Witchblade : Redemption, Volume 1

Ce tome comprend les épisodes 131 à 136 de la série mensuelle et il fait suite à Witchblade 8.

Comme d'habitude, Ron Marz prend grand soin de commencer par un épisode qui fait le point sur les événements passés et qui présente les personnages. Ainsi les nouveaux lecteurs peuvent comprendre la situation et les habitués se remémorer facilement ce qui s'est passé et en mesurer les conséquences.

Épisode 131 - "Just like starting over" - Julie Pezzini est en train de faire du babysitting avec Hope, sa nièce. Patrick Gleason arrive avec les commissions et ils profitent de l'absence de Sara pour papoter un peu et faire plus amples connaissance. Pendant ce temps là, Sara fait son jogging et tombe nez à nez avec un gros balèze qui à décider d'enlever une fillette. Il ne faut pas longtemps avant qu'elle utilise le Witchblade. Avant de rentrer, elle dit au revoir à Danielle Baptiste (l'ancienne porteuse de la moitié du Witchblade) qui va s'installer à la Nouvelle Orléans.

Épisodes 132 & 133 - "The bridge" - Sara et Patrick ont décidé de passer un week-end en amoureux dans un petit patelin du Vermont. Après avoir fait un point de leur relation amoureuse, ils proposent leur aide à la police locale qui est confrontée à la troisième disparition d'enfants en autant de semaines. Il s'avère qu'il y a une créature surnaturelle qui est impliquée.

Épisodes 134 à 136 - "Redemption" - Une jeune femme aux cheveux verts a été victime d'une fusillade sur un toit de New York. Les assaillants la mitraillaient à bord d'un vaisseau volant futuriste aux propriétés étranges, et les blessures par balle ne l'ont pas empêchée de se relever et de s'enfuir. Pezzini et Gleason sont appelés sur place pour enquêter sur cette étrange escarmouche, en leur qualité de membres de la brigade d'enquêtes spéciales. Sara comprend rapidement qu'il s'agit de la même jeune femme aux cheveux verts qui l'a attaquée dans Witchblade 6 : Aphrodite IV (une version antérieure d'Aphrodite IX). Argent, son informatrice, la dirige vers l'une des bases secrètes de Cyberdata.

Dans le premier épisode, Ron Marz se révèle toujours aussi doué pour composer un résumé qui fasse avancer l'histoire en restant concentré sur les personnages. le lecteur peut mesurer l'impact des actions précédentes de Sara sur sa vie et sur celles des autres. Ensuite, dans "The bridge", il nous invite dans un conte. Les premières pages constituent la séquence de titillation du lecteur avec une scène fortement chargée en érotisme entre Sara et Patrick (en sous-vêtements comme dans le tome précédent). À la fois, il est possible d'accepter cette situation entre adultes consentants, à la fois cela ressemble beaucoup à du racolage (pas trop gratuit il est vrai, et pas trop efficace non plus pour être juste).

Ensuite, le lecteur a le droit à une histoire sympathique mais déjà souvent lue où les apparences sont trompeuses, rien d'indispensable. Il faut donc attendre le quatrième épisode pour avoir quelque chose de consistant à se mettre sous la dent. Et là surprise, le lecteur est prié d'oublier toutes les histoires mettant en scène les 13 artefacts et le conservateur asiatique (Curator) pour se raccrocher au monde régi par Cyberdata (avec même une allusion à Cyberforce/Hunter-Killer). Pourquoi pas ? Les combats contre des créatures cybernétiques s'avèrent distrayants et la relation entre Sara et Aphrodite IV n'est pas trop simpliste. Mais à nouveau, le lecteur reste un peu sur sa faim car il a plus l'impression de lire une introduction à une histoire de plus grande envergure à venir, qu'une histoire complète et satisfaisante par elle-même.

Les 6 épisodes sont illustrés par Stjepan Sejic qui continue de faire évoluer ses techniques d'infographie, lentement mais sûrement. le lecteur retrouve avec plaisir les textures minutieuses du Witchblade et des armures qu'il crée sur le corps de Sara (très bien vu dans les combats au coté d'Aphrodite IV). Les décors continuent d'être pleinement réalisés qu'ils soient détaillées à la brique près ou à la lame de parquet près, ou qu'ils soient légèrement floutés en arrière plan.

Sejic continue d'expérimenter avec des effets de traits de couleur comme apposés avec un pinceau très large pour apporter une touche de spontanéité à ses illustrations. le résultat est réussi et permet de gommer l'aspect figé ou posé de certaines cases. Les visages commencent à perdre de leur aspect cireux pour se parer de quelques reflets de lumières et d'expressions plus variées. Pour les jeux de lumière, le résultat est probant ; pour les expressions, il reste encore beaucoup de progrès à faire. Les scènes de combat sont magnifiques et les beaux atours métalliques des forces en présence font gicler force huile hydraulique sous les coups de lame tranchante du Witchblade. Il reste un effet un peu bizarre : la technique utilisée pour rendre les cheveux provoque des effets flous du plus mauvais goût.

Ce tome constitue une lecture agréable avec plusieurs trouvailles de scénario et d'illustrations, mais il laisse un goût de trop peu et d'anecdotique dans la mesure où il n'est pas possible de percevoir en quoi il fait avancer l'histoire globale. Sara Pezzini continue de reprendre sa vie en main dans Redemption 2. Et pour savoir ce qu'il advient de Danielle Baptiste, il vous suffit de lire Angelus 1.