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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je crois que j'ai ressenti le besoin de rédiger mon avis juste après avoir terminé la lecture de ce roman. Et j'ai envie de dire « heureusement, c'est un roman » et pourtant, il est le reflet d'une réalité dont on ne parle pas (plus ?) : le devenir des enfants adoptés. le seul livre que je connaissais sur le sujet est Couleur de peau : miel. Et là, vous allez me répondre que ce n'est pas tout à fait le sujet, puisqu'il s'agit avant tout du deuil porté par Daria après le suicide de sa fille. Oui, mais l'un ne va pas sans l'autre.
Les chapitres alternent entre le présent de Daria, et le passé. le passé, c'est toutes les démarches pour adopter un enfant, les choix qui ont été faits, l'arrivée d'un second enfant, biologique celui-ci, Giada et Giacomo qui grandissent, deviennent adolescents puis adultes.
Oui, heureusement que c'est un roman, parce que la lecture de tant de douleurs est parfois insupportable. Il nous interroge non sur le deuil, mais sur l'adoption, sur ce qui motive une femme à devenir la mère d'un enfant qu'elle n'a pas porté. Ce positionnement est là, dès que Daria prend Giada dans ses bras, l'emmène chez le pédiatre, elle la présente comme sa fille adoptive, avant que le médecin ne la corrige – sauf que personne, en Italie, ne se préoccupe de la manière dont on apprend à un enfant qu'il a été adopté, sur les conséquences que cela peut avoir, alors qu'en France (du moins, c'est l'impression que j'ai) il semble plus courant de le dire le plus tôt possible à l'enfant. J'ai également été surprise de la puissance des associations de parents adoptifs qui ne veulent absolument pas que le secret des origines de leurs enfants soit révélé. Et pourtant : « Il est temps d'arrêter avec des hypocrisies, et de préciser que, après être né de, on a été adopté par ; il est temps d'en finir avec l'obsession du conformisme, tu es comme tout le monde, nous sommes comme tout le monde, et de reconnaître la blessure que portent en eux les enfants adoptés. Une blessure qui, au moins peut cicatriser, mais ne disparaît pas.
Nommer la perte pour lui donner un sens.
Et alors seulement, repartir à zéro. »

Il se pose tant de questions après le suicide d'un enfant – même si celui-ci est adulte, même s'il a laissé une lettre d'adieu. Comment surmonter cela ? Que faire des affaires qui restent ? Comment se positionner face à son compagnon survivant ? La narratrice n'est que douleurs, au point d'oublier les autres, qui, comme elle, sont des survivants. Trop de douleurs pour voir celle des autres, y compris les mains – rares – qui se tendent. Chacun se replie sur soi, pour survivre, et si un bon thérapeute peut aider (j'en suis persuadée) que dire de ceux qui ne respectent pas vraiment la déontologie ?
L'amour qui me reste, c'est un livre qui montre aussi que l'amour ne résout pas tout, mais qu'il faut accepter aussi l'amour que l'on nous donne. C'est un livre auquel j'ai voulu me confronter, parce qu'il parle du suicide et du deuil. A vous de voir si à votre tour, vous avez envie de vous y confronter.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Bien sûr au début il y a la perte, celle innommable d'un enfant. Une nouvelle histoire de suicide, les interrogations des proches, les questionnements d'une mère. Un roman comme il y en a beaucoup, sur un thème maintes fois traité en littérature. Mais ici, le thème du suicide entre en résonance avec celui de l'abandon et c'est une nouvelle porte qu'ouvre le roman de Michela Marzano. Il n'en est pas moins grave, il n'en est pas plus gai mais il porte en lui de nouveaux questionnements, de nouvelles idées, une nouvelle matière comme autant de pierres dans la tête de Giada et dans le coeur de sa maman adoptive.
Dès lors, c'est avec pudeur et à pas de velours qu'écrit Michela Marzano. Elle interroge mais dénonce aussi, ces lois qui empêchent un enfant de connaitre ses origines en Italie. Une oeuvre forte à l'écriture précise, teintée de phrases répétitives, qui chemine vaillamment dans la tête et le coeur du lecteur. A découvrir.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Un très beau coup de coeur pour ce roman paru en octobre, émouvant, humble et sincère, lu d'une traite, sur les thèmes de la perte d'un enfant, du deuil, de l'adoption, et de la relation mère-fille.

Ce roman est un monologue d'une mère pour sa fille Giada, suicidée à 25 ans en Italie, le drame est posé dès le premier chapitre. « Je vous demande pardon. Désolée papa je n'y arrive plus. (…) Dis à maman qu'elle est parfaite. »

Parfaite ? Qu'est-ce que cela veut dire? Oui Daria a toujours été là, débordante d'amour et d'attentions, mais comment peut-elle être parfaite si elle n'a pas su pressentir et prévenir ce geste ? Elle retrace alors leur histoire, leur rencontre à l'orphelinat à 6 mois, l'adoption, car Daria ne pouvait pas avoir d'enfant. Plus tard, lorsque la petite Giada avait cinq ans, Daria est tombée enceinte, miraculeusement. La question est tombée: « moi aussi j'étais dans ton ventre? » La révélation a eu lieu ce jour-là, Daria lui a expliqué doucement, elles n'en ont plus reparlé, elle pensait que c'était réglé. Jusqu'au jour où la douleur et la souffrance du déracinement ont pris le dessus.

« Mais quand tu es venue me chercher, c'était parce que tu voulais une petite fille ou parce que tu m'aimais ? »
Si les mots de colère et de tristesse abondent, ils sont contrebalancés avec ceux de l'amour, inconditionnel, fusionnel, de la mère envers sa fille. Daria cherche à dénouer la culpabilité, et surtout à comprendre celle qui était toute sa vie mais qui n'en voulait plus. de fil en aiguille et grâce au travail de deuil, on suit toute l'histoire d'une mère et d'une famille, la complexité de l'adoption, et les failles avec sa propre histoire familiale. La psychologie est fine et travaillée, la documentation juridique concernant l'accouchement sous X et son évolution à travers les époques est passionnante. L'écriture est toute en subtilité, humilité, un roman réaliste et poignant. Ce livre a fait écho au livre d'Olivia de Lamberterie, un suicide prématuré survenu un 14 octobre. À lire.

Merci aux Editions Grasset pour l'envoi de ce roman !
Lien : https://agathethebook.com/20..
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Un très beau roman de la philosophe italienne Michela Marzano sur le thème de l'adoption, des relations familiales, de l'abandon, de la perte d'un enfant et du deuil.

Le roman d'une mère à sa fille. Michela Marzano nous trace l'histoire de Daria et de Giada, sa fille adoptive : leur histoire, l'adoption, leurs relations et le drame. Giade se suicide un 14 octobre (qui me renvoie sur ma lecture précédente, celui du livre d'Olivia de Lamberterie "Avec toutes mes sympathies).

Un livre très émouvant, écrit en toute simplicité. Une documentation et un travail de recherches impressionnant sur l'adoption, sur l'accouchement sous X et le fait d'avoir accès à son identité, en Italie. Mais aussi, énormément de question sur l'après du suicide de son enfant. Comment surmonter le drame ? Comment continuer à vivre ?

"L'amour qui me reste" démontre que l'amour qu'on peut avoir et donner ne résout malheureusement pas tout.
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Colère, tristesse, incompréhension, douleur, culpabilité... tous ces sentiments habitent le récit de Michela Marzano. Mais ce qu'on retient surtout c'est l'amour. L'amour inconditionnel de la narratrice pour sa fille adoptive, Giada, qui vient de se suicider à 25 ans.

Dans ce récit poignant elle s'adresse à sa fille, cherchant à comprendre le geste fatal. Elle revient aussi sur toutes les années qu'elles ont vécu ensemble depuis l'adoption, et toutes les étapes qu'elles ont franchi, créant ainsi un lien extrêmement fort entre mère et fille.

Si la narratrice refuse au début d'accepter l'évidence, à savoir que sa fille ne reviendra pas, allant jusqu'à ignorer la souffrance de son mari et de son fils, ne les laissant pas entrer dans sa douleur et ne voulant pas la partager avec eux, au fil du temps et de ses souvenirs elle apprend peu à peu à faire de la place à ce deuil.

Un livre qui interroge sur la filiation, la transmission et le poids de l'histoire familial.

Ce livre est un pur concentré d'émotion, amenant à chaque page les larmes aux yeux du lecteur.
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Plusieurs thématiques très fortes sont abordées dans ce roman : le suicide, l'adoption, les accouchements sous X et la recherche de l'identité.

Comment surmonter la perte de son enfant ? D'autant plus difficile, lorsque c'est un suicide....

Comment les proches arrivent à gérer un drame comme celui-ci ? Comment continuer à vivre, à accomplir les tâches quotidiennes ?

Quand l'absence est si insupportable et si douloureuse que l'on ne voit plus l'intérêt de vivre ?

Avoir envie d'aller rejoindre l'être perdu !

Essayer de comprendre les derniers moments de son enfant qui l'a poussé à cet acte désespéré ?
Découvrir la vie intime de son enfant que l'on croit connaître,
Découvrir des secrets, des non-dits,
Est un tel bouleversement, un tel chaos qu'il faut admettre et supporter.
Culpabiliser de n'avoir pas senti le mal être de son enfant et être passé à côté...

Une descente vertigineuse et effroyable !

Et puis les souvenirs qui remontent sans cesse à la surface qui anéantissent ou qui apaisent....

Un roman poignant, écrit avec finesse et délicatesse.
C'est aussi un combat, une résilience suite à la perte d'un être cher.
Une fiction qui s'approche au plus près de la réalité, beaucoup d'émotions à la lecture de cet ouvrage.

L'amour qui me reste est un cri d'amour si intense qu'il touche irrémédiablement.
C'est un très beau roman que je vous conseille vivement.

Merci Les éditions Grasset et à NetGalley.fr pour cet envoi.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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A Rome, après le suicide de sa fille adoptive, Giada, 25 ans, Daria perd pied et se renferme sur sa peine immense, insensible à celle de son mari et de son fils. Elle entame alors un dialogue avec sa fille disparue et les souvenirs heureux et douloureux remontent à la surface : ses relations conflictuelles avec sa propre mère distante, froide, dure, peu aimante, son désir d'enfant inassouvi, l'adoption de Giada, la naissance de son fils Giacomo.
Elle comprend petit à petit grâce à l'aide d'une psychothérapeute et de documents laissés par Giada, qu'elle n'a pas su aider sa fille en quête de ses origines, que Giada n'a pas osé lui parler de son mal-être. A la douleur s'ajoute un sentiment de culpabilité mais au fur et à mesure par la parole, l'amour de ses proches, elle accepte de se pardonner.
Ce dialogue entre une mère et sa fille morte est émouvant, éprouvant, déchirant mais contrairement à ce que le thème du suicide d'un enfant laisse entrevoir, le roman n'est pas que désespoir, il est aussi et surtout résilience et en cela il est porteur de lumière. Daria découvre pourquoi sa mère était si peu aimante, elle découvre et comprend enfin le tumulte qui agitait sa fille. C'est apaisée, même si la douleur est toujours là, qu'elle se remet doucement en marche sur le chemin de la vie, qu'elle retrouve le lien qui l'unit à son mari et à son fils.
Ce roman donne également à réfléchir sur l'abandon d'un enfant, l'adoption et ce selon trois points de vue : celui de la mère biologique, contrainte d'abandonner son enfant, celui de la mère adoptante qui déborde d'amour et celui de l'enfant adopté qui ne peut pas construire sa vie d'adulte sur une histoire personnelle tronquée.
Un beau roman.
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