Deux nouvelles
La retraite du juge Wagner ou
l'impeccable démonstration du rôle de chacun.
Johann
Petite frappe inculte qui ne veut rien produire et savoir. Pour lui et sa race, glander, voler, rester un parasite semble inexorable.
Le corse
Pour lui la justice c'est son honneur avant tout. L'autre pourra difficilement le comprendre, l'opacité de son raisonnement empêche toute compréhension de qui il est. L'omerta règne.
Le règlement de compte décide de sa vie.
Le juge
L'érudition, la patience, le travail, la recherche de ce qui fait sens, les impossibles vérités, la justice imparfaite, toutes ces choses qui peuplent sa vie antérieure, tout cela est derrière lui maintenant.
Reste ceux qui veulent se venger.
Chacun persiste, chacun joue sa partie, le roman peut commencer.
Après son
Connemara, je continue avec
Nicolas Mathieu et
Rose royal.
Dans sa nouvelle, Nicolas fait passer plusieurs messages au sujet de la finitude du couple, des pensées et des gestes abruptes que les couples endurent, de l'impasse des corps à corps inégaux déloyaux d'avance.
Il parle à merveille du couple et de cette impossibilité de s'entendre, de l'emprise de l'un sur l'autre ou de l'une sur l'un.
Il parle de Rose et Luc, ils aiment s'enivrer de boissons, longuement parfois tendrement.
Il parle de cette impossibilité, quand son personnage masculin, Luc est incapable de mettre des mots sur ce qu'il ressent et est incapable de s'expliquer sur ses passages à vide avec elle quand ils font l'amour.
Il n'explique pas, non plus, ses comportements "anormaux" envers elle, Rose, sa violence dangereuse, soudaine.
Finalement Nicolas parle de la fatale violence masculine et féminine taraudant de nombreux couples en France comme ailleurs ?
Après cette lecture j'ai des questions :
Il vaut mieux que l'entité couple reste conflictuelle ?
Pour le fun ?
Pour éviter que cela se termine de façon ordinaire ?
Pour passer le temps ?
Pour se créer de vrais souvenirs saignants ?
Le côté tension qui dynamise le couple s'amenuise vraiment avec l'âge du couple ?
Ou l'énergie qui a servit à faire des enfants fout-elle le camp ?
L'emprise et les rapports de forces sont inévitables dans et pour un couple ?
L'amour véritable de l'autre passe nécessairement et d'abord par le fait de s'aimer sois même ?
S'aimer sois même et aimer l'autre sans l' extase et la découverte que l'un et l'autre se font partager au début de leurs relations ?
La découverte de l'autre et de son corps peut-elle se perpétuer ?
Continuer à baiser parce que c'est un des ciments du couple ?
S'aimer sois même et aimer l'autre sans les nombreux orgasmes qu'ils se procurent, sans ses plaisirs partagés débordants d'allégresse, de promesses, de grimaces d'absences et d'abandons ?
Vous l'aurez peut-être compris je fais la un parallèle avec mon couple et le couple en général.
Je pense, réfléchir aux éventuelles réponses à ces questions.
Un exercice presque vain pour vous et moi.
Ce que j'ai ressenti en lisant
Rose royal vers la fin de l'histoire :
Une gêne terrible s'immisce en moi et me force à avancer vite dans l'histoire pour en finir avec Rose.
C'est puissant, cette femme et son malheur, cela devient obsédant.
Je sens que cela va mal tourner pour elle et j'aimerais l'aider.
Eux tous les deux, jusqu'à la fin j'ai voulu les sauver Rose et Luc.
Jusqu'à la fin j'ai espéré pour eux, qu'ils finissent autrement.
Je n'en dévoile pas d'avantage.
Deux expressions viennent après cette lecture :
Lâcher prise et sombrer.
Cette histoire courte m'a fait penser à
Chanson douce de
Leïla Slimani, à cause de l'angoisse ressenti sans doute.
A cause du sujet "Emprise".
L'emprise des êtres les uns sur les autres est un terrible sujet littéraire.
C'est une expérience que je ne vivrai jamais dans ma vraie vie, je l'espère.
Rose royal est une bonne expérience littéraire.
Je pose quatre étoiles pour l'atmosphère si unique que tu proposes, Nicolas.
Merci à toi.