AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 94 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce texte est une longue nouvelle qui m'a plutôt laissée sur ma faim. J'ai eu l'impression que l'auteur avait changé son projet en cours de route, pas qu'il l'avait fait évolué au fil de l'histoire, mais carrément abandonné, sans se relire en plus. L'univers dans lequel se déroule l'histoire est intéressant et le lecteur le découvre très progressivement. Mais dans l'histoire elle-même les incohérences internes non motivées sont lassantes : Sam et Eleanor rompent, puis se marient au paragraphe suivant. Un bébé est proposé au couple, cela leur fait peur, ils en discutent et décident de refuser. Rebelote, au paragraphe suivant ils sont en train de donner leur ADN pour faire leur bébé.
L'univers de cette histoire est un monde dont les habitants vivent très vieux, du coup plus personne ne fait de bébés de façon ordinaire, et où les ordinateurs, les hologrammes, les nanotechnologies et les IA ont une place énorme. le bémol, c'est que les gens peuvent être aussi infectés par des virus ou des bactéries ou on ne sait quoi et régresser au stade d'humain ordinaire en gros. C'est ce qui arrive à Sam lors d'un contrôle de routine par des sangsues intelligentes. Et bien sûr c'est irréparable, l'ADN de Sam doit être reprogrammé et il n'est pas question qu'il le donne au futur bébé. Je sais bien qu'il faut de tout pour faire un monde mais j'ai du mal à accrocher à un univers dystopique dans lequel personne ne se révolte (bon, Sam déprime, surtout d'ailleurs parce qu'il a perdu Henry, son assistant personnel) et où tout le monde accepte sans broncher que les sangsues intelligentes qui n'avaient aucune raison de bugger, buggent et contaminent Sam. Pas d'enquête, pas d'indemnisation, basta, passez votre chemin, y a rien à voir. Si le but, possible, était de montrer à quel point Sam et Eleanor sont immergés dans ce monde qu'ils n'en voient pas les points faibles même quand ils en sont victimes, c'est raté ! Une lecture frustrante et peu convaincante.
Commenter  J’apprécie          310
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va faire un peu de SF avec un bref récit signé David Marusek et titré L'enfance attribuée.

Or donc, Sam, designer-artiste de talent, fait la rencontre d'Eleanor, femme politique sur l'autoroute du succès. Ils ont une liaison, se marient…

-Chais pas si c'est moi, mais ça ne ressemble pas du tout à de la SF, ce que tu racontes, là. On dirait n'importe quelle histoire d'amour de n'importe quel roman.

-Rhâââh, mais laisse-moi finir ! Ils se marient et obtiennent un permis de bébé, de façon tout à fait surprenante et inopinée.

-T'appelles ça « un permis de bébé » ?

-Mais oui ! En effet, la planète est surpeuplée, les gens sont devenus quasi immortels, la reproduction est donc sévèrement encadrée. Seuls ont des enfants ceux qui en reçoivent l'autorisation. Ca sent plus la SF pour toi, maintenant ?

-Rhôôôh, ça va, ça va. J'ai rarement vu un titre aussi mauvais, en tout cas.

-C'est-à-dire ?

-Bah il colle pas du tout à l'histoire ! Tu me parles de surpopulation, d'immortalité, et quand je lis le titre, je me dis « ça va parler de la souffrance et de la folie qu'engendre la parentalité » et en fait… pas du tout ! On ne parle même pas de l'enfance ! il a lu le bouquin, le monsieur ou la madame qui a trouvé le titre ? C'est quoi, ce travail ?

-Moui, c'est pas faux… le roman constitue en réalité une dystopie et n'aborde jamais ou presque l'enfance à proprement parler. Toute la première partie expose le fonctionnement de cette société du futur. Et la seconde comment cette société dysfonctionne.

-J'ai pas aimé.

-Pourquoi ?

-Parce que les textes secs, ça m'énerve. Toute la première partie ne contient aucun sentiment fort.

-Mais c'est normal ! Sam est tellement immergé dans le système qu'il ne voit pas en quoi il est cruel.

-Mais même dans la seconde partie, il n'y a pas d'émotion puissante ! Et puis, je garde une impression d'inachevé. Dans ce monde, il existe des menaces terrifiantes, les maladies horribles, les meurtres par les ennemis et rien n'est explicité là-dessus. Je le regrette amèrement, parce que cela aurait donné plus de corps, plus de réalité à cette société. Je me demande comment on en est arrivé là, comment ça fonctionne exactement, je n'obtiens pas de réponse et je suis désappointée.

-De mon côté, j'avais peur que certains mystères ne soient pas éclaircis, mais ils le sont, ouf ! J'étais soulagée.

-La conclusion ne me satisfait pas non plus. En fait, les meilleurs moments se trouvent quand Sam raconte comment les effets des nano-organismes et sa relation avec Henry, son intelligence artificielle rien qu'à lui. Ca, c'était intéressant, cette voix avec qui tu discutes dans ta tête.

-Oui, c'était une idée pas mal, ça. Bref, un texte intéressant sur plusieurs aspects…

-Et frustrant sur d'autres. »
Commenter  J’apprécie          242
Influencée par le titre français et la quatrième de couverture, je m'attendais à un récit qui n'est pas celui que j'ai eu. Et j'ai eu du mal à me couler dans le texte tel qu'il est. La traduction du titre original serait "Nous étions fous de joie".
En fait, comme dans les tragédies grecques où les dieux sont jaloux de trop de bonheur de la part des hommes, vient un moment où le châtiment s'abat. "Nous étions fous de joie"… et à partir de là, quand l'enfant est prêt à paraître, c'est une chute et un dépouillement progressif de tout ce qui a fait la vie du personnage jusque là, jusque dans son corps.

Commenter  J’apprécie          130
« L'enfance attribuée » est une novella qui fait partie de la fournée des trois ouvrages parus fin août dans la collection « Une Heure Lumière » du Bélial qui compte désormais plus d'une vingtaine d'oeuvres dans son catalogue. On retrouve ici toutes les caractéristiques qui font la marque de fabrique de cette collection au succès bien mérité : un texte court, un auteur nominé pour recevoir les prix les plus prestigieux des littératures de l'imaginaire, et une magnifique couverture signée Aurélien Police. Si l'ouvrage fut conforme à mes attentes sur la forme, le fond, lui, m'a en revanche peu convaincue. David Marusek met ici en scène un couple peu ordinaire, un artiste spécialisé dans le design d'intérieur et une femme politique ambitieuse, évoluant dans un monde futuriste encore plus atypique. Un monde hyper-connecté, dans lequel les hommes se sont affranchis de la mortalité en parvenant à trouver le moyen de rajeunir perpétuellement leur corps. La jeunesse éternelle n'a toutefois pas que des avantages. D'abord, elle ne garantit pas l'immortalité : en effet, une mystérieuse maladie apparemment incurable frappe aléatoirement certains individus et pousse les autorités à prendre des mesures drastiques pour éviter sa propagation. Ensuite, la reproduction se trouve évidemment totalement chamboulée par ce non vieillissement permanent de la population. Impossible de procéder comme aujourd'hui par des rapports physiques. Désormais, la procréation est étroitement surveillée et des « permis bébé » sont délivrés par les autorités. Sans ce précieux sésame, impossible d'agrandir sa famille, et ces derniers sont accordés au compte-goutte. Sam et Eleanor n'en sont que plus surpris lorsqu'ils apprennent que, alors qu'ils n'en ont pas fait la demande, une autorisation de ce type leur a mystérieusement été octroyée.

Le pitch était alléchant, mais le récit ne tient malheureusement pas ses promesses. Première déception, la question de la procréation artificielle et celle de l'arrivée de cet enfant dans le couple n'occupent en réalité qu'une place très secondaire dans l'intrigue. Il faut en effet attendre environ la moitié du récit pour que le sujet du bébé soit évoqué, toute la première partie étant consacrée à la description de la rencontre entre les deux protagonistes et à l'évolution de leur relation alors que l'un d'entre eux accède à un statut social supérieur. Et même alors, l'arrivée de cet enfant est presque aussitôt relégué au second plan au profit de la mésaventure rencontrée par le protagoniste. Alors certes, quelques scènes nous en apprennent un peu plus concernant la manière dont ces enfants sont créés, mais les informations fournies sont trop lacunaires. Pourtant, pousser la réflexion plus loin sur le sujet aurait été intéressant puisque l'auteur imagine des bébés conçus uniquement artificiellement dans des sortes de matrices auxquelles on pourrait attribuer n'importe quel gène (on pense bien sûr à plusieurs reprises au « Meilleur des mondes » de Huxley). Il aurait également été intéressant de traiter les traumatismes causés chez la population par cette quasi absence d'enfants (l'auteur évoque juste le fait que, lorsqu'un bébé est attribué à une famille, une sorte de frénésie s'empare de nombreux individus qui s'empressent d'aller jeter un oeil au nouveau né). Difficile en effet de croire que cette interdiction étendue à toute la population d'avoir un ou des enfants n'aurait aucune conséquence psychologique, or celles-ci ne sont jamais évoquées (à l'inverse de ce que fait Nancy Kress dans « Les hommes dénaturés », roman dans lequel l'autrice imagine une société dans laquelle la natalité aurait drastiquement chuté au point de ne plus permettre à grand monde d'avoir une descendance, et où les individus tenteraient, avec plus ou moins de succès, de trouver des substituts pour pallier à ce manque).

Ce que je pensais être le coeur de l'ouvrage compte tenu de la couverture et du titre n'est ainsi traité que de manière anecdotique, l'essentiel de l'intrigue étant consacré à l'ascension puis au déclin social du protagoniste. Difficile de trouver une autre ligne directrice au récit qui aborde de nombreux sujets mais de façon toujours très évasive, si bien que je ne suis jamais parvenue à m'intéresser au parcours des personnages. D'ailleurs, qu'il s'agisse de Sam ou d'Eleanor, aucun des deux ne parvient à susciter l'empathie : le premier a trop tendance a s'apitoyer sur son sort et la seconde est trop froide. Leurs réactions paraissent ainsi totalement en décalage, si bien qu'on peine à compatir aux épreuves qu'ils traversent et qui ne semblent les toucher que très partiellement. On retrouve cette même distance entre le lecteur et l'univers dépeint puisque l'auteur ne nous donne là encore que trop peu d'éléments. On sait qu'on a affaire à une société hyper-connectée (chaque personnage a son assistant numérique personnel qui gère pour lui tous les aspects « rébarbatifs » du quotidien) et que des IA contrôlent sans arrêt tous les individus (et ce même pendant les moments les plus intimes de leur vie), mais tout le reste est abordé de manière tellement succincte qu'on ne parvient ni à se faire une représentation claire de l'univers dans lequel vivent les personnages, ni à s'y intéresser. En quoi consiste le poste d'Eleanor ? Quelle est cette mystérieuse maladie et pourquoi est-elle si dangereuse ? Comment expliquer les bugs rencontrés par le système ? Comment la société est-elle organisée au-delà du simple cercle familial ? Autant de questions qui resteront malheureusement sans réponse, et c'est ce qui, je pense, a contribué à me donner cette impression de récit un peu brouillon et incomplet.

En dépit d'un pitch intriguant, la novella de David Marusek m'a, hélas, totalement laissée de marbre. Des personnages trop froids, une société dystopique trop peu développée et une intrigue qui part dans tous les sens : autant d'éléments qui m'ont empêchée de m'immerger dans ce texte qui traite pourtant de problématiques intéressantes.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
Commenter  J’apprécie          100
2092 : le monde a beaucoup évolué, l'immortalité est quasiment atteinte grâce à tout un ensemble de méthodes sophistiquées de préservation et de régénération des cellules humaines, les déplacements sont ultra-rapides, l'intelligence artificielle est omniprésente, notamment dans le quotidien des humains sous forme d'assistants personnels, les espaces de vie sont isolés de l'atmosphère viciée par des bulles appelées canopées. Même la présence physique n'est plus indispensable, les hologrammes remplaçant avantageusement les personnes dans la plupart des situations : réunions, fêtes, cérémonies...

On est vraiment dans un monde futuriste extrême cher à la SF, avec en plus cette notion d'hyper surveillance qui a fait la notoriété d'un Aldous Huxley. Les individus sont régulièrement contrôlés jusque dans leur ADN et la moindre anomalie est sévèrement réprimée, pouvant aller jusqu'à l'élimination pure et simple, interdisant au minimum le droit à la vie éternelle, faisant d'eux des êtres altérés, des exclus préférant souvent s'expatrier sur Jupiter.

Dans cette société complètement déshumanisée, Sam le narrateur, plutôt artiste, raconte sa rencontre et sa relation avec Eleanor, une femme de caractère, ambitieuse, appelée à de hautes fonctions gouvernementales.
Pour éviter la surpopulation, les naissances font partie d'un programme strict et seuls quelques couples privilégiés ont la chance de se voir attribuer le droit d'être parents, d'où le titre français du roman. Cet événement, qui intervient assez tard dans le récit, ne m'a pas semblé l'événement central du récit.

J'avoue être resté relativement spectateur de cette histoire qui ne m'a pas passionné, une certaine froideur du texte et des personnages n'attirant que peu de sympathie – surtout Eleanor – ayant quelque peu douché mon enthousiasme.
Heureusement, l'émotion surgit assez paradoxalement lors d'une dernière partie dramatique pleine d'une humanité retrouvée.

Je remercie lecteurs.com et les éditions le Bélial.
Commenter  J’apprécie          60
Trop court ! le thème futuriste pourrait être parfait dans un roman mais hélas, le lecteur suit bien trop vite les aventures de Sam et eleanor , sans avoir le temps de s accrocher aux deux personnages...
Nous sommes dans un futur assez réaliste où l on peut être où l on veut quand on veut...tout est plus rapide et les hommes sont immortels . Les naissances sont rares et strictement encadrées donc c'est un grand bonheur quand Sam et Eleanor sont choisis pour devenir parents. Mais rien ne se déroule vraiment comme prévu...
Peu d intrigues , pas assez de matières à réflexion pour moi...un roman de sciences fiction qui ne m a pas passionné...
Commenter  J’apprécie          40
Une longue nouvelle post-cyberpunk un peu réchauffée avec pourtant quelques belles fulgurances qui mettent en appétit.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/05/12/note-de-lecture-lenfance-attribuee-david-marusek/
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          10
J'ai bien aimé découvrir ce futur inquiétant, inondé de technologies et d'intelligences artificielles où l'humanité est immortelle. Ce court roman amène le lecteur à se questionner, à réfléchir. Cependant, j'ai eu beaucoup de mal avec les personnages principaux qui ne sont pas attachants.
Commenter  J’apprécie          00

Autres livres de David Marusek (1) Voir plus

Lecteurs (164) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4881 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}