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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il m'a fallu lire L'Espoir de Malraux une bonne demi-douzaine de fois, pour l'agrégation de lettres d'abord (programme XX°s) et plus tard, par pure perversité. Mais inexplicablement, les lecteurs de Babelio ont échappé à l'exposé savant de mon avis sur ce roman.

D'abord, c'est un roman sans femmes. Même "La Condition Humaine" leur faisait une petite place : militantes, maîtresses, épouses, et même Chinoises opprimées. Ici, les hommes entre eux discutent, se battent, vivent la grande épopée antifasciste des années 36-38, date à laquelle le roman s'achève, un an avant la déroute finale, la victoire de Franco et ... le désespoir.

Ceci fait de L'Espoir une sorte de roman philosophique entrecoupé de magnifiques scènes épiques de guerre, ce qui n'était pas le cas de "La Condition Humaine", qui était une illustration romanesque du tragique pascalien et abondait non en scènes épiques, mais en moments d'angoisse cosmique.

De quoi parle-t-on ? de quoi philosophe-t-on ? de la question de la fin et des moyens : peut-on atteindre un but vertueux par des procédés immoraux ? Comme l'ennemi fasciste franquiste incarne le Mal sans visage, mécanique, aéroporté, bombardant depuis le ciel les Républicains, il est bien naturel qu'il soit mauvais, et emploie de mauvais moyens pour ses buts mauvais. Mais les Républicains, porteurs d'espoir, combattants de la gauche, donc du Bien (incarné par Staline ou Trotsky, au choix), s'ils veulent vaincre le Mal et être plus forts que lui, doivent utiliser les mêmes moyens que le Mal : des moyens guerriers, la violence, l'oppression, la terreur (nous savons bien que la gauche a horreur de cela). Tout le roman va relater cette métamorphose des Bons en armée, en milice, en escadrons qui se serviront des armes du Mal pour lutter contre lui, au risque de perdre leur âme pure et leurs idéaux élevés.

Ce roman est un document irremplaçable pour l'histoire des relations entre la Gauche et la Vertu, et aide à comprendre à quoi conduit la confusion de la morale et de la politique. Cette transformation de la foi de gauche en église de gauche a provoqué beaucoup de conversions au communisme, à l'époque. C'est un beau livre, très daté certes, mais finalement très lisible encore par sa charge mythologique et ses qualités de style.
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Il y a longtemps que j'ai terminé « La condition humaine » d'André Malraux. Ce livre n'a pas fait une grande impression sur moi à l'époque. Je me souviens que l'histoire était un peu déroutante. Je le trouvais peu captivant, son sujet était ennuyeux, je n'aimais pas le style réservé et je pensais que les personnages étaient froids et sans intérêt.

C'est pour cette raison que j'ai hésité longtemps à aborder « L'espoir », le deuxième ouvrage du même auteur pour moi. le livre se trouvait déjà sur ma « liste à lire » pendant quelques années. Finalement, je n'ai pas pu remettre la lecture plus longtemps. J'ai emprunté le livre de nouveau et ce temps j'ai effectivement commencé la lecture.

L'histoire se déroule en Espagne pendant la guerre civile. En fait, on suit quelques histoires différentes dans lesquelles les personnages principaux luttent contre les forces fascistes. le lecteur assiste aux événements par les yeux de chaque personnage principal, il y a un aviateur, un commandant, et cetera. Ils sont surtout des étrangers.

L'auteur ne donne pas une vue d'ensemble sur le déroulement de la guerre civile. C'est alors que le lecteur fait un plongeon dans chacun de ces histoires diverses sans introduction. Il suit les événements et les combats dans lesquels le personnage principal est impliqué, ensuite on abandonne cette histoire et on plonge dans une autre pour revenir plus tard à la première, et ainsi de suite.

Malheureusement, l'auteur ne donne pas des informations sur les personnages principaux, sur leurs milieux et sur leurs motivations non plus. Par conséquent, on ne comprend pas toujours toutes les raisons pour lesquelles ils sont là, tous ces étrangers en Espagne, et pourquoi ils se battent contre les fascistes. le livre contient beaucoup des personnages. C'est aussi pour cette raison que je ne me suis pas identifié à quelqu'un de cette collection de personnages principaux. C'est dommage, avec plus des informations sur les personnages principaux, le livre aurait été probablement plus captivant.

Dans son ensemble, j'ai quand même bien aimé le livre. On perçoit l'ambiance de cette époque d'une façon authentique. le style de la narration est fluide et les conversations sont vives. Pour conclure, je trouve « L'espoir » intéressant et bien écrit. Il m'a aussi poussé à chercher plus des informations sur le contexte historique de cette guerre civile affreuse.

Après cette bonne expérience, devrais-je relire « La condition humaine » ? Peut-être je l'apprécierai plus …
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.c..
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Je n'ai jamais vu Guernica (le tableau, pas la ville) "en vrai", mais ce qui m'a frappé en premier c'est la largeur, l'étirement de la toile, qui met en tension tous les éléments à l'intérieur. Et dans ce "roman", c'est un ressenti similaire. Il y a plein d'éléments étranges, bizarres, violents, foutraques, disparates, drôles, durs, intelligents, moralisants, démoralisants et tout ça est étiré, étiré en largeur. Pas de longueurs, non de la largeur qui me donne l'impression que tout cela est en bandelettes, des collages bandelettes où rien en soi n'est si profond que ça, ni approfondi, mais ce collage prend de la densité au fil des pages...
Certes, les personnages ne sont pas pour ainsi dire attachants, sont-ils faits pour ?, je ne crois pas. Ils sont parfois des caricatures, mais il faut bien comprendre aussi que dans une guerre, il est probable que s'étirent les personnalités, les sentiments aussi... Je ne sais pas.

Ce qui est épatant, mais vraiment épatant, c'est que ce "roman" a été écrit quasiment en simultané avec le vécu de Malraux. 1937 ! Alors pourquoi ne pas en avoir fait juste un témoignage, comment ou pourquoi romancer une réalité vécue... Besoin de prendre une distance ? Alors qu'il est évident que son histoire, "L'Espoir", au final est un cri désespéré. Parce que la réalité qui suivra sera une cuisante débâcle. Les fascistes ont gagné. Espoir vain.

Malraux n'a-t-il jamais voulu écrire une suite ou un post-espoir un peu plus tard dans sa vie ?... Vraiment étrange, tout ça.

Sinon ce livre n'est pas un livre facile, mais il est impossible que certaines des bandelettes (du cadavre, de la momie de l'espoir) ne vous touche pas un peu.
Il y en a de délicieusement cocasses, dans cette constitution de résistants malhabiles, ridicules, mal fagotés, mal organisés... (C'est assez pathétique, notez.)
Il y a des moments organiques, de chair douloureuses, mais pas tant que ça. (Aucun moment de sexe, pas du tout de soupape par le sexe, ou de violences sexuelles dans cette guerre dans ce livre de Malraux...), des moments intellectuels aussi...

Une chose encore, ce livre, pourtant écrit de façon contemporaine s'il en est, est rédigé au passé (excepté dans les nombreux dialogues), il aurait gagné en force s'il avait été au présent. Plus direct, plus captivant. (Le côté captivant n'est pas une des qualités de ce texte. Hélas.)

Sur de nombreux points, ce livre est un chef-d'oeuvre, et tout à fait édifiant. Je ne lui mets pas cinq étoiles parce que je n'ai pas réussi à être happé et bouleversé alors qu'il y aurait de quoi dans son contenu. Sa forme a dilué mes émotions, mon plaisir de lecture.
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Jeunesse d'un pays pris dans une tourmente d'idéologies et de devenir.

Nouveaux départs, nouvelles arrivées; tant de questions sans réponses.

Et pourtant, par la force d'âmes d'hommes et de femmes se refusant à l'abandon de l'esprit face aux bruits sourds des armes; un pays se réveillera de ses cendres.

Espoir de tourmentes et d'avenir à découvrir et apprécier.
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Je mets 4 étoiles par respect pour le brillant homme (Malraux) mais j'ai eu du mal à entrer dans le livre ! intéressant sur cette guerre d'Espagne, mais trop allusif pour un lecteur qui n'aurait pas une connaissance approfondie des acteurs politiques en présence à l'époque. Intéressant mais un peu confus à mon sens.
Lien : https://www.babelio.com/resr..
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Lu il y a une bonne quarantaine d'années , je me souviens pourtant qu'il m'avait beaucoup plu mais qu'il n'était pas facile à lire. Mais comme la guerre civile d'Espagne m'a toujours interpellé , j'ai lu d'autres textes et livres sur ce sujet et je suis certain de l'avoir lu en entier à cause du sujet.
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Je ne saurais dire que c'est un mauvais livre ( 4 étoiles ) mais juste préciser grâce au témoignages de personnes dignes de foi l'ayant connu dans la période relatée , qu'il se met indue-ment en valeur et fanfaronne plus qu'il n'agissait .
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Ce livre me laisse un sentiment mitigé. Il est indéniablement très bien écrit. Mais cependant, il me laisse assez froid. C'est à cause de plusieurs éléments. D'une part, la multiplication des personnages, sans lien apparent entre eux. Cela rend très dur le passage des chapitres. le point de vue, très extérieur, n'aide pas non plus. Enfin, les discussions parfois très didactiques, où l'auteur veut opposer des idées et des façons d'être plutôt que de dérouler le fil narratif, contribuent à éloigner le lecteur. L'absence de femmes, de passion d'amour, enfin, qui a été noté par beaucoup bien qu'elle puisse aider à concentrer le propos, le refroidissent également beaucoup. Ce que je note là n'est pas un défaut, c'est la contrepartie des immenses qualités que recèle le livre, qui par cette distance qu'il instaure, nous éclaire, certes de plus loin, mais avec plus de précision aussi, sur les motivations des hommes, sur les changements qu'elle génère en eux, sur l'idéal, sur la mort. Je n'ai pas été déçu d'avoir vaincu ma réticence initiale.
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J'avais déjà lu La Condition humaine et La Voie royale. J'aime bien Malraux mais je ne sais pas très bien pourquoi. Peut-être simplement parce qu'il s'agit d'un bon écrivain et qu'il ne faut pas chercher plus loin.
Lien : http://marcanciel.over-blog...
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