Si je pouvais, je viendrais marcher tous les jours sur le sable. Pieds nus, sinon le plaisir est moindre. J’adore cette sensation, le contact de la peau avec ce revêtement légèrement humide , légèrement moelleux et frais. Malléable. Les empreintes qui s’effacent sitôt qu’on a le dos tourné. Pour ça, il faut choisir sa voie avec soin. Son terrain. C’est une fine lisière, une portion congrue que les vagues ont léchée mais depuis un certain temps seulement — pas trop longtemps, ni trop peu. La plante du pied doit d’enfoncer d’un demi-centimètre, pas davantage. C’est souple et stable à la fois. Au-dessus de cette frontière, les petites dunes de sable sec se désagrège sous le pas, le sol se dérobe, on glisse, on dérape, on fatigue les mollets et se tord les chevilles. En dessous, plus près de l’eau, la progression se révèle pénible et l’on s’expose de surcroît au risque d’avoir très vite les pieds trempés et gelés.
Il n’y a donc, à mon sens, qu’un seul chemin. Toujours à la limite. Je sais que la marge de manoeuvre est étroite et qu’à première vue les nuances sont difficiles à saisir. Ce sont des choses que l’on acquiert avec la pratique.
Plage des Sablettes p 94
Dans nos tiroirs nos fonds secrets
Gisent parmi
Les factures et les notes de frais
Des confettis
Des bouts de rien de toutes sortes
Et nos amours
Qui sont demeurées lettre morte
Elle dit : Je te parle de ceux qui ont l'argent et le pouvoir. Les tout-puissants. Les tout-permis. Ceux qui ont atteint les sommets de ce qu'on appelle la réussite. Ceux qui sont au-dessus de tout. Mais comment ? Comment ils ont fait pour arriver là-haut, si haut ?... En écrasant les autres. C'est comme ça qu'ils font. Ils les piétinent. Ils leur marchent sur la tête, ils leur passent sur le corps. Et les cadavres s'accumulent sous eux. Des tas et des tas, sur lesquels ils continuent de grimper. Grimper, grimper, grimper. Tu peux être sûr que plus ils s'approchent du ciel, plus ils ont de morts sous leurs godasses.
De son fief tropézien, Brigitte Bardot s'est battue bec et ongles pour sauver des centaines de bébés phoques.Formidable.De quoi regretter qu'elle n'ait pas fait preuve d'autant de détermination et de véhémence,à l'époque, pour défendre la cause des bébés des milliers d'ouvriers foutus à la porte après la liquidation des chantiers navals.
Au début il n'y avait rien
A la fin non plus - p. 9 -
L’antique mélancolie nous gagne et nous rejouons
La chanson des morts
Celle qui partout nous accompagne
Brise légère soulève l’aile
Du souvenir
Qui sait combien de temps encore
Nous pourrons dire : une journée s’achève
(Petit poème de Marcus Malte placé en tête de chapitre p 21)
Le hasard - le hasard ? - a placé le petit Paul Sastre et le petit Ingmar Pehrsson côte à côte sur le même banc du même cours préparatoire le premier jour de leur rentrée à l'école élémentaire. Ils avaient six ans. Ils ne se sont plus quittés jusqu'à ce que la bonne bouille de l'un d'eux explose sous l'impact d'une balle de calibre 9 mm Parabellum
Elle dit : Je te parle de ceux qui ont l'argent et le pouvoir. Les tout-puissants. Les tout-permis. Ceux qui ont atteint les sommets de ce qu'on appelle la réussite. Ceux qui sont au-dessus de tout. Mais comment. Comment ils ont fait pour arriver là-haut, si haut ?... En écrasant les autres. C’est comme ça qu'ils font. Ils les piétinent. Ils leur marchent sur la tête, ils leur passent sur le corps. Et les cadavres s'accumulent sous eux. Des tas et des tas, sur lesquels ils continuent de grimper. Grimper, grimper, grimper. Tu peux être sûr que plus ils s'approchent du ciel, plus ils ont de morts sous leurs godasses. (p.59/60)
On dit que Minerve est la déesse de la sagesse et de la fureur guerrière. De la stratégie et de l’intelligence. Tout à la fois
La neige recouvrait le jardin
Il y avait un grand ciel bleu
Et un petit bout de chemin
Où l'on pouvait marcher à deux
p 13 petit poème de M Malte placé en tête de chapitre