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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Des mensonges dans l'air

Un adolescent nommé Driss est retrouvé mort près d'une voie de RER. Une enquête policière est ouverte. Tous les indices prouvent que ce n'est pas un accident, mais plutôt un meurtre. La veille, un policier a poursuivit le jeune Driss, à cause d'une histoire de photo. Ce policier, Cosme Giquel, est donc le principal suspect. Est-il coupable? Personne ne le sait. Tout ce qu'on sait c'est que la vérité finit toujours pas exploser.

Mais un mensonge en entraîne mille autres pour soutenir le premier. L'enquête repose sur plusieurs mensonges. Chaque suspect ment pour se disculper.
À chaque chapitre, le lecteur se met à la place d'une nouvelle personne. Il est donc difficile de comprendre l'histoire lorsqu'on ne sait pas comment cela fonctionne. Pour ma part, j'ai dû relire plusieurs fois le début pour enfin comprendre. C'était agaçant. Une table des matières aurait été la bienvenue.
On peut trouver aussi qu'il y a beaucoup trop de descriptions ou textes inutiles. On a l'impression que l'auteur préfère décrire certains milieux plutôt que d'avancer dans l'enquête. Il n'y a pas assez de dialogue. On attend d'un roman policier qu'il contienne plus d'actions. Celui-ci est un peu trop statique et ennuyeux. Par exemple lorsque le lecteur est dans la peau du rédacteur en chef, du magazine « Scoop » il n'y a rien d'intéressant qui pourrait servir pour l'enquête.
De plus en donnant la parole à divers narrateurs, l'écrivain dévalorise certaines personnes. Il met en valeur les points négatifs des personnages plutôt que le positif. Il se permet de critiquer les gens avec une sorte de méchanceté gratuite. Ce qui me paraît injuste.
L'auteur tente de s'adapter à chaque milieu social et fait parler les gens d'une manière plus au moins adaptée à leur classe social. Ce qui est très dévalorisant pour eux, car c'est dans l'excès. Les plus riches et les plus importants ont une façon de parler supérieure aux autres. Par exemple, « poupée » employé par un chef envers sa secrétaire. Je trouve que cela rabaisse encore plus les personnes concernées.
Après un prologue plutôt prenant, on a envie de lire la suite. Cependant au fur et à mesure de la lecture on a de moins en moins envie de poursuivre. Ce n'est pas un livre qui accroche. Toujours à cause du manque d'action.
Concernant le dénouement je m'attendais à un retournement de situation. À voir apparaître un personnage inattendu, qui est en fait le meurtrier. Une fin trop prévisible pour ma part. Pas de coup de théâtre qui bouleverserait l'histoire.

Cependant, « L'ère des suspects » a été écrit en 2018, j'ai bien aimé le fait que l'histoire se passe de nos jours. L'auteur évoque Daesh, Manuel Valls etc.... La plupart des livres que j'ai lus auparavant se passaient soit dans un autre pays soit à une autre époque. Il est vrai qu'il est plus intéressant de lire un livre dont l'histoire se déroule dans l'actualité, il est plus facile de se repérer dans le temps.

Je ne conseillerai malheureusement pas ce livre, je m'attendais à autre chose. Je pensais qu'il y aurait eu plus de retournements de situations, d'actions, etc... . Déçue pour ma part.

Camille Roussel

Une autre critique : de l'arnaque dans l'ère

« Urgence, la police assassine ! », « Rien de bien méchant […] juste un tout petit meurtre ». La mort d'un jeune maghrébin à la Cité Noire. Belle offrande pour la presse ! L'occasion pour elle d'accuser sans aucune preuve la police de meurtre et de racisme. Mais c'était sans compter sur la farouche naïveté de celle-ci qui défend aveuglément son cher Gardien de la Paix. L'ère des suspects, un duel interminable entre les médias et les défenseurs civiques, dans lequel l'auteur explique comment le cadavre d'un arabe peut servir les intérêts de chacun.
Gilles Martin-Chauffier se serait fait une joie de participer à la manipulation de l'opinion publique, mais sous son pseudonyme de Gilles Hemsay, il veut rester impartial. Pas de photo de couverture. Titre neutre. Pour traverser ce tissu de mensonge de 285 pages, nous ne pouvons nous fier qu'à nous et nos valeurs. Nous sommes tel des explorateurs, sans guide, dans une jungle d'idéologie. Et à vrai dire, à force d'explorer, nous nous perdons facilement dans la frontière qui sépare l'ironie des réelles pensées des personnages.
Nous ne connaissons pas ces personnes, voila pourquoi. Nous sommes face à des inconnus qui répètent sans cesse leurs sempiternelles litanies, et qui, par là, se veulent distingués. Nous sommes faces à des gens de la haute, qui se prétendent fier de leur nationalité française, sans pour autant avoir ce côté latin et éloquent. Emporté par leur mépris, ils emploient des mots grossiers pour appuyer sur leurs idées, comme s'ils en ressortaient plus crédibles. « J'ai vite compris à quelle bande de couards j'avais affaire ». Danièle Bouyx et son éternel courtoisie, son langage si soutenue qui représente parfaitement la riche société. le Burlesque ! Comment être pris dans l'histoire avec un ridicule pareil ?
le support donne pourtant matière à réfléchir car il oppose des classes sociales totalement contraires. Mais les gens qui les composent sont très caricaturaux : Gildas Meheut, le policier inefficace, Hassan Saïdi, le caïd de cité trafiquant, Danièle Bouyx bien sûr, la fille à papa orgueilleuse… Et on ne peut que prévoir le mépris de ces loups envers les meutes qui leur sont inconnues. Ce livre ne fait en fait qu'attribuer à ces personnages les clichés de leur milieu et conforter les lecteurs dans leurs stéréotypes.

François ROUILLE
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Comment se livre, édité chez GRASSET, écrit par le directeur de Paris Match, s'est il retrouvé sur la liste des titres susceptibles d'être récompensé par le prix "Goncourt" ?

À mon sens, la question renferme les deux explications de mon interrogation.

Qu'en dire : manifestement, la langue est correcte, tout simplement.

Au fond, une intrigue - développée tout au long d'un roman (genre littéraire choral) qui - pour servir une cause sociale et sociétale pointue et grave - emploie, dune part, des raccourcis qui desservent celle-ci - et n'apporte aucune plus-value utile à la question ( objectif pourtant manifestement primordial), d'autre part, demeure superficielle elle-même ( très mauvais thriller - terme employé en 4eme de couverture).

En résumé, la combinaison me semble ruinée : un examen d'un phénomène de société manichéen, superficiel et proche du fait d'école ( on ne peut ici en faire le reproche à l'auteur, mais alors celui-ci aurait dû se montrer moins présomptueux dans ses objectifs inatteignables par cette voie) mais, ce que je trouve insupportable, ce sont les fantasmes de l'auteur "servis" à l'envi (vous comprendrez en fin de lecteure, si vous connaissez GM Chauffier, que j'apprécie beaucoup au demeurant. (Ex Bel-amie).

J'ajoute que si le texte se lit vite et aisément, il subsiste des longueurs qui ne servent en rien ni l'aspect intrinsèque de l'oeuvre, encore moins La Littérature ; que la résolution offerte au lecteur est volontairement complexifiée, monsieur GMC n'est tout de même suffisamment grand écrivain pour ne pas rester simple.

Un bonus : j'ai adoré ( page 29) : " une "mixed émotion ", c'est quand ta belle-mère se tue en se jetant d'une falaise. Mais au volant de ta Ferrari. "

Michel BLAISE
Lien : http://fureur-de-lire.blogsp..
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Sur la liste du Goncourt et du Renaudot 2018, est-ce gage de qualité ? Probablement pensais-je. Et je me trompais. Car cet ère des suspects n'est qu'un récit qui aime à citer des personnages existants pour les égratigner ou en faire deviner d'autres comme Bernard Cazeuneuve pour se moquer de sa petite taille et de sa calvitie. Pour le reste, pas très bien écrit, traîne en longueur et on se doute du dénouement dès les premières lignes. Bof, bof ...
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