Citations sur Les ombres grandissent au crépuscule (30)
Ensuite, Gertrude lui avait pris le bras pour l’amener devant le miroir du salon. C’était la pièce la plus importante de sa maison mais elle était tellement remplie d’objets qu’il était difficile d’y mettre un pied devant l’autre. Une grande cage à oiseaux pendait au plafond, mais sans oiseaux. À la place, Gertrude y avait installé un lièvre empaillé. Un aquarium était posé sur une table, le long d’un des murs. Une lampe fixée à l’une des parois éclairait le fond sablonneux. Mais aucun poisson ne nageait à l’intérieur. Au fond, il y avait juste une petite locomotive.
Mais il n'y a que lui qui sera au courant de sa bonne action. Est-ce un problème ? Le principal, c'est qu'il l'accomplisse, non ? Une bonne action doit pouvoir être aussi invisible que Dieu, non ? Tout le monde parle de Dieu mais personne ne L'a jamais vu, ça doit être la même chose pour les bonnes actions...
La vie est si compliquée ! Trop de questions tournent dans sa tête.
C'est peut-être ce qui différencie les enfants des adultes, se dit-il. Quand on comprend qu'il y a beaucoup de questions qui n'auront malheureusement pas de réponse.
On peut se perdre en soi-même, songe-t-il. Pas besoin d'aller dans la forêt pour y arriver.
On porte tous en nous le Jour et la Nuit. Et quand le crépuscule arrive, les ombres commencent à grandir...
Joel n'aime pas que le temps s'écoule si rapidement. Que les choses changent si vite. Et encore moins pour lui. En fait, il aimerait que tout reste tout le temps pareil. On devrait pouvoir choisir un jour où les choses se sont bien passées et dire : Voilà, ce sera toujours comme ça ! Mais bien sûr, ça ne marche pas...
C'est peut-être ça, devenir adulte ? Quand on réalise que le jour qui ne changera jamais n'existe pas ?
C'est sans doute pour ça que beaucoup d'adultes semblent fatigués et de mauvaise humeur. Parce qu'ils ont compris que la vie ne serait jamais comme ils la voudraient ?
Dieu ?
S’il a vraiment vécu un Miracle, est-ce Lui qu’il faut remercier ?
Et puis, ils ont eu un cours de géographie, la matière préférée de Joël. Autant il aime la géographie, autant il déteste les maths. Pour lui, les chiffres, c'est comme les habits, le matin. Il y a quelque chose qu'il n'arrive pas à comprendre. Les maths aussi ont dû être créées par des gens méchants.
Joël n'aime pas que le temps s'écoule si rapidement. Que les choses changent si vite. Encore moins pour lui. En fait, il aimerait que tout reste tout le temps pareil. On devrait pouvoir choisir un jour où les choses se sont bien passées et dire : Voilà, ce sera toujours comme ça ! Mais bien sûr ça ne marche pas...
(...)
C'est peut-être ça, devenir adulte ? Quand on réalise que le jour qui ne changera jamais n'existe pas ?" [p. 95]
Joël ne bouge pas d'un cil dans l'obscurité. Il est en train de vivre un grand moment. Il réalise qu'il aime Sarah. C'est un événement important de commencer à aimer quelqu'un.
-Il faut qu'on y réfléchisse, décide Simon. Mieux vaut enfiler nos lunettes.
Les Lunettes de Réflexion de Simon ! Joël les avait complètement oubliées. Elles ont un aspect tout à fait normal sauf que leurs verres sont peints en noir. Du coup, quand on les porte, on ne voit plus rien.
Comment fait-on pour remercier Dieu, si on n'est pas sûr qu'Il existe ? Et que se passe-t-il si on ne Le remercie pas ? Est-ce-que le Miracle fait marche arrière ? Est-ce qu'on se fait de nouveau écraser par le bus de Ljusdal ?