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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est agréable de lire plusieurs livres d'un même auteur.
Après "Leurs enfants après eux", je m'attelle à "Rose Royal", et cette deuxième rencontre avec Nicolas Mathieu est très agréable.
On y retrouve son style d'écriture, ses obsessions.
Ses réminiscences nous font plaisir, nous transportent dans ces deux histoires. Son style cru, finalement très proche de la vie nous aide beaucoup à se sentir proche des personnages.
Je vous conseille fortement cette lecture et sans doute tous les livres de cette auteur.
Je me précipite personnellement sur son nouveau livre Connemara.
Avec fantaisie
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Après avoir lu et franchement adoré « Leurs enfants après eux » et « Aux animaux la guerre » qui étaient des romans plutôt épais et consistants, j'ai été déçue par cette nouvelle de moins de 80 pages que j'ai « bouclée » en moins de 2 heures.
L'auteur nous y décrit le destin de Rose, 50 ans, divorcée, 2 enfants, femme indépendante, abîmée par la vie, fatiguée des hommes et qui s'est jurée que ces derniers ne lui feraient plus jamais de mal. Pourtant, elle va se laisser à nouveau prendre au piège pour vivre sa toute dernière histoire d'amour.
Le cadre est posé et le thème choisi est accrocheur. Nous retrouvons le style réaliste et percutant de Nicolas Mathieu qui va décrire une tragédie contemporaine, une actualité sociale comme il sait si bien le faire avec une grande sensibilité en distillant tout au long de l'histoire un certain malaise.
Il entame une réflexion particulièrement bien sentie sur le couple, la solitude, la vie à deux. Comme toujours, ses personnages qui sont des « monsieur-tout-le-monde » sont très attachants mais comme je l'ai déjà dit en introduction, c'est vraiment trop court. Dommage !
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Deux nouvelles

La retraite du juge Wagner ou
l'impeccable démonstration du rôle de chacun.

Johann
Petite frappe inculte qui ne veut rien produire et savoir. Pour lui et sa race, glander, voler, rester un parasite semble inexorable.

Le corse
Pour lui la justice c'est son honneur avant tout. L'autre pourra difficilement le comprendre, l'opacité de son raisonnement empêche toute compréhension de qui il est. L'omerta règne.
Le règlement de compte décide de sa vie.

Le juge
L'érudition, la patience, le travail, la recherche de ce qui fait sens, les impossibles vérités, la justice imparfaite, toutes ces choses qui peuplent sa vie antérieure, tout cela est derrière lui maintenant.

Reste ceux qui veulent se venger.

Chacun persiste, chacun joue sa partie, le roman peut commencer.

Après son Connemara, je continue avec Nicolas Mathieu et Rose royal.

Dans sa nouvelle, Nicolas fait passer plusieurs messages au sujet de la finitude du couple, des pensées et des gestes abruptes que les couples endurent, de l'impasse des corps à corps inégaux déloyaux d'avance.

Il parle à merveille du couple et de cette impossibilité de s'entendre, de l'emprise de l'un sur l'autre ou de l'une sur l'un.

Il parle de Rose et Luc, ils aiment s'enivrer de boissons, longuement parfois tendrement.

Il parle de cette impossibilité, quand son personnage masculin, Luc est incapable de mettre des mots sur ce qu'il ressent et est incapable de s'expliquer sur ses passages à vide avec elle quand ils font l'amour.

Il n'explique pas, non plus, ses comportements "anormaux" envers elle, Rose, sa violence dangereuse, soudaine.

Finalement Nicolas parle de la fatale violence masculine et féminine taraudant de nombreux couples en France comme ailleurs ?

Après cette lecture j'ai des questions :

Il vaut mieux que l'entité couple reste conflictuelle ?
Pour le fun ?
Pour éviter que cela se termine de façon ordinaire ?
Pour passer le temps ?
Pour se créer de vrais souvenirs saignants ?
Le côté tension qui dynamise le couple s'amenuise vraiment avec l'âge du couple ?

Ou l'énergie qui a servit à faire des enfants fout-elle le camp ?
L'emprise et les rapports de forces sont inévitables dans et pour un couple ?

L'amour véritable de l'autre passe nécessairement et d'abord par le fait de s'aimer sois même ?
S'aimer sois même et aimer l'autre sans l' extase et la découverte que l'un et l'autre se font partager au début de leurs relations ?

La découverte de l'autre et de son corps peut-elle se perpétuer ?
Continuer à baiser parce que c'est un des ciments du couple ?

S'aimer sois même et aimer l'autre sans les nombreux orgasmes qu'ils se procurent, sans ses plaisirs partagés débordants d'allégresse, de promesses, de grimaces d'absences et d'abandons ?

Vous l'aurez peut-être compris je fais la un parallèle avec mon couple et le couple en général.

Je pense, réfléchir aux éventuelles réponses à ces questions.
Un exercice presque vain pour vous et moi.

Ce que j'ai ressenti en lisant Rose royal vers la fin de l'histoire :

Une gêne terrible s'immisce en moi et me force à avancer vite dans l'histoire pour en finir avec Rose.

C'est puissant, cette femme et son malheur, cela devient obsédant.

Je sens que cela va mal tourner pour elle et j'aimerais l'aider.

Eux tous les deux, jusqu'à la fin j'ai voulu les sauver Rose et Luc.
Jusqu'à la fin j'ai espéré pour eux, qu'ils finissent autrement.

Je n'en dévoile pas d'avantage.

Deux expressions viennent après cette lecture :
Lâcher prise et sombrer.

Cette histoire courte m'a fait penser à Chanson douce de Leïla Slimani, à cause de l'angoisse ressenti sans doute.
A cause du sujet "Emprise".

L'emprise des êtres les uns sur les autres est un terrible sujet littéraire.

C'est une expérience que je ne vivrai jamais dans ma vraie vie, je l'espère.

Rose royal est une bonne expérience littéraire.

Je pose quatre étoiles pour l'atmosphère si unique que tu proposes, Nicolas.

Merci à toi.
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La plume de Nicolas Mathieu décrit sans fioritures la vie ordinaire de Rose ; une Rose qui frise la cinquantaine, une rose qui se fane même si de beaux pétales s'accrochent ainsi que l'envie de s'émouvoir dans son quotidien pas désagréable, mais sans surprise.

Il y a eu plusieurs hommes dans sa vie, certains de passage, d'autres à ses côtés de manière plus "permanente", et elle a souffert de sa soumission à leur égard, des égratignures infligées, se promet que ça ne se reproduira plus. 

Mais Luc est différent, elle est charmée et se lance dans l'aventure. À tort ou à raison ?

Le style de Nicolas Mathieu est direct, l'écriture est parfois froide, clinique pour décrire le désenchantement, la platitude des jours, l'inéluctable avancée en âge, les relations de couples matures, la violence physique ou verbale au sein d'un couple...
Et pourtant, en très peu de pages, il a le don d'éveiller des émotions fortes.
C'est sans détour, mais c'est d'une intelligente justesse.
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J'ai découvert en passant dans ma librairie un livre de Nicolas Mathieu dont je n'avais jamais entendu parler (sorti en 2019) ! Il est composé de deux nouvelles.
🌹 Dans Rose royal (rien à voir avec la fleur), l'histoire d'une femme, la cinquantaine, qui rencontre un homme. Leur rapport n'est pas équilibré, on suit l'évolution de leurs échanges.
👨 Dans la retraite du juge Wagner, on suit la rencontre entre un juge retraité et un jeune mi paumé, mi délinquant, suite à un braquage.
📚 Bien aimé les deux histoires ! Pas aussi marquant que Connemara, mais bien plaisant de retrouver sa plume !
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C'est un rade tout en longueur, aux murs sombres, avec son long comptoir, ses tireuses à bière, son baby-foot et son billard. Son mobilier datant des seventies, en bois et skaï bleu, lui confère un aspect vieillot. C'est là que tous les soirs après le boulot, Rose vient boire une bière, qui sera à coups sûr suivie d'autres verres. Elle y est souvent rejointe par sa copine Marie-Jeanne, qui deux fois par semaine transforme le Royal en salon de coiffure.
Rose a bientôt cinquante ans, et si son visage accuse les marques des années et des nuits blanches, elle a gardé une belle silhouette, et des jambes galbées dont elle est particulièrement fière. Rose est une femme indépendante. Elle a été mariée, il y a bien longtemps, a eu deux garçons dans la foulée, puis a divorcé. Elle a toujours travaillé et n'a jamais eu besoin de personne. Elle vit seule, dort mal et ne fait plus de projets de vacances. Mais si elle aime le sexe et flirter, elle refuse de se laisser marcher sur les pieds par quiconque. Les expériences l'ont aguerrie et l'ont délivrée de toute illusion concernant les hommes. Depuis toute petite, elle a dû composer avec cette violence toujours possible, ce despotisme buté qu'ils brandissent pour venger leur impuissance, leur orgueil blessé.

Alors, pour ne pas se laisser surprendre, pour que "la peur change de camp", elle a acheté un revolver, un calibre .38 qu'elle garde dans son sac à main.

Puis elle rencontre Luc, et pense avoir enfin trouvé un homme différent des autres...

Nicolas Mathieu associe avec talent brièveté et richesse. On retrouve dans "Rose Royal" cet environnement auquel il nous a familiarisés dans ses romans, coins de France délaissés, où vivent des citoyens dont on parle peu, "considérés de haut par les médias, qui (font) la chair à canon et le sang des fabriques, le gros du public de TF1 et les chiffres de l'abstention", qu'il évoque avec autant de tendresse que de lucidité.

L'histoire de Rose est aussi l'occasion d'évoquer mine de rien l'air de notre temps, ces existences productives et empressées vampirisées par la vitesse et la marchandisation des rapports humains, et ce paradoxe qui fait cohabiter développement galopant des moyens de communication et accroissement de la solitude et de la misère affective.

Et c'est avec beaucoup de justesse qu'il évoque la difficulté à aborder cet âge de la vie auquel le célibat et les nouvelles possibilités de rencontres peuvent donner l'aspect d'une nouvelle adolescence, tout en devant composer avec le poids d'un vécu qui, s'il rend plus fort, peut aussi avoir incrusté des traumatismes et des inquiétudes inhibantes.

**************

Dans "La retraite", il est aussi question d'une arme. Si bien que je me suis demandé si Nicolas Mathieu avait écrit ces deux nouvelles en s'inspirant du principe dramaturgique de Tchekhov, qui écrivait : "Il ne faut jamais placer un fusil chargé sur scène s'il ne va pas être utilisé. C'est mal de faire des promesses que l'on n'a pas l'intention de tenir".

Le juge Wagner a été mis à la retraite pour sa propre sécurité, son action dans l'antiterrorisme ayant suscité des velléités de vengeance au sein de la mafia corse. Il n'attend plus grand-chose de l'avenir, traine sa silhouette lourde et fatiguée dans les rues de son quartier de Colmar en surveillant ses arrières et en s'assurant d'avoir toujours une arme dans sa poche, fume deux paquets de cigarettes par jour -mais il a réduit- et picole plus que de raison.

La frénésie du métier lui manque, il s'ennuie.

Et puis il rencontre Johann, un jeune de banlieue, issu d'un milieu modeste et fruste où l'on n'espère rien d'un avenir aux contours flous. Alors lui aussi il traîne, mais c'est pour goûter au risque et à la transgression, prenant le cours d'une trajectoire toute tracée… à moins que le vieux juge ne parvienne à la redresser ?

Un court texte aux accents de roman noir, qui bénéficie comme le premier de l'écriture à la fois fluide et percutante de Nicolas Mathieu.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Rose Royal

Nicolas Mathieu a le talent indéniable de décrire des femmes un peu paumées qui conservent malgré tout une certaine dignité. Rose n'échappe pas à cette règle.

Un mariage, des enfants, un divorce et quelques verres plus tard ont rendu Rose méfiante. Elle se tient sur ses gardes, souhaite garder son indépendance et partage ce point de vue avec sa copine du Royal, Marie-Jeanne, le bar où elles passent leurs soirées. Jusqu'au jour où elle décide de reprendre son destin en main, et là on est touché en plein coeur.

On aurait presque eu envie d'avoir plus qu'une nouvelle mais c'est aussi ce format qui donne tout l'intérêt et la force au récit et à l'histoire de Rose.

La retraite du juge Wagner

Deuxième nouvelle de ce livre, deuxième personnage à s'oublier dans les vapeurs d'alcool (en ayant le sentiment de continuer à maîtriser les choses).

Ce juge géra des dossiers anti terroristes des plus importants, eut même une garde rapprochée du temps où les corses voulaient lui faire la peau. Nous ne saurons rien de la disgrâce qui fut la sienne, mais là, il se retrouva à Colmar à s'occuper du menu fretin.
Un soir de Noël, il se fait racketter quelques euros et son arme de service par Nono et Johann, tous deux petits délinquants. Il ne tardera pas à dresser le profil psychologique de ce dernier. Une relation se noue entre ces deux solitaires. C'est simple, beau, d'une grande sincérité et la encore on se dit que décidément Nicolas Mathieu a un immense talent !

Deux récits courts qui n'en sont pas moins intenses et percutants. J'ai adoré !
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Un sympathique petit roman, classé dans le polar, un domaine que je connais peu. J'y suis allé pour l'auteur dont le Goncourt "Leurs enfants après eux" et "Connemara" m'ont emporté. Je retrouve ici sa prose subtile, son amour des personnages et du "peuple" (rien de péjoratif). C'est une agréable lecture, prenante, trop courte pour devenir une lecture marquante.
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La 1ère fois que j'ai lu Nicolas Mathieu, j'ai eu cette impression qu'un pote me parlait.
Sans doute me direz vous que c'est parce que nous sommes de la même génération et que ses histoires se passent dans ma région.

Il a cette manière d'écrire qui interpelle et nous accroché, très simple mais percutante.
Ses mots pourraient sortir de ma bouche tant ils pourraient être les miens.
Nicolas Mathieu c'est le pote que tout le monde a, celui qui dit cash les choses, sans détour ni fioriture, c'est celui qui te fait rire et pleurer parfois.
Sa façon populaire de raconter les choses est un uppercut de vérité, et ici encore, avec ces deux nouvelles qui composent cet ouvrage, la recette fonctionne .

Dans Rose Royal tout comme "la retraite du juge Wagner", on va suivre deux personnages qui se ressemblent: solitaires, ni malheureux, ni heureux, qui attendent que la vie les cueille.

Je crois sincèrement que pour lire ces deux histoires, il ne faut rien en savoir (puisque les récits sont courts) et faire confiance à l'auteur qui vous surprendra même avec le plus simple.
Tout ce que je vous en dirais, c est qu'on s'attache dès les 1ers mots aux personnages.
Pari gagné, deux nouvelles qui laisseront des traces.
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Bookmakers, vous connaissez ? Un excellent podcast sur Arte Radio, découvert par hasard à l'occasion d'un Popopop d'Antoine de Caunes sur France Inter, avec Agathe le Taillandier pour invité. Podcast donc, disais-je, présenté par Richard Gaitet et durant lequel, au fil de trois émissions, un auteur est invité à livrer ses "secrets de fabrication".

Pourquoi ce long laïus, me direz-vous ? Parce que sans avoir écouté les trois émissions consacrés à Nicolas Mathieu, je serai sans doute passé à côté de ces deux nouvelles, Rose Royal et la retraite du juge Wagner, dont l'auteur lui-même se plaît à rappeler que ce sont des textes "inachevés", au sens où ils ne sont pas pleinement aboutis.

C'est en tout cas ce qu'il dit du premier, une nouvelle noire nous contant l'errance de Rose, abîmé par la vie mais bien décidé à continuer de vivre et de séduire, tout en cessant de se faire marcher sur les pieds. A bien des égards, j'ai vu dans ces soixante-dix et quelques pages une sorte de mix entre la noirceur de "Aux animaux la guerre" et la chronique sociale de "Leurs enfants après eux". Au vu du format, on est forcément partagé : le lecteur aurait voulu en savoir plus, retrouver le talent de Nicolas Mathieu pour saisir un air du temps, une ambiance. Et en même temps, il y a une forme de prouesse à dire l'essentiel en si peu de pages. Même si, pour être tout à fait honnête, je me suis laissé surprendre par les dernières lignes. Au point qu'il m'a fallu les relire pour mieux saisir la "trajectoire" du texte. Il n'est d'ailleurs pas impossible que mon interprétation des dernières lignes soit erronée, et je compte sur les critiques des Babelionautes pour éclairer ma lanterne.

A ce titre, la seconde nouvelle, plus courte, m'a semblé plus abouti. Une histoire d'amitié entre un juge à la retraite et un jeune paumé. Mais une telle amitié est-elle encore possible ? Un très beau texte, où Nicolas Mathieu confirme qu'il excelle à peindre les sentiments humains.
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