On est foutu, on pense trop ! Comment se libérer de Pensouillard le hamster

Si nous voulons éviter de passer à côté de notre vie, il importe de distinguer ce que nous sommes, de ce qu’est l’ego

L’hostilité est l’expression tragique d’un besoin non comblé

7 HEURES DU MATIN .Vous êtes dans les toilettes. Vous venez de vous réveiller et votre cerveau est encore dans la brume. Au moment de saisir le papier hygiénique, vous vous rendez compte qu'il n'y en n'a plus! Ne reste que le carton. Des mots déferlent alors dans votre tête: c'est pas vrai! Pourquoi est-ce que ces choses arrivent! Ce n'est tout de même pas compliqué de changer un rouleau de papier toilette, !, M.... Faut pas sortir de Saint-Cyr!

Nous passons une grande partie de notre existence à vivre dans le passé, donc dans ce qui n'existe plus ! Nous nous repassons des vieilles histoires en espérant que, à force de les revoir, elles s'effaceront. Notre cerveau imagine qu'à force de ressasser les mêmes séquences, la fin changera ! Mais bon sang, comment cela serait-il possible ?
Pensouillard est un projectionniste hors pair ; il nous fait vivre une projection privée en continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ce petit hamster - notre ego - joue avec les pellicules (nos souvenirs) en testant différents montages : il réécrit des scènes, embellit par-ci, enlaidit par-là, dans le seul but de se donner le plus d'importance possible, de se hisser sur la première marche du podium. (p. 91)

Constatez que c'est l'activité mentale-ego chez vous qui méprise l'activité mentale-ego de l'autre, comme dans un combat à mort. Dans un monde idéal, si l'activité mentale-conscience menait l'échange, il n'y aurait pas de conflit, mais juste un dialogue tourné vers la manière la plus appropriée d'agir. (p. 83)

Maintenant, essayez, pendant cinq minutes, de ne pas utiliser le je ou le moi, comme dans le jeu qui consiste à ne dire ni oui ni non le plus longtemps possible. Faites-le d'abord au fil d'une conversation. Les personnes qui vous entourent ne sont pas obligées de savoir que vous êtes en train de jouer. Essayez de leur parler sans utiliser les mots moi, mien, mon ou ma... Trouvez d'autres tournures. Vous verrez que ce n'est pas facile.
Puis, reprenez l'exercice quand vous serez seul, soyez à l'affût du nombre de je ou de moi qui circule dans votre tête. Pendant cinq minutes, comptez-les ! Vous verrez qu'en essayant de les compter, vous les faites diminuer. C'est un autre petit truc pour enclencher la décroissance personnelle. (p. 83)

Et si vous arrivez vraiment à contempler toute cette beauté, "lui", le "moi, moi, moi, moi ...", ce hamster bourreau se calmera enfin. Libéré de son emprise, vous n'aurez plus ce besoin maladif que l'on vous considère, que l'on vous remarque, que l'on vous aime, que l'on vous reconnaisse, que l'on fasse attention à vous, que l'on vous dise que vous êtes belle, beau, brillante ou intelligent. Vous ne vous battrez plus pour imposer à tout prix votre point de vue. Peu vous importera que votre équipe favorite ait gagné ou perdu, que votre parti politique ait été élu ou non. Vous ne chercherez plus le bonheur dans une promotion, une nomination ou une augmentation de salaire. Vous saurez que, quoi qu'il arrive, rien de cela ne dure. La majorité des problème qui vous torturent aujourd'hui deviendront des banalités, des peccadilles.

Deux choses sont infinies, l'Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue.

Le "je" est partout. Il a remplacé Dieu dans nos vies

Mais il arrive que les hochements de tête d'un thérapeute soient la seule forme d'attention que Pensouillard reçoive. Le danger, avec cette forme d'écoute, et son pouvoir d'engraissement ! Beaucoup de thérapeutes font croître Pensouillard, semaine après semaine, juste avec quelques "Hum ! Han, han !" délivrés avec parcimonie. Ces onomatopées font rapidement prendre du poids à la bête ! C'est comme s'ils lui donnaient tout à coup l'importance qu'elle n'a jamais eue.