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sur 943 notes
Un second tome est souvent un exercice dangereux. Pour le lecteur, l'attente est plus forte. Il s'agit de retrouver des personnages sur lesquels nous avons projeté une émotion et une image. Dans le cas présent, la barre est haute. Yeruldelgger était une excellente surprise.

Un tome 2, c'est aussi pour l'auteur de ne pas céder à la facilité. Les Temps Sauvages est avant tout un thriller inventif. Ca envoie du pâté et Manook ne tombe pas dans la paresse. Toujours situé en Mongolie, le déracinement est assuré entre une capitale moderne, Oulan Bator et terriblement polluée, les steppes blanchies par le dzüüd et les villes radioactives interdites. Outre que ce roman est idéal pour la saison, c'est un roman en noir et blanc. Blanc comme la steppe où personne n'est jamais seul et noir comme l'âme des personnages.

Mais parlons du pitch de Les Temps Sauvages : Un homme et sa monture sont trouvés écrabouillés par une femelle yak venue du ciel, le tout agglutiné en un maelstrom congelé. Ajoutez une enquête faisant peser les soupçons sur Yeruldelgger à partir du corps d'une jeune femme égorgée, examinée par Solongo sa légiste de compagne, des trafics en tous genres et des manipulations politiques, vous saurez presque à quoi vous attendre.

Le décor est en place. Il nous entraine au-delà des frontières, à l'autre bout de l'Europe, au Havre. Les intrigues sont posées non sans humour et de multiples situations burlesques sont injectées tout au long du roman. Toujours aucun temps mort. Les chapitres sont courts. C'est vif. Si les mauvaises langues peuvent dénoter quelques invraisemblances, le suspense y est sans arrêt présent.

Quant aux personnages, les anciens transgressent leurs fondements. Yeruldelgger est colère. Il sait qu'il ne peut plus suivre la voie du Septième Monastère et qu'il devra en payer le prix. Il va, comme Oyun et Gantulga, devoir aller au bout de lui-même. Quelques nouveaux, comme Zarza débarquent dans ce roman. Ils sont riches en images et toujours aussi structurés, qu'ils soient barbouzes, trafiquants et politiques ou militaires magouilleurs.

Les Temps Sauvages est peut-être moins intimiste. Mais il foisonne de détails. Preuve en est, le fait que cela soit riche en bouffe. Manook se plait à distiller mets et plats plus ou moins gastronomiques. Surtout, ce roman est visuel, riche en tension. Il prend sa source dans une réalité faite de philosophie bouddhiste. La spiritualité ou son absence est souvent présente. Il fleure bon les traditions mongoles, les légendes et les coutumes. Ça, c'est pour l'émotion. Mais ce serait oublier que la réalité est parfois bien sombre et l'imagination est sans limite quand il s'agit d'horreur. Bref ce tome 2 nous tient en haleine jusqu'à un final magistral.
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J'ai eu plaisir à retrouver ces personnages.
J'ai eu plaisir à faire un nouveau voyage en Mongolie.
J'ai eu plaisir à reprendre un roman rythmée.
Mais c'est tout.
L'ensemble paraît brouillon. L'histoire part dans tous les sens et tous les pays. Il y a trop d'invraisemblances.
Je suis déçu.
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La suite aux aventures de "Yeruldelgger", on l'attendait avec impatience mais aussi avec une certaine appréhension. Comment l'auteur allait il réussir a se renouveler et nous offrir des aventures en Mongolie pleine de surprises et de rebondissements ? En tout cas il faut reconnaitre une constance au niveau de la couverture, les éditeurs ont réussit a en faire une aussi moche que la première (voir même plus), une couverture dignes de la série des S.A.S de Gérard de Villiers. Quand est il du contenu ? L'effet de surprise ne pouvant plus joué, il fallait que l'auteur nous la joue différemment s'il voulait nous happé comme il avait réussit a le faire avec son premier opus. le début est une vraie réussite avec son lot de mort et d'action mais après l'intrigue a une tendance a s'enliser avec une enquête qui ne nous concerne pas et un Yeruldelgger pas concerné. Ce qui nous plaisait dans le premier opus c'était les relations entre les différents membre de l'équipe du commissaire et la Mongolie. Problème c'est qu'ici les relations entre eux ne sont pas développées car ils sont rarement ensemble, Yeruldelgger faisant cavalier seul. Quand à la Mongolie elle passe en arrière plan alors qu'elle en était un des acteurs principaux dans le premier épisode. Une intrigue un peu décevante, une Mongolie de carton pâte et un Yeruldelgger psychologiquement absent font ils de ce polar un mauvais polar ? Non même s'il est décevant, il faut reconnaitre a Ian Manook sa capacité a nous raconter des histoires. Si on ne palpite pas à chaque page on ne s'ennuie pas non plus. On suit les (més)aventures des différents protagonistes avec plaisir. La fin (un peu too much) nous laisse entrevoir une suite, en espérant qu'elle réussisse a redonner un nouveau souffle. Ma note 6/10.
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J'aurais dû certainement commencer par le premier volet des aventures de ce flic pas comme les autres, dans un pays inconnu et qui semblait promis à un absolu succès...ce qui fut le cas si on en crois moult retour de lecture ....J'ai cependant, opportunité faisant foi, attaqué par les Temps sauvages. Bon ben c'est très moyen, l'écriture et le scénario sont peu travaillés et au final ça sent le préfabriqué à vocation commercial de type pailleron avec moult détails googlisés sur la vie des mongols et que le mouton à toutes les recettes ça finit par être vomitif.
Donc échec pour moi, mais si l'occasion se présente je tenterai le premier opus en espérant me réconcilier avec la Mongolie et Yerruldelgger
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Personnages truculents, un peu caricaturaux mais tellement vivants, la suite de Yerudelger est d'un trés bon niveau et s'offre une excursion en France, au Havre plus précisément. Trés bon roman avec une intrigue un peu complexe, les ramifications entre l'armée, les services secrets et la "mafia" mongole sont un peu dificiles à suivre mais comme dans les livres d'Olivier Truc, on apprend une foule de choses sur la société, les moeurs, la politique en Mongolie. C'est riche, un peu violent (Oyun trinque pas mal quand même) mais palpitant.
Trés trés bon roman.
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Avec Ian Manook on embarque sans escale pour la Mongolie avec des descriptions d'un réalisme à couper le souffle (qu'il s'agisse des paysages, de la culture, de la gastronomie ou de l'histoire). Un pays qui semble en perpétuel grand écart entre ses traditions et le XXIème siècle, un pays encore hanté par le joug soviétique, un pays où la liberté fait encore peur après des années de tyrannie communiste. Un pays où on se les gèle grave au coeur d'un hiver qui n'en finit pas (bienvenue à Westeros les gars), un pays dont la capitale vit sous une chape de pollution (selon un classement OMS, Oulan Bator est la seconde ville la plus polluée du monde). Dépaysement garanti sans toutefois donner forcément envie de se ruer sur le premier vol en partance pour la Mongolie !

Rassurez vous l'auteur propose bien plus qu'un guide touristique. Son intrigue, ou plutôt devrai-je dire ses intrigues, sont parfaitement maîtrisées. Plutôt que d'essayer de déchiffrer l'écheveau de son jeu de piste, laissez vous guider et apprèciez pleinement un récit d'une incroyable richesse. D'autant que les choses ne vont pas à aller en s'arrangeant, au contraire, plus on avance dans l'intrigue et plus ça se complexifie (sans jamais devenir brouillon, les neurones bouillonnent mais l'auteur, lui, garde le cap). le truc voyez-vous c'est que dès le début on sent bien qu'il y a anguille sous roche, sauf que ladite anguille serait plutôt une murène aux dents effilées et au corps puissant.

L'une des forces de Ian Manook est de nous concocter des personnages finement ciselés dans du diamant brut. On retrouve un Yeruldelgger encore plus taciturne et grognon (voire franchement colèrique) que dans le précédent roman, à tel point qu'il se la joue en solo pendant une bonne partie du bouquin et n'hésite pas à basculer du côté obscur pour progresser. Bien entendu ses « femmes » sont aussi du voyage avec Oyun sa collègue et amie (qui occupe une place beaucoup plus importante dans ce second roman) et Solongo, sa compagne. D'autres personnages déjà croisés dans le premier roman refont surface mais je vous laisse découvrir de qui il s'agit et dans quelles circonstances ils interviennent dans l'intrigue.
Bien entendu le roman nous fait aussi découvrir bon nombre de nouveaux visages. J'ai eu un gros coup de coeur pour le duo Zarzavadjian / Soulniz qui enquête en France sur un trafic liè à l'intrigue mongole. Mais là encore je ne m'étendrai pas davantage, moins on en dévoile et meilleure sera la découverte.

Ce bouquin est une véritable ode à la (bonne) bouffe, que ce soit en Mongolie ou en France, les personnages s'en foutent plein la panse. On en baverait presque en lisant. Ceci dit j'avoue que mon coeur balance plutôt du côté de la cuisine française, certaines spécialités mongoles semblent appétissantes mais d'autres sont un peu trop exotiques à mon goût (décidément leur thé noir salé avec du beurre de yack rance et de la farine me laisse perplexe) !
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Suite de "Yeruldelgger", Ian Manook ne déçoit pas le lecteur. Il maintient le rythme et l'efficacité qui marquaient la première intrigue. Il est toujours aussi plaisant de découvrir la face cachée de la Mongolie. le récit est marqué d'une violence certaine, mais dans ces pays à la recherche d'une identité, aux militaires et hommes politiques corrompus, elle est forcément présente. On reprend le cours de la vie des héros là où on les avait laissés dans "Yeruldelgger". Ils se remettent peu à peu de leurs blessures, mais vont être repris dans un engrenage diabolique.

J'ai donc été une fois de plus conquise par ce nouvel héros du paysage "polar" français.

Pour rappel, "Yeruldelgger" a été plusieurs fois primé : Grand Prix des lectrices Elle policier, Prix SNCF et Prix du Quai des polars. Et après notre lecture, on comprend pourquoi !

Je remercie Babelio et Albin Michel. J'ai lu ce livre dans le cadre d'une masse critique. Et il fait également partie de la sélection du Club polar.
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Et nous revoilà à suivre les aventures de ce flic pas tout à fait comme les autres, Yeruldelgger,Nous sommes replongés dans une Mongolie encore plus inhospitalière que la dernière fois vu les températures extrêmes. Les habitants subissent en effet cette année là le dzuud ou un hiver particulièrement enneigé.

Trois histoires s'entremêlent .Oyun, à peine remise de ce qui lui est arrivé quelques temps auparavant, enquête sur la découverte d'un cavalier découvert mort, écrasé sous un yack! Pas commun,n'est ce pas? Et c'est avec cette histoire qu'elle fera la connaissance de Gourian, un beau militaire.

Yeruldelgger, quant à lui , est accusé du meurtre d'une prostituée qui lui servait d'indic. Un complot? Qui pourrait lui en vouloir autant? Bien entendu, il fera, contre la volonté de sa hiérarchie, une enquête afin de se disculper et ce faisant apprend qu'elle a adopté un gamin des rues qui a disparu en même temps que Gantulga , petit gamin que Yeruldelgger a pris sous son aile et confié au monastère des moines Shaolin. Il comprendra que les petits sont partis voir si de lointaines contrées peuvent leur apporter ce qui leur manque en Mongolie et par lointaines contrées, entendez la France et le Havre plus particulièrement.
Enfin, si j'ose dire, un scientifique arménien ,Boyadjian, appelle Yeruldelgger car il a trouvé un cadavre encastré dans une faille montagneuse. Comment a t il pu arriver là ? Ce scientifique atypique , qui nomme les gypaètes, ou vautours, Voltaire,Diderot,Montesquieu et j'en passe et leurs territoires de chasse de noms de romantiques Allemands. (bon moment de délire et de culture) va être un peu trop curieux..

Dans cet opus les personnages, nouveaux ou anciens, grouillent de partout, s'entrecroisent pour mieux se retrouver mais là, je me suis perdue. le temps de parvenir à comprendre qui est qui,voir où Ian Mannok veut nous entraîner, mon intérêt s'est émoussé. Tout n'est pas négatif bien entendu! Les personnages évoluent et sont attachants,certaines scènes sont pleines d'humour et parfois surréalistes, des recettes mongoles nous sont proposées pour notre plus grand bonheur...ou pas. Ian Manook nous concocte un final plein de tensions et de suspense

Ian Manook nous montre aussi une Mongolie déchirée entre le rêve du progrès et la volonté de respecter les traditions. On découvre de manière encore plus forte ces nomades condamnés par le régime soviétique à se sédentariser , lâchés par ce même régime et vivant dans une misère terrible.On voit les paysages , les villes défigurés par l'influence de ce régime.On entre dans l'antre nauséabonde des magouilles et des pots de vin. Mais Ian Manook nous fait voir aussi sa Mongolie, composée d'hommes et de femmes fièrs,encore debout,aux paysages décrits avec une telle plume que le lecteur a la sensation d'y être et d'en être ébloui.
Au final, que penser de ce second opus? Je ne regrette pas l'avoir lu, j'attends même la suite (car oui,il y a une suite prévue, ce n'est pas déflorer grand chose que de dire cela) mais j'attends une intrigue moins complexe, qui m'entraîne à la manière d'un turn-over comme le premier tome l'avait fait.
A quand un film tiré de ces polars? Certaines scenes sont presque des scenarios.
Je remercie Babélio et les éditions Albin Michel de m'avoir fait faire cette balade dans le pays du Loup Bleu.
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Yeruldelgger revient ! Bon il n'est pas en grande forme dans cet opus, un brin désabusé, l'enseignement des moines s'éloignant à grand pas de son esprit rattrapé par la violence extérieure. Etat d'esprit qui est relativement monnaie courante chez les enquêteurs du nord il faut bien le dire, que l'on parle de Wallander, Varg Veum, Erlendur, Harry Hole...- Heureusement, pour contrebalancer cette morosité Yeruldeggerienne, la jeune Oyun, sa collègue tombe dans les bras d'un beau militaire qui sent bon le sable chaud et ses sens -et son bon sens- vont être malmenés par ce bel hidalgo.

Pendant que Oyun se concentre sur une découverte macabre, Yeruldelgger enquête sur le meurtre d'une ancienne associée et sur la disparition de son fils d'adoption et de Gantulka rencontré dans le premier tome. Les chapitres s'enchaînent, dynamiques, fluides, beaucoup moins violents que dans l'opus précédent. L'enquêteur désabusé traque ses vieux démons et la piste le mène jusqu'en Russie, et même en France, dans le port du Havre.

Si Yeruldegger est en petite forme, ce n'est pas le cas de Ian Manook dont l'humour et la bonhomie illuminent chaque page. Ses dialogues sont dignes de Audiard :

"- Et qui te dit que j'ai envie de t'entendre, chinetoque ? Les fouille-merde, je les mets pas sur écoute, moi, je les fracasse. Je vais te mettre sur la feuille de match, et pas pour réchauffer le blanc ! Je vais te montrer qui c'est, Rebroff. Aux quatre coins de la toundra qu'on va te retrouver, congelé par petits bouts, façon glace pilée. Moi quand on cherche le brassage, je cogne plus : je slap shot, je drop le puck, je pète la rondelle !

- C'est quoi, ce numéro de hockeyeux à deux kopecks ? Tu ne peux pas lui fracasser un genou sans faire ton cirque ?

- Désolé, monsieur Orlov, s'excusa le géant en triturant sa crosse. C'était juste pour le psychologique. Je veux dire pour la préparation, quoi. La préparation psychologique, vous savez..." p.294

Il nous fait partager sa joie de vivre et nous invite à savourer tous les plaisirs, qu'ils soient culinaires, nous donnant envie de découvrir les spécialités de Mongolie comme les kuushuurs ou les buzz, des raviolis de mouton : "Ses raviolis avaient juste la bone taille pour être engloutis d'une seule généreuse bouchée gourmande, et la pâte avait la bonne consistance pour rester en bouche chaude et fumante et ne gicler son gras bouillant qu'au premier coup de dents et ainsi libérer la farce de viande." p. 105 ou encore les spécialités de nos régions normandes -plus accessibles - (brandon à la crème patissière parfumée au vieux calva, galette au sucre, tripes), ou qu'ils soient plus sensuels, agrémentés de dentelle...

En résumé dans ces temps sauvages, vous trouverez des militaires qui sentent bon le sable chaud, des professeurs lettrés, des inspecteurs en sous-vêtements, des méchants, des loups, des yacks qui tombent du ciel, un rapace prénommé Voltaire, des dzüüds glacials, et vous rugirez de plaisir dans cette atmosphère si jubilatoire !

A consommer san modération !
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Une couverture un peu plus peu attrayante cette fois-ci (une jolie figure féminine) et un auteur que je connais maintenant pour l'avoir lu l'année passée dans le cadre du prix des lectrices de Elle pour lequel il a remporté le prix dans la catégorie Polars (Yeruldelgger), et pour l'avoir rencontré (Patrick Manoukian de son vrai nom, auteur ô combien sympathique) lors de la remise de ce prix. Inutile de vous dire que j'attendais ce 2e volet avec impatience ! Et alors me direz-vous ? Eh bien, je n'ai pas été déçue, bien au contraire, et j'ai retrouvé avec plaisir Yeruldelgger bien sûr, mais aussi Solongo, médecin légiste et compagne de Yeruldelgger, Oyun sa collègue inspecteur, Gantulga, le gamin des rues, fils spirituel de Yeruldelgger, Saraa sa fille toujours rebelle.
Toujours un pays lointain et ô combien dépaysant, la Mongolie, même si dans ce volet, on revient aussi en France, en Normandie plus précisément, et toujours des chapitres courts, dont l'accroche est toujours la dernière phrase du chapitre qu'on s'apprête à lire, donnant un vrai rythme à la lecture, comme un teaser.
Vous l'aurez compris, on retrouve beaucoup des ingrédients du premier tome et les mêmes personnages si attachants, mais qui ont évolué, avec une vraie profondeur et dimension psychologique, des dialogues percutants et pleins d'humour souvent, des relations humaines touchantes. Mais heureusement, et logiquement, de nouveaux personnages apparaissent, comme ce fort sympathique Zarzavadjian, ce « flic de la ferroviaire » que l'on retrouve au beau milieu du roman, dans le port du Havre, au milieu des conteneurs dans la zone de stockage (et que l'on pourrait bien voir réapparaître dans un 3e volet, qui sait ?). Et Oyun prend une place centrale dans cet opus, et ce n'est pas pour me déplaire.
Et l'histoire dans tout ça ? Toujours assez complexe, évidemment mais très différente du premier, deux enquêtes parallèles (voire trois), l'une nous emmenant de Mongolie en Russie, en passant par la Chine, l'autre au Havre (et même à Honfleur, si si je vous assure !) avec trafics en tous genres, impliquant armée et militaires haut gradés, mais aussi les services secrets en la personne de Bathbaatar notamment, patron de l'Agence nationale de sécurité. On peut s'y perdre un peu parfois tant les noms des protagonistes sont exotiques, peu familiers, voire imprononçables (mais c'est sans doute aussi cela qui donne son charme à ce roman) et tant l'auteur nous trimballe d'un chapitre à l'autre, d'un lieu à un autre, d'une enquête à une autre.
Mais à la fin de la lecture de ce 2e volet, on n'attend qu'une chose : que les aventures de ce Yeruldelgger soient portées à l'écran tant ce personnage est « incarné », et tant le « décor » est sublime ! Yeruldelgger est un vrai héros qui a une âme, et qui de surcroit essaie de faire en sorte qu'elle soit en harmonie avec celle de son pays, même s'il y arrive de moins en moins. Son âme est plutôt sombre ces derniers temps. Malgré la colère qui l'anime, ses souffrances, ses révoltes, il a une part de sagesse héritée de l'Enseignement du Nerguii, chef spirituel du Septième monastère des moines Shaolin. « Ce qui se voit, c'est que ton coeur est meurtri. de cette ville, de ce que deviennent les gens, de ce que tu fais pour vivre, de ce que tu ne peux plus faire pour les autres. Tu es fort dehors, mais tu pleures à l'intérieur. Alors que tu aimerais que la montagne sacrée te rapproche du ciel, tu as au contraire l'impression qu'elle pèse toute entière sur tes seules épaules. Tu voudrais remettre de l'ordre dans ta vie et dans la ville, mais tu ne peux le faire que par la force et la colère. »
Ce livre n'est décidément pas un polar comme les autres. Il est empreint de spiritualité, de philosophie bouddhiste, de traditions mongoles, de coutumes ancestrales, de légendes. Et c'est ce que j'aime, alors au diable les quelques invraisemblances, facilités et ficelles un peu grosses parfois. Et on trouve aussi, même en pleine steppe mongole, toute la modernité du monde actuel et ses modes de communication, tout cela donnant quelques scènes assez cocasses (le vieux nomade mongol qui sort sa tablette Samsung Galaxy Tab !) sans parler des vaches et des yacks qui tombent du ciel !
Il ne faudrait pas non plus oublier que les romans de Ian Manook sont de vraies balades gastronomiques qui (r)éveille les papilles. Cette fois-ci ce n'est plus seulement la cuisine mongole qu'on savoure mais aussi la gastronomie normande avec ses tartes au sucre, Bourdelots, Bec de Flers, tripes et autres spécialités !
Enfin, pour que le dépaysement soit total, quelques notions de vocabulaire local : dzüüd (« malheur blanc », terrible blizzard, phénomène climatique rare), dzum (femelle du yack), khushuur et buzz (raviolis de mouton à la vapeur), pyartan (bouillon de mouton avec des pâtes), vatrouchka (petite brioche ronde fourrée de crème frappée), pirojki (petit beignet frit de pâte feuilletée fourré de chou et d'oeufs d'esturgeon ou de poulet)…. Et j'en passe…
Bref, à lire absolument, à découvrir pour certains, et à savourer pour les amateurs du premier, un vrai régal ! le genre de livre qu'on ne peut refermer, qu'on lit d'une traite, qu'on savoure en voulant aller toujours plus loin mais en regrettant à chaque page d'aller toujours un peu plus vers la fin ! Un grand merci à Babelio et aux Editions Albin Michel.
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