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Des vies enchevêtrées les unes aux autres dans un entrelacs, des destinées qui se croisent, se séparent, s'interrompent, s'achèvent ou se retrouvent. C'est l'univers des Optimistes. A 30 ans d'intervalle, pendant les années 80 et en 2015. Que dis-je? L'alternance systématique des 2 périodes dans le fil narratif est trompeuse. Par le biais d'un legs datant du début du siècle on remonte jusqu'à la Génération perdue.
On suit un petit groupe de personnes, du monde de l'art, de la photo, du journalisme militant pour la cause gay, des hommes qui ont eu le courage de sortir du placard. Ils profitent pleinement de la vie et de l'effervescence à Chicago dans le quartier justement renommé Boystown.
Le Sida va s'abattre sur la communauté. Lutte pour la survie, culpabilité sous-jacente, culpabilité d'avoir contaminé, culpabilité d'être sain alors que d'autres sont atteints. L'angoisse donne lieu à des questionnements incessants. La maladie va décimer nombre d'entre eux.
30 ans plus tard, quelques rescapés et des femmes, compagnes des galères, mères ou soeurs se retrouvent à Paris. le souvenir des morts et des vies fracassées est toujours très prégnant. La reconstruction est lente, le lâcher prise difficile. Il faut laisser un texte « en recouvrir un autre sans que celui-ci soit jamais effacé ». La page ne sera jamais vierge.
En 2015 la nouvelle génération qui n'a pas souffert directement du sida a vécu elle aussi avec les séquelles de ses parents. Ce long roman laisse une impression d'une confusion des époques qui se répondent, d'un tourbillonnement sans fin, d'un malheur toujours de retour. On vit la souffrance de Yale et de Fiona, la soeur, l'amie fidèle, seule survivante du début jusqu'aux dernières pages. Il est difficile d'adhérer au titre Les Optimistes même si la traversée des épreuves oblige à croire en un lendemain, à se battre et à s'efforcer d'y croire.
Un roman ambitieux restituant avec succès le climat de Chicago à ce moment dramatique. A partir de témoignages, d'archives, d'histoires vraies, les personnages sont habités et l'auteur a su insuffler beaucoup d'émotion à cette tragédie.
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" Les optimistes" de Rebecca Makkai ( 560p)
Ed . Les Escales
Bonjour les fous de lectures .....
Et bien, selon mon humble avis, ne vous fiez pas au bandeau publicitaire présentant ce livre comme " l'un des meilleurs roman de l'année" .. ou alors cette année n'a pas été terrible !!!!!
Nous naviguons entre le Chicago du milieu des années 1980, au Paris de 2015.
Milieu des années 80, ce sont le début des années Sida.
Nous suivons une bande d'amis du milieu gay qui découvrent effarés les ravages de cette épidémie.
Chacun réagit à sa façon devant l'hécatombe qui les entourent.
Certains se dont dépister et essayent tous les traitements balbutiants qui sont proposés.
D'autres continuent à se brûler les ailes au nom de la sacro sainte Liberté et de faire preuve d'un optimisme un peu fou.
2015, nous suivons Fiona, la soeur d'un des protagoniste des années 1980.
Fiona a eu une fille. Leurs rapports n'ont pas toujours été faciles.
Celle-ci n'a plus donné signe de vie depuis des année.
Suite à la vision vidéo, Fiona est persuadée que sa fille se trouve à Paris.
L'occasion pour elle de retrouver un survivant de la bande "d'avant" et de se souvenir.
Cela aurait pu être sympa à lire si ce n'est la lourdeur des répétitions.
C'est poussif , on n'avance pas.
Comme souvent avec les pavés... cela aurait pu être plaisant avec 200 pages de moins !!!
Autour des deux protagoniste, pour lesquels il est bien difficile d'éprouver de l'empathie, virevoltent une nuée de personnages secondaires qui meublent mais ne servent pas à grand chose.
Bref, je me suis ennuyée ( mortellement serait un vilain jeu de mot vu le nombre de disparus ).
J'ai poussé le vice jusqu'à lire les 2/3 espérant un changement de rythme et puis ...
J'ai refermé la brique d'un coup sec et déterminé n'ayant pas trouvé beaucoup d'intérêt à cette lecture si ce n'est la découverte du côté militant de l'auteur assez affirmé.
Courage à ceux qui le liront ( Comme toujours, beaucoup ont aimé !)
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Du Chicago des années 80 au Paris d'aujourd'hui, une épopée puissante sur le pouvoir de l'amitié face à la tragédie.
Chicago 1985, la carrière de Yale s'apprête à décoller lorsque l'épidémie de Sida frappe la ville de plein fouet.
Tout s'effondre autour de lui.
Bientôt il ne lui reste plus que Fiona la soeur de son meilleur ami Nico.
Ce roman nous plonge au coeur d'une époque marquée par la rage et la panique et brosse les sublimes portraits de personnages brisés qui n'auront de cesse de trouver la beauté et l'espoir.
Fascinant et bouleversant.
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Émouvant et juste, reposant sur une recherche historique sérieuse à propos de l'épidémie du SIDA à son moment le plus critique (années 80-90) et ce dans une ville où celle-ci fut relativement peu documentée : Chicago. On y est assez loin de San Francisco, le "paradis" gay ou encore de New York, haut-lieu de l'activisme. Par conséquent la manière dont les gays furent traités, en tant que premières victimes "visibles" de l'épidémie , reflète probablement avec davantage de justesse l'attitude moyenne de l'Amérique "profonde", au départ mélange de déni et même d'une sorte de satisfaction honteuse de voir ces "débauchés " ainsi punis pour leurs pratiques sexuelles "débridées". Les personnages sont fictionnels mais terriblement crédibles. Si vous avez dans votre entourage un ami homosexuel d'une cinquantaine d'années, vous le reconnaîtrez peut-être au moins partiellement dans cette galerie haute en couleurs et vous reconnaîtrez aussi son récit du passage d'un court âge d'or à un enfer qui engloutit tant de jeunes talents, dans un tourbillon de souffrances, suspicion et culpabilité dont les rares survivants qui purent tenir jusqu'à l'arrivée de traitements fiables portent aujourd'hui, seuls, le lourd héritage. Pour ceux qui connaissent mal cette communauté cette lecture me semble encore plus essentielle pour comprendre et apprendre, peut-être, la tolérance voire une certaine affection pour une communauté composée d'êtres dont le point de vue sur le monde vaut d'être connu. Enfin certaines réflexions se retrouvent pourvues d'une résonance étrange au regard de la pandémie que nous connaissons actuellement.
Deux bémols : c'est un peu long et la communauté lesbienne est, comme d'habitude, quasi totalement ignorée. Moins affectée par le sida ? Peut-être. En tout cas beaucoup moins visible ici encore...
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Rebecca Makkai nous raconte dans ce roman le début des années Sida à Chicago, à travers les ravages que l'épidémie va causer dans la communauté homosexuelle de la ville de 1985 au début des années 90. S'intercalent avec ce récit une partie contemporaine, où Fiona, soeur et amie de nombreuses victimes de l'époque, vient à Paris à la recherche de sa fille, et va y vivre les attentats de Novembre 2015.
J'ai beaucoup aimé ce livre. L'auteure peint avec beaucoup d'empathie la difficulté de cette époque pour les homosexuels, leurs questions sur cette maladie peu connue, les tests fiables ou non, leur rejet et systématisation par l'Amérique bien-pensante (C'était à peine mieux en France). Sa peinture de ce groupe de jeunes hommes m'a profondément émue : leurs réactions si différentes envers la maladie, l'amitié entre eux et avec Fiona, les nombreuses personnes qui vont graviter autour des personnages principaux. L'alternance avec l'époque actuelle est la bienvenue, elle permet de souffler et nous permet de comprendre petit à petit à quel point cette époque a pu influencer la vie de Fiona, en particulier dans la relation avec sa fille.
J'ai trouvé cependant certains passages un peu longs : je pense à la partie sur le legs des tableaux et l'histoire de Nora. Pour moi l'ampleur donnée à cette partie nuit un peu au roman, en nous détournant de ce qui pour moi reste sa force : la description de l''impact du sida que ce soit dans les années 80 ou encore aujourd'hui pour les heros du roman.
Merci à NetGalley et aux éditions Les escales pour l'envoi de ce roman
#LesOptimistes #NetGalleyFrance
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Chicago, années 1980. Yale et Charlie sont en couple exclusif depuis plusieurs années lorsqu'ils assistent à une soirée rendant hommage à un de leurs amis, Nico, qui vient d'être enterré. Cette soirée est un pied de nez au fait qu'ils n'ont pas pu se rendre à l'enterrement par refus des parents du jeune homme, ne voulant pas faire savoir au monde que leur fils était gay, et qu'il est mort de cette terrible maladie qui commence à faire des ravages un peu partout aux Etats-Unis. C'est par l'intermédiaire de Yale, à partir de cette soirée, que nous suivrons l'irruption brutale du SIDA dans le milieu gay de Chicago, et les tensions, désillusions, drames que cela entraîne, non seulement pour lui, mais aussi pour son entourage proche : Charlie, son compagnon, mais aussi Terrence, Julian, Teddy, Asher… Dans le même temps, nous suivrons Fiona, petite soeur de Nico, très proche des amis de son frère, en 2015, à Paris, alors qu'elle est à la recherche de sa fille, qui est partie sans lui donner aucune nouvelle, et dont elle vient enfin de trouver une trace. Quel lien entre les deux histoires, exceptés Nico et l'amitié entretenue entre Fiona et Yale, me direz-vous ? Et bien Fiona, lorsqu'elle part à Paris, se fait héberger par Richard, ami de la bande et devenu grand photographe vivant désormais outre-Atlantique : elle va, de fait, non seulement rechercher sa fille, mais encore se remémorer son passé, et les années qui ont bouleversé leur univers à tous. Les deux temporalités et narrations vont ainsi se mêler, toujours alternativement, un chapitre après l'autre, tout au long du récit.

Les Optimistes est un roman que j'ai trouvé particulièrement réussi en ce qui concerne la description des années 1980-1990. La période est en effet remarquablement campée par le personnage de Yale, tour à tour sensible, touchant, parfois drôle, en tout cas terriblement réaliste, et en tout cela extrêmement attachant, qui permet de raconter avec beaucoup de justesse, sans à aucun moment entrer dans un pathos larmoyant qui aurait pu faire perdre en crédibilité à l'histoire, cette terrible période qui verra la mort, en premier lieu, de nombreux jeunes gays dans le monde entier.

J'ai été moins convaincue par la partie concernant Fiona, même si j'en ai bien compris l'intérêt : elle permet, avec une remarquable justesse elle aussi, de mettre en évidence les sentiments complexes des « survivants », ceux qui ont vécu le drame, plus ou moins directement – ici, Fiona s'est occupée, non seulement de son frère malade, mais aussi, ensuite, de certains de ses amis, qui étaient également ses amis, ou encore ceux qui sont séropositifs et vivent depuis de nombreuses années sous trithérapie -, et qui ont parfois du mal à vivre en dehors de celui-ci, malgré les années passées.

Une lecture touchante donc, que j'ai vraiment appréciée, même si l'une des deux parties m'a moins intéressée : les plus de 500 pages du roman ont été, malgré tout, lues en seulement quelques jours, preuve de l'intérêt que j'y ai porté. Je remercie les éditions Les Escales et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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The Great Believers (Les Optimistes en VF), c'est une sacrée histoire, du genre qui touche à des dizaines, voire à des centaines d'existences, qui se divise entre deux continents, deux époques et deux urgences, qui cache derrière sa belle couverture jaune pétard une bien sombre histoire, qui aurait pu sombrer dans un certain nombre d'écueils, du misérabilisme au mélodrame, mais qui trouve au contraire son ton propre, subtil et dévastateur. C'est enfin l'un de ces romans américains multi-primés qui chamboulent la critique, qu'on s'attend à trouver surestimés et dont on réalise au contraire combien ils ont mérité toute l'attention qu'ils ont reçue. C'est formidablement réussi, en somme.

The Great Believers, c'est ce titre splendide que les éditeurs français ont choisi tout à fait correctement de choisir par Les Optimistes, mais que je préfère encore en anglais, qu'on pourrait transcrire littéralement comme "Les Grands Espéreurs". J'en aime la polysémie du beau mot qu'est "believers", exprimant à la fois un aspect presque religieux, comme des "croyants", mais aussi une idée de détermination, d'assurance, comme des "convaincus". Ces grands espéreurs, ce sont le produit d'années de doute, de perte et d'antagonisation de leur cercle social par le reste du monde, si vicieuse et si durable qu'elle en est presque venue à les empoisonner en leur propre sein et à leur inoculer le virus dévastateur de la méfiance et du silence, fléau contre lequel ils ont fini par opposer leur seule arme, ce fameux mélange de foi et de certitude, mélange bizarre et contradictoire dans lequel on arrive parfois à puiser l'espoir. Ces grands espéreurs, ce sont les personnages que l'on s'apprête à voir traverser toute une vie, et surtout à aimer.

Ils s'appellent Yale, Richard, Julian ou encore Charlie, font partie d'une même bande d'amis jeunes, gays, tous plus ou moins artistes, et surtout laminée par le sida qui a fini par atteindre la ville de Chicago en cette fin des années 1980. Ils s'apprêtent à connaître, et ont déjà entamé, des années de douleur indicible, au fil de diagnostics incontrôlables, de traitements inaccessibles, coûteux ou foireux (au choix), d'une valse des enterrements auxquels ils ne seront souvent même pas conviés par la famille, parce que pas assez sophistiqués, fréquentables ou bien portants, parce que c'est comme ça, qu'il est des choses dont on ne parle pas, ou jamais comme il le faut, et que la maladie a toujours été l'une d'entre elles, surtout lorsqu'elle se superpose à l'homosexualité, à la jeunesse et à une soi-disant responsabilité des personnes atteintes, responsabilité qui n'est en réalité que le rejet primaire et agressif d'une société qui n'a jamais cherché à comprendre ou prévenir cette crise.

Les grands espéreurs ont été jeunes, et beaucoup le resteront pour toujours, mais certains s'en sont réchappés, à commencer par Flora, la petite soeur de l'ancien meilleur ami de Yale, emporté très tôt par la maladie. C'est elle qu'on retrouve dans l'autre versant de l'intrigue, en 2015, à Paris, où Flora se rend pour retrouver la trace de sa fille unique après des années de silence. Ca fait déjà trente ans qu'elle n'a plus vingt ans, qu'elle grandit sans son frère, qu'elle se débrouille comme elle peut, mais quelque part, tout ça la poursuit encore, et il n'est pas exclu que son drôle de voyage expiatoire à Paris soit aussi pour elle l'occasion d'expliquer, de comprendre et de partager cette époque de deuils, de mauvaises nouvelles et de maturité construite bien malgré elle.

On alterne ainsi entre ces deux temporalités, ces deux douleurs distinctes, l'une immédiate, brûlante, l'autre mieux comprise, mieux intégrée, mais toujours aussi lancinante. le roman n'est curieusement pas aussi sombre que ce que l'on pourrait croire après ce résumé : c'est aussi une histoire d'art, de création (à travers le personnage de Yale, galeriste de profession), de transmission (beaucoup), d'amour (surtout), de famille (malgré tout) et de mémoire. On s'y trouve ému, amusé, railleur ou attendri, on y voyage, on y espère, on y apprend l'acceptation.

The Great Believers n'est pas l'histoire d'héros, de victimes fauchées en pleine jeunesse, de larmes qu'on arrache aux lecteurs ou de transcendances hypocrites qu'on inventerait à ces jeunes hommes malades. le récit ne fait pas de mystères, ne ménage pas le moindre faux-semblant, et sans faire dans les présages sombres ou les effets d'annonce, reste toujours honnête avec son lecteur et ne cherche jamais à créer de retournemnt de situation, de suspense insoutenable ou d'une quelconque forme d'intrigue autour du sort de ses protagonistes. On sait ce qu'on lit, on sait où l'on se dirige, on sait à quoi s'attendre, et on n'en est que plus bouleversé par le récit. le tout témoigne d'une pudeur et d'une délicatesse qui forcent le respect : rien n'est censuré ou retenu, et on a largement de quoi être bouleversé par la réalité de la maladie, du deuil et de l'injustice, mais on n'est pas non plus confronté à des détails inutilement déshumanisants ou humiliants. Yale et ses amis n'existent peut-être pas, mais ils demeurent le reflet de milliers de de malades qui ont aimé, souffert, espéré, patienté, voulu et parfois tout perdu. Et ça, Rebecca Makkai ne l'oublie jamais. C'est une vie, sans destin ultime à achever, sans coïncidences éblouissantes à tout bout de champ, sans plan suprême couvé par une divinité quelconque. Juste une poignée d'être humains tour à tour touchants, égoïstes, faibles, passionnants et menteurs, dont subsiste l'énergie, l'envie et la bienveillance.

C'est aussi un sacré long roman, auquel on consacre plusieurs journées, voire quelques semaines, de lecture absorbée, le temps de laisser infuser cette histoire dense et complexe, de s'attacher surtout à toute sa bande de personnages, et de savourer combien l'autrice a su décrire avec intelligence et inventivité la dynamique particulière qu'ont les relations amicales et amoureuses entre de jeunes hommes, cette spontanéité, cette gratuité, cette brusquerie parfois aussi, le tout encore nuancé par le contexte ô combien particulier de l'époque, intensifié par l'urgence propre à ces existences menacées. Un soin tout particulier est en effet porté à l'atmosphère générale de ces années-là, de l'Amérique de Reagan, de ses malaises, de ses termes nouveaux, de ses perspectives en pointillés, pour un résultat aussi subtil que marquant.

C'est enfin et surtout un roman qui témoigne d'un travail de recherche tout en profondeur et humilité de la part d'une autrice qui se sait bien éloignée de la réalité qu'elle décrit, comme elle en témoigne à la fin de l'ouvrage, elle qui est blanche, mariée, hétérosexuelle, que la maladie ne touche pas, et qui fournit donc tous les efforts nécessaires pour donner à son récit l'honnêteté, la spontanéité et la justesse dont il a besoin. The Great Believers frappe par le profond respect que son écrivaine porte de toute évidence à ses personnages, par le soin qu'elle a porté à leur raconter une vie juste, fictive certes, mais à tout instant crédible et bien équilibrée.

Tout n'est pas parfait, notamment au niveau des réactions de certains personnages (comme Claire, dont le rejet de sa mère frôle parfois la caricature), mais le roman compense en sincérité et en lucidité ce dont il manque parfois en équilibre. Avec un texte aussi long et aussi riche, il était évident que le rythme ne serait pas égal, mais on ne peut honnêtement que saluer l'effort de cohérence et de stabilité fourni tout au long du texte, qui parvient à capter l'attention du lecteur tout au long de son déroulement.

Lisez donc The Great Believers, l'histoire d'une forme d'optimisme et d'énergie qu'on n'a pas l'habitude de voir en littérature, l'histoire de vies qui changent, pour tenir, pour s'émerveiller, pour s'aimer, l'histoire de ce qui demeure, et de tout ce qu'on pourra réinventer.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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impossible de venir à bout de ce pavé. trop de détails, ennuyeux, lassant, au moins 200 pages de trop. Dommage pour cette chronique des années innocentes et tragiques de cette jeunesse massacrée par le sida. Mais trop c'est trop.
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C'est Philip Roth je crois qui disait qu'il fallait le recul d'une génération pour écrire de manière pertinente sur une époque. Une remarque que m'a évoqué ce roman, qui visite avec beaucoup de pertinence et de sensibilité les "années sida", et les traces que leur ahurissante violence ont laissées.

"Les optimistes" s'ouvrent en 1985 dans le milieu gay de Chicago sur une célébration d'enterrement, celui de Nico, frère de Fiona, premier de la bande d'amis à tomber au champ d'horreur dans une guerre sourde qui ébranlera jusqu'au plus stable : Yale, qui voit partir dans la tourmente son couple, ses illusions et son avenir.
En parallèle, on suit Fiona trente ans plus tard à Paris, sur les traces de sa fille en révolte contre sa mère car elle porte en elle comme un virus invisible les stigmates de l'engagement sans failles de sa mère auprès de son frère et de ses amis.

Certes, il y a des longueurs dans cet épais roman, mais ce sujet me touche particulièrement, et on tient là un de ces romans américains contemporains comme je les aime, qui captent l'air d'un temps, avec des personnages parfaitement incarnés dans des scènes criantes de vérité, souvent poignantes.

La tragédie du sida et ses ravages auprès d'une jeunesse non armée méritait sa fiction. Il y en a eu et il y en aura sans doute d'autres, mais celle-ci me parait particulièrement juste, en ce qu'elle ravive de très mauvais souvenirs.


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Les optimistes, c'est le livre d'une génération marquée au fer rouge par la perte des êtres qu'ils ont aimé. Un beau livre sur la vie, l'amitié et la résilience face au deuil lors des années où on découvrit la maladie du Sida. Une écriture fluide pour un roman poignant. Merci à Netgalley de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.
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