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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il va bien, mais... Une phrase à, certes, ne pas dire à un tout nouveau papa... La maman va très bien mais le bébé, lui, a une particularité singulière : il a un violon dans la tête. Un cas encore isolé sur lequel bon nombre de médecins se pencheront. Le bébé et le violon grandissent en parfaite harmonie. Le gamin ne prendra réellement conscience de sa différence que plus tard. Car, hormis ses parents qui le surprotègent, l'empêchent de jouer avec son frère aîné et de fréquenter les bancs de l'école, personne n'est au courant de cette différence. Les médecins, eux, malgré les nombreux examens en tout genre, ne comprennent pas ce qui se passe et ne peuvent prévoir, à long terme, les réactions du violon. Et pourtant, ils donnent aux parents l'aval pour que l'enfant, alors âgé de 6 ans, puisse aller à l'école. Là encore, les élèves ne remarquent rien jusqu'au jour où une douce musique remplit la salle de classe. Une fois le secret révélé, celui qui est surnommé Stradi, suscite alors un mélange de curiosité, de moqueries, d'exclusion ou d'indifférence. C'est en Max, lui aussi différent avec une jambe boiteuse, que Stradi trouvera un véritable ami...

Quoi de plus naturel que de se faire appeler Stradi quand on a un violon dans la tête. Qui plus est, un violon qui joue harmonieusement. Mais, cette différence invisible fait de Stradi un personnage à part. Curiosité, jalousie, incompréhension, exclusion... Autant de sentiments ressentis par l'entourage éloigné du jeune garçon. Gilles Marchand traite avec pudeur, fantaisie et sensibilité du handicap, soit-il visible (en la personne de Max) ou invisible (en la personne de Stradi). Ce dernier, de par les regards qu'on lui porte, se sent différent même si au fond de lui, il ne le ressent pas ainsi. C'est dans un monde complexe, où le langage des hommes est parfois incompréhensible, que le garçon puis l'homme tentera de s'adapter sans renoncer à ce qu'il est, de trouver sa place. Une place non pas inconfortable mais en harmonie avec les autres et avec soi... Autour de Stradi, personnage très attachant et sensible, l'auteur dresse une galerie de personnages tout aussi loufoque ou charmante, que ce soit le papa du jeune garçon, chercheur-inventeur de son état, ou encore Max, passionné de musique, ami véritable et sincère avec qui Stradi partagera de nombreux moments. Entre onirisme et réalité, Gilles Marchand nous livre un roman fantaisiste, poétique et délicat.
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Quelle merveille que ce roman. Un écrit plein de poésie de surprise. Stradi naît avec un violon dans la tête. Commence une vie avec un handicap invisible mais où la vie triomphe : échanges avec les oiseaux, une amitié surprenante, un amour sublime. Et puis vient le temps où vouloir s'insérer dans la société en essayant de taire sa spécificité devient la problématique du héros. Cela peut faire écho chez beaucoup de lecteurs.
Un très beau roman sublimement écrit.
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Livre lu dans le cadre de la Masse Critique Rentrée Littéraire 2017 Babelio et en Lecture commune avec Enna Lit Enna Vit que vous pouvez retrouver ICI

Vrai coup de coeur  pour ce roman que j'ai reçu des Editions Aux Forges de Vulcain...... que je remercie vivement, car j'aurai tellement regretté de passer à côté d'un tel récit. Tellement original, poétique, frais et plein d'humour et de fantaisie  même sur des sujets difficiles tel que le handicap, la différence.

Oui Stadi est différent, mais celle-ci lui permet, malgré tout, de rêver, d'imaginer et de vivre à son rythme, au rythme de la musique de son violon, son complice qui joue des morceaux de musique, reflet de ses états d'âme et aussi parmi les oiseaux dont il comprend le langage. Un moyen de s'évader, de partager ses réflexions et qui mieux que les oiseaux peut le comprendre..... ils ont la même petite musique dans leurs têtes. Mais ces particularités le marginalisent, l'isolent du reste de la Société.

Et comme notre monde n'aime pas la différence Stradi est exclu et n'a qu'un seul ami : Max..... Lui ce n'est pas un violon qu'il a dans la tête mais une multitude de musique et surtout une jambe qui a du mal à suivre. Alors qui se ressemble s'assemble et qui mieux qu'une autre différence pour se confier et se comprendre.

Stradi supporte avec courage les traitements très douloureux, les remarques et les mises à l'écart car sa force c'est aussi sa famille : son père inventeur, observateur de la vie, de la science, sa mère, professeur de littérature et son frère aîné, sans défaut et protecteur. Stradi n'est pas triste bien au contraire, il constate mais il a, lui et sa famille, un humour qui lui permet de surmonter toutes les épreuves.

Il vit des aventures folles mais même celles-ci, si elles paraissent improbables, ne choquent pas car elles font partie de l'univers du récit et du personnage qui reste optimiste, toujours et contre tous. Il est confronté à des humains "normaux" mais aussi à des personnages étranges, tel le plombier qui vient régulièrement frappé à sa porte. Mais toutes ces aventures et pensées sont aussi ancrées dans la vie

Parmi les hommes de cinquante ans qui recherchaient un peu de compagnie, je fus surpris par la constance de l'élégance. Je n'avais jamais remarqué à quel point cette qualité était importante sitôt le cap de la cinquantaine franchi. Certains précisaient par ailleurs qu'ils étaient doux. Etaient-ils si doux qu'ils l'affirmaient ? Et quelqu'un d'élégant précise-t-il qu'il l'est ? Est-ce que préciser que l'on est élégant n'est pas en soi une preuve de son inélégance ? Et pourquoi exactement cherchaient-ils des femmes de quarante ans ? Je craignais qu'il y ait derrière tout cela une volonté quelque peu malhonnête. (p 247)
On sourit, on est ému mais on réfléchit aussi car tout cela a un sens, à mon avis, sur notre comportement, sur nos attitudes.... Et Stradi nous pousse aussi à réfléchir sur nous-mêmes et sur la vie :

Les meilleures culpabilités sont celles que l'on garde pour soi, les autres ne sont des demandes de pardon (p316)
mais aussi sur le handicap :

Appeler à l'aide n'avait jamais été mon fort. Appeler à l'aide était une défaite. Pour moi, pour Max. N'importe qui pouvait demander du secours, pouvait avoir besoin d'une  béquille. Mais nous concernant, l'appel à l'aide nous envoyait à la figure notre infériorité. Un "j'y arrive pas" devenait lourd de sens. Comme un aveu définitif, comme si on admettait enfin que nous n'étions pas adaptés à cette société, à cette vie. (p322)
sur les blessures de chaque jour :

Des coups d'épée.... mais pas des coups d'épingles... C'était précisément ce que nous ressentions. Nous n'étions jamais réellement attaqués. Jamais frontalement. Jamais réellement attaqués. Jamais frontalement. Jamais réellement avec méchanceté. Mais nous luttions contre les petites déconvenues, contre ces coups d'épingles qui nous égratignaient sans cesse.
sur les rêves d'enfants :

Et nous n'osions pas leur dire que nous aussi nous aspirions à devenir des super héros. Et je comprends aujourd'hui que les vrais héros ne sont pas ceux qui ont des super pouvoirs, mais ceux qui en sont dénués et qui continuent à avancer (p352)
ainsi que sur notre société, la solitude :

Le téléphone ne sonnait pas et patientait avec moi, sans trop savoir ce qu'il avait à faire? Je voyais bien qu'il aurait aimé sonner, les téléphones qui ne sonnent pas se sentent inutiles. Je le tenais de la dame du premier qui dépoussiérait régulièrement le sien et le prenait avec elle pour dormir depuis qu'elle avait perçu ses premiers signes de dépressions. (p323)
Il y a tout un monde poétique qui entoure les acteurs de ce récit : une bouteille remplie des dernières paroles d'un grand-père, un lépreux qui demande une pièce mais qui refuse les morceaux du coeur en lambeaux, une société qui gère les idées, un directeur qui souhaite que son personnel sorte à reculons afin de voir s'il ne partait pas avec une idée derrière la tête etc.... et puis il y a la belle histoire d'amour que Stradi va vivre. Il y a un peu du Boris Vian chez cet auteur.....

Oui, j'ai beaucoup, beaucoup aimé et c'est pour cela que j'aime lire, pour faire ce genre de découverte, d'un auteur, d'une écriture, d'une histoire qui ne ressemble à rien d'autre.  Si vous êtes un peu rétif au rêve, à l'imaginaire et aux émotions, passez votre chemin et allez chercher un autre roman, mais dans le cas contraire attendez-vous à partir pour une symphonie d'émotions.

Merci Monsieur Gilles Marchand pour ces heures de lecture passées dans votre univers et qui permettent aussi d'aborder un sujet grave sur un ton léger mais profond.....
http://mumudanslebocage.wordpress.com
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Quand j'ai vu que ce roman figurait parmi la sélection des Matchs de la Rentrée de Price Minister, je n'ai pas hésité longtemps à faire mon choix. J'ai voulu le lire parce qu'il a enthousiasmé de nombreux lecteurs mais aussi parce qu'il parle du handicap. Sujet qui me concerne en tant que mère d'un enfant pas tout à fait comme les autres.

Stradi est un petit garçon un peu différent, il est né avec un violon dans la tête. Un handicap qui ne se voit pas trop de premier abord mais qui le met à la marge de la société. Dès son plus jeune âge il est obligé de faire des efforts pour s'intégrer. Avec l'aide de ses parents et grâce à sa persévérance il réussit à être scolarisé. Il se lie d'amitié avec Max qui souffre comme lui du rejet des autres à cause de son boitement.

J'avoue que j'appréhendais un peu cette lecture, je craignais que cet aspect loufoque du roman me déplaise. Quand l'absurde est poussé trop loin je décroche mais Gilles Marchand a su garder un équilibre entre le réel et l'imaginaire et j'ai finalement passé un agréable moment en compagnie de Stradi.

C'est un joli conte moderne sur le handicap et le regard des autres dans cette société faite de règles et de normes qui n'aime pas trop la différence. Une belle illustration de tous les efforts de la part des handicapés et de leur entourage pour se faire une place et faire évoluer le regard des autres. C'est enfin une touchante histoire d'amour et d'amitié, pleine de tendresse et de douceur, bien mise en valeur par l'écriture de Gilles Marchand, particulièrement agréable à lire.

Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Un funambule sur le sable de Gilles Marchand

@editions des forges de vulcain
@points seuil

Première phrase : »C'est lorsqu'il est arrivé à la clinique que mon père compris que tout ne s'était pas exactement passé comme prévu. »

La vie n'est pas simple quand on est un enfant…
La vie n'est pas simple quand on est le cadet…
La vie n'est pas simple quand on intègre l'école en cous de scolarité…
La vie n'est pas simple quand on a un violon dans la tête, et pas au sens figuré du terme, non , non au sens propre du terme …
…. Suivons Stradi (c'est son surnom), regardons le grandir, lutter, tomber, se relever, combattre, aimer, tomber amoureux, essayer de vivre comme tout un chacun
… Suivons Stradi devenir un homme ….

Emma aime
-l'écriture entrainante
-Parler de la différence, mais y a-t-il une différence
-Cet optimisme à toute épreuve
-Cette petite musique dans la tête

Lien : https://www.instagram.com/le..
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Une métaphore intelligente sur la différence, le handicap.
Le texte est tantôt poétique tantôt percutant.
Petit bémol sur la fin qui manque de rigueur dans l'écriture pour obtenir toutes les étoiles
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Conte moderne sur la différence, ce livre n'a fait que confirmer le talent de Gilles Marchand, dont j'avais déjà beaucoup aimé "Une bouche sans personne". Les histoires ne se ressemblent pas du tout, mais on retrouve son style simple et poétique, une sorte de délicatesse et une approche sensible des personnages, qui font de ce récit une espèce d'OVNI inclassable, comme le précédent d'ailleurs. Une jolie découverte, qui me fait attendre le prochain avec impatience !
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Gilles Marchand ! Comment avais-je donc pu passer à côté d'une plume ayant fait autant couler d'encre ? Notamment avec Une Bouche Sans Personne. Plus de peur que de mal, je décide de raccrocher le wagon rapidement avec Un Funambule sur le Sable; un roman qui m'a tellement fait de l'oeil (par ses promesses d'absurdité poétique) que je n'ai pu résister à la tentation de l'évincer de ma liste au grand joufflu barbu pour le dévorer d'une traite.

Je ne vais pas vous refaire l'histoire, tant les critiques se sont amoncelées ces derniers mois. Comme toute oeuvre convoitée, l'exigence du lecteur était très prégnante, raison pour laquelle peut-être je n'est pas été aussi enthousiaste en la referment que ce que j'attendais, sans rien enlever à la qualité de l'ouvrage au demeurant.

Stradi est un garçonnet respirant l'optimisme et l'aventure, désireux de vivre sa vie pleinement comme tout à chacun. Seulement voilà, Stradi a un petit violon dans la tête et son entourage ne peut se résoudre à occulter cette donnée surprenante. Gilles Marchand, sous couvert d'extraordinaire, nous entraine sur la pente glissante de notre perception de l'autre et de la difficile question de la différence, souvent résolue sous l'angle du handicap pour être acceptée. le verbe est merveilleux, les chapitres denses et courts comme autant de petites lucarnes et le décor et les personnages secondaires savamment construits. Une sorte de fable qui nous enchante dès les premières lignes jusqu'à la moitié du livre, concordant avec la sortie de l'enfance de Stradi et son entrée, plus concrète et commune dans le monde adulte. Une deuxième partie marquée par plus de longueurs et de réflexions dans lesquelles le lecteur se retrouve davantage car propres à son quotidien. Une rupture assez marquée que j'ai eu du mal à pardonner mais que je concède volontiers à l'auteur qui, s'il avait continué sur sa lancée, aurait peut-être fait perdre en crédibilité au reste de l'intrigue.

Une belle découverte !

Lien : https://lesplumots.wixsite.c..
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Il y a ceux qui ont un petit vélo dans la tête. Ou un petit pois. Ceux qui ont un cheveu sur la langue, ou une paille dans l'œil...
Et puis il y a Stradi. Avec son violon dans la tête. Un violon pour de vrai. Qui joue, selon les circonstances. Qui joue trop fort, selon les émotions.
Il grandit comma ça, Stradi. Handicapé, anormal, peut-être fragile, comment savoir. N'empêche, il grandit quand même, porté par la douceur de sa mère et la fantaisie de son père. N'empêche, il grandit quand même, il tombe amoureux, il se découvre, s'apprivoise. Comme tout le monde. N'empêche.
C'est un livre plein d'humour et de tendresse. Justement maîtrisé.
Un livre sur la différence. Notre différence, même si à chacun la sienne. Quand elle ne se voit pas ou se voit trop. Jamais larmoyant, jamais cliché, jamais chiqué.
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Cette lecture m'a beaucoup fait penser à "En attendant Bojangles" tant sur le ton que sur le sujet.
On suit l'histoire de Stradi, enfant né avec un violon dans la tête, de sa naissance à sa vie adulte. Ses parents légèrement loufoques mais bienveillants sertissent cet enfant différent. L'école l'accueille et le rejette en même temps. On assiste à l'étonnement et à la peur des personnes croisés dans la vie, à l'amour reçu, volé, récupéré, à l'insertion plus ou moins raté... le tout est traité avec humour, drôlerie, décalage et un absurde très doux. Il y'a un petit quelque-chose de Ionesco dans la manière de raconter et notamment dans la candeur décrite face à des moments difficiles et une atmosphère proche d'un tableau de Magritte avec ses images pièges. Stradi parle aux oiseaux, adopte un demi-chien, sa femme trie des idées et son père invente et recherche des procédés et des mots qui ne sont pas là.
Une bien jolie lecture faite à l'occasion du club de lecture d'Annecy.
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