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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est avec beaucoup d'humour et en vers libres que le metteur en scène italien Stefano Massini raconte comment est né le football féminin en Angleterre.

Dans une usine d'armement le 6 avril 1917, alors que leurs maris sont partis se faire tuer à la guerre, onze ouvrières en pause déjeuner commencent à taper dans une sphère qui n'est autre qu'un prototype de bombe, de celles qu'elles fabriquent tous les jours.
Petit à petit chacune se prend au jeu et une vraie équipe se met en place, tirant avantage des particularités marquées des unes et des autres pour bientôt affronter d'autres équipes.
Une vraie victoire pour ces femmes qui au-delà du terrain du sport est une conquête sociale et politique que seules l'absence des hommes et la volonté farouche de quelques-unes ont rendue possible. Mais cette émancipation est de courte durée, interdite en 1921 la présence des femmes sur les stades ne sera de nouveau autorisée en Angleterre qu'en juillet 1971 !
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Comment est né le football féminin en Angleterre ?
Avec le Ladies Football Club , Stefano Massini, déjà auteur des formidables Frères Lehman, nous raconte l'invention d'une liberté par des femmes.

Grand dramaturge italien (qui avait écrit une pièce sur l'industrie chimique), spécialiste de l'investigation, Stefano Massini adopte ici la même forme que pour les frères Lehman, à savoir le roman en vers libres avec en moteur également le même désir celui de suivre un groupe qui va faire l'histoire.

Dans ce nouveau livre le dramaturge italien met en scène les 11 ouvrières d'une usine de munitions qui, en 1917, ont découvert les joies du ballon rond et, par là, une voie d'émancipation .

Avec ce Ladies Football Club, Massini s'attaque au football féminin, ses origines, son évolution avec une profondeur historique et sociale digne de Ken Loach, et déroule une galerie de onze portraits féminins littéralement inoubliable
Avec ce tendre et mordant portrait de onze femmes qui s'affirment, il évoque joliment en toile de fond la vie à l'arrière du front en 1917 à l'aube d'un monde nouveau.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je poursuis ma série Foot en cette journée internationale des Droits de la femme avec la naissance du premier club de foot féminin, à Sheffield en Angleterre, en avril 1917. Encore une liberté, une avancée – et une forme d'ironie – due à la guerre. Ce sont des ouvrières d'une fabrique de munitions qui se mettent à taper dans un ballon pendant une pause : il faut bien que les femmes travaillent à la place des hommes partis combattre, elles contribuent à l'effort de guerre et il s'avère que le ballon en question est en fait un prototype de bombe. Ouf il n'explose pas et jusqu'à la fin de la guerre, cette équipe improbable de Sheffield va continuer à jouer, de vais matches avec des adversaires surprenants et des maillots tout aussi improbables. Jusqu'à ce que les hommes reviennent du front.

Oh il n'y a rien de revendicatif dans le roman de Stefano Massini. Juste onze femmes qui, en quelque sorte, se réveillent – se révèlent – grâce au ballon rond. Nous suivons ainsi les onze joueuses, celle qui se demande pourquoi elle s'est retrouvée dans les filets du gardien de but, celle qui fuit un père et un mari pasteurs asphyxiants, celle qui joue comme une déléguée syndicale, celle qui inspire ses coéquipières à coups de citations « originales », celle qui « voit » ce qui va arriver, celle qui fonce comme une bête indomptée, celle qui ne supporte aucun symbole à caractère religieux, celle qui s'enfuirait bien avec le ballon… jusqu'à celle que personne ne voyait jamais et qui éclate au grand jour et se retrouve… capitaine de l'équipe.

C'est à la fois léger et sérieux, tendre et doux-amer et la forme du roman écrit en vers libres accompagne vraiment bien le propos.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Retrouver Stefano Massini est un vrai plaisir de lecture. Après l'exceptionnel Les Frères Lehman,Stefano Massini nous reviens avec un livre dans la même veine littéraire,  à savoir une écriture en vers libre.
Cette fois ci il aborde un sujet qui peut apparaître secondaire : la naissance du football féminin en Angleterre.
Mais traiter par Stefano Massini nous louvoyons entre poésie,  drôlerie et film de Ken Loach.
Nous sommes le 6 Avril 1917 à Sheffield dans une usine qui fabrique des bombes. Les hommes sont à la guerre, les femmes sont ouvrières et font vivre la famille.
Ce jour là,  onze d'entre-elle sont sur un mûret de l'entreprise.  Devant elles une cour de brique rouge 330 pieds par 240 et un portail à chaque extrémité. Au milieu de la cour ce qui devrait être la réplique d'une bombe.
'On raconte que tout commença  avec Violet Chapman
Carc'est elle qui donna le premier coup de pied " (p 11 )
Le football féminin voyait le jour. le Ladies  Football Club était son premier club.
Sous l'écriture de Stefano Massini, tout est humour et drôlerie mais derrière ce paravent se cache les réalités de l'époque : les hommes à la guerre, la condition ouvrière féminine, la non reconnaissance et le non respect de la femme , l'émergence du communisme.
A travers le football, l'auteur nous raconte la création d'une nouvelle vie, d'une nouvelle liberté par et pour ces femmes.
Comment collectivement avec leurs forces et leurs faiblesses, elles sont devenues maîtres de leur destin.
"Le 20 Décembre 1918
On vit une femme de trente ans
S'enfuir à toute allure
Comme une forcenée
Du stade de Stamford  Bridge
Interrompant définitivement le match.
Personne ne sait ce qu'elle est devenue
Dans les mains elle avait un ballon."
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Original roman à l'écriture en vers libres, racontant avec touches de drôlerie, la naissance du football féminin en Angleterre.

Dans la cour d'une usine d'armements à Sheffield en avril 1917 durant leur pause, onze ouvrières soudainement inspirées, vont taper dans un ballon improvisé, en réalité un prototype de munition, point de départ de leur histoire commune.
Explosion de joie, révélations, et on recommence, jusqu'à jouer dans un vrai stade un jour.
Dribbles et buts. Marque et gagne. Une victoire pour ces femmes à la volonté audacieuse.

Sport populaire au service de l'émancipation féminine à travers un jeu réservé jusqu'alors aux hommes.

Derrière le style faussement léger et satirique, la réalité de la guerre s'impose et permet à ces onze femmes osant défier la chronique et bravant les moqueries, des instants de liberté.

L'auteur croque les portraits de ces onze femmes avec humour dans une plume singulière.

« - Pardon madame, pouvez-vous me dire comment cette équipe est née ?
- En donnant des coups de pieds dans des bombes.
- Oh ! quelle sublime métaphore ! Pacifiste ? »
*
Prolongations : ces équipes féminines s'attirèrent la sympathie du public et devinrent légendaires, telles les « munitionnettes » du Dick, mais les institutions masculines du football, hostiles, s'opposèrent à l'existence de ces équipes et elles disparurent en 1921 après une résolution de la Football League interdisant les terrains aux femmes.
Apparu en 1881, interdit début des années 20, il faudra attendre fin des années 60 pour le renouveau du football féminin.
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N°1679 – Octobre 2022

Le laidies football club – Stefano Massini – Éditions Globe
Prix Médicis essai – 2018
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer.

Nous sommes en Angleterre en avril 1917 dans une usine de munitions et, à la pause-déjeuner une ouvrière se mit, délaissant son sandwich et Dieu sait pourquoi, à taper dans quelque chose de qui ressemblait à un ballon... et ses dix collègues de travail d'en faire autant. le football féminin était né, mais officieusement seulement. Ce sport existait déjà, mais pour les hommes uniquement, mais là ils étaient tous à la guerre. Sauf que cette sphère dans laquelle ces onze femmes tapaient n'était rien d'autre qu'un prototype de bombe légère destinée à évaluer la trajectoire des projectiles meurtriers prévus pour exterminer l'ennemi. Par chance il n'explosa pas et résista même pendant une demi-heure et même les jours suivants aux coups de pied de ces dames. Elles étaient toutes filles, épouses et mères, dans la trentaine, et rapidement elles s'érigèrent en équipe, avec maillot, capitaine et nom, le » Ladies Football Club » était né, une véritable révolution qui ne fut pas du goût des supporters masculins. Cette année 1917 était vraiment celle des révolutions, l'entrée en guerre des USA, la création d'une nouvelle Russie et maintenant les Anglaises qui se mettaient à jouer au foot ! Il leur fallu pas mal de patience et d'insistances puisque les mâles, maris, pères, frères et patrons, considéraient ce sport comme essentiellement masculin… et il convenait qu'il le reste.
Certes il y avait la guerre et les femmes prenaient par obligation la place des hommes dans les usines, mais il ne fallait surtout pas que cette petite entorse dans les prérogatives masculines dégénère. Après tout, à l'époque, la place traditionnelle des femmes était au foyer, à faire des enfants et à les élever. Alors le sport, pensez donc ! Pourtant, à force de persévérance, les portes des stades ont fini par s'ouvrir pour elles et les matchs n'ont pas toujours été nuls et faciles, bien au contraire mais le public les adopta malgré les oppositions masculines et les critiques journalistiques. Stefano Massini en profite même pour brosser les portraits hauts en couleurs de ces onze femmes qui changèrent les mentalités, firent naître des vocations chez les petites filles et furent même copiées d'une manière assez inattendue et pas vraiment sportive parfois. Pourtant, de retour des champs de bataille, les hommes ont su faire entendre leur voix et récupérer leurs attributions sportives et ce football féminin fut interdit légalement.  Il fallu attendre longtemps pour que cela change en Angleterre et ce n'est que ces dernières années que, en France, les femmes ont conquis leur place dans le football et en général dans le sport traditionnellement réservé aux hommes. C'est en tout cas une des marques de luttes pour la liberté de nos compagnes, ce qui est une très bonne chose, même si, dans ce sport, les femmes qui le pratiquent sont loin de gagner autant d'argent que les hommes.
C'est une plaisante histoire que l'auteur nous raconte ici, Il le fait avec un humour subtil et de bon aloi et, chose particulière, en vers. Ce sont certes des vers libres qui sont ici traduits (je ne connais pas les règles de la prosodie italienne) et il a également emprunté ce mode d'expression dans d'autres oeuvres notamment « Les frères Lehman ». C'est là sa « marque de fabrique » et c'est original. C'est une écriture légère et donc facile à lire. Alors pourquoi s'en priver !

On peut se demander si l'auteur est spécialiste des faits historiques oubliés. J'aime beaucoup la langue italienne et j'ai l'habitude de me connecter sur le site de « La Reppublica » et spécialement sur celui de «L'ufficio raconti smarriti » (bureau des récits perdus)... de Stefano Massini qui nous raconte en quelques mots des faits historiques oubliés et ainsi nous rafraîchit la mémoire, un peu comme dans ce livre. Ce n'est pas vraiment un roman, mais c'est un régal !
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Ce roman totalement atypique raconte comment est né le premier club de football féminin, en Grande Bretagne, en pleine première guerre mondiale, lors de la pause déjeuner dans une usine de munitions ! 

Ce 6 avril 1917, Violet Chapman, ouvrière à  l'usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, donne un coup de pied dans l'espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour. Cette cour a les mêmes dimensions qu'un terrain de foot, et les portails de chaque extrémité, ont celle des buts ... Dix autres ouvrières lui emboîtent le pas ... Et voilà la première équipe constituée, même si ce sont juste des femmes qui tapent dans un modèle de bombe ... 

Un premier match, contre des invalides de guerre est organisé puis un second contre des enfants .... 

Jusqu'au jour où elles devront reprendre le chemin de leurs foyers ...  

Comme A la ligne de Joseph Ponthus, ce roman est écrit en vers libres

Déroutant au début, puis une fois quelques pages passées, j'ai trouvé que ce style renforçait le propos, la détermination de ces femmes qui revendiquaient le droit d'accès à un sport jusque là masculin. 

Un roman presque trop court, pour un récit qui mérite le détour ! 

Un autre roman de Stefano Massini l'attend depuis quelque temps dans une Billy , il serait temps que je m'y plonge ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Un livre original qui se démarque tant par la forme que le fond. C'est l'histoire (à peine romancée) d'un club de football féminin créé en 1917. C'est donc l'occasion rappeler le travail indispensable des femmes aux usines pendant la guerre. En même temps, l'auteur pointe du doigt le mépris et l'incompréhension des hommes (ou de la société) devant des femmes qui choisissent de faire une activité supposée masculine. Peut-on dire qu'il y a un progrès de ce côté-là ?
Le tout est raconté de façon originale, digne de l'Odyssée, en vers ! Oui, c'est une longue poésie pour chanter les exploits de ces femmes ! Mon seul regret est justement dans cette qualité du récit qui en fait sa faiblesse par la traduction. J'ai trouvé parfois le rythme où les rimes hasardeuses, mais je ne pense pas que cela vienne de l'intention originelle. Bien sûr, le travail de traduction n'a pas dû être facile, et il faut saluer la traductrice qui a réussi à restituer une lecture facile, agréable et rapide .
(Plus sur Instagram)
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Stefano Massini raconte comment 11 ouvrières d'une usine d'armement ont joué dans la cour le 6 avril 1917 avec ... une bombe ! Ainsi serait né le football féminin en Angleterre. le texte en vers libre est jubilatoire. L'auteur retrace brièvement la vie de chacune : leur envie de taper - ne serait-ce que dans un ballon - est plus que justifiée ! Au passage, quelques coups de pieds au capitalisme et à la religion, et après quelques matchs, un ultime pied de nez aux Hommes revenus de guerre !
Ca fait du bien de rire un peu !
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C'est une belle journée d'avril 1917. Les ouvrières de Doyle & Walker à Sheffield mangent leurs sandwichs dans la cour de l'usine. Les maris, frères, pères sont au front, et pendant ce temps les femmes assemblent les grenades et bombes qui armeront les hommes. Mais ce jour-là, trouvant une balle abandonnée dans la cour, Rosalyn, Violet, Olivia et les autres commencent à jouer. Peu à peu elles y prennent goût, les rôles sont distribués, la technique s'affine, jusqu'à ce que le contremaître les remarque et leur propose de jouer un vrai match. Ce sera le premier d'une longue série. En l'absence des championnats masculins, le football féminin connaît sa première saison et gagne l'affection du public. Les institutions du foot masculin voient ça d'un autre oeil et une fois la guerre terminée, tout sera fait pour remettre les femmes à leur place.

Stefano Massini, inspiré par l'histoire vraie des premières équipes féminines de football, invente la vie de onze femmes ordinaires mais extraordinaires, chacune avec sa propre idiosyncrasie, ses peurs, ses rêves. En vers libres, comme dans Les Frères Lehman, il raconte cette naissance, alternant légèreté, ironie et émotion. On suit l'aventure de ses pionnières qui ont osé défier les hommes sur leur terrain. Une lecture vive, drôle avec beaucoup de charme et qui ne manque pas de profondeur historique et sociale. Parce que un simple coup de pied dans un ballon ça peut aussi être un coup de pied revendicatif, un coup de pied à toutes les figures qui veulent que les femmes soient concentrées sur le rôle qui leur est assigné depuis toujours, un coup de pied dans les cages du patriarcat.

Traduit par Nathalie Bauer
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