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Comme 'Les Paysans' de Balzac, 'Le Paysan parvenu' n'a jamais été terminé par son auteur. Marivaux en a écrit les 5 premières parties (publiées à partir de 1734), les 3 chapitres suivants ont été rédigés une vingtaine d'années plus tard par un auteur inconnu, qui s'en voulait un peu à Marivaux de n'avoir pas pu mener à terme les aventures du paysan Jacob à Paris et sa fulgurante ascension dans la capitale de tous les possibles.

Une ascension qui n'a rien de surprenant pour un lecteur moderne, mais qui était assez révolutionnaire dans la société fort hiérarchisée dans laquelle vivait Marivaux. de surcroît, un jeune paysan comme personnage principal, qui avait fini par se mouvoir dans la société d'un jeune noble, cela était du jamais vu. Jacob peut être considéré comme le digne précurseur de Lucien et de tant d'autres qui ont trouvé leur chemin vers Paris pour y 'parvenir'.

Dans le Paysan parvenu, le personnage principal, Jacob, est d'un naturel optimiste, un peu naïf, ambitieux, laissant au hasard le soin d'avancer dans le monde grâce à son physique avantageux. Des rencontres fortuites, sur le Pont Neuf et plus tard à Versailles, le poussent plus en avant dans le beau monde.

D'un style impeccable et gracieux, ce roman de Marivaux est un vrai plaisir à lire ; en revanche, la suite apocryphe est d'une mièvrerie quelque peu moralisatrice, en contraste avec la plume spirituelle de Marivaux.
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Ce livre réunit tout ce que j'aime alors pourquoi me priver de lui attribuer la note de 5/5 ? lecture absolument plaisante bien que le livre soit malheureusement inachevé ce qui ne le rend que meilleur à mes yeux puisqu'on dirait simplement que le titre et le sujet de l'ouvrage sont une excuse pour raconter les exploits d'un simple gars de 20 ans pour qui toutes les femmes de 50 ans tombent et mettent leur vertu de côté… j'adore le trope de la cougar et en voir autant en un seul livre n'a pu que m'incliner en faveur de Marivaux aussi je me pencherai davantage sur ses oeuvres désormais
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L'idée de décrire l'ascension d'un paysan vers la haute société est excellente, cependant j'ai eu du mal à accrocher au style de l'auteur, ainsi qu'à la succession d'évènements ou de descriptions... je me suis forcée à le lire pour la prépa, et tout ce qu'il me reste aujourd'hui, c'est le titre ou un passage osé et très bizarre de femmes qui s'amourachent du paysan très rapidement.
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Comme sûrement beaucoup de monde, je connais mieux l'oeuvre théâtrale de Marivaux que son oeuvre romanesque. Son théâtre (j'ai lu les fausses confidences, le jeu de l'amour et du hasard, l'île des esclaves) me donna envie de lire le Paysan Parvenu, roman inachevé..

J'ai pu apprécier l'ironie et les petits commentaires du narrateur-personnage sur la société. Comme pour le théâtre, la société est examinée et critiquée, les classes sociales (ici, la paysannerie et la bourgeoisie) au centre de l'écriture de Marivaux. le protagoniste, un paysan de Champagne, "monte" à Paris et connaît une ascension sociale.

L'incipit (début) constitue un commentaire sur la "naissance" (l'origine sociale) de Jacob de la Vallée (le protagoniste et narrateur) .Ce dernier n'a pas honte d'être paysan et fait un commentaire sur la honte de son origine sociale, ce qui est une forme de sociologie avant l'heure. Puis il commente, non sans humour, que dans un livre il faut une réflexion générale au début, "revenons à moi". On comprend que Jacob de la Vallée utilise les codes de la bourgeoisie pour nous conter son ascension sociale, dont il semble fier.

Jacob de la Vallée est beau, il paraît sympathique, il a, surtout, un certain charme. En joue-t-il ? Oui, mais cela reste un mélange de spontanéité et de calcul. le roman prend un ton libertin. C'est un concours de circonstances, souvent la rencontre d'inconnus, qui le mène.

J'ai trouvé l'écriture belle. Elle compte beaucoup de tournures assez anciennes, d'archaïsmes comme "malgré que j'en eusse". Les portraits de personnages (la plupart sont féminins) sont bien écrits, il s'agit d'étudier comment une "physionomie" cause une certaine impression.

Dommage que le roman soit inachevé, cela se sent à la fin, mais j'ai passé un agréable moment dans ce mélange d'intrigue et de sociologie sous l'Ancien Régime.
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J'ai poursuivi la découverte de l'oeuvre de Marivaux avec le Paysan parvenu.
Si, comme la Vie de Marianne, le Paysan parvenu est écrit à la première personne et que Jacob, comme Marianne raconte sa jeunesse, et si, la vie de ces deux personnages n'est pas sans analogie, si l'on s'en tient aux grandes lignes, j'ai beaucoup aimé l'un et très peu apprécié l'autre.
L'histoire de Jacob est beaucoup moins riche que celle de Marianne et sans grand intérêt avec peu d'aventures et aucun rebondissement contrairement à celle de Marianne.
Il y a beaucoup trop de digressions, d'explications et de récits dans le récit.
Et pour finir, je savais en commençant à le lire qu'il s'agissait d'un roman inachevé, mais à ce point…
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Marivaux exprime mieux que personne les sentiments d'un jeune, se sachant beau, voulant faire sa place dans la société par la tangente la plus sincère et naïve qui soit : plaire aux belles femmes. Disant beaucoup sans jamais être vulgaire, Marivaux est un monstre qui mange à la même table que Voltaire et qui sous bien des aspects lui donnerait la dictée.
Marivaux est l'esprit le plus malin et le plus drôle qui soit.

Voici une citation, n° 78 de la Pléiade, page 770

Imaginez-vous une des ces laides femmes qui ont bien senti qu'elles seraient négligées dans le monde, qu'elles auraient la mortification de voir plaire les autres et de ne plaire jamais, et qui, pour éviter cet affront là, pour empêcher qu'on ne voit la vraie cause de l'abandon où elles resteront, disent en elles-mêmes, sans songer à Dieu ni à ses saints : "Distinguons-nous par des moeurs austères ; prenons une figure inaccessible ; affectons une fière régularité de conduite, afin qu'on se persuade que c'est ma sagesse et non pas mon visage qui fait qu'on ne me dit mot".
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Roman traité comme des mémoires. J'ai trouvé cela un peu long et convenu, pur produit du 18 ème siècle, avec ronds de jambes, compliments ayant pour but de monter les échelons dans la société. La réussite sociale passe souvent par le biais de recommandations auprès de personnes bien placées, mais aussi grâce à des mariages effectués avec des femmes riches mais bien plus âgées.
Je ne suis pas franchement conquise par cette oeuvre, à cause de ce côté calculateur, qui me fait voir le héros du livre comme étant un être roué et perverti.
Oeuvre certainement un peu trop vieillie.
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Eh ! Marivaux, ce n'est pas que le théâtre ! Cette merveille de langue défie d'un ton rieur les leideurs de notre monde.
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C'est toujours avec délice que je me plonge dans un roman du 18ème siècle tant je suis fascinée par l'élégance de la langue, la hardiesse des thèmes développés comme dans un filet de soie, la profondeur de la critique sociale qui affleure à travers l'ironie mordante et qui reflète toujours une troublante actualité. Rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est que la langue est bien plus malmenée de nos jours, même chez les romanciers encensés par la critique...
Marivaux n'est pas seulement l'auteur de délicieuses pièces de théâtre ou les sentiments sont disséqués avec une délicate précision, mais il fut un romancier très lu avec "la vie de Marianne" et aussi "le paysan parvenu" qui parut sous la forme de "saisons" suivies par des lecteurs avides de connaître la suite du parcours de ce sympathique Jacob beau jeune homme monté à Paris pour y tenter sa chance.
Et Dieu sait que la chance, il la rencontrera , à travers les femmes qui croiseront sa route et qui seront séduites par son physique avantageux. Pour une fois, ce n'est pas une femme qui fait l'objet de la convoitise non dissimulée de l'autre sexe et ce renversement de thématique très rafraichissant doit être souligné parce qu'il illustre parfaitement l'esprit libre qui animait l' auteur en le conduisant à dénoncer sans fard les travers libertins de ses contemporains, mais avec une indulgence amusée .
Jacob est en effet l'objet du désir des femmes, désir non dissimulé qui nait de l'attrait physique et le jeune homme profite de ses bonnes fortunes en toute innocence. Il conserve cependant une certaine loyauté et un sens des valeurs qui lui permettent de tracer son chemin dans le monde, et il est certain que si le roman n'était pas resté inachevé, on l'aurait retrouvé dans une position encore plus enviable que celle qu'il a atteint à la fin du texte.
J'ai souri pendant toute cette lecture et apprécié les passages féroces dirigés contre les dévots qui bien entendu, seront de tout temps les ennemis du plaisir et même du bon sens...Je me suis réjouie pour la délicieuse Melle Habert qui trouve enfin l'amour à un âge bien avancé et profite de cette chance inespérée au mépris des mises en garde bien-pensantes.
Les personnages sont tous parfaitement croqués et à travers les lignes on croit voir la poitrine avantageuse de Fercour sur laquelle louche notre héros,le pied érotique de Mme de Ferval agité avec art, le nez mutin de la jeune Agathe qui observe le manège de sa mère Mme d'Alain la parfaite commère qui adore s'impliquer dans la vie de ses locataires...
Une galerie vivante de personnages...une prose qui fait supposer ce qu'elle ne dit pas de façon explicite, l'élégance à l'état pur d'un roman méconnu qui gagnerait à être davantage mis en avant .
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Richesses et atours se font mirages et miracles d'un jour.

Les classes se bousculent, la société s'embourgeoise et s'encanaille et chacun se démène dans son présent.

Marivaux s'amuse de ses contemporains et de leurs travers et de ses défauts dans un jeu de lignes et de chapitres pleins de rebondissements.

Parcours de vies et de rues à découvrir sans modérations.
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