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Journaliste à Paris-Match et écrivain bardé de Prix Littéraires, l'auteur essaie dans ce huitième roman de nous faire assister aux étranges compromissions de tous bords qui se coagulent lors du décès d'un jeune garçon d'origine maghrébine dans une cité de la région parisienne, après avoir été poursuivi par un « flic », d'origine bretonne lui. le décor est planté. Ces scènes ont un goût de déjà vues.
Sauf qu'ici, c'est de l'intérieur que le lecteur participe à l'enquête ; chacun veut étouffer l'affaire, et tous pour des raisons diverses. En tous cas chacun pour sa petite tranquillité.
La police, sur conseil «  d'en haut » bien sur pour éviter l'embrasement des cités sacrifierait de bon coeur son « flic » quitte à soi-disant le reclasser plus tard, le maire ,lui, a tout d'un couvercle-girouette, un caïd aux gros bras préfèrerait cacher son trafic et son homosexualité, la mère de la victime craint que l'enquête vienne révéler ses propres affaires louches, ainsi que celles de son autre fils, bref tous les protagonistes ont des intérêts quelconques à oublier le gamin décédé. S'y agrège une fille de la « haute »société bardée de diplômes, apprentie flic, protégée par so n père, et qui se rendra vite compte qu'elle n'est pas faite pour mettre les mains dans le cambouis ; elle est particulièrement antipathique et ferait un bon sujet pour un prochain roman.
Donc, un honnête roman bien écrit c'est évident duquel il ne vaut mieux pas sortir des phrases de leur contexte. Ce livre ne mérite ni l'opprobre de « Lire » 1 étoile, mais là il y a peut -être des comptes à régler… ni d'avoir figuré un temps sur la liste des goncourables.
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A la lecture de la 4ème de couverture, ce roman avait plein d'atouts pour me plaire à commencer par son thème, "entre thriller politique et comédie du pouvoir", je cite..., tout ceci écrit par un journaliste à la plume aguerrie et à l'expérience avérée des jeux de pouvoir.
Donc, déception. Et à plusieurs niveaux.
L'intrigue (pas très originale, ressemblant parfois beaucoup à quelques épisodes de la série Engrenages, en moins rythmé et bien moins incarné) ;
les personnages (assez caricaturaux, notamment les femmes plus arrivistes les unes que les autres) ;
et surtout, le ton.
Car ce qui m'a déplu c'est la méchanceté avec laquelle l'auteur traite l'ensemble des personnages (enquêteurs, avocats, politiques, victimes, plaignants ou journalistes qui prennent tour à tour la parole pour donner à voir leur perception propre). Mais ce n'est pas le cynisme d'un misanthrope ou l'ironie d'un fin connaisseur de la nature humaine (j'ai des souvenirs de lectures de ce type qui m'ont enthousiasmées), non, c'est une sorte de méchanceté gratuite qui irrigue les chapitres et qui finit par lasser.
En tout cas, c'est l'impression que m'a laissée cette lecture dans laquelle je m'étais pourtant engouffrée avec envie.
Peut-être que d'autres lecteurs, avec d'autres parcours le ressentiront différemment, ceci n'est que l'expression honnête de ma propre expérience.
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Une peinture amorale et cynique de notre société désunie et de ses élites. Martin-Chauffier met en évidence le double langage de nos gouvernants, leur image savamment élaborée, aussi lisse qu'hypocrite. C'est surtout l'histoire d'un fait divers dont la résolution ne pèse pas lourd face aux intérêts personnels des uns et des autres. Un roman choral provocateur et pas du tout politiquement correct.
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C'est sur un mode cynique que chacun s'exprime dans ce roman choral, thriller politique situé l'été 2016, après la mort d'un jeune beur de la banlieue nord quelques jours avant l'attentat du 14 juillet à Nice. La recherche de la vérité n'est pas ce qui intéresse grand monde. Beaucoup ont des secrets à cacher et tous ne pensent qu'à consolider leur position de pouvoir que ce soit au plus haut niveau de l'état, dans le petit commissariat de banlieue, chez les grand-frères où au sein-même de la famille de la victime. Gilles Martin-Chauffier n'est pas tendre avec tous ses personnages mais par son travail de journaliste pour Match il en connaît bien certains et l'on se plaît à croire reconnaître des personnages réels.
J'avais déjà pris plaisir à lire Paris en temps de paix il y a quelques années et cette fois encore j'ai passé un bon moment de lecture même si ce n'est pas très original. J'ai bien aimé les différents points de vue auxquels j'ai souvent adhéré pour retourner ma veste et le regretter au chapitre suivant.
#LeTempsDesSuspects #NetGalleyFrance
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En ouvrant nos chaines d'infos, il n'y a pas une semaine où, dans une cité autour d'une ville, un reportage présente une altercation entre des jeunes et la police. En de rares fois, celle-ci dégénère et le deuil s'installe dans une famille. Gilles Martin-Chauffier choisit de nos raconter une histoire semblable au coeur de la Seine-Saint Denis.

Cette situation, ses rebondissements et ses conséquences sur la cité, et au delà, les politiques, le judiciaire, la police elle-même, l'auteur l'étudie dans un roman choral pour l'analyser sous tous les angles.

La théorie de Gilles Martin-Chauffier proposée ici est de penser que chaque parole, dite par une personne, ne peut être écoutée que dans son cercle restreint et par ses pairs. Sortie de ce cercle très limité, la parole n'est entendue et comprise. Sauf que les politiques la manient si joliment qu'ils influent sur les faits au gré de leurs calculs. Les fameuses « Fake-news » qu'il nous faut apprendre à déjouer si on veut que notre démocratie continue à fonctionner. Terrible constat !

La démonstration est talentueuse, le registre de langue alerte et réaliste. En plus, Gilles Marin-Chauffier a le sens de la formule : ça casse, ça tacle, mais ça passe. C'est un festival! Néanmoins, pas de stéréotypes. Les personnages sont bien plus complexes que leur pouvoir les fait paraître. La fin est une vraie surprise !

Onzième roman de Gilles Martin-Chauffier, L'ère des suspects raconte avec brio l'enquête d'une possible bavure dans un quartier dit « sensible » en décortiquant son retentissement au sein de la ville et nous mène tranquillement rencontrer tous les protagonistes!
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Dans un commissariat, un gardien de la paix accompagné d'une stagiaire partent en patrouille et tombe sur un jeune maghrébin. Jusque là rien d'anormal sauf que le lendemain ce jeune est retrouvé mort près d'une voie de chemin de fer. Face à cet événement, que faut-il faire : étouffer l'affaire, la rendre publique mais de quelle manière ? Chaque chapitre va donner la parole à un protagoniste : les membres du commissariat, les avocats, des politiciens, un rédacteur en chef d'un journal à scandale, la mère du jeune décédé ou encore un délégué à la jeunesse à la mairie de Versière qui souffle autant le chaud que le froid. Tout cela nous amène à un polar politique truffé de simulacres et de dissimulations. Un roman vraiment captivant et superbement construit.
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Ce n'est pas un roman choral, mais on promène dans la tête des protagonistes mêlés à une affaire de meurtre comme suspects ou enquêteurs ou encore gens de pouvoir gênés par l'image politique qui surgirait d'une banlieue à risque d'implosion.
L'intérêt est certain car on plonge dans la complexité de notre époque aux prises avec son incapacité à régler les problèmes des territoires oubliés de la République en usant de mensonges et d'hypocrisie.
Belle entreprise d'en faire une sorte de policier; mais le suspens est maigre, peu d'indices amènent au dénouement, la psychologie des personnages n'attire pas la sympathie du lecteur et ils se ressemblent un peu trop dans leur façon de calculer, de juger, de manipuler. Dur de se mettre dans la peau des autres.
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Des mensonges dans l'air

Un adolescent nommé Driss est retrouvé mort près d'une voie de RER. Une enquête policière est ouverte. Tous les indices prouvent que ce n'est pas un accident, mais plutôt un meurtre. La veille, un policier a poursuivit le jeune Driss, à cause d'une histoire de photo. Ce policier, Cosme Giquel, est donc le principal suspect. Est-il coupable? Personne ne le sait. Tout ce qu'on sait c'est que la vérité finit toujours pas exploser.

Mais un mensonge en entraîne mille autres pour soutenir le premier. L'enquête repose sur plusieurs mensonges. Chaque suspect ment pour se disculper.
À chaque chapitre, le lecteur se met à la place d'une nouvelle personne. Il est donc difficile de comprendre l'histoire lorsqu'on ne sait pas comment cela fonctionne. Pour ma part, j'ai dû relire plusieurs fois le début pour enfin comprendre. C'était agaçant. Une table des matières aurait été la bienvenue.
On peut trouver aussi qu'il y a beaucoup trop de descriptions ou textes inutiles. On a l'impression que l'auteur préfère décrire certains milieux plutôt que d'avancer dans l'enquête. Il n'y a pas assez de dialogue. On attend d'un roman policier qu'il contienne plus d'actions. Celui-ci est un peu trop statique et ennuyeux. Par exemple lorsque le lecteur est dans la peau du rédacteur en chef, du magazine « Scoop » il n'y a rien d'intéressant qui pourrait servir pour l'enquête.
De plus en donnant la parole à divers narrateurs, l'écrivain dévalorise certaines personnes. Il met en valeur les points négatifs des personnages plutôt que le positif. Il se permet de critiquer les gens avec une sorte de méchanceté gratuite. Ce qui me paraît injuste.
L'auteur tente de s'adapter à chaque milieu social et fait parler les gens d'une manière plus au moins adaptée à leur classe social. Ce qui est très dévalorisant pour eux, car c'est dans l'excès. Les plus riches et les plus importants ont une façon de parler supérieure aux autres. Par exemple, « poupée » employé par un chef envers sa secrétaire. Je trouve que cela rabaisse encore plus les personnes concernées.
Après un prologue plutôt prenant, on a envie de lire la suite. Cependant au fur et à mesure de la lecture on a de moins en moins envie de poursuivre. Ce n'est pas un livre qui accroche. Toujours à cause du manque d'action.
Concernant le dénouement je m'attendais à un retournement de situation. À voir apparaître un personnage inattendu, qui est en fait le meurtrier. Une fin trop prévisible pour ma part. Pas de coup de théâtre qui bouleverserait l'histoire.

Cependant, « L'ère des suspects » a été écrit en 2018, j'ai bien aimé le fait que l'histoire se passe de nos jours. L'auteur évoque Daesh, Manuel Valls etc.... La plupart des livres que j'ai lus auparavant se passaient soit dans un autre pays soit à une autre époque. Il est vrai qu'il est plus intéressant de lire un livre dont l'histoire se déroule dans l'actualité, il est plus facile de se repérer dans le temps.

Je ne conseillerai malheureusement pas ce livre, je m'attendais à autre chose. Je pensais qu'il y aurait eu plus de retournements de situations, d'actions, etc... . Déçue pour ma part.

Camille Roussel

Une autre critique : de l'arnaque dans l'ère

« Urgence, la police assassine ! », « Rien de bien méchant […] juste un tout petit meurtre ». La mort d'un jeune maghrébin à la Cité Noire. Belle offrande pour la presse ! L'occasion pour elle d'accuser sans aucune preuve la police de meurtre et de racisme. Mais c'était sans compter sur la farouche naïveté de celle-ci qui défend aveuglément son cher Gardien de la Paix. L'ère des suspects, un duel interminable entre les médias et les défenseurs civiques, dans lequel l'auteur explique comment le cadavre d'un arabe peut servir les intérêts de chacun.
Gilles Martin-Chauffier se serait fait une joie de participer à la manipulation de l'opinion publique, mais sous son pseudonyme de Gilles Hemsay, il veut rester impartial. Pas de photo de couverture. Titre neutre. Pour traverser ce tissu de mensonge de 285 pages, nous ne pouvons nous fier qu'à nous et nos valeurs. Nous sommes tel des explorateurs, sans guide, dans une jungle d'idéologie. Et à vrai dire, à force d'explorer, nous nous perdons facilement dans la frontière qui sépare l'ironie des réelles pensées des personnages.
Nous ne connaissons pas ces personnes, voila pourquoi. Nous sommes face à des inconnus qui répètent sans cesse leurs sempiternelles litanies, et qui, par là, se veulent distingués. Nous sommes faces à des gens de la haute, qui se prétendent fier de leur nationalité française, sans pour autant avoir ce côté latin et éloquent. Emporté par leur mépris, ils emploient des mots grossiers pour appuyer sur leurs idées, comme s'ils en ressortaient plus crédibles. « J'ai vite compris à quelle bande de couards j'avais affaire ». Danièle Bouyx et son éternel courtoisie, son langage si soutenue qui représente parfaitement la riche société. le Burlesque ! Comment être pris dans l'histoire avec un ridicule pareil ?
le support donne pourtant matière à réfléchir car il oppose des classes sociales totalement contraires. Mais les gens qui les composent sont très caricaturaux : Gildas Meheut, le policier inefficace, Hassan Saïdi, le caïd de cité trafiquant, Danièle Bouyx bien sûr, la fille à papa orgueilleuse… Et on ne peut que prévoir le mépris de ces loups envers les meutes qui leur sont inconnues. Ce livre ne fait en fait qu'attribuer à ces personnages les clichés de leur milieu et conforter les lecteurs dans leurs stéréotypes.

François ROUILLE
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Ce livre nous narre une bavure policière en banlieue parisienne et l'enquête policière qui s'ensuivit ainsi que la réaction du pouvoir .
C'est l'occasion pour l'auteur de nous faire, dans le style du polard, le portrait des intervenants : les policiers, les élus locaux, les caïds de banlieue, l'administration, les journalistes, le pouvoir. C'est brillant, méchant, cruel, souvent caricatural, drôle, ironique. C'est un peu vain, l'auteur, qui a le sens de la formule, ne parvient pas à échapper aux clichés, mais c'est toujours d'une lecture agréable. C'est déjà ça !
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Gilles Martin-Chauffier en est déjà à son douzième roman mais je ne le découvre qu'avec celui-ci grâce à Net Galley. C'est un des romans de cette rentrée chez Grasset et il m'a directement attirée par sa quatrième de couverture alléchante.

Driss, un jeune maghrébin de la « Cité noire » de Versières, est retrouvé mort et tout accuse un flic qui faisait ses rondes dans le quartier accompagné d'une jeune stagiaire. le roman a donc l'air de commencer comme un roman policier : un meurtre, un suspect, une affaire à résoudre. Et pourtant, on se rend vite compte que personne n'essaie de trouver le coupable mais tout le monde tente plutôt de récupérer l'affaire à son compte et chacun agit dans son intérêt personnel.

Le livre s'articule de manière très originale comme un roman choral, chaque chapitre est ainsi consacré à un personnage : flics, avocats, juge, ministres, habitants du quartier et journalistes. C'est écrit à la première personne et on a donc le point de vue de chaque partie impliquée dans l'affaire. Impliquée ou non d'ailleurs car chacun va essayer de trouver un moyen de retourner la situation en sa faveur et la prendre à son compte, l'hypocrisie règne à Versières ! J'ai beaucoup aimé cette construction que j'ai trouvée singulière mais réussie. En revanche, j'ai moins aimé le ton de ce roman qui m'a dérangée et ce, de plus en plus en avançant dans ma lecture. L'auteur adopte un ton très cynique pour dépeindre la société française d'aujourd'hui repliée sur elle-même, dans laquelle tout le monde est suspect vis-à-vis de l'autre communauté. C'est ainsi que le titre « L'ère des suspects » prend tout son sens. Tout le monde se méfie de tout le monde et ici, l'auteur a tendance à exacerber ce sentiment jusqu'à l'extrême. En général, j'aime l'écriture acerbe et mordante mais j'ai trouvé le ton un peu faux cette fois-ci et je n'ai pas réussi à m'embarquer dans l'histoire. Les personnages sont très caricaturaux et tous ses excès m'ont rebutée. Dommage car ce roman avait tout pour me plaire ! J'ai tout de même été surprise par le dénouement final et le style est sans nul doute très affirmé.

Bref, vous l'avez compris, je suis un peu mitigée sur ce roman mais il faut avouer que j'ai tout de même passé un bon moment de lecture. J'ai surtout été dérangée par le ton du roman mais la construction du roman et l'intrigue m'ont convaincue.
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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