Avoir douze ans, c'est un grand événement. Après ça, il ne lui restera plus que trois ans à attendre avant d'en avoir quinze. Et là, il aura le droit de conduire une mobylette, de voir des films interdits aux enfants et d'aller danser à la salle des fêtes. Quand on a quinze ans, on est plus adulte qu'un enfant.
C'est peut-être ça, devenir adulte ? Quand on réalise que le jour qui ne changera jamais n'existe pas ?
C'est sans doute pour ça que beaucoup d'adultes semblent fatigués et de mauvaise humeur. Parce qu'ils ont compris que la vie ne serait jamais comme ils la voudraient ,
Une bonne action doit pouvoir être aussi invisible que Dieu, non ? Tout le :monde parle de Dieu mais personne ne L'a jamais vu, ça doit être la même chose pour les bonnes actions
C’est comme essayer d’attraper une volée de moineaux qui se poseraient à différents endroits, dans la rue.
Parfois les sourires viennent de l'intérieur. Et alors, aucune mâchoire serrée ne peut résister à ça.
Maintenant, il va s'entraîner à se perdre exprès. Il va faire quelque chose que personne d'autre n'a fait avant lui. Il va prouver qu'il n'y a pas que ceux qui font une erreur qui ne retrouvent plus leur chemin.
Il n'y a rien de pire que de ne pas savoir ce qu'on va faire après.
Après. La vie est une longue série d'"Après". Il l'a vérifié. Il faut toujours veiller à ce que le prochain "Après" soit mieux que le précédent.
Il commence par aller prendre une crêpe froide dans la cuisine. Sur la table, il pose le pot de confiture d’airelles, celui de framboises polaires, de la crème et du sucre puis il étale deux couches de chaque ingrédient sur sa crêpe avant de la rouler.
En l’espace de quelques secondes, on peut revivre des événements qui ont duré plusieurs heures dans la réalité. Cette réflexion figure d’ailleurs sur la liste de questions, à la dernière page de son journal de bord : Comment se fait-il qu’on puisse se souvenir en un éclair de choses qui ont duré très longtemps ?
Joël trouvait que la maison de Gertrude n’était pas plus en désordre que la sienne. La seule différence, c’est que Gertrude se fichait de ranger. Pour elle, rien n’était jamais à la mauvaise place…