AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Carnets d'un chanteur de casino hors-saison (37)

Dans ce pays, ce paysage à la Lawrence d’Arabie, on peut s’écrire un destin, on peut s’écrire sa gloire, son héroïsme, sa lâcheté, son côté misérable ou épique… Tout est à votre portée. Pour un romantique comme moi, que demander de plus ? Quand j’étais sur le bateau, j’arrivais en Afrique, le berceau de l’humanité ! J’ai adoré.
Commenter  J’apprécie          10
Le fait de vivre sans religiosité et en plein scepticisme dans mon présent ne m’empêchera pas, comme ce cher Voltaire, de me confesser le jour de ma mort. J’ai trop peur de l’au-delà. Vieille réminiscence de Pascal : parions sur quelque chose après la mort, ça ne mange pas de pain.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis fils unique, c’est pour ça que je suis d’un égoïsme forcené. Et que j’ai la vanité des exemplaires uniques – et non des fabrications de série.
Commenter  J’apprécie          10
Heureusement que la littérature est le seul métier où si on ne gagne pas de fric personne ne se fout de votre gueule, parce qu’on est presque tous dans le même cas. À quelques best-sellers près, entre deux succès, on peut très bien se ruiner avec une danseuse. J’ai l’habitude de dire : « Continuez à me dire bonjour, avec moi on n’est jamais à l’abri d’un triomphe. » La conversation avec les banquiers suisses, déjà lente par rapport au débit verbal national, me fait me lever au milieu du repas et disparaître dans le bocage helvète. Encore un coup d’épée dans l’eau du lac.
Commenter  J’apprécie          10
Mais pour ne pas avoir fait tous ces kilomètres pour rien, je prends dans les mains le visage de cette déesse et je l’embrasse tendrement sur la bouche. La douceur de la bouche des femmes m’a toujours redonné une dose d’optimisme, d’énergie – depuis le premier baiser d’une petite fille à l’haleine de gosse mal nourrie du côté de la place des Fêtes dans le 19e arrondissement. Là, ça sentait bon un parfum très cher de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Ça valait le voyage !
Commenter  J’apprécie          10
J’ai appris ça à la Légion, où on se rase même en opération. Mourir pour mourir, autant mourir rasé de près. La mort est une femme fatale qui aime sûrement embrasser les hommes bien rasés.
Je sais que la mode veut que les hommes se laissent pousser la barbe, maintenant, ce qui les fait ressembler tous à des marins pêcheurs ou à des clochards. Ça peut viriliser aussi certains visages poupins des animateurs de grande surface à la télé.
Commenter  J’apprécie          10
Pour bien écrire sur la guerre, il faut mourir à la guerre. Pour écrire Pour qui sonne le glas, il faut avoir entendu le glas sonner pour soi-même.
Être un survivant, ça vieillit terriblement. On se retrouve avec une carte d’ancien combattant. Les enfants préfèrent regarder des films d’anticipation avec Schwarzenegger ou Bruce Willis plutôt que d’entendre le grand-père raconter ses campagnes. Alors, je ferme ma gueule et je regarde le film avec eux.
Commenter  J’apprécie          10
Être écrivain. Être écrivain : ça fait rêver. Rester chez moi avec la robe de chambre de Balzac et faire le tour du monde sans se fatiguer, peaufiner son œuvre, sa pensée, son âme, son ego, sa connerie, seul et indépendant dans une petite maison d’écrivain.
Commenter  J’apprécie          10
La dernière que j’ai épousée a presque quarante ans de moins que moi. C’est carrément mélanger de la viande avariée avec de la viande fraîche. Alors, je me rase de près, je fais du sport à outrance, douché avec des sels de bain, manucuré et pédicuré aux extrémités comme un maharadjah, inondé de Cuir de Russie, j’arrive à ce qu’elle m’accepte dans ses bras. L’action, c’est un mot qui m’a sauvé de l’ennui pendant toute ma vie. * J’ai entendu dire par quelqu’un qui parlait de mon bouquin intitulé Le Soleil des enfants perdus qu’il n’aimait pas mon côté superficiel. Je suis sûr que le côté jalousie dans Othello ne devait pas lui plaire non plus ! * J’ai dû remettre le prix du Quai des Orfèvres à une dame du 36 à côté de laquelle j’étais assis au déjeuner. Elle ne m’a pas adressé la parole. Elle a dû me prendre pour un délinquant. * Au Salon du livre de Genève, je tenais mon livre à la main comme mon premier enfant dans mes bras à la maternité de Libourne. J’entrais dans la cour des grands. Mon ouvrage était un objet concret comme tous ceux des auteurs que j’avais lus, Albert Camus, Milan Kundera, Romain Gary… J’étais écrivain, peut-être novice, mais écrivain quand même. Dans ce grand palais des expositions, avec toutes ces tables et ces piles de livres devant leurs auteurs, connus, reconnus ou inconnus, moi, j’étais, à la différence des autres, connu mais pas reconnu. J’allais m’en apercevoir. Un écrivain qui s’apprêtait à s’asseoir à côté de moi me toisa d’un regard intelligent mais qui respirait la malveillance. Et j’entendis la phrase qu’il prononça tout bas à l’« ouvreuse » qui plaçait les différentes éditions : « Je suis écrivain, je ne suis pas chanteur. Mettez-moi ailleurs ! » Ma carrière d’écrivain ne serait peut-être pas un chemin jonché de fleurs. Des gens curieux faisaient la queue pour se faire dédicacer des livres, des queues différentes par leur importance les unes des autres, comme toutes les queues (c’est pas drôle). D’autres n’avaient personne et ressemblaient à ces brocanteurs aux puces de Saint-Ouen qui doivent se donner une contenance face à la foule qui défile devant leurs pauvres étalages sans les regarder. Pour ceux-là, tout de suite, j’ai eu de la compassion. Pour moi, c’était un peu différent. Il y avait une certaine curiosité pour savoir si un chanteur pouvait écrire autre chose que « Destinée » ou « Viens, Poupoule ! ».
Commenter  J’apprécie          10
C’est pur comme de l’eau de source, doux comme la peau d’une femme. J’arrête parce que je vais devenir aussi chiant qu’eux et ce n’est pas le but de mon analyse.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (6) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Guy Marchand (RIP)

    Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à laisser un rasoir dans les mains d'un ...?...

    Auvergnat
    Bougnat
    Singe
    Mafieux

    10 questions
    35 lecteurs ont répondu
    Thème : Guy MarchandCréer un quiz sur ce livre

    {* *}