On garde le souvenir des morts. Pourtant, c'est comme s'ils n'avaient existé.
Tout était calme autour de la nappe bleue. Ils s'étaient rapprochés les uns des autres et écoutaient la musique, enlacés. ils n'étaient pas endormis, non. Mais plongés dans leur rêverie, sans se douter un seul instant de sa présence, juste derrière eux.
Une heure et demie plus tard, il lui sembla avoir une meilleure idée de ce qu’impliquait la maladie. Il comprit aussi qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Ses mauvaises habitudes alimentaires, le manque d’exercice, les tentatives de régime qui finissaient toujours par le ramener à son embonpoint habituel. Il rangea le livre à sa place, avec un profond sentiment d’échec et de mépris pour lui-même. En même temps, il savait qu’il n’avait plus le choix. Il devait changer de mode de vie. Il était déjà seize heures trente lorsqu’il revint au commissariat. Martinsson avait laissé un mot sur son bureau précisant qu’il était toujours sans nouvelles de Svedberg. Wallander relut encore une fois le résumé de la disparition des trois jeunes et examina les trois cartes postales. Il eut à nouveau la sensation qu’il négligeait quelque chose. Quoi ? Cela lui échappait encore. Son inquiétude augmentait. Il lui sembla voir Eva Hillström en face de lui, dans le fauteuil des visiteurs. Soudain, il comprit la gravité de la situation. C’était extrêmement simple
Ce que nous redoutons est peut-être déjà là : l’étape suivante, si on peut s’exprimer ainsi. Après l’effondrement de l’État de droit. Une société où de plus en plus de gens se sentent inutiles, voire rejetés. Dans ces conditions, nous pouvons nous attendre à une violence entièrement dénuée de logique. La violence comme aspect naturel du quotidien.
Où trouverait-il la force ? Il scruta la mer dans l’espoir d’une réponse. Mais il n’y avait que la houle.
Vers où devait-il se tourner ? Toutes les directions étaient possibles, aucune ne s’imposait.
— Qu’est-il en train d’arriver à ce pays ?
Nous ne savons pas grand-chose, pensa-t-il. Ni eux sur moi, ni moi sur eux. Nous travaillons ensemble. Nous nous côtoyons parfois toute notre vie, et que savons-nous les uns des autres? Rien.
Il existe une liberté dans le monde du roman. Ce que je décris aurait pu se passer ainsi, mais s’est peut-être passé d’une manière un peu différente dans la réalité. (...)
J’ai pris des libertés. (...)
Mais l’histoire est portée par son idée.
La plus grande liberté que j’ai prise est donc de l’avoir écrite.
Selon toutes les études disponibles, un homme remarque très vite la taille des seins d’une femme. Ensuite, paraît-il, il regarde ses jambes.