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EAN : 9782207300183
Denoël (13/04/1989)
3.89/5   423 notes
Résumé :
"L'araignée fonça sur lui dans l'ombre des étendues sableuses, tricotant furieusement de ses pattes immenses. Son corps ressemblait à un oeuf gigantesque et luisant qui tremblait de toute sa masse noire tandis qu'elle chargeait à travers les monticules privés de vent, laissant dans son sillage des ruissellements de sable. L'homme en resta paralysé. Il vit l'éclat venimeux des yeux de l'araignée. Il la regarda escalader une brindille de la taille d'un rondin, le corp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
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Je pense que si j'avais lu ce roman à sa sortie (mais gros hic je n'étais pas née !) il aurait pu réellement me plaire.

A l'heure d'aujourd'hui c'est compliqué parce le sujet a été exploité par beaucoup... et donc ce sentiment de déjà vu n'a fait que perdurer tout au long de ma lecture.

Je ne peux bien évidemment rien enlever du talent de conteur de Matheson, car son écriture reste agréable. Et les aller/ retour dans le présent et le passer sont un atout majeur pour ce récit.

Mais bon, j'aurais du lire ce roman il y a bien longtemps...les choses auraient pu être différentes.

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Bon, ce livre ne va pas arranger mon arachnophobie.

Richard Matheson est un artiste de l'effroi. C'est en tout cas ainsi que je le vois après avoir lu ce roman. le travail qu'il accomplit sur son pauvre héros Scott Carey, qui voit sa taille diminuer aussi régulièrement qu'une horloge atomique donne l'heure, est incroyablement visuel et émotionnel. L'angoisse sue par tous ses pores, que ce soit dans l'action quand, mesurant un centimètre, il fuit son ennemie la veuve noire ou dans les scènes familiales, quand il descend sous 1m50 et rend l'univers responsable de son état devant sa femme qui a du mal à s'adapter. La vision que le lecteur acquiert de l'univers périlleux que devient une simple cave pour un homme d'un centimètre est nette et affolante. Lors de sa descente vers les enfers du minuscule, Scott passe d'un désespoir révolté à une renonciation – ou une acceptation – de son sort. Sa résilience devient aussi infinie que les dimensions des objets autrefois si communs. Il renvoie les instants d'abattement aussi fort qu'une balle de tennis. Mais parfois la peur s'empare de lui comme un homme musclé aux bras d'acier. Il ne parvient pas à s'en dépêtrer. Tout cela passe si facilement de Scott au lecteur (à moi en tout cas) que j'en étais presque arrivé à hésiter d'éteindre la nuit.
Autre élément « surprenant » : sa libido, elle, ne décroît pas avec sa taille. Les scènes où on le voit s'exciter à la vue d'une inaccessible femme sont nombreuses. Un peu trop selon moi.

Ayant lu son Livre d'or, je savais que l'auteur n'était pas un grand fan des sciences et dissimulait des romans en fait fantastiques derrière un paravent de science-fiction. C'est particulièrement visible ici. Même si des explications techniques finissent par être données, on sent bien qu'elles n'ont qu'un impact secondaire sur Scott ou sur l'histoire. Elles sont presque de trop. Parfois, j'ai pris certains comportements du héros comme un manque de réflexion de l'auteur – par exemple le fait que lors de son ascension d'un meuble Scott s'inquiète de sa chute possible de ce qu'il voit comme des centaines de mètres. En fait Matheson avait parfaitement intégré la physique dans son histoire mais s'était arrangé pour que Scott n'imagine pas que la chute est beaucoup moins dramatique quand on fait un centimètre ou moins, à cause du faible poids et de l'importance relative de la résistance de l'air.

J'ai été ravi par la fin. Surpris peut-être pas tant que ça. Après tout, certaines lectures ou certains films plus récents permettaient de faire la conjecture de ce qui se passe. Richard Matheson est sûrement un des premiers à avoir imaginé cela. La fin, donc, ouvre des perspectives et c'est très libérateur, après une lecture en tension.

Il reste néanmoins que c'est pas avec ça que je vais arrêter d'avoir peur des araignées, moi.
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Un homme rétrécit ... une aiguille devient un sabre . Un chat .. une araignée deviennent des ennemis redoutables et surprenants.

Ce texte à un charme fou et on se retrouve plongé dans les années 50 . Avec les standards de beautés , le statut des conjoints (épouse et mari ) , le couple , les loisirs , le scientisme ( ou ce qu'il en reste) , les styles vestimentaires .. etc. ...
Franchement c'est un vrai délice ce petit roman ..
Assez peu de prétentions: le modeste objectif étant de nous plonger dans une course involontaire vers le monde du petit , très petit ...

C'est une réussite absolue du point de vue littéraire, les passages avec le chat ou avec l'araignée ( entre autres ) sont époustouflants et prenants . Un très bon travail sur les échelles et dimensions font que le texte fonctionne bien d'un point de vue romanesque et les personnages sonnent justes .
Il y a un narrateur qui s'exprime souvent et son propos est bien fondu avec le corps du texte.

L'idée assez positive qui ressort du livre , c'est que l'homme reste un homme. Ceci même dans cette « déchéance » qui n'est de fait , qu'une autre " manière" decondition humaine .
Selon l'auteur le propre de l'homme ce n'est pas le rire (sourire) , mais l'intelligence ,qui permet de maîtriser son environnement et de donner du sens à sa vie .

Certains romans de SF ont pris un coup de vieux , un grand nombre restent plaisants à lire .
Mais ,L'homme qui rétrécit , Il n'a pas trop pris de rides , alors que indéniablement , il est très daté.

Ceci à mon humble et misérable avis , car : il amuse , distrait et témoigne valablement sur la nature humaine et aussi sur son époque de rédaction de manière subtile et charmante.
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Ce livre mérite amplement ses cinq étoiles.
Matheson, maître du récit fantastique, emmène le lecteur dans un cauchemar éveillé: celui d'un homme dont la taille et les proportions diminuent inexorablement.
Comme un émigrant qui quitte son pays et voit s'éloigner la côte qui diminue puis disparaît, Scott quitte lentement mais sûrement la société des hommes.
Non, bien entendu, sans colère et frustration grandissantes inversement à sa décroissance... puisque Scott reste un homme de chair, de sang et de désir.
Les conséquence de cette diminution de taille vont en s'accroissant, et Matheson , par le jeux des flash-back, décortique minutieusement ce cheminement impitoyable.
Scott, au fur et à mesure de son rétrécissement, va affronter de nouveaux ennemis de plus en plus terrifiants... Mais Scott reste un homme, avec les mêmes capacités intellectuelles.
Et même, à 45 centimètres de taille, Scott connaîtra une nuit de répit amoureux avec une liliputienne, dans une caravane à sa mesure du moment.
Comment cela finira-t-il?... Que se passera-t-il, en dessous du millimètre de taille, si Scott survit jusque-là...
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Mon troisième roman de Matheson, et je reconnais bien le style de l'auteur. Il nous plonge dans une histoire attrayante et parfois triste, sur le destin d'un homme qui voit sa vie lui échapper de jour en jour. Son rétrécissement le sépare peu à peu de l'univers qui l'entoure et il ne peut rien pour échapper à cette fatalité.

J'ai aimé cette histoire car nous partons à la decouverte des différentes dimensions dans lesquelles Scott (le personnage principal) se trouve. En lisant ce roman, on se demande souvent ce que nous ferions à sa place.
Nous prenons également conscience de la fragilité des micro-univers qui peuvent nous entourer au quotidien.

Ce roman se lit facilement et les rebondissements sont nombreux, mais je m'attendais à plus de surprises. J'ai néanmoins aimé l'aspect de l'homme unique et solitaire que l'on retrouve également dans le roman "Je suis une légende".
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Il se souvint du temps, vers la fin de son séjour dans les étages supérieurs, où il était incapable d'écouter de la musique sinon à si faible volume que Lou ne pouvait même pas l'entendre. Autrement la musique se transformait en un vacarme qui lui rompait les tympans et lui donnait la migraine. Un bruit de vaisselle lui mettait la cervelle en capilotade. Un éclat de rire, un cri de Beth l'agressait comme un coup de feu tiré à ses oreilles, le faisant grimacer et rentrer la tête dans les épaules.
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Il connaissait l'existence de cette boîte de biscuits bien avant de se retrouver piégé dans la cave : c'était lui qui l'avait laissée là, un après-midi, il y avait de cela bien longtemps. Non, pas si longtemps, en réalité. Mais d'une façon ou d'une autre, les jours lui semblaient désormais plus longs. Comme si les heures avaient été conçues pour les êtres normaux. Pour quelqu'un de plus petit, les heures s'étiraient en proportion.
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Il frissonna malgré lui. Son destin était aussi impossible à imaginer que la mort. C'était même pire que la mort. La mort, au moins, est un concept précis; même inconnaissable, elle fait partie de la vie. Mais jamais personne n'avait tendu, comme lui, à cesser d'exister matériellement...
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Depuis le début ; il n'avait cessé de fuir. Physiquement, devant les hommes, les enfants, le chat, l'oiseau et l'araignée, et - pi encore- mentalement. Devant la vie, devant ses problèmes et ses peurs ; reculer, battre en retraite, ne jamais faire front, céder, renoncer, se rendre, voilà tout ce dont il avait été capable.
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Le miracle, c'était que ces étoiles eussent à ses yeux le même aspect qu'il leur avait toujours connu, l'aspect qu'elles avaient pour tous les hommes. Scott était heureux: si petit qu'il fût, la Terre elle-même lui semblait minuscule par rapport à cette immensité.
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