Songe que tout n’est qu’opinion et que l’opinion elle-même dépend de toi. Supprime donc ton opinion ; et, comme un vaisseau qui a doublé le cap, tu trouveras mer apaisée, calme complet, golfe sans vagues
Les hommes sont faits les uns pour les autres. Corrige les donc ou supporte-les.
Juge-toi digne de ne jamais dire ou faire que ce qui convient à ta nature. Que le blâme ou les discours d'autrui ne t'en imposent point. (p.82)
Rien ne devient meilleur ou pire par les discours d'autrui. (p.66)
Supprime l'opinion ; tu supprimes : "J'ai été blessé". Supprime : "J'ai été blessé" ; tu supprimes la blessure. (p.63)
Que les objets ne touchent point notre âme ; qu'ils se tiennent immobiles hors d'elle, et que son trouble ne vient jamais que des opinions qu'elle se fait au-dedans d'elle-même. (p.61-62)
Ne désire jamais rien qui ait besoin d'être caché par des murs ou des voiles.
p.28
Préserve ton jugement des fumées de l'orgueil. Puisses-tu, du moins, soumettre les choses à un solide examen ! p.28
Ne montre dans tes actions ni mauvaise volonté, ni misanthropie, ni préoccupation, ni distraction; jamais à ta pensée d'ornement frivole ; point de prolixité dans tes discours ; jamais d'air affairé. Offre d'ailleurs, au gouvernement du dieu qui est au dedans de toi, un être viril, mûri par l'âge, ami du bien public, un Romain, un empereur ; un soldat à son poste, comme s'il attendait le signal de la trompette ; un homme prêt à quitter sans regret la vie, et dont la parole n'a besoin ni de l'appui d'un serment , ni du témoignage de personne. C'est là qu'on trouve la sérénité de l'âme , qu'on apprend à se passer et des services d'autrui, et de cette tranquillité que pourraient nous donner les hommes. Nous devons être droits, et non point redressées. p.25
Il faut donc se hâter, non seulement parce que sans cesse nous nous approchons davantage de la mort, mais parce que l'intelligence et la conception des choses cessent en nous avant la vie même. p.24