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3,77

sur 1504 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La mort à Venise de Thomas Mann est un roman considéré par certains (dont M. Vargas Llosa) comme un chef-d'oeuvre du début du 20ème siècle. J'avoue avoir du mal à partager cette opinion très répandue. La lecture de cette nouvelle assez courte n'est pas à la portée du premier lecteur venu et ne me laisse pas le souvenir d'un réel plaisir de lecture.Probablement que ce livre gagnerait à être relu. Malgré tout, on a très vite l'impression d'une grande densité et d'une sorte de démonstration qui demeure aride et empesée. le sujet semble pourtant hardi pour l'époque et aurait été en rapport avec une expérience personnelle de l'auteur (on pense même qu'on a retrouvé le véritable Tadzio): le coup de foudre d'un romancier reconnu Aschenbach âgé de plus de cinquante ans pour un très jeune homme qu'il rencontre à Venise. Toute l'histoire se passe en fait dans la tête et l'esprit de l'écrivain. Très rapidement, on s'aperçoit qu'on se situe dans un univers symbolique où les intrigues et les personnages sont l'expression d'idées abstraites: l'amour, la beauté, le temps, la mort, la civilisation, le bien et le mal... Toute péripétie semble signe et appelle à la recherche d'un sens caché. Ce jeu intellectuel pourrait être passionnant ou intéressant si cette nouvelle arrivait à prendre consistance ou matérialité, si l'illusion romanesque semblait fonctionner, ce qui me paraît insuffisamment le cas.
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Thomas Mann fait partie de ces grands noms de la littérature allemande que j'arrivais plus ou moins volontairement à éviter. Et puis voilà que je découvre ce petit livre rose édité par Stock chez un bouquiniste Tourangeau, avec ses pages jaunissantes, ses tâches de moisissures et cette odeur âcre caractéristique... irrésistible quoi!
C'est toujours moins conséquent que "La Montagne Magique", ça ne m'engage pas trop loin.
La mort à Venise ça ressemble à un titre d'Agatha Christie, mais ça n'a rien d'une intrigue policière.
On suit Gustave Aschenbach, un vieil écrivain allemand, qui a l'air de s'ennuyer pas mal dans son appartement à Munich et réalise soudain qu'il lui faut voyager.
Il jette son dévolu sur Venise et ni une ni deux se retrouve embarqué vers la mythique cité flottante, destination l'hôtel Excelsior dans une chambre "meublée en cerisier clair et remplie de fleurs au parfum capiteux" avec vue sur la mer.
Évidemment c'est un esthète, ses sens sont tous azimuts dans un cadre à l'exotisme savamment mesuré, une sorte de délire architectural au milieu des vagues, la civilisation baignée dans l'élément primordial.
Aschenbach contemple tout, son regard se pose, s'attarde, confère un peu de beauté deça, delà, repart au gré du Siricco, puis il finit par s'épuiser sur la plastique d'un jeune éphèbe polonais qui demeure dans le même hôtel.
La contemplation devient plus insistante, et puis vient son paroxysme, entre le désir et la sublimation artistique. Équivoque et progressivement coupable, la relation platonique
a beau être mise en forme de la plus belle façon le poison est déjà là, il est même partout, puisqu'il émane de la ville des remugles funestes annonciateurs de choléra.
Comme l'âme du vieux poète romantique est corrompue par l'érotisme, l'air de Venise dégénère et devient presque insalubre.
L'issue fatale de cette ultime extase est sans doute la seule possible.
Je suis également resté partagé devant ce personnage à mi chemin entre le dégoût et la fascination, un peu comme devant le personnage d'Humbert Humbert de Nabokov.
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Thomas Mann n'est pas un auteur qui m'attire. Bien sûr, il fait partie des grands classiques mais je trouve son style pompeux, son érudition fatigante et les longueurs du texte décourageantes. C'est un genre de littérature qui, me semble-t-il, a mal vieilli.
À petite dose, comme dans les nouvelles de ce recueil, c'est tolérable et je reconnais volontiers à Mann une certaine finesse dans l'analyse des comportements humains. La mort à Venise est, sans aucun doute, la plus connue et le film de Visconti a contribué largement à ce renom; mais je crois que Tristan est tout aussi intéressante et le chemin du cimetière n'est pas à dédaigner non plus. Je me serais passé volontiers des commentaires, notes et autres introductions de cette édition qui m'ont ramenée au temps de ma scolarité et de ses lectures expliquées...
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Un romancier, fier de son oeuvre, prend quelques jours de repos à Venise. Il ne s'y sent pas vraiment bien, jusqu'au jour où une famille polonaise s'installe dans le même hôtel que lui. Parmi elle, une jeune adolescent d'une beauté époustouflante qui retourne l'esprit de notre romancier. Il se met à le suivre, s'arrange pour se trouver aux mêmes endroits que lui. Pourtant, il ne lui adressera jamais la parole. Quand il apprend qu'une méchante épidémie vient de se déclarer à Venise, plutôt que de tout quitter et de prévenir la famille, il préfère tenir jusqu'au bout ... J'ai exécré ce personnage abject et l'histoire est très lente à se mettre en place. Les références à la mythologie grecque m'ennuient. Par contre, il est vrai que Thomas Mann écrit bien.
Seconde nouvelle : Tristan. Sanatorium. Une femme se meurt. Un écrivain s'éprend d'elle et souhaite pour elle ce qu'il y a de plus beau. Elle n'a pas droit de faire le moindre effort mais il lui demande de se faire plaisir en jouant quelques pages de musique au piano. Il écrit ensuite ses quatre vérités au mari de cette dame, qui lui est un être répugnant et qui n'avait rien à faire avec elle ... Une histoire agréable à lire.
Dernière nouvelle : le chemin du cimetière. Un homme qui a tout perdu se met dans une rage folle quand il voit un cycliste traverser le cimetière.
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À l'époque de ma lecture, vers 16-17 ans, j'avoue n'avoir pas su apprécier le roman de Thomas Mann (qui pourtant m'avait réjouie dans La montagne magique).
'avais trouvé l'univers pesant, malgré de belles descriptions de Venise, l'atmosphère étouffante et le personnage principal plus pathétique que malsain. Adulte, j'ai relu des passages de ce livre, et surtout vu le film de Visconti, tout en lumière, et émotion, force et sobriété.
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Pour moi ce livre est un chef d'oeuvre de la littérature. le lyrisme présent dans le livre ainsi que les discours sur la beauté dans l'art donne de la profondeur au roman
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Un beau texte, subtil et tout en nuance, qui relate le cheminement troublant d'un homme d'âge mur vers une sorte de folie intériorisée face à la beauté d'un jeune garçon. le récit est simple, mais les multiples références ne se livrent pas aussi facilement. Ce dilemme psychologique fait penser aux forces souteraines décrites par Schopenhauer.
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Cela faisait longtemps que je voulais découvrir la plume de Thomas Mann, mais sa réputation d'écrivain d'oeuvres ennuyeuses me faisait un peu peur, j'ai donc décidé de commencer par un court recueil de trois nouvelles plutôt que par ses chefs-d'oeuvre beaucoup plus longs comme ''La montagne magique'' ou ''Les Buddenbrook'', et grand bien m'en a pris. Alors pour ce qui est de sa réputation d'écrire des livres ennuyeux, je confirme. Ca n'est bien sur que mon humble avis, je ne remets pas en cause le talent d'écriture de l'un des plus grands auteurs Allemand du XXème siècle, qui plus est lauréat du prix Nobel de littérature en 1927, mais tel est mon ressenti, je me suis beaucoup ennuyé. J'ai trouvé le texte très bavard dans ses réflexions internes et sa contemplation, souvent pompeux également, et j'ai dû m'accrocher pour ne pas laisser mes pensées vagabonder à mesure que je lisais. Les histoires ne sont en fait pas déplaisantes à suivre, mais trop de texte, trop guindé. C'est surtout vrai pour la première, la plus connue et la plus longue des trois nouvelles : ''La mort a Venise''. Les deux autres nouvelles étaient plus fluides, mais j'étais déjà trop marqué par la première et j'avais juste hâte d'en finir. A la décharge de ces trois nouvelles, je venais juste de finir un autre recueil de nouvelles d'un registre radicalement différent et qui m'ont happées du début à la fin, ce qui n'a sans doute pas aidé à me faire apprécier celles-ci. Toujours est-il que c'en est fini pour moi de cet auteur.
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Cette courte nouvelle reprend de manière subtile et répétitive les différentes conceptions de Thomas Mann. On y retrouve son obsession pour la beauté, dans une atmosphère d'inspiration très romantique. Il traite ces thèmes en multipliant les références à d'autres oeuvres classiques et fait de la beauté un idéal à vénérer et à atteindre. Il cherche à nous montrer que la passion dévastatrice est plus fort que tout et qu'elle nous transforme en marionnette. En effet, Thomas Mann écrit lui-même sur cette nouvelle: « "L'histoire est essentiellement une histoire de mort, mort considérée comme une force de séduction et d'immortalité, une histoire sur le désir de la mort. Cependant le problème qui m'intéressait surtout était celui de l'ambiguïté de l'artiste, la tragédie de la maîtrise de son Art. La passion comme désordre et dégradation était le vrai sujet de ma fiction. Ce que je voulais raconter à l'origine n'avait rien d'homosexuel; c'était l'histoire du dernier amour de Goethe à soixante dix ans, pour Ulrike von Levetzow, une jeune fille de Marienbad : une histoire méchante, belle, grotesque, dérangeante qui est devenue La mort à Venise. À cela s'est ajoutée l'expérience de ce voyage lyrique et personnel qui m'a décidé à pousser les choses à l'extrême en introduisant le thème de l'amour interdit. le fait érotique est ici une aventure anti-bourgeoise, à la fois sensuelle et spirituelle."
Dans ce recueil, on trouve également la courte nouvelle Tristan, que j'ai trouvé très belle et profonde. L'ambiance glacée de la montagne et le cadre du sanatorium nous renvoie au grand chef d'oeuvre de Thomas Mann, La Montagne magique. Ce récit est d'une extrême profondeur et un bel éloge de la revendication d'identité.
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livre à lire dans le calme de la réflexion
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