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EAN : 9782846790925
140 pages
Ginkgo (14/04/2011)
3.18/5   11 notes
Résumé :
Les souvenirs, c’est un peu comme dans une ancienne photo de classe…
Des enfants bien alignés et dont on ne distingue pas bien les visages,
Des souvenirs d’enfance, d’adolescence qui bien que mis bout à bout, restent confus, flous, comme effacés de la mémoire.
Ce sont ceux de Romain, ancien combattant de la guerre d’Algérie, qui hante les rues du Paris de Mai 68.
Ce livre est un superbe voyage à travers la mémoire, les rêves, les rencontr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le soleil des enfants perdus, tel est le titre du dernier roman de Guy Marchand, plus connu du grand public comme chanteur, musicien dès les années 1960, puis comédien réputé à partir des années 1970. Il a été rendu célèbre mondialement par son interprétation du détective Nestor Bruma à la télévision. Ce personnage lui a collé à la peau, mais le vieil acteur continue de s'inventer des chemins de traverse sur le ponton de sa mémoire. Son roman est ainsi d'une fraîcheur revigorante, sur un sujet qui l'est moins. A 74 ans, nous explique-t-il, « il faut bien que l'âge apporte une certaine désinvolture, si on n'est pas léger en vieillissant, c'est qu'on a tout raté. Les artistes ne vieillissent pas, ils meurent » Dans une écriture simple qui doit beaucoup à sa fréquentation avec le monde du polar, il donne une fiction qui ramène sous un double angle inédit, aux ravages causés par la guerre d'Algérie. Sur un jeune appelé français qui en sera brisé à vie et sur les combattants algériens qui luttaient pour la renaissance de leur pays bafoué. On suit la reconstruction morale de Romain, lieutenant, blessé lors d'un engagement à Bou Saâda. Avant que son brancard soit hissé dans l'hélicoptère qui signifiait pour lui la quille, il avait demandé à ses hommes d'épargner Saïd qui vient d'être capturé après avoir tiré sur lui. « Romain eut la force encore de faire un geste de la main vers l'adjudant-chef pour qu'il se penche à son oreille ; adjudant, prenez son arme et laissez-le aller ! Promettez moi de le faire, je vous en prie, on a laissé assez de sang sur cette terre »… Ce cri du coeur n'est pas inédit aujourd'hui, plus de 50 ans après la fin de la guerre, alors que la parole commence à se libérer. Il est en tout cas bienvenu de la part d'une vedette du petit écran, en ces temps où la reconnaissance officielle du mal causé en Algérie tarde à se faire en France. Romain, soigné en France et rendu à la vie civile, mais tout a changé pour lui. Comme d'autres, le choc d'une guerre dont il ne savait rien, l'a remué au plus profond : « Romain devenait de plus en plus paranoïaque, de moins en moins à l'aise avec ses semblables (….) Sa vie était devenue un demi-panaché, quelque chose de sirupeux, d'indifférent entre la limonade et la bière, entre deux eaux, entre deux chaises, sans opinion sur rien, sans souffrance (…) Il s'effaçait en croisant les gens, c'était toujours lui qui descendait du trottoir et il ne bousculait personne».
Décidé à devenir écrivain, le narrateur cherche sa voie, ou sa voix. Tout le ramène en point zéro de la douleur : « Dès qu'il commençait à écrire (…) Tout le ramenait au même endroit, quelque part du côté de Djelfa… » Hanté par cette part d'innocence perdue de son être, il «rôdait dans Paris, la plupart du temps dans le désoeuvrement le plus complet, étranger à tout ce qui se passait socialement, culturellement et politiquement. A la recherche d'une rencontre, ne serait-ce que de lui-même».
L'autre personnage, c'est Saïd, que Guy Marchand fait évoluer dans l'immigration en France, dans le Vaucluse où l'auteur vit aujourd'hui. A sa fille Samira, l'Algérien n'a cessé de parler de cet officier français qui lui a sauvé la vie. Après la mort de son père, la jeune femme va tout faire pour retrouver cet homme généreux. On peut rejoindre l'éditeur lorsqu'il décrit l'ouvrage comme le « roman d'une guerre refoulée » et d'un livre « vrai et honnête qui ne cherche pas à nous impressionner» et qui pourtant «nous atteint au plus profond ».
touche au but sans prétention, par une langue sans fioriture.

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Le problème avec Guy Marchand, c'est qu'il vous enveloppe d'un voile de tendresse tel qu'il vous fait tout trouver beau.

"Le soleil des enfants perdus" est un roman fortement autobiographique.

Ce n'est certes pas "Souvenirs de la maison des morts", de Dostoïevski, "La Sonate à Kreutzer" de Tolstoï, ou le journal de Gombrowicz. Ni Milan Kundera, son auteur favori, qui l'a fait "passer à l'Est", littérairement parlant.

Il ne se compare pas à Jean-Paul-Sartre, à Camus, à Beauvoir ou Romain-Gary, auteur qu'il vénère, avec qui il dialogue aux moments forts, quand il est blessé, quand il meurt.

(J'ai noté avec une relative satisfaction qu'il entretient des rapports plus ambigus avec Hemingway : "Il est des gens pour croire que la guerre fait de vous un homme ou un écrivain", dit-il ).

Non, ce n'est pas de la grande littérature comme ça.

Mais c'est bien écrit, plein de références littéraires, de sensibilité et de tact.

De tact ?

Oui, de ce tact qui permet à l'auteur d'aborder tous les sujets graves avec légèreté mais rémanence comme un violoncelle dont la corde vibre longtemps après que la note se soit libérée, sans pour autant entraîner le lecteur dans le cauchemar de ses tourments intimes.

Guy Marchand évoque la guerre et les blessures qu'elle fait au corps et aussi à l'âme. Romain, son personnage, le double à travers lequel il s'exprime, est un jeune officier de liaison envoyé en Algérie. Il en revient boitant un peu, mais surtout avec ce mal qu'on prend pour de la désinvolture ou de la nonchalance, et qui est l'anesthésie persistante de ceux qui ont vu ce qu'ils auraient préféré ne pas voir. Cela les empêche de vivre vraiment, ou plutôt de commencer à vivre. L'allégorie de ce malaise intime est ce roman par lequel Romain est obsédé et dont il remet toujours l'écriture à demain. Ainsi passe la vie, arrivent vieillesse et maladie, et on n'aura encore rien commencé.

Car la vraie maladie de Romain est la déprime : une déprime aimable aux yeux d'autrui et qui contribue à son charme : elle se manifeste par ce qu'on tient pour du dilettantisme et de la mise à distance ; elle est en fait désenchantement et conscience de la mort qui rôde. D'où ce parfum de dérision, antidote pour tenter de l'apprivoiser.

Il y a bien l'amour aussi. Mais l'amour ne serait-il pas l'autre face de la guerre et de la violence ? le sujet n'est pas creusé, juste effleuré, car l'auteur ne veut pas "peser" ; mais on sent en filigrane une interrogation métaphysique sur la nature humaine.

Il y a un tas de belles choses dans ce livre. Il se présente très modestement mais évoque un univers familier à ceux qui ont abordé l'existence avant que la page des années 80 soit définitivement tournée : ce temps est habillé de la grâce paradoxale des moments uniques de civilisation issus des guerres, et de la senteur subtile de ce qu'on appellerait aujourd'hui "machisme" ; un machisme élégant, tout en douceur et complicité dont le point d'orgue serait le flirt. Moins futile qu'il n'en a l'air, c'est l'instant magique de rapprochement des consciences solitaires, l'étincelle qui pare le manteau uniforme de la vie.

Le roman est très joliment postfacé par l'une de ses compagnes, Adelina Khamaganova.
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Romain, jeune officier engagé dans la guerre d'Algérie, va nous faire voyager de l'Algérie à la France, de Marseille à Paris, mais surtout à travers la littérature, les mots, ses rêves inaboutis et un flegme détestable...

Mon avis : Je ne m'attarde pas sur le résumé, simplement parce qu'il n'y a pas d'histoire !! J'ai eu la sensation tout au long de ce roman que Guy Marchand avait l'envie de nous faire une démonstration de jolis mots. Alors, oui, ça sonne poétique mais sans queue ni tête. Ce n'est ni drôle, ni émouvant, ni romantique, ni douloureux... juste des mots posés les uns à côté des autres. le narrateur n'a aucun charisme. Il se lie à un moment à une jeune étudiante (lui est alors soixantenaire) parce que c'est facile. Elle l'admire parce qu'il joue le rôle d'un pseudo écrivain et lui se dit que c'est peut-être là matière à un roman... Rien n'en ressort, ni de ça, ni d'autre chose.
C'est le premier roman que je lis de Guy Marchand (probablement le seul d'ailleurs) : peut-être cet auteur a-t-il une jolie plume mais encore faut-il trouver du sens et ne pas écrire pour écrire.
Je reste assez persuadée que ce livre a été édité parce que l'auteur est Guy Marchand... C'est triste !
Le seul bémol positif à ma critique : le passage où Romain rêve d'un voyage aérien avec ces auteurs notoires : Romain Gary, Hemingway, Sartre, etc... C'est drôle, enlevé, féérique même... Mais ça ne dure que quelques pages... Peut-être aurait-il dû creuser de ce côté ?

Quant au choix du titre, j'avoue ne pas l'avoir compris. Rien dans ce livre ne m'a permis de justifier ce titre...
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Ce livre m'a été offert par Babelio, dans le cadre de la masse critique et j'ai été ravie de cette lecture tant elle foisonne de phrases on ne peut plus appropriées à l'histoire relatée par G. Marchand, dans un style qui ne s'apparente qu'à lui, tout à la fois drôle, noir tel Nestor Burma qu'il a parfaitement incarné à la télé.
Il s'agit des souvenirs d'un ancien combattant d'Algérie qui cherche sa vie après la guerre, au moyen de l'écriture, encore lui faut-il arriver à écrire...
Nous traversons la guerre, le Paris de cette même époque avec ses quartiers littéraires...une très belle ballade qui m'inciterait à demander à l'auteur de continuer dans cette voie.
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Tout au long de cette histoire, on suit Romain se remémorant les passages marquants de sa vie... Depuis son intégration dans les rangs de l'armée française en tant qu'officier pendant la guerre d'Algérie, en passant par ses errances dans les rues de Paris, côtoyant les protagonistes des événements de Mai 68, prenant ses habitudes au Café de Flore et, bien plus tard, la soixantaine venue, troublant une jeune étudiante admirative de son expérience et de son passé... Jusqu'à la fin de sa vie, on voit Romain chercher un but à son existence, un soleil perdu, un début d'inspiration pour son oeuvre!
Cette oeuvre dont l'idée lui est venue dans des circonstances très singulières. En effet, pendant une campagne militaire au coeur du désert algérien, il est gravement blessé dans une embuscade. Son assaillant est aussitôt prit et maîtrisé, mais il ordonnera de lui laisser la vie sauve... On retrouvera d'ailleurs ce personnage un peu plus loin dans le livre, avec un destin bien particulier et une incidence sur la fin de vie de Romain.

La suite sur mon blog...
Lien : http://lepetitparadisdevilys..
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critiques presse (1)
Actualitte
14 août 2011
Ce n’est certainement pas un ouvrage qui marquera la littérature et un autre que Guy Marchand n'aurait sans doute pas pu nous le faire apprécier. Mais, lu très vite pendant un court voyage aérien sur nos lignes intérieures, ce livre a quand même réussi à repousser le sommeil qui guettait, à nous captiver tout au long du trajet et à nous ramener sur terre avec un peu de nostalgie dans les yeux. Ce n’est finalement pas si mal que cela.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La petite maison dans les vignes et ce merveilleux paysage lui rappelaient un peu l'Algérie, mais cela lui faisait regretter les nuits froides, les jours brûlants de son pays, où on est deux fois plus vivant qu'ailleurs, comme si la vie et la mort bavardaient de bonne compagnie au coin du feu. Et cette musique envoûtante du vent du Sud, qui sèche le sang et l'éparpille en poussières de souvenirs.
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Romain tournait en rond et ses mots avaient plutôt tendance à jouer une valse hésitante, qui finissait par lui faire déchirer la page qu'il venait d'écrire. Même la banalité d'une histoire quelconque pouvait être à l'origine d'un chef d'oeuvre si toute l'humanité pouvait se reconnaitre dedans. Ecrire quand vos mots s'envolent de lecteur en lecteur comme si on volait d'un regard à un autre regard, ça élargit l'horizon. Mais pour Romain l'horizon s'était rétréci un jour de plein soleil du côté de Bou Saaba ; sa vie n'était qu'un petit supplément, une erreur de coordination, un sursis.
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Hemingway ? (...) Il est des gens pour croire que la guerre fait de vous un homme ou un écrivain ; Romain, lui, avait l'impression d'être un enfant qui avait été très malade.
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L'indifférence est respectable, elle ne fait de mal à personne et bien sûr, pas de bien non plus.
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De temps en temps les demoiselles étaient reçues à la table du commandant et traitées comme des ladies. Quant elles traversaient le camp elles se voyaient parfois remettre des lettres d'amour de leurs clients et, plus que leurs passes, la vue de leurs robes colorées réconfortaient des hommes abrutis de chaleur, d'ennui et souvent de pastis sans eau.
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Videos de Guy Marchand (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Marchand
Jennifer Richard évoque "Le Diable parle toutes les langues", publié chez Albin Michel. L'histoire d'un individu détestable, le plus grand marchand de mort des temps moderne : Basil Zaharoff. Marchand d'armes, magnat de la presse, de la finance, du pétrole également ; il a pesé sur la destinée du XXème siècle dans l'ombre, en vendant des armes à tous les pays en guerre. Un personnage absolument odieux, cupide, cynique, raciste, ne recule devant rien pour accroître son immense fortune. Il n'a dit-il "jamais rien regretté", se disant près à finir chez le diable qui parle toutes les langues.

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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