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sur 5656 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le sujet était intéressant et c'est fort dommage qu'il n'ait pas été creusé avec plus de profondeur tant au niveau des personnages que de l'histoire. Ce roman reste trop superficiel avec de nombreuses redondances. Les personnages sont peu fouillés et Eugénie en spirite n'est pas très crédible. J'aurais aimé en savoir plus sur Allan Kardec, Charcot et ses expérimentations à la Salpêtrière et les aliénées ….
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Voici une lecture facile, avec un cadre historique, l'hôpital psychiatrique de la Salpêtrière autour de 1885, et un thème actuel, l'oppression des femmes par la société, avec la complicité du monde médical.
Ce qui m'ennuie, c'est que certains le prennent pour un ouvrage historique, alors qu'il s'agit d'un roman.
Or c'est un livre qui énonce de nombreuses contre-vérités. Comme d'autres, il propose une analyse des faits du passé avec un regard de contemporain.
Oui, la situation des aliénés, femmes comme hommes, était épouvantable à l'époque.
Mais la création d'hôpitaux dédiés aux personnes atteintes de maladie mentale était un progrès. La maladie mentale était enfin considérée comme une maladie, on s'intéressait à ses causes, on tentait de la soigner.
J'ai trouvé aussi beaucoup d'idées reçues, sur la bourgeoisie oisive, méprisant littérature et théâtre, sur la mode vestimentaire, sur les médecins, avides de gloire et de sexe.
Et surtout, je me suis ennuyée à la lecture de cette intrigue, dont on devine à l'avance les rebondissements.
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Entrez à la Salpêtrière, à l'époque où c'est encore un asile pour femmes. Les raisons de leur internement ? Un divorce, un avis exprimé en société ...
On découvre des portraits de femmes tout à fait saine d'esprit, mais qu'il est important d'enfermé pour laisser la gente masculine oeuvrée en société.
L'écriture est fluide, simple. Ce n'est pas un mauvais roman mais il ne marquera pas mon année de lecture.
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Eugénie est une jeune fille rangée. Elle confie à sa grand-mère chérie qu'elle a eu la vision de son grand-père décédé.
La vielle dame dénonce sa petite-fille à son père qui sur le champ la fait interner sans espoir de retour à l'hôpital de la Salpétrière. le sacrifice d'une surveillante et la complicité de son frère lui permettront d'échapper à l'asile à l'occasion du grand bal annuel qui réunit le bonne société parisienne et les pensionnaires de l'hôpital.
Le Paris des années 1880, la condition de dépendance qui était celle des femmes alors, l'asile de la Salpétrière sous Charcot sont très bien décrits dans ce roman bien écrit et enlevé.
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Je n'ai pas été convaincue par ce récit. L'histoire en elle même est intéressante, mais j'ai trouvé les personnages creux et l'atmosphère peu approfondie.

L'initiative de l'auteure est intéressante et louable, il est effectivement important de défendre les plus démunis. Mais j'ai trouvé sa révolte trop agressive pour être convaincante.
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Un petit tour dans la machine à remonter le temps, jusqu'à la "préhistoire" de la psychiatrie française, à la fin du 19è, quand elle ne faisait qu'un avec la neurologie...En plein dans le mandarinat déjà, à la cour de Charcot et Babinsky qu'est l'hôpital de la Salpêtrière : c'est le lieu des consultations publiques, occasion pour les hypnotiseurs de "faire le show", d'asseoir leur prestige en provoquant des crises nerveuses sur de pauvres aliénées qu'on nomme hystériques, sans trop s'inquiéter des conséquences pour ces malheureuses qu'on met en scène devant les carabins.
Entre ces consultations et la préparation du traditionnel "bal des folles", cette sorte de soirée portes-ouvertes au cours de laquelle le public invité, trié sur le volet et en mal de sensations fortes, se mélange aux internées pour un bal costumé, entre ces deux repères de sa fonction il incombe aussi à Geneviève, dévouée et rigide infirmière chef, de mettre dans le moule les nouvelles internées. L'une d'elles, Eugénie, qu'on dit capable de converser avec les esprits des morts, est-elle si folle que veulent bien le dire sa famille et les mandarins ?
Coup d'oeil sans complaisance sur la société bourgeoise du Paris des impressionnistes, quand le spiritisme était tabou mais tendance chez les élites, voilà un intéressant flash-back à la base, qui peut même faire un peu froid dans le dos (rien qu'un peu).
Le style est sans surprise, le récit se lit vite, sans ennui, mais le côté un peu bâclé des études de caractère et du "suspense" final me laisse une impression de frustration, et même une tendance à m'étonner qu'on ait fait de ce premier roman un évènement multiprimé ...
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Le bal des Folles ou la condition féminine aux prémices de la neurologie sous l'éminence Charcot.

Il était un temps où les maitresses étaient gênantes, où les filles enceintes ou ayant une ouverture d'esprit l'étaient tout autant, où une jeune fille violée et frappée ne pouvait rester dans sa famille, où une indigente faisait tache dans la rue…Pas de panique, la Salpêtrière est là ! Il y a de la place avec les vrais malades.

Pour la petite histoire, si vous vous promenez aujourd'hui à la Pitié Salpêtrière, vous tomberez sur un bâtiment qui se nomme bâtiment des folles. Seul rescapé des trois existants. Vu la description dans le roman, nos personnages ne sont pas hospitalisés dans ces locaux, mais il faut savoir que vous pouvez voir de l'extérieur ce lieu aujourd'hui classé.


Victoria Mas met en lumière la fin du 19ème siècle pris entre les avancés extraordinaires de la médecine et les esprits étriqués. Un monde d'homme en opposition aux femmes internées. Un monde de voyeurisme. Un monde aristocrate contre le peuple.

On ne peut retirer au Professeur Charcot ces avancées dans la médecine moderne, mais à quel prix ! Pourquoi de telles mises en scène afin de provoquer des crises d'hystérie, pourquoi inciter les patientes en les plaçant telles des stars. Pourquoi ce bal annuel ?

"Messieurs, bonjour. Merci d'être présents. le cours qui va suivre est une démonstration d'hypnose sur une patiente atteinte d'hystérie sévère. Elle a seize ans. Depuis qu'elle est à la Salpêtrière, en trois ans nous avons recensé chez elle plus de deux cents attaques d'hystérie. La mise sous hypnose va nous permettre de recréer ces crises et d'en étudier les symptômes. À leur tour, ces symptômes nous en apprendront plus sur le processus physiologique de l'hystérie. C'est grâce à des patientes comme Louise que la médecine et la science peuvent avancer.
Geneviève esquisse un sourire. Chaque fois qu'elle le regarde s'adresser à ces spectateurs avides de la démonstration à venir, elle songe aux débuts de l'homme dans le service. Elle l'a vu étudier, noter, soigner, chercher, découvrir ce qu'aucun n'avait découvert avant lui, penser comme aucun n'avait pensé jusqu'ici. À lui seul, Charcot incarne la médecine dans toute son intégrité, toute sa vérité, toute son utilité. Pourquoi idolâtrer des dieux, lorsque des hommes comme Charcot existent ? Non, ce n'est pas exact : aucun homme comme Charcot n'existe. Elle se sent fière, oui, fière et privilégiée de contribuer depuis près de vingt ans au travail et aux avancées du neurologue le plus célèbre de Paris."
Babinski introduit Louise sur scène. Submergée par le trac dix minutes plus tôt, l'adolescente a changé de posture : c'est désormais les épaules en arrière, la poitrine gonflée et le menton relevé qu'elle s'avance vers un public qui n'attendait qu'elle. Elle n'a plus peur: c'est son moment de gloire et de reconnaissance. Pour elle, et pour le maître.


On dit qu'on vit dans une drôle d'époque, que de nos jours la condition féminine est un combat, qu'avant on vivait mieux. Au regard de ce roman, je pense que l'on peut appliquer ces paroles à toutes les générations.

Je vais peut-être aborder l'histoire de ce roman maintenant que j'ai déversé tout mon ressenti sur l'époque. On va se retrouver au coeur de ces femmes, Eugénie, Louise et Geneviève. Jeunes ou vieilles, pauvre ou riche, elles vivent ensemble. S'entraident telle une famille qu'elle n'ont plus, qu'elles soient saines d'esprit ou non. Chacune avec une histoire différente.

Un roman très agréable à livre qui aborde un univers riche et très intéressant. Il aurait pu, pour le coup, et c'est bien rare que je dise cela, avoir une petite centaine de pages de plus afin d'approfondir cette histoire. Malgré tout l'auteur a réussi à notre toucher avec une plume fluide.
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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J'avais entendu sur france culture une émission sur « le bal des folles » qui m'avait beaucoup intéressée et intriguée. A la parution de ce livre je l'ai naturellement acheté avec cependant la crainte d'être déçue car c' était un premier roman. J' ai dévoré cet ouvrage très bien écrit et je me suis laissée emporter par l'histoire de ces femmes emprisonnées et cataloguées comme folles parce qu'à leur façon elles dérangeaient, fournissant une fois par an involontairement un spectacle aux bourgeois de Paris véritables voyeurs. Les personnages sont attachants et derrière une apparence romancée, il y a de la profondeur et du contenu. le prix Renaudot des lycéens attribué à Victoria Mas est amplement mérité et je souhaite à ce jeune auteur une belle réussite.
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Si les canards avaient trois pattes, je les laisserais partir indemnes après la lecture de ce "Bal des folles" qui fit tant de bruit à sa sortie.
Je dois passer aux aveux et reconnaître que je ne sais pas où a voulu m'emmener Victoria Mas dans ce roman qui se lit sans déplaisir et avec un certain intérêt malgré ce qui va venir.
"Un hymne à la liberté pour toutes les femmes que le XIXème siècle a essayé de contraindre en silence". C'est donc le parti pris du roman : prendre la lorgnette par le bout qui montrera le terrible destin des femmes du XIXème.
Alors c'est parti, oublions le rôle prépondérant des femmes qui depuis le XVIIème convient dans leurs salons les personnages le plus illustres dans le but de débattre, de mener réflexion sur les meilleures façons de contribuer au bonheur du genre humain, et intéressons-nous à ce qui se passe entre les murs de l'hôpital de la Salpêtrière. Oublions les femmes fortes, les premières bachelières, les premières médecins, les Daubié, les Durand qui marqueront le combat féministe, et lorgnons les femmes victimes car les grands arbres qui bougent, publient et pensent ne doivent pas cacher la forêt qui vit dans les dortoirs de la Salpêtrière. Là, le célèbre neurologue Charcot (dont la femme, au passage, anime de son influence tous les jeudis soirs un salon réunissant les Zola, Maupassant, Lépine et autres Goncourt) mène des expériences parmi lesquelles des séances d'hypnose en public où il tente de faire apparaître et disparaître les symptômes de l'hystérie. Et pour ses travaux il a à disposition une cohorte de cobayes que l'hôpital héberge en son sein : des femmes, des aliénées, que leur famille ont fait interner pour les réduire au silence.
On y rencontre, entre autre, Geneviève, infirmière en chef, qui voue un admiration sans borne à Charcot et qui dans le secret de sa chambre écrit des lettres à sa soeur morte ; Thérèse, ex-prostituée tricoteuse émérite qui a refroidi son souteneur en le poussant dans la Seine ; Louise, jeune fille traumatisée par les viols qu'elle a subi de la part de son oncle ; et Eugénie, demoiselle de bonne famille qui tape la causette avec des morts. Tout le monde va donc très bien à la Salpêtrière.
Mais que nous dit le roman ? Que dénonce-t-il dans cette écriture sans fioriture dont la simplicité frôle le simplisme ? Que montre ce texte à la temporalité chaotique où le passé simple arrive comme des fausses notes au milieu d'une partition au présent ?
Que les séances d'hypnose de Charcot sont des escroqueries pour prouver que les femmes sont toutes des hystériques en puissance ? Evidemment que non, car, même si le roman ne mentionne pas que Charcot sera le premier à affirmer que l'hystérie n'est justement pas l'apanage des femmes comme on le croyait jusqu'à maintenant (mais ce détail ne servirait pas le propos), les séances décrites dans le roman ne font pas clairement état de charlatanisme, on n'y assiste pas à une préparation des cobayes, les femmes n'y sont pas vues comme des comédiennes chargées par le neurologue de jouer les malades… et pourtant, s'il avait fallu dénoncer cela, il suffisait d'évoquer l'école de Nancy qui ne voit dans l'hypnose de Charcot que suggestion et spectacle. Mais non, ici, l'hypnose ne prend que quelques paragraphes, on ne s'y attarde pas, on y voit même l'occasion de décrire des cobayes féminins qui, telles des Loana du XIXème siècle, se soumettent au show par envie de célébrité.
Veut-on donc dénoncer le fait qu'on fasse passer pour folles des femmes qui ne le sont pas, qui n'ont que le défaut de prendre la parole dans un monde d'hommes ? Si le personnage de Louise remplit pleinement sa fonction de victime jusqu'au bout, on peut s'interroger sur le personnage d'Eugénie. Pourquoi choisir une jeune fille qui prétend voir les morts et leur parler ? Alors oui, aujourd'hui, Eugénie ouvrirait sa chaine Youtube pour papoter avec les Tatie Jacquotte du premier croyant venu et ferait le show chez Hanouna en passant pour une gentille illuminée mais là, on est au XIXème, et discuter avec les morts, ça effraie ou ça fascine… puisque Geneviève se laissera convaincre par la demoiselle.
Pour moi, le projet est flou. En 2000, la jeunesse française se dépêchait en discothèque pour aller voir et tâter de la star de télé-réalité, au XIXe, le tout-Paris se bousculait pour mater de l'hystérique lors d'un bal qui donne son titre à l'oeuvre mais qui se fait longuement attendre. Un bal loin du climax qu'on espère puisqu'en vérité, dans ces "bals des folles", il ne s'y passait rien de bien foufou : aujourd'hui, les stars sont moins stars qu'on l'imagine depuis nos postes de télé, hier, les folles étaient moins folles qu'on l'imaginait depuis l'extérieur des murs de la Salpêtrière.
Ici, la science semble pousser au mal et la croyance et le paranormal devenir les porte-étendards de la condition féminine. Ah vraiment ? Les seuls exemples de femmes réduites au silence qu'on peut trouver au XIXème siècle sont des femmes qui prétendent parler avec les morts ? Pas d'opinions politiques divergentes ? Pas d'envies de révolutions sociétales ? Non ? Eh non, puisque l'auteure semble elle-aussi conquise par la médiumnité de son héroïne.
Je crois qu'on l'aura compris, je n'ai pas été convaincu. le présent du récit se voulait historique, universel, il n'aura été à mes yeux qu'anecdotique. Et ce n'est pas, selon moi, ce roman qui fera avancer la cause féministe entachée ici d'un surnaturel inutile et contreproductif. Quel choix étrange d'avoir accordé à la femme autant de spiritisme et si peu de spiritualisme.
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J'ai enfin lu le Bal des folles, de Victoria Mas. Je me suis laissée prendre par un pitch séduisant et, il faut l'admettre, par un bon battage médiatique comme seul le monde du livre en est capable. C'est que l'autrice vous propose de faire le plus étrange des voyages en vous ouvrant les portes de la Salpêtrière. Au XIXe siècle, cet honorable établissement parisien était réservé aux femmes souffrant de troubles psychologiques, dites hystériques, sous la direction du célèbre professeur Charcot, spécialisé en hypnose. Dans les faits, la Salpêtrière était aussi le lieu idéal pour faire taire à jamais les femmes trop indépendantes dont les convictions pouvaient gêner l'opinion publique ou familiale.

L'univers est évidemment très riche, nous sommes dans un Paris en pleine effervescence scientifique et industrielle. La ville se modernise et avec elle les méthodes de traitement de l'Hospice de la Salpêtrière. Charcot propose des séances publiques d'hypnose sensationnelles, le tout Paris s'y presse pour voir ces femmes en transe. Une fois par an, le professeur organise même un grand bal. Sous prétexte de donner aux patientes un objectif et de quoi leur occuper l'esprit pendant plusieurs mois, la Salpêtrière ouvre grand ses portes le temps d'un soir pour permettre à la haute société parisienne d'approcher les folles de près. Un vrai spectacle !

C'est lors des préparatifs de ce fameux bal des folles qu'Eugénie est déposée sans cérémonie à la Salpêtrière par son père. Elle a avoué la veille à sa grand-mère qu'elle pouvait communiquer avec les morts, une grossière erreur qui l'a positionnée directement dans la catégorie folle alliée, sans passer par la case diagnostic. Elle y rencontrera la jeune Louise, l'une des célèbres jeunes filles qui participent aux séances d'hypnose publiques, ainsi que la terrible Geneviève, l'intendante qui a voué son existence à la science. Elle n'a qu'une seule idée en tête : s'échapper avant de vraiment perdre la raison.

Le début du roman avait tout pour me plaire, mais j'ai rapidement compris que Victoria Mas ne ferait qu'effleurer la question du traitement des malades à la Salpêtrière. Du professeur Charcot et de ses méthodes, on en apprendra finalement très peu car le roman va vite se concentrer sur Eugénie, un personnage très caricatural, et sa capacité à communiquer avec les défunts. Parmi toutes ces femmes, seule Geneviève sort du lot. Elle est solide, crédible et malgré tout touchante. Au final, je n'ai malheureusement pas accroché à ce roman, je m'attendais à découvrir les coulisses de l'un des plus célèbres hôpitaux psychiatrique de France, je me retrouve avec un récit d'évasion un peu lisse qui tire vers le fantastique.
Lien : https://ladesordonnee.com/20..
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