs en pelote" et autre phrase du genre, ça passe pour un gamin de 10 ans mais un jeune adulte, ça fait vraiment immature! Certainement la volonté de l'auteur, mais j'avoue avoir voulu secouer le jeune narrateur tout le long du roman ! C'est sur ce point que j'ai le moins accroché avec cette lecture.
L'histoire est assez farfelue, il m'a fallu du temps aussi pour "y croire" et pour me plonger pleinement dans un monde où les appareils photos ne peuvent plus faire apparaitre un être humain et seulement des paysages, un monde où des "grêlons" apparaissent par milliers, et qui devient encore plus fou qu'il ne l'est.
En faisant abstraction de ce que j'ai l'habitude de lire et en refermant le livre sur une fin surprenante, on ne peut s'empêcher de faire la corrélation entre ce monde qui bascule dans la folie et le notre qui n'est pas si loin d'y parvenir par certains égards.
Même si je n'ai pas mit 5 étoiles, je conseille vivement cette lecture, au pire vous aurez un magnifique livre dans votre bibliothèque grâce au talent de Philéas Dog et au mieux, vous aurez découvert un chouette auteur. Pour ma part, je rajoute "Le Dit Mistral" dans mon pense-bête et j'aurai grand plaisir de retrouver la belle écriture de cet écrivain qui est voué à un bel avenir!
Merci aux éditions Tripode pour ce magnifique roman à la superbe couverture, au papier de qualité et au contenant surprenant! Et merci Babelio encore et toujours!



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Un roman étonnant !
Un mélange surprenant entre conte des temps modernes, dystopie et science-fiction.
L'histoire est racontée du point de vue d'un jeune adolescent qui grandit avec ce phénomène et son impact sur la société. Tout du long, ce personnage gardera son côté naïf pour décrire des événements de plus en plus graves.
Après la « panne » des appareils photos, ce sera au tour des caméras de ne plus enregistrer la présence humaine puis un événement encore plus inattendu (et que je ne dévoilerai pas pour plus de surprise) se produit donnant au titre du roman toute sa signification.
J'ai aimé la construction du récit et retrouver la poésie dans l'écriture de l'auteur qui nous embarque dans ce monde bouleversé.
Jusqu'au bout, le roman ne cesse de surprendre jusqu'à une fin douce amère que j'ai trouvée très émouvante.
Nul doute que je vais continuer à suivre les parutions de cet auteur.
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