Elle descendit directement au sous-sol en émasculant du regard ceux qui s’aventuraient à caresser des yeux son corps de vieille femme bien refaite dans son Chanel classique. (page 246)
Pour rien au monde une fille d'aujourd'hui n'accepterait de perdre sa jeunesse dans une tente plantée dans le trou du cul du monde à des centaines de kilomètres du premier Maxi Best Of venu.
Les Occidentaux se rattachent aux morts, mais nous, nous nous rattachons au monde. Ils sont dans le culte du souvenir, nous dans celui de l'oubli. Le but de la mort nomade, c'est d'oublier le mort et jusqu'à l'endroit même où on l'a laissé. Pour ne vivre qu'avec son esprit, toujours, partout, où qu'on soit. C'est pour cette raison que la tradition dit que les esprits habitent le feutre des yourtes.
- Celui-ci, c'est le cornouiller des pagodes de François Fillon, dit le Premier ministre en désignant d'un geste large de la main un arbre à l'écorce grise et zébrée sous un ramage d'un vert tendre brodé de blanc.
- C'est bien la première fois qu'il démontra en avoir, glissa le Premier ministre en confidence.
- De quoi ? demandé de Vilgruy en se jetant dans le piège où il ne pouvait que tomber.
- Des cornouilles ! savoura le chef du gouvernement.
Quelques uns se sont servis de toi. Physiquement, je veux dire, parce que pour ce qu'ils te payent, je suppose qu'ils estiment avoir aussi droit à toi, non ? Posséder, prendre, s'approprier, c'est tout ce qu'ils aiment. Et ils t'ont prise. Avant sûrement, mais plus maintenant. Ou alors seulement les plus jeunes d'entre eux pour pouvoir se vanter auprès des anciens d'avoir su faire comme eux, ce n'est pas vrai ? Et toi tu dois haleter plus fort, exagérer ton plaisir de femme mûre qui a tout vécu, faire croire que tu peux tout oser, essayer de garder le contrôle, faire semblant de tout donner. Dis-moi, tu te laisses sodomiser par ces hommes-là ?
On n'est traître que parmi les siens.
Puis il garda le silence jusqu'à ce que le spectre du Nerguii disparaisse. Ne resta alors que la tiédeur d'une steppe d'émeraude au pied de la colline.
Le peuple a besoin de légendes pour se donner le courage de la révolte.
– Ces fleurs se nourrissent du corps de ceux que nous avons aimés, dit le Nerguii. Abandonne-la à cette terre, et tu devineras le parfum de sa peau dans la senteur de la steppe. Tu reconnaîtras son rire au matin dans l’appel d’un oiseau. La fraîcheur de ses baisers dans une eau de source. Ses angoisses que tu apaisais dans l’étreinte d’un orage qui se resserre. Il en va de la mort nomade comme des amours : c’est elle qui te choisit.
— Ce ne sont plus ces gens rationnels qui font l’histoire. Ce sont ceux qui font croire aux légendes. Plus d’un milliard de téléspectateurs ont vu les avions percuter les tours de Manhattan. Il aura suffi de quelques manipulations de vidéos et de photos sur la Toile pour que des millions d’entre eux croient désormais à un vaste et incompréhensible complot. Et quelques millions, ça me suffit.