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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Amis jardiniers, ne pas confondre avec les saints de glace.
Vous êtes sur une plage quasi déserte au mois de juin, vous avez besoin d'inspiration pour l'écriture de votre prochain roman. Devant vous, seulement une jeune femme en maillot de bain une pièce qui semble tout droit sortie d'une couverture de Vogue. Comme vous n'avez jamais été très doué pour taper la causette aux belles demoiselles, vous lui demandez l'heure. Lorsqu'elle vous répond, vous êtes subjugué par ses grands yeux et là, tout bascule, vous êtes harponné, pris au piège, votre vie ne sera plus la même, vous êtes fait comme un rat.
Un bon conseil d'ami, si cela se produit, barrez-vous tant qu'il est encore temps car mieux vaut des remords que des regrets : la suite va être sanguinolente, il y aura des meurtres en série, des mystères, des courses poursuite et des pics à glace.
Je viens d'apprendre que ce roman a donné lieu à un film de Georges Lautner avec Mireille Darc et Alain Delon dans les rôles principaux.
N'étant pas adepte des romans policiers, j'ai failli abandonner en cours de lecture mais je ne regrette pas d'avoir été au bout.
Une écriture très concise et efficace et finalement, un bon moment de lecture.
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Richard Matheson est né aux USA en 1926, il est décédé en 2013. Je le connaissais auteur SF et de Fantastique. Une première nouvelle choc (1950 en VO), « Journal d'un monstre », d'à peine six pages fracassantes, short-story atypique, lui permit ses premiers pas dans les pulps US. Deux romans d'exception : le vampirisme science-fictif de « Je suis une légende » ; et la peau de chagrin faite homme, SF encore, de « L'homme qui rétrécit » le consacrèrent. Deux recueils en « Autres lieux, Autres Mondes Anthologies » chez Casterman démontrent ses qualités de nouvelliste … Des oeuvres qui posent un auteur et proposent aux lecteurs d'y revenir et de chercher ailleurs dans sa bibliographie assez conséquente (par exemple le romantique « le jeune homme, la mort et le temps »).


Richard Matheson est aussi, au-delà de sa renommée justifiée en SF et Fantastique, un auteur de polars. Je ne l'ignorais pas. Elément indissociable de sa personnalité d'écrivain de l'Imaginaire. Mais cette autre facette de ses nombreux talents, située aux franges d'autres « mauvais genres » pour lesquels mes affinités sont plus fortes, je ne l'avais jamais abordé. « Les seins de glace » (1955 en Série Noire) fut son premier roman et il est policier. Au-delà d'un thème choc, on y trouve les défauts du débutant et les déjà qualités d'un auteur en avenir: récit bref, sobriété de moyens, phrases courtes, dialogues récurrents et rapides qui accélèrent l'action (dans la lignée polar noir US) ; mises en abime ponctuelles qui scellent les coups de théâtre successifs et un final fracassant (armes stylistiques typiques de Matheson dans la mise en place desquelles il s'est fait une spécialité d'exceller, surtout en nouvelles).


Du positif donc, oui mais …


Il existe une autre manière d'aborder l'oeuvre et l'auteur via la précoce ambition cinématographique de ce dernier, celle de l'inscrire dans la mouvance scénaristique hollywoodienne, de se poser humblement à l'ombre des stars et du 7ème art. « Les seins de glace » sent déjà le 25 images/s, les ingrédients sont là (Matheson, fine mouche, inscrit en outre l'action au-pied-des-lettres-sur-la-colline) ; Lautner s'est collé à l'adaptation du roman en 1974 (voir plus loin).


Années 50's. Californie


Il y a des rencontres, qu'à postériori, Dave Newton (le personnage principal en « je narratif ») aurait souhaitées ne pas faire. Et pourtant, tout avait si bien commencé … avec Peggy Lister.


Début de saison touristique. Une plage déserte face au Pacifique. Un homme, une femme. C'est le coup de foudre. Lui, romancier, en quête d'inspiration. Elle: on ne se sait pas trop, le lecteur devinant très tôt une personnalité trouble et insaisissable ; belle et attirante, mais distante et froide; candide, naïve et spontanée tout en étant introvertie, énigmatique et mystérieuse ; attachante et attirante mais …


Le premier chapitre se cale sur un modèle Harlequin marqué, un romantisme forcené qui positionne un homme à la recherche d'un idéal féminin et une femme dans une quête de sécurité et de protection. Un schéma classique de ces années-là ? Pas tant que çà. Matheson ne tarde pas à noyer le cliché, à diluer l'eau de rose dans les nombreux whiskys bus, à brandir les standards du polar sanglant : les pics à glace fracturant les boites crâniennes, les couteaux déchirant les carotides, les voitures à tombeaux ouverts sur les routes en lacets … Les évènements, au-delà de la lenteur du prologue, s'enchainent rapidement ; les profils psychologiques se perdent dans la frénésie des péripéties, les poser plus précisément manque.


L'épilogue, cousu de fil blanc, se fait, hélas, rapidement transparent. Bien qu'inattendu, car tout autre, dans la version ciné de 1974 proposée par Lautner avec Brasseur, Darc et Delon. La variation, conséquente, est moins mordante mais plus en finesse psychologique.


Au final le roman se fait plus thriller psychologique (sur le fond) que polar noir (sur la forme). Il est à cheval sur deux tableaux. Sa faille, son maillon faible sont là. Dans les deux cas ce qui manque à l'un ne profite pas à l'autre, il pêche ainsi par sa polyvalence. L'aspect polar noir fait regretter sa forme ramassée, courte et rapide (sans doute cadenassée par le nombre de signes max imposé par l'éditeur US de l'époque), le thriller psychologique manque de digressions posant solidement les personnages dans le cercle vicieux qu'ils s'imposent. David Newton, le « Je narratif », n'a pas de prise sur la situation, ses pièces jouées sur l'échiquier sont autant de coups d'épée dans l'eau ; il subit, concède, se perd et ne se retrouve jamais. Jim Vaughan, avocat à l'ombre financière de la maffia, toujours là à redresser la situation en sa faveur est sans cesse perdant au regard du destin qui attend. Son épouse alcoolique, aux verres de whisky bus plus nombreux que le nombre de ses amants, semble se résigner. Son chauffeur, garde du corps, supposé tueur à gages, ex-officier allemand de la Seconde Guerre Mondiale, ombre trouble de son patron, joue le rôle du croquemitaine de service. Une galerie de personnages convenus, aux profils stéréotypés, allant tous là où on les attend. Reste Peggy, et là c'est une autre histoire , bien qu'elle n'échappe pas dans sa singularité aux codes machistes de la société des 50's.


Ce que j'en pense : ressenti mitigé car dans l'attente d'un auteur qui fait partie de mes favoris SF. Au final lecture, à mon sens, dispensable.


Alors, oui, l'écriture est celle que l'on attend de Matheson : facile, rapide, directe, rythmée, au service d'une action pétaradante ; mais, pour le coup, il y manque un soupçon de lenteur propice à certaines digressions crédibilisant la situation.


A noter que l'on retrouve dans « le jeune homme, la mort et le temps » cet amour immodéré d'un homme pour une femme qui lui sera presque inaccessible.


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"Les Seins de Glace" est le deuxième roman que je lis de Richard Matheson (le premier étant "Je suis une légende"). Contrairement à celui-ci, l'auteur opère ici dans une veine policière/roman noir, dans un cadre tout à fait réaliste ; ce fût pour moi une grosse déception.

À préciser qu'il s'agit du premier roman écrit par l'auteur, et que certains défauts ressortent peut-être à cause de cela. Malheureusement j'ai tout de même eu beaucoup de mal avec les remarques machistes et sexistes qui parsèment ce roman ; elles ne sont heureusement pas présentes tout le temps, mais la façon dont les personnages réagissent suffit à maintenir cette ambiance malsaine. le deuxième point négatif (puisque je suis lancé) est la narration : autant elle est très claire et fluide dans les passages où il y a de l'action, autant elle est plus heurté avec des formulations plutôt maladroites et floues lorsque l'on se retrouve dans des scènes plus lentes.

Cette enquête m'a fait pensé à un vieux téléfilm que l'on peut trouver l'après midi à la télé : c'est déjà vu, avec des personnages pas très intéressants, une enquête où l'on devine à peu près la fin, et on passe un moment plutôt convenable. En plus de ça, on frôle parfois l'exagération et le non-sens dans l'intrigue (ok Peggy a eu une vie horrible, mais on sent que l'auteur a vraiment forcé pour qu'on le comprenne bien). Également, je n'ai pas trop compris la relation que voulait entretenir le narrateur avec Peggy, certaines scènes m'ont vraiment dérangées.

Mais il y a quand même 2 choses qui m'ont plu dans ce livre :
- le mystère qui plane tout au long du récit : les révélations finales ne sont pas surprenante, mais j'ai toujours eu des doutes sur chacun des personnages jusqu'à ce que le roman se termine.
- la fin, et surtout la dernière phrase du récit, qui marche totalement dans ce genre d'histoire assez courte (un peu moins de 200 pages), un peu horrible, et c'est quelque chose que j'aime beaucoup.

Au final, je ne vous recommande pas ce roman. Ce n'est sûrement pas un des meilleurs livres de l'auteur, et vous ne loupez rien si vous ne le lisez pas. C'est un roman étrange, mais ce qui est sûr, c'est que je vais très vite l'oublier.
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Je suis convaincue que je ne garderai pas des "Seins de glace", roman de Richard Matheson plus célèbre pour ses textes de science-fiction que pour ses polars, un souvenir impérissable. Je l'ai d'ailleurs avalé le temps de quatre trajets en bus... je me suis pourtant laissé séduire par son charme un peu vieillot, son intrigue à l'emporte-pièce et ses personnages parfois caricaturaux, sources de ce plaisir que procure parfois la facilité...

David Newton, le narrateur, jeune écrivain ayant encore à faire ses preuves, un peu naïf, parfois prompt à l'emportement, est envoûté par la candeur et la fragilité de la belle et mystérieuse Peggy Lister, dont le passé traumatique aux relents de soufre l'a marquée d'un dégoût pathologique des hommes. Elle-même n'est pas insensible à la discrétion respectueuse avec laquelle David l'a abordée.

La situation se complique et prend un tour menaçant avec l'entrée en scène de Jim, une vieille connaissance de David. Cet ancien étudiant en droit est devenu avocat, il est richissime et célèbre, mais surtout, bien que marié, il est amoureux de Peggy, qu'il tient sous sa coupe suite à un mystérieux arrangement.

Portée par la voix de David, qui s'exprime a posteriori et sur le ton de la confidence, l'intrigue est menée tambour battant, sous le signe de la rivalité et du mensonge, pimentée de meurtres et de courses poursuites. L'auteur joue sur la personnalité ambiguë de Peggy, oscillant entre attendrissante vulnérabilité et effrayante hystérie, de manière parfois un peu grossière. Mais le rythme enlevé et la riche galerie de personnages secondaires, brossés d'un coup de plume certes souvent épais mais les rendant remarquables, m'ont permis de passer un moment agréable.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Richard Matheson était un géant des nouvelles. Son roman est efficace. Commercial. Sans génie. Jetez-vous plutôt sur son intégrale de ses nouvelles chez J'ai lu.
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