La vie, c'est une guerre, une halte de voyageur ; la renommée posthume, c'est l'oubli. p.22
La durée de la vie humaine est un point ; la matière , un flux perpétuel. p.20
Elle se couvre aussi d'ignominie quand elle se laisse vaincre par le plaisir ou la douleur ; de même encore, lorsqu'elle use de dissimulation, de feinte, de mensonge, dans ses actions ou dans ses paroles ; de même, enfin, lorsqu'elle ne donne aucun but à ses actions, à ses efforts, et qu'elle abandonne son énergie au hasard et à l'irréflexion, tandis que le devoir commande de rapporter à une fin même les plus petites choses.
En effet, nul ne saurait perdre ni le passé, ni l'avenir, car comment pourrait-on lui ravir ce qu'il ne possède pas ? p.19
Personne ne perd une autre vie que celle dont il jouit, que personne ne jouit d'une autre vie que celle qu'il perd. p.19
Sentons bien qu'il nous suffit de vivre avec le génie qui est au dedans de nous, et de l'honorer d'un culte sincère. p. 18
Considère enfin comment l'homme touche à Dieu, par quelle partie de lui-même, et quand cette partie de l'homme se trouve dans les conditions nécessaires. p.17
Oh ! que toutes choses s'évanouissent en peu de temps, les corps au sein du monde, leur souvenir au sein des âges ! p.16
On n'a guère pu voir un homme tomber dans l'infortune pour n'avoir point étudié ce qui se passe dans l'âme d'un autre ; mais ceux qui ne suivent pas avec attention les mouvements de leur âme, tombent nécessairement dans le malheur. p.13
Tu es tiraillé dans tous les sens par les événements du dehors. Donne-toi du loisir, afin d'apprendre quelque chose de bon, et cesse de te laisser aller au tourbillon. Préserve-toi encore d'une autre agitation insensée ; car c'est folie aussi de fatiguer sa vie à des actions sans but : il faut un but où se dirigent tous nos désirs et en un mot toutes nos pensées. p.13