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3,21

sur 338 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est bien la première fois que cela m'arrive de supprimer une critique et d'en faire une autre sur un livre. Je m'explique. Il y a cinq mois, je l'ai abandonné, n'y comprenant rien avec la sensation que ça partait d'en tous les sens. Jusqu'à ce que Bookycooky me demande de lui redonner une seconde chance. Et cette fois, ai-je été mieux disposée ? J'ai trouvé intéressant de parler des journalistes assassinés comme Hrant Dink et de ceux de Charlie Hebdo où l'écrivaine a travaillé. Quand même pas toujours facile de comprendre les problèmes de la Turquie quand on y connaît rien. Je pense que j'ai surtout été gênée dans le fait que ça oscille trop entre une bio qu'il aurait fallu développer et sa vie à elle personnelle. Michefred a écrit : Il y a des lectures qu'il faut laisser mijoter...
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Début des années 2000, la Turquie hisse avec quelques hoquets sa tête hors du marasme économique. En 2013, l'espoir de faire basculer le pays dans la démocratie s'étouffe dans les gaz lacrymogènes, les coups de matraque, les arrestations, les disparitions et les morts. La narratrice a rejoint son amant à Istanbul, où les enfants des réfugiés syriens errent dans les rues. Elle souhaite écrire un livre sur Hrant Dink journaliste chrétien d'origine arménienne assassiné par un musulman. Agos, le sillon en français était le titre de son journal. Avec la narratrice, nous partons donc sur les traces de ce journaliste

« Il n'était pas comme les autres Arméniens qui avaient vécu toutes ces années sans oser parler. Lui ne voulait plus être du peuple des insectes qui se cachent, de ceux qui ne veulent pas savoir. »

L'occasion d'évoquer bien sûr la cause arménienne et le génocide, le rôle ambigu de l'Europe qui fait semblant de vouloir ouvrir sa porte à la Turquie, la tentative de coup d'État ratée contre le président Erdogan et la furieuse répression qui a suivi, les arrestations des journalistes, écrivains, universitaires où les femmes sont surreprésentées dont Asli Erdogan figure emblématique de la lutte pour les droits de l'homme.

« Une blague circule, racontant qu'un détenu a fait demander à la bibliothèque de la prison un roman d'Ahmet Atlan, et que le gardien serait revenu bredouille en disant que le roman en question n'était pas disponible, mais qu'on pouvait directement s'adresser à l'auteur quelques cellules plus loin. »

Une fois de plus le jury Renaudot n'a pas choisi un livre facile pour attribuer son prix. Je dois reconnaître que j'ai eu quelques difficultés à me plonger dans ce roman très politique où la narratrice déambule dans les rues d'Istanbul pour enquêter sur la mort de ce journaliste d'origine arménienne. La décomposition de son histoire d'amour est en parallèle avec celle de la Turquie, ce pays qui rend les gens fous où le président Erdogan a instauré un climat de suspicion, de haine et de terreur. Ce roman a le mérite de nous éclairer sur la Turquie d'aujourd'hui.

« La vérité est une cause perdue pour nous : c'est comme jouer aux échecs avec un pigeon : même si vous jouez selon les règles, le pigeon va renverser toutes les pièces et finalement chier sur le plateau, vous laissant gérer le bordel. Soyez prévenus. Depuis quinze ans, nous jouons aux échecs avec un pigeon en Turquie, et maintenant nous n'avons même plus d'échiquier. »

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Un livre atypique, j'ai eu bien du mal à le cerner. Pour faire simple, hormis les errances dans Istanbul je n'ai pas trouvé beaucoup de plaisir à lire ce roman. Certes, je suis certaine qu'il y a matière à réflexions, mais je pense que le moment ne s'y prêtait pas. J'ai chois ce livre par échos positifs, hélas le mien sera modéré voir palot.
Trop politique, trop de sujets qui nous blessent en permanence, je n'avais pas envie réellement de me plonger dans ce genre de lecture.
Le style est parfois intéressant parfois déroutant. Peut être que l'auteure est encore entrain de se chercher.
J'attendais beaucoup plus avec le sillon, voilà, c'est toujours comme ça, quand on espère, on déchante quand le rendez-vous est manqué.
A une autre fois peut être.
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Prix Renaudot 2018, en plus de belle allure esthétique, ce roman est une grande chance (méritée) pour les Edts Tripode qui ne présentaient qu ‘un seul roman pour la « rentrée ».
Bravo.
le Sillon est au départ de ce roman le nom d'un journal »Agos » , et la narratrice creusera le sien, loin de la France et des attentatsde 2015.
Elle part en Turquie rejoindre son amant qui se fiche d'elle comme de sa première chemise, elle traîne avec elle une sensibilité d'écorchée, (elle a travaillé chez Charlie) , et s'intéresse au destind'un d'Hrant Dink, journaliste d'Argos , militant de la Paix, assassiné en 2007 par un nationaliste.
C'est l'occasion pour V.Manteau, de disséquer les rapports si douloureux Arménie-Turquie, et de voir évoluer la Turquie d'Erdogan. Tout cela avec mélancolie, légéreté et insouciance perdues.
On la voit promener son chagrin dans les rues d'Istambul et sur les rives du Bosphore.J'ai aimé ce style, même si par moments cette écriture post-traumatique comme dans « Le lambeau »pourrait aussi atteindre le lecteur.
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J'avais sans doute trop d'attentes. Je m'imaginais, après avoir entendu parler de ce roman, à un témoignage historique aussi frappant que ceux que sait si bien nous faire partager Svetlana Alexievitch. Mais j'ai trouvé là un écrit très proche d'un journal intime, à peine édité: des pensées jetées de façon éparse, une multitude de personnages que j'ai eu a du mal à cerner, une histoire d'amour ou plutôt de rupture.. le tout m'a donné une impression de dispersion, un « all over » où j'ai eu du mal à me retrouver: même la lumière mise sur Hrant Dink n'a pas réussi à me convaincre que c'était là le sujet principal de ce roman qualifié souvent d'autofiction. Je n'ai pas appris non plus grand chose de plus que ce que je savais par les médias de l'ambiance générale qui règne en Turquie.
Vous l'aurez compris: j'ai été déçue…
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Un roman politique qui dénonce, à travers la voix de l'auteur, la dérive du nationalisme turc à l'encontre des Arméniens, des Kurdes mais aussi des Turcs. C'est un récit haché dont nous sortons grandis, mais aussi pessimiste voire triste. Les civilisations se succèdent à coup d'injustices et de massacres et la narratrice ne peut rien y faire sauf à écrire ce roman avec ses multiples personnages qui, tous, se débattent comme ils peuvent. La littérature comme dernier rempart, ou comme une chimère, la dernière avant les ténèbres.
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j'ai été très touchée par ce livre que j'ai lu lors d'un séjours touristique à Istanbul en décembre 2021.
J'ai aimé ces histoires parallèles : celle personnelle de la narratrice, celle de Hrant Dink, et celle des intellectuels ou militants engagés qui nous sont contemporains.
Je ne me suis pas sentie perdue dans ce livre mais complètement absorbée dans les pas de la narratrice, et dans sa réflexion.
Une très belle découverte !
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Où se situe la frontière entre fiction, autofiction d'ailleurs et réalité dans ce roman ? L'auteure est journaliste, a travaillé pour Charlie Hebdo de 2008 à 2013 et elle raconte ici, les déambulations d'une jeune femme journaliste française à Istanbul. Cette dernière est aussi amoureuse d'un jeune homme turque, et en quête d'un sujet, d'inspiration pour un prochain roman, elle découvre le récit de cet homme, journaliste également Hrant Dink. Ce dernier, arménien d'origine a été assassiné en 2007 par un jeune nationaliste turque devant son journal Agos qui veut dire Sillon.

Valérie Manteau à travers ce roman met sa plume au service des disparus, redonnant voix à ceux-ci comme à tous ceux qui luttent pour la démocratie dans ce pays dans lequel la jeunesse est de plus en plus en souffrance depuis quelques années, les journalistes emprisonnés. Elle nous redit également que Paris n'est pas la seule ville à avoir vécu l'horreur, et de ce fait elle décentralise un peu en allant voir ailleurs, en s'immergeant dans une autre culture touchée encore bien davantage. Elle nous éclaire un peu plus sur cette histoire tellement méconnue des Arméniens et des Turcs, des minorités.

C'est très intéressant, le sujet passionnant, un travail remarquable, seulement la forme, le style tient davantage du journalisme. Et ceci a des conséquences, pour mon cas, dans ma lecture. Moins de point d'accroche, pas facile à suivre, pas d'émotion aucune.
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Je n'ai malheureusement pas réussi à accrocher à ce livre. Tout comme l'auteur j'ai beaucoup erré/vagabondé en parcourant ces pages... Je me suis perdue dans Istambul mais je me suis surtout perdue dans le récit...
Le parti pris narratif de rédiger tout d'un bloc, parfois nous laissant deviner qui parle peut être intéressant et donner un certain rythme à un récit/roman... Mais ça n'a fait que me perdre davantage entre les différentes parties du livre: l'histoire d'amour de la narratrice, sa quête de vérité sur l'histoire de Hrant, le récit de la Turquie... Trop de juxtaposition qui ne m'ont pas permis d'apprécier son livre à sa juste valeur...
Néanmoins, le livre m'a toute de même donné envie de connaître d'autres auteurs turcs (le livre étant rempli de citations...).
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Un livre qui bouscule dans tous les sens.
Une écriture lourde pas toujours limpide mélange de récits de dialogue de réflexions dans une seule et même respiration.
Entre fiction et réalité pas évident non plus de se fixer.
on s'attache à des passages puis on se perd pourtant avec les mêmes idées.
Ce livre a été pour moi difficile à cerner et j'en sors du coup frustré.
Avec ce livre on ne voyage pas on médite mais pas vraiment sereinement.
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