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sur 5645 notes
Les critiques concernant ce premier roman de Victoria Mas sont, jusqu'à présent, unanimes : il s'agit d'une réussite. Je ne peux aller que dans ce sens tant j'en ai trouvé la lecture plaisante.
Le sujet, déjà, est très attrayant : l'auteure nous emmène en 1885 dans le service de psychiatrie dirigé par le célèbre docteur Charcot. Les femmes qui y sont internées ne sont pas forcément malades, et encore moins folles. Elles ont souvent commis des impairs dans une société dirigée par des hommes sans scrupules où elles n'ont pas le droit d'avoir un mot plus haut que l'autre ou même d'avoir leurs propres envies d'émancipation : « Un dépotoir pour toutes celles nuisant à l'ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d'avoir une opinion. »

Nous allons donc suivre ici plus précisément Eugénie, une fille de bonne famille qui se retrouve internée par son père car il s'avère qu'elle est capable de communiquer avec les morts. La Salpêtrière, c'est l'occasion de faire disparaître la jeune fille et cela, sans entacher le nom de la famille. Son arrivée dans le service de Geneviève, l'infirmière en chef, va bouleverser profondément cette dernière et lui permettre d'ouvrir les yeux sur les conditions de la femme de l'époque : « Libres ou enfermées, en fin de compte, les femmes n'étaient en sécurité nulle part. »

Victoria Mas a fait le bon choix au niveau du sujet et elle a su le mettre en valeur par une écriture exigeante et fluide à la fois (même si le mot « mur » est répété à l'excès – j'aime croire que c'est dans le but d'atteindre mon subconscient de femme « libre »). le fait qu'elle soit la fille de la chanteuse Jeanne Mas a probablement aidé à lui fournir une couverture médiatique conséquente, mais il faut dire que pour une fois, le succès d'une auteure, certes « fille de », est amplement mérité
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J'avais vu ce livre énormément sur les réseaux sociaux à l'époque de sa parution et je n'ai jamais eu l'occasion de le lire, jusqu'à ce que je retombe dessus dernièrement.
N'ayant pas vraiment fait attention au résumé, je ne savais pas du tout de quoi il retournait, et je dois dire, qu'une fois le livre commencé, j'ai été agréablement surprise.
Avec cette histoire, on replonge dans une époque où la femme n'avait rien à dire, et j'ai été révolté de certaines situations, heureusement les choses ont bien changé et évolué !

Pour moi le bal des folles est clairement un livre que j'ai beaucoup aimé lire et s'il y a d'autres à conseiller du genre, n'hésitez pas à me donner d'autres idées lectures proche de celui-ci, je suis preneuse !
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1885, Paris. Eugénie Cléry, jeune fille de bonne famille, a un don : elle communique avec les morts depuis l'âge de 12 ans. Elle confie son secret à sa grand-mère, la seule personne qui lui inspire confiance dans sa famille. Dès le lendemain, son père la fait interner à l'hôpital de la Salpêtrière. Elle y est accueillie par Geneviève, infirmière en chef depuis 20 ans. L'hospice est en effervescence car bientôt aura lieu le fameux bal de la mi-carême, où le temps d'une soirée se rencontrent "malades" et "gens de la haute".

Ce roman de Victoria Mas revient sur des faits bien réels : l'internement, souvent abusif, de femmes à l'hôpital de la Salpêtrière et les méthodes de traitement de l'hystérie par le docteur Charcot. Internements forcés en effet car si certaines souffraient bien de problèmes psychiatriques, d'autres ne subissaient que le joug d'un patriarcat et d'une société étriquée pour qui toute idée indocile ou subversive des femmes n'étaient que le signe de la folie. Et là, père, mari ou frère avaient tous les pouvoirs pour les envoyer directement à l'asile.
Autour d'Eugénie, de Louise, de Thérèse, les patientes, mais aussi avec Geneviève, l'infirmière austère et admirative du professeur Charcot qui ouvrira les yeux sur la situation de ces femmes, Victoria Mas nous plonge dans un monde de sororité. Les personnages sont portés avec beaucoup d'amour et beaucoup d'empathie et surtout sans jugement.
Le cadre historique est extrêmement bien retranscrit grâce à un travail précis de documentation de la part de l'auteure. Des méthodes de traitement dont elle parle dans son roman, qu'il s'agisse des pressions sur les ovaires ou d'introduction de fer chaud dans le vagin, au fameux bal des folles qui chaque année permet à un public trié sur le volet de passer une soirée avec ces femmes, en passant par ces cours hebdomadaires où dans un amphithéâtre, le public pouvait assister à des séances d'hypnoses sur les femmes, tout est véridique.
Le sinistre et terrifiant passé de l'hôpital avant l'arrivée de Charcot est également évoqué.

Dans ce premier roman très réussi, l'auteure dresse un portrait plein de subtilité et de délicatesse de ces femmes qui, pour certaines, n'avaient rien à faire à la Salpêtrière et qui, toutes, n'avaient pas à être traitées comme des animaux de foire sous prétexte de science. Une histoire dans L Histoire qui nous fait découvrir un pan peu reluisant de la médecine moderne où la folie s'exposait et se donnait en spectacle, au détriment des femmes.
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Fin du XIXè sur Paris, nous sommes à la mi-carême et le "bal des folles" pour la bourgeoisie parisienne - est l'événement du mois de mars - l'événement de l'année, d'ailleurs.
Non, mais qui l'eût cru? C'est à l'hôpital de la Salpêtrière que ça se passe et plus précisément dans le service du professeur Charcot, là où toutes les aliénées sont internées. Que d'occupation me direz-vous et quelle agitation!! Si vous étiez une femme, de plus hystérique, épileptique, mélancolique, maniaque ou encore démentielle eh bien votre place était bien choisie dans ce lieu.
On vous y collait de force et bien évidemment, pas question d'en sortir de sitôt étant donné que le regard porté sur la condition des femmes n'était autre que de la réduire à néant.
Ce 1er roman de Victoria Mas est très intéressant et aborde à nouveau la condition féminine de l'époque, aucune place pour la femme et encore moins de l'écoute ni l'intérêt à lui porter à moins de la juger folle ou encore hérétique. N'oublions pas qu'à cette époque c'est la religion qui doit absolument être suivie et qui règne en maître, pas question de renier quoi que ce soit ni de croire en l'existence d'un au-delà ou bien de communiquer avec des défunts. Il faut garder et continuer à élever des moutons, ce sont les seuls qui seront encore là le siècle suivant pour la perpétuer!
Un très beau roman qui fait réfléchir et une belle plume qui promet un bon chemin de vie.
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Ce roman vaut trois étoiles car il m'a fait connaître ce bal abject où la bonne société allait s'encanailler une fois par an en dansant ou plutôt en scrutant ces pauvres malheureuses, ces aliénées, ces folles, ces alcooliques, enfermées (car on ne peut pas dire soignées) à la Salpêtrière.
Le thème est extrêmement intéressant même si on savait déjà qu'à l'époque, encore plus qu'aujourd'hui, il n'était pas bon d'être différentes, d'aller contre la bien-pensance ; allez hop à l'asile pour la vie, on n'en parle plus et l'honneur est sauf.
Cet aspect là est assez bien rendu mais pour le reste le roman passe un peu à côté de son sujet.
Il est peu question du bal mais surtout de la relation entre une infirmière jusqu'à présent bien docile confrontée à une spirite.
On envisage la chute très rapidement.
L'écriture est soignée, maîtrisée presque un peu trop au regard du sujet mais elle aurait mérité un peu plus de colère, d'énergie, de folie ; on s'ennuie un peu.
J'ai donc un sentiment d'inachevé en fermant ce roman mais pour un premier roman c'est assez réussi.
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Ô que je remercie ces femmes avant-gardistes qui sont descendues dans la rue pour que nous ,humbles femmes,ayons le droit de vote!
Nous ne sommes malheureusement pas encore à l'égalité hommes / femmes ,mais le chemin parcouru est grand par rapport à ce qu'il nous reste à parcourir.
Ce roman commence au 3 mars 1885 pour se terminer le 1er mars 1890.
Autrefois à Paris ,l'hôpital de la Salpêtrière accueillait sous l'égide du célèbre professeur neurologue Charcot,des femmes dites folles,mais sous ces internements abusifs se cachait souvent une réalité bien sordide.
Une adolescente violée qui ne souriait plus et faisait des malaises ,direction: l'hôpital de la Salpêtrière, la femme légitime ,dépressive gênante, pour laisser la place à l'amante,direction : l' hôpital de la Salpêtrière, une prostituée qui jette son amant dans la Seine ,notre héroïne qui dit croire aux esprits ,toutes se retrouvent à la Salpêtrière.
La gent masculine avait droit de vie et de mort sur les femmes,car internées à la Salpêtrière signifiait pour elles une mort lente et à petits feux, la plupart étant saines d'esprit.
Se basant sur des faits réels:le fameux bal des folles donné tous les ans à la mi-carême et où le tout Paris mondain était convié,Victoria Mas nous décrit d'une plume acide et vitriolée la vie de ces femmes issues pour la plupart d'un milieu bourgeois.
Dévoré en un après-midi j'ai aimé ce premier roman et remercié les Suffragettes qui nous ont ouvert la voie de la liberté et une certaine indépendance,même si dans certains pays,c'est loin d'être acquis! Je salue aussi le travail de recherches de l'auteure.A recommander ,sans bémol.⭐⭐⭐⭐
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Je l'ai lu assez vite sans encombre, l'écriture est fluide, mais si j'avais dû le poser quelques jours, pas sûre que je l'aurais rouvert...

On ne peut qu'adhérer au propos du livre, mais ce propos ressort trop grossièrement, il y a beaucoup d'explicitation de problématique à mon goût et cela empiète sur le style et l'émotion.

Je n'ai pas été emportée par ce récit, ses personnages, je suis restée en surface.

Alors un livre utile et agréable pour des lycéens, pour ouvrir un débat et un questionnement sur le statut des femmes, oui, mais sinon, un livre moyen.
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Dans ce trop court roman de Victoria Mas, le lecteur va entrer dans un sujet qui, à l'époque, ( XIXème) était vraiment tabou : la psychiatrie. le Docteur Charcot , à la Salpêtrière, accueille et tente de soigner des femmes. Elles sont nombreuses, et les méthodes de soins sont encore archaïques, bien que de grands progrès aient déjà été réalisés dans ce domaine, fort heureusement.
Nous suivons les histoires de Thérèse, de Louise et surtout d'Eugénie, que son père a fait interner parce qu'elle " entend parler les esprits". Chaque destin est terrible, et Geneviève, l'infirmière , a fort à faire pour faire régner une certaine harmonie.
Chaque année un bal est organisé au cours duquel les internées apparaissent, et nombreux sont les spectateurs du tout-Paris, témoignant d'un évident voyeurisme.
C'est un bon roman, qui m'a paru beaucoup trop court. J'aurais aimé suivre encore l'histoire d'Eugénie, de Louise....
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Un roman historique retraçant un événement tout à fait particulier qui se déroulait chaque année fin 19ᵉ, à la mi-carême : le bal de la Salpêtrière, dont les participants étaient pour grande partie les aliénées elles-mêmes ainsi que le personnel médical et quelques invités extérieurs de la bonne société parisienne.
Un roman sociologique relatant la condition féminine à la même époque, le quotidien de femmes vouées à être de bonnes épouses et de bonnes mères, et excluant ainsi les non-conformes.

Dans ces portraits de femmes « perdues », on trouve Louise, une jeune fille traumatisée et considérée telle une nouvelle Augustine pour les démonstrations de crises d'hystérie orchestrées par le Pr Charcot ; mais aussi Thérèse, la tricoteuse, l'amante meurtrière, ou encore Eugénie, qui communique avec l'au-delà…
Toutes ces femmes, si différentes les unes des autres, se retrouvent enfermées à l'hôpital de la Salpêtrière, ensemble et sous la surveillance ferme d'un personnel sévère, telle Geneviève, l'infirmière en chef.
Mais qui est Blandine ? Une apparition qui chavirera certaines et provoquera sans le vouloir un bouleversement irrémédiable dans les rouages pourtant bien huilés de l'institution.

Voici un roman qui se lit facilement, une jolie réussite qui colle évidemment à des thématiques très contemporaines. Même si l'exactitude des faits historiques laisse à désirer, cette lecture n'en est pas moins prétexte pour s'intéresser de plus près aux balbutiements de la psychiatrie d'une part mais aussi à l'évolution des droits des femmes.
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Ce qui m'a donné envie de lire le bal des folles, c'est sa couverture. Cette femme qui tournoie comme un derviche est magnifique.

Le début du roman m'a enchantée : j'ai tout de suite aimé les personnages et le style de l'auteur. L'incursion dans le fantastique m'a surprise et j'ai rapidement déchanté car cet aspect prend le dessus sur tout le reste.

C'est en partie de ma faute car je m'attendais à un roman historique sur les aliénées de la Salpêtrière. J'espérais en apprendre plus sur Charcot et ses méthodes, je ne pensais pas lire une histoire de spirite.

D'autant que les personnages, et principalement l'infirmière Geneviève, évoluent étrangement : je n'y ai pas cru une seconde. La fin m'a d'ailleurs achevée : qui accepterait un tel sort sans broncher pour aider une inconnue ?

Je crois que ce qui m'a le plus ennuyée c'est que le récit manque d'épaisseur. L'auteur s'éparpille, certains personnages méritaient mieux que cela (Thérèse et Louise pour ne citer qu'elles).

En bref, le bal des folles a les défauts de nombreux premiers romans et je gage que le prochain texte de Victoria Mas vaudra largement le détour.
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