Je suis heureux... et je sais que tu es heureuse pour moi. Je me rappelle ce que tu m'as dit un jour : on ne fait pas des enfants pour les garder avec soi... C'est vrai. Il n'empêche que je culpabilise un peu de mettre un océan entre toi et moi.
𝑨𝒗𝒐𝒖𝒆𝒓 𝒄𝒆 𝒔𝒆𝒓𝒂𝒊𝒕 𝒓𝒆𝒏𝒐𝒏𝒄𝒆𝒓. 𝑹𝒆𝒏𝒐𝒏𝒄𝒆𝒓 𝒂̀ 𝒔𝒂 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒕𝒆́, 𝒓𝒆𝒏𝒐𝒏𝒄𝒆𝒓 𝒂̀ 𝒏𝒐𝒖𝒔… 𝑪𝒆 𝒔𝒆𝒓𝒂𝒊𝒕 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒂𝒃𝒂𝒏𝒅𝒐𝒏𝒏𝒆𝒓, 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒕𝒓𝒂𝒉𝒊𝒓. 𝑬𝒍𝒍𝒆 𝒏𝒆 𝑷𝑬𝑼𝑻 𝑷𝑨𝑺 𝒂𝒗𝒐𝒖𝒆𝒓. 𝑷𝒐𝒖𝒓 𝒏𝒐𝒖𝒔…
Pare que, après tout, la vie en vaut la peine. Et que la colère ne sert à rien... surtout quand on la retourne contre soi.
« L'écriture, chez toi, c'est vraiment un exutoire », m'a dit la prof quand elle m'a lue. Je crois qu'elle a raison. Le slam, pour mon esprit, c'est comme la boxe ou la batterie pour mon corps.
Les malheurs et les coups du sort arrivent toujours beaucoup trop tôt dans une vie.
Depuis ce matin, j'ai l'impression de vivre dans une série, et il se trouve qu'elle est maintenant diffusée au grand jour, quasi en direct sur les écrans. Nous sommes plongés au cœur d'un fait divers dont nous sommes les personnages. C'est notre nouvelle réalité. Une réalité qui confine à la fiction, la copie, qui l'imite dangereusement.
Papa est revenu de chez l'avocat assez confiant. J'ai l'impression qu'il voudrait mener l'enquête lui-même, mais il a son travail... et de toute façon il n'y connaît rien.
Nathalie me demande toutes les demi-heures : " ça va, maman ? " . C'est une question réflexe, une question dont la réponse attendue est en général un " oui " , mais qui de fait ne peut se prononcer. Le non est inutile, visible, il transpire par tous les ports de ma peau. Non, ça ne va pas. Ça n'ira plus jamais.
"J'ignore ce que l'avenir me réserve, mais je sais que Mme Lecourt restera une personne marquante pour moi. Avec elle, j'ai découvert la poésie, le slam, l'écriture, j'ai approfondi mes connaissances en littérature, découvert des auteurs. Je note les phrases, les citations qui me parlent et m'aident à avancer. En tout cas, j'ai envie de m'en sortir. C'est une intention nouvelle après des années à me croire liée à un destin funeste à cause de ce que ma mère a fait. Je ne suis pas ma mère. Je vaux mieux qu'elle. Je le prouverai à mes proches et à tout le monde."
Ce sont les lettres d'une mère enfermée à sa fille qui ne l'est pas, mais surtout à sa fille qui ne veut pas la voir. Une mère qui comprend mais ne peut pas se résoudre. Une mère qui aime sa fille.
Je suis mère, moi aussi. Je peux mesurer et ressentir la force de ses mots bien plus que lorsque j'étais seulement une fille. Je peux me mettre un peu plus à sa place. Je repense à mamie Jo, à son amour inconditionnel. Je connais ça, je l'éprouve pour mon fils. Quoi qu'il fasse dans la vie, je serais là pour lui.
Mais ce qui vaut pour lui ne vaut pas pour ma mère. Elle était l'adulte. Elle aurait dû être l'exemple. Je crois que les enfants ont le droit de ne pas éprouver un amour inconditionnel si leur parent a été défaillant.