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3,89

sur 191 notes
J'ai passé un très bon moment avec Perveen, à découvrir un nombre de choses passionnantes sur l'Inde de l'époque ! Je me suis attachée à la jeune femme, et j'ai aimé son esprit de combativité et son audace. Une très belle découverte !
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L'histoire prend un peu de temps au début pour mettre tous les éléments en place. Mais dès que l'action se met en route, il est impossible de lâcher le livre.
Dans ce roman où l'histoire se déroule dans l'Inde des années 20, le personnage principal est une jeune femme célibataire qui s'appelle Perveen Mistry. On fait sa connaissance lorsqu'elle travaille dans le cabinet d'avocat de son père et on a le droit de faire quelques retours en arrière pour connaître vraiment le caractère de cette femme courageuse. C'est son histoire qui nous est contée ainsi que celle de trois veuves qui vivent recluses dans une maison où les conflits d'intérêts sont présents dans leur quotidien. Un meurtre complique beaucoup les choses et c'est Perveen qui se trouve au coeur de l'action. On apprend à travers son parcours, et celui des veuves, les difficultés des femmes des années 20 pour avancer dans la vie.

C'est un roman instructif et en même temps une enquête passionnante. En plus, l'histoire de Perveen Mistry est en partie inspirée par un personnage historique qui a existé, Cornelia Sorabji.

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Je suis ravie de cette lecture très agréable et surtout d'avoir accompagné le personnage principale pendant presque 500 pages ! Perveen Mistry est une jeune femme forte, pétillante, la première femme à avoir obtenu un diplôme de droit à Oxford et à travailler en tant que juriste à Bombay. Elle est déterminée à se battre pour ce qui est juste et à défendre la cause des femmes. Elle nous emmène dans l'Inde des années 20 et nous fait découvrir diverses cultures. Tout d'abord la sienne puisque Perveen est Parsie, avec notamment sa culture culinaire, et celle musulmane (culture de ses clients).
Nous avons un très bon aperçu de la place de la femme, de la difficulté pour elles d'étudier et de se déplacer seules dans les rues. J'ai été horrifiée par cette pratique zoroastrienne selon laquelle les femmes doivent être enfermées dans une pièce minuscule loin de tous pendant leurs règles pour ne pas attirer le mauvais sort. C'est terrible... outre la solitude bien sûr et l'enfermement contre la volonté de la personne, il y a également le danger sanitaire qui peut engendrer de très gros soucis de santé et même la mort.
Côté culture musulmane, je ne connaissais pas du tout le purdah : la séparation des hommes et des femmes d'une même famille dans la maison : l'aile des femmes est appelée zenana. Les membres d'une même famille mais de sexes différents se parlent à travers un mur et les femmes regardent le monde extérieur par des jalis (fenêtre qui permet de voir sans être vues).
Concernant l'histoire, j'ai trouvé l'intrigue bien ficelée et sans temps mort. Je me suis beaucoup attachée à cette jeune femme intrépide et à ses parents modernes pour l'époque, aimants et prêts à tout pour leur fille. J'ai trouvé très intéressant de découvrir la société indienne multiculturelle et multiethnique des années 20, les tensions qu'il pouvait y avoir, le mépris que certains britanniques ressentaient pour leurs collègues indiens (par exemple ici dans la police).
J'ai également beaucoup apprécié que l'auteure se soit inspirée d'une personne réelle pour créer son héroïne : Cornelia Sorabji (1866-1954). Sujata Massey a fait de très nombreuses recherches pour son livre concernant le Bombay de cet époque, les différentes cultures et cette femme avocate, c'est très impressionnant ! C'est d'ailleurs très enrichissant de lire les notes de l'auteure à la fin du roman ainsi que sa bibliographie.
J'ai hâte de retrouver Perveen Mistry dans un prochain tome puisque c'est une série !
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Quelle magnifique découverte !
Reçu vendredi après-midi, le roman de presque cinq cents pages était terminé samedi soir. Terminé ? Non : dévoré avec jubilation, empathie, curiosité, émotion, admiration devant la précision des éléments décrits, tout cela dans le désordre, bien sûr. Une très belle surprise.
Lien : http://nicole-giroud.fr/veuv..
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A LIRE " les veuves de Malabar Hill" de Sujata Massey 2020
Chronique nathalie Bullat
Sujata Massey fait surgir de sa plume un monde exotique où les femmes sont en sari de satin, où les effluves de thé à la cardamone se mêlent aux currys épicés. Mais si certaines de ces femmes sont recluses, d'autres se battent contre les traditions pour étudier et être libres.
vous l'avez compris nous sommes en Inde. de Calcutta à Bombay, en 1920, les communautés de cultures différentes côtoient les Britanniques qui dirigent le Pays.
L'auteur s'est inspiré de la vie de la célèbre Cornelia Sorabj pour nous conter celle de Perveen Mistry, de culture Parsis, seule avocate à Bombay dans les années 20.
Perveen , fille d'un avocat renommé a étudié le droit à Oxford, après un mariage houleux.
Elle doit s'occuper de la succession des trois veuves d'un riche fabricant de tissus. Celles-ci vivent recluses avec leurs enfants dans une grande maison, elles pratiquent "le purdah" dans la tradition musulmane cela signifie une stricte séparation des femmes et des hommes. Perveen, seule, peut les conseiller et les protéger de
l'exécuteur testamentaire, Faisal Mukri, homme autoritaire et violent qui poussent les épouses à renoncer à leur droits.
Mais un meurtre va avoir lieu. La jalousie et la rancoeur sont des sentiments quotidiens dans la grande maison donc chacun est suspect.
D'autre part Perveen craint de voir resurgir du passé une personne qui a juré de faire de sa vie un enfer. Mais notre avocate sait jouer de subterfuges !
La multitude des rebondissements font la force du roman.
L'auteure dresse un tableau sombre de la condition féminine de l'époque et surtout de ces "frontières entre les communautés qui rétrécissent la vie de chacun". L'écriture est plaisante, très documentée, avec le détail qui permet au lecteur de cerner les particularités de chaque personnage.
La dernière page lue, on a envie de s'asseoir dans un grand fauteuil en rotin, de siroter un "falooda" ces milke shake parfumés à la rose , et surtout d'écouter encore Perveen évoquer la célèbre écrivaine Kaminy Roy( féministe Bengali, première femme diplômée en Inde britannique) et décrire avec enthousiasme la vie tumultueuse de Bombay dont le peuple Parsis d'origine Perse a fait la richesse.
Un roman à découvrir sans hésiter !
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Totalement emballée par cette nouvelle héroïne et nouvelle série !

L'auteure nous plonge dans l'Inde des années 20 où nous cotoyons notre jeune assistante juridique, inspirée de la première femme Indienne à avoir pu passer le barreau. Cette jeune femme aide son père à préparer les affaires qu'il ira plaider devant la cour. Dès le début on sent qu'une histoire tragique de son passé la hante ce qui nous intrigue beaucoup et nous happe dans le récit !

Je tiens à souligner le travail de recherches incroyable de l'auteure qui nous permet de découvrir les différentes cultures et cultes de cette époque. On apprend plein de choses sur les différents groupes ethniques de cette région d'Inde, leurs us et coutumes et c'est passionnant !

La jeune femme s'empart d'une affaire qu'elle va diriger car elle est la seule qui peut dialoguer avec les personnes concernées, ce sont des femmes dont le culte ne leur permet pas de parler et voir des hommes qui ne font pas partie de leur famille. On découvre tout un pan de cette culture. Ces femmes vivent dans une jolie prison dorée qui leur donne l'impression d'être protégées des dangers de l'extérieur. Mais que faire quand le danger vient de l'intérieur ?

Le récit alterne différentes temporalités : le présent avec cette enquête et le passé, six ans plus tôt où on découvre un pan de la vie de notre héroïne. On découvre la présence des anglais à cette époque et leurs relations avec les différentes ethnies, on peut être outré face à certaines pratiques dans certaines familles notamment celle d'enfermer une femme pendant la période de ses menstruations en lui interdisant de se laver, lui donnant de l'eau et de la nourriture en très faible quantité, l'enfermant dans une angoisse constante et un mal-être profond. Elles vivent dans des conditions déplorables qui ont pu provoquer la mort de certaines femmes.

J'ai adoré les divers personnages que l'on côtoie, les parents de notre héroïne sont tout simplement adorables et ouverts d'esprit. le père défend sa fille coûte que coûte ! Notre héroïne est forte, brave et intelligente. On voit son évolution en six ans !

Bref, nous sommes faces à une enquête géniale et féministe au coeur de l'Inde des années 20.
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Chronique de Diana :

Ce roman m'a intriguée en tout premier lieu par sa destination, l'Inde ce si grand pays à la culture aussi riche que ses disparités sociales.

Nous allons ici découvrir l'Inde des années 20 et Perveen Mistry, la première femme avocate qui pourtant n'a pas le droit de plaider dans les tribunaux, juste parce qu'elle est une femme et que les moeurs ont bien du mal à évoluer.

Au delà de l'intrigue dont je vais vous parler, ce récit montre les profondes différences sociales et culturelles qui font ce pays. A la fois très riche et très pauvre, à la fois très ouvert et refermé sur ses différentes cultures.

Notre héroïne fait partie de gens de la classe aisée, elle n'a jamais connu la pauvreté et a l'accès à l'éducation complète. Pourtant dès le début du récit, nous sentons un personnage parfois fragile sans que l'on sache exactement quoi pointer du doigt.

Nous alternons entre 1921, 1926 et1927, chaque année apporte son lot d'éléments afin de cerner au mieux la personnalité complexe de Perveen Mistry. Elle est un exemple de suffragetteûrement la première dans ce pays.

Cette affaire va être son ticket pour enquêter toute seule sans l'aval d'un homme qui la surveille. La maison où elle va devoir se rendre est un Purdah, les femmes y vivent mais sans qu'elles puissent croiser la présence masculine frontalement. Malgré la présence d'un « chaperon » qui gère la maison et les affaires du défunt mari, elle va réussir à remettre les pièces du puzzle en place.

Ce roman est plus intéressant du point de vu social et culturel que réellement du côté intrigue et romance. Il permet d'avoir une vue d'ensemble sur un point de la culture indienne. Cette impression de harem sans que l'on ne le nomme ainsi. Les thématiques et la condition des femmes sont extrêmement bien amenées. Je pense que c'est ce qui rend aussi addictif ce roman.

Une très belle plume, qui sait mettre en avant la force et le pouvoir caché des femmes à vivre et à prendre le pouvoir dans une société où les hommes voudraient toujours l'empêcher et les enfermer. On est encore loin de la victoire du Girl Power mais chaque exemple historique nous rapproche de l'équité.
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C'est complètement à l'aveugle que je me suis plongée dans cette première lecture de l'aventure de Lectrice Charleston. Je ne connaissais pas l'auteure et ne savais rien de ce dont il allait être question. J'avais bien sûr le résumé au dos du livre mais j'aime bien ne pas les lire pour me laisser surprendre justement.

Et ce bouquin est, je trouve, un drôle de roman, à cheval entre roman historique féminin et roman policier. Pendant la majeure partie de la lecture, les chapitres alternent entre 2 périodes de la vie de Perveen. En 1916, 1917, on suit la jeune femme dans ses études et le début d'une histoire d'amour puis d'épouse. Et en 1921, on la retrouve avocate aux côtés de son père et assistant les 3 veuves de Malabar Hill. C'est une lecture que j'ai trouvé un peu étonnante par cette construction qui m'a donné l'impression de lire 2 histoires n'ayant que peu à voir au lieu d'une. Et pour autant, j'ai aimé les 2 facettes du roman. Je me suis d'abord attachée à Perveen, à la jeune femme et à ses rêves avant d'être intriguée par l'enquête à laquelle elle va être mêlée.

C'est un roman extrêmement dépaysant qui m'a menée dans l'Inde du début du siècle, dans ce pays dont je ne connais rien, un pays multiculturel assez complexe vu de nos yeux d'européens. C'est l'Inde des castes, l'Inde qui mélange des gens de confession musulmane et hindou mais aussi l'Inde d'un autre temps en lequel les femmes n'avaient que très peu de libertés. Tout ça on le voit à travers Perveen, première avocate à pouvoir exercer cette profession en Inde (et encore elle ne plaide pas !) et on le voit aussi via les 3 veuves d'un même homme qui vivent isolées du monde, ne rencontrant aucun autre homme que leurs fils et époux. Au début de la lecture, j'étais un peu perdue car il y a tout un vocabulaire très précis et complètement méconnu qui vient nous expliquer la société indienne. Et puis plus j'avançais dans ma lecture et moins ça m'a posé problème.

La destinée de Perveen m'a surprise, je ne m'attendais pas à ce coup du sort qu'elle va vivre. Comment ne pas être outrée par ce traitement réservé aux femmes, par les injustices dont elle va être victime ? J'ai appris ici quelque chose de si aberrant, révoltant sur la façon dont les femmes sont traitées.

L'enquête policière est plaisante, Perveen va y être mêlée de près car elle est l'avocate des 3 veuves dans la maison desquelles sera retrouvé mort l'homme chargé de veiller sur elles. En tant que femme, elle est la seule à pouvoir échanger directement avec les veuves et va donc collaborer avec la police. Je n'avais pas du tout deviné ce qui se cachait derrière ce meurtre. Tout se tient, tout est logique une fois qu'on a connaissance des derniers détails.
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1920, Bombay, quartier du Fort. Perveen Mistry, 23 ans, est une jeune juriste qui travaille avec son père, Jamshedji Mistry dans le cabinet familial. S'occupant surtout de l'administratif, elle prend en charge un dossier d'héritage qui concerne les trois veuves de M. Farid, mort quelques jours plus tôt. Trois femmes qui feraient don de leur « mahr » (sorte de dot) à une organisation de bienfaisance. Si le geste est très charitable, un détail chagrine Perveen. Les signatures se ressemblent. Une tierce personne pourrait-elle abuser des veuves et leur voler leur argent? Pour s'assurer que ce sont bien les veuves qui ont signé, la jeune avocate décide de se rendre à leur domicile à Malabar Hill et de les interroger. Si l'harmonie semble régner entre les trois veuves, Perveen va vite découvrir que la réalité est bien plus complexe…

1917, Bombay. Perveen a 17 ans. Étudiante en faculté de droit, la jeune femme a bien du mal à se faire accepter par ses camarades masculins, qui ne cessent de lui jouer les pires tours. À bout, elle veut arrêter ses études et se marier avec le beau Cyrus, que sa cousine éloignée lui a présenté. Beau, riche (héritier d'une entreprise de sodas) et adorable, Cyrus a tout du prince charmant. Littéralement envoûtée par le jeune homme, Perveen souhaite convaincre ses parents de la laisser se marier et de partir vivre à Calcutta, là où réside Cyrus. Ce coup de foudre sera-t-il le prémisse d'une grande histoire d'amour?

« Les Veuves de Malabar Hill» est premier roman que je lis en tant que Lectrice Charleston. C'est donc à la fois avec une certaine excitation et une certaine émotion que je me suis lancée dans cette première lecture. Dès les premières pages, j'ai été totalement dépaysée et je me suis retrouvée à des milliers de kilomètres de chez moi. L'Inde. Ses couleurs flamboyantes, ses coutumes, ses traditions. J'ai été happée par toute cette atmosphère. L'auteure utilise d'ailleurs de nombreux mots de dialecte hindi et parsi, qui sont heureusement traduits dans un glossaire à la fin du livre. J'avoue que ceci m'a un peu gênée dans ma lecture. Devoir faire des allers-retours entre les premières pages et la fin du roman me coupait et me dérangeait. Toutefois, une fois les premiers chapitres passés, je n'y ai plus vraiment fait attention, la traduction se laissant deviner facilement.

Parallèlement, j'ai trouvé que l'intrigue mettait du temps à s'installer. Je trouvais que cette histoire d'héritage mettait beaucoup de temps à démarrer. La rencontre avec les veuves, cette affaire de mahr et de waqf, je sentais bien qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond mais en même temps je ne voyais pas où voulait m'emmener l'auteure! Ce n'est que lorsque j'ai commencé à lire les chapitres consacrés au passé que pour moi tout s'est déclenché. On en apprend plus sur Perveen et son histoire avec Cyrus, ce que j'ai adoré! L'enquête avec les veuves prend également une nouvelle tournure vers la moitié du roman. Plus de rebondissements, plus de secrets et de disparitions, le récit est devenu très intriguant et ce, pour mon plus grand plaisir!

Perveen est une héroïne que j'ai beaucoup appréciée. Courageuse, intrépide, loyale, elle s'est battue à plusieurs reprises contre les préjugés et contre les traditions qui entravent totalement la liberté des femmes et leurs conditions de vie. Ce roman oscille d'ailleurs entre la tradition (respectée notamment par les veuves musulmanes et leur période de deuil ou encore par la famille de Cyrus et le terrible isolement qu'ils font subir aux jeunes femmes pendant leurs règles) et la modernité représentée par la famille de Perveen. Cette famille parsie (des zoroastriens nés en Inde) fait preuve de beaucoup d'indulgence et de tolérance. Pour preuve, Jamshedji souhaitait que sa fille fasse des études de droits et travaille avec lui dans son cabinet d'avocats. Perveen s'inscrit dans cette lignée d'émancipation en étant devenue la première avocate en Inde (qui est d'ailleurs inspirée d'une histoire vraie) et milite pour l'égalité entre les peuples et celle entre les hommes et les femmes. Ces différentes ethnies ainsi que leurs coutumes sont très bien représentées et ce multiculturalisme est très intéressant.

Je conseille?

Malgré un début un peu complexe linguistiquement et plutôt lent, j'ai passé un très bon moment en compagnie de Perveen. Les chapitres consacrés au passé de la jeune avocate ont été passionnants et l'enquête consacrée aux veuves très prenante! Durant ma lecture, j'ai voyagé en Inde, de Bombay à Calcutta parmi ces peuples différents mais si riches culturellement. C'est d'ailleurs à regret que j'ai terminé ce roman, je m'étais attachée à Perveen et à sa famille. Ce premier roman en tant que Lectrice Charleston a été une belle surprise, dépaysante et envoûtante!
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Une fiction inspirée de faits réels :

Bien que c'est une fiction, Sujata Massey s'est inspirée de Cornelia Sorabji pour écrire l'histoire de son héroïne, Perveen Mistry.
Cornelia Sorabji, femme parsie elle aussi, a été la première femme à réussir l'examen en droit civil à Oxford.
Perveena un parcours assez similaire.
Femme parsie, seule avocate en 1920 à Bombay. Si elle est bien avocate, diplômée d'Oxford, elle ne peut pas plaider devant la cour.
En attendant, elle aide son père, avocat lui aussi, dans les affaires de testaments, et autres recherches qu'elle accomplit pour aider son papa.
Ce sont ces recherches qui vont la conduire à rencontrer les Begums.

Les bégums:

Les Begums sont les 3 veuves de Omar Farid, le cabinet Mistry est chargé de sa succession.
Les Begums vivent recluses, elles sont de plus en période de deuil.
Dans leur religion, seule une femme peut leur parler, les toucher. Les hommes employés ou livreurs doivent leur parler à travers un mur grillagé, le Jali.

Un meurtre :

Déjà que s'entretenir avec les 3 épouses c'est compliqué, tout s'aggrave quand l'homme chargé de veiller sur les veuves est retrouvé assassiné au sein de la maison.
Cette fois Perveen est liée à une affaire de meurtre.
Je ne t'en dis pas plus sur l'intrigue principale.

Alternance de temps :

Une intrigue principale, car dans le même temps on a des chapitres qui remontent dans le temps. Des chapitres toujours concernant Perveen. Tout ce qui l'a amené à poursuivre ses études en Angleterre.
Je ne veux vraiment rien te révéler sur cette partie sauf te dire que ces passages apportent un souffle romanesque au récit.
Elles abordent aussi la condition de la femme dans l'Inde du début du 20e.
À Bombay et à Calcutta.

La vie en Inde :

C'était passionnant de lire la vie de cette Inde multiculturelle sous domination anglaise à cette époque.
Lire les différentes cultures qui se côtoient (musulmans, hindous, Parsis, anglais) tout en se méfiant et en se cloisonnant entre nationalité ou croyances dans certains quartiers ou au sein des corporations.
Ce roman est riche au niveau culturel.
On sent les épices de plats qui nous sont décrits. Plats chauds ou pâtisseries, j'avais envie de tout goûter.
Les effluves d'eau de rose ou de bois de santal émergent des pages.
Le bruit du bazar ou du port sort du livre et au milieu de tout cela il y a Perveen.

Perveen :

Perveen qui se bat pour que les droits des femmes qu'elle représente soient respectés.
Perveen qui a l'impression qu'on la suit.
Perveen qui se met en danger plus d'une fois.
La maison des bégums au 22 Sea View road est un des lieux où tu vas passer le plus de temps.

Tu vas rencontrer et t'attacher aux femmes et aux enfants qui y vivent.
Sakina, la seconde épouse de Omar Farid, Razia, la première des épouses et sa petite fille très intelligente : Amina enfin il y a aussi Mumtaz, la dernière des épouses.
Tu rencontreras aussi Alice Hobson-Jones, meilleure amie de Perveen à Oxford, elle est revenue à Bombay auprès de ses parents, son père est un des conseillers du gouverneur anglais.
Leur amitié n'est bien vue ni du côté des parents de Perveen ni de ceux d'Alice.
Bien qu'ils s'en défendent le clivage entre leur culture existe bien, un fossé quasiment impraticable sauf pour les deux téméraires jeunes femmes qui ont décidé de faire valoir leur droit.

Le suspens :

Le suspens est constant. Il est présent du début à la fin du roman grâce aux 2 intrigues, la principale autour du meurtre et de la succession des 3 veuves et la secondaire autour du personnage de Perveen.
Les différents protagonistes que tu rencontres sont tous aussi bien décrits que les lieux que tu traverses à pied, en voiture, en train ou en rickshaw.
Ce roman est quasiment un coup de coeur, une lecture 5 étoiles.

Sujata Massey:

Sujata Massey te livre quantité d'informations sans jamais perdre ton attention, une attention qui est fixée sur Perveen et toute sa dimension.
Perveen est un personnage des plus attachants, mais aussi complexe.
Sa personnalité, son caractère, sa vision du monde sont très bien retranscrits.
Une femme qui n'a pas peur de s'affirmer devant les hommes encore plus quand ceux-ci la dédaignent de par son statut de femme.
Si elle est aussi émancipée par rapport à son époque c'est grâce à ses parents. Son père Jamshedji l'a toujours poussée à accomplir ses rêves tout comme sa mère Camellia.

La construction du récit :

Ce roman est particulièrement réussi, car Sujata Massey combine 2 genres : l'histoire et un polar.
Les deux sont équilibrés, l'un sert l'autre et inversement. Les rebondissements permettent de comprendre la culture indienne et surtout, je me répète, la condition de la femme.

La construction du récit n'est pas « standard », même s'il y a deux chronologies ; l'une en 1916 et l'autre en 1921 ; l'auteure ne choisit pas d'alterner les chapitres.
Elle insère les flash-back de 1916 au cours de l'enquête et un peu avant.
Cela nous permet de comprendre Perveen personnellement, de découvrir sa motivation, sa passion, sa dévotion aux droits des femmes, sa sensibilité aux veuves ; pourquoi elle se bat pour les protéger et découvrir la vérité derrière le meurtre.

Le roman en lui-même :

Sujata Massey pose des bases solides pour construire non seulement de bons mystères, mais aussi l'histoire culturelle et l'évolution psychologique de son héroïne.
Une héroïne qu'on devrait retrouver puisqu'il y a un deuxième tome.
Je suis encore plus contente en sachant cela que l'on ne reste pas sans réponse même si le second tome n'était pas traduit, celui-ci se suffit à lui-même.
Oui, j'ai vraiment hâte de retrouver Perveen et ses aventures, mais je te préviens au cas où tu aurais peur de te lancer dans une nouvelle saga.
Ce roman se lit comme un livre unique, rien ne suggère une suite, je l'ai vu simplement en me renseignant sur l'auteure.

En bref :

En tant que grande fan de fiction historique je me suis régalée.
J'ai trouvé chaque partie de cette histoire fascinante.
Le paysage culturel et les détails historiques étaient incroyables.
Je me suis retrouvé à faire quelques recherches sur Google.
Une immersion totale dans l'Inde de 1920.
Un roman passionnant.
J'ai tout apprécié.
L'intrigue qui prend vraiment aux tripes, les passages sur le passé de Perveen qui me l'ont rendue encore plus attachante, crédible.
Les descriptions des moeurs et des différentes ethnies mont permis de comprendre ce beau pays et son histoire.
C'est richement documenté sans jamais perdre en rythme.
Une lecture qui est très addictive.
Tu veux comprendre Perveen et résoudre ce meurtre.
Une histoire de femme forte, mais tellement plus que cela.

À lire par les amateurs de polars et de mystères pas du tout évidents à résoudre et bien sûr aux amateurs de fiction historique.

À la fin du roman, Sujata Massey te donne ses sources, ses inspirations et te révèle encore davantage sur la culture Parsi. Ces pages sont aussi très intéressantes.
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